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Lutte contre le VIH/Sida : Des journalistes s’engagent à créer un environnement favorable à une vigilance soutenue

LEFASO.NET | Par Nicole OUEDRAOGO
mercredi 15 février 2017.

 

Améliorer la formation des journalistes sur la problématique du VIH, notamment pour un traitement de l’information non stigmatisant et non discriminatoire des populations clés (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les travailleuses du sexe (TS) et leurs clients). C’est l’objectif du deuxième forum des acteurs médiatiques organisé par le Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST), en collaboration avec le projet de prévention et de prise en charge du VIH/Sida en Afrique de l’Ouest (PACTE VIH). C’était le mardi 14 février 2016 à Ouagadougou.

Une prévalence d’environ 1 % pour la population générale dont 3% pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes(HSH) et 16% pour les travailleuses de sexe (TS). Ce sont les récentes prévalences du VIH au Burkina selon Zacharia Zoungrana, chargé de programme du projet PACTE-VIH. « Quand on a mal à la tête, il faut soigner la tête. Aujourd’hui, nous savons où est ce que l’épidémie du VIH se concentre » a-t-il signifié, soulignant l’intérêt d’agir sur les HSH et les TS afin d’éviter des risques de rebond de la maladie.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet PACT-VIH entamé en 2015. D’une durée de 5 ans, PACT-VIH financé par l’USAID/WA à travers l’ONG family help international 360, vise à améliorer l’accès et la qualité des services de prévention et de prise en charge du VIH /Sida et des IST chez les populations clés (HSH, les TS et leurs clients). Notons qu’au Burkina Faso, le nombre de HSH âgés de 15-49 ans est estimé à environ 26 821, celui des TS de la même tranche d’âge est d’environ 30 945.

Des groupes marginalisés

Les HSH, les travailleurs de sexe, les orpailleurs, les routiers, les jeunes et femmes vivant avec le VIH, les orphelins sont les principales bénéficiaires du PACT-VIH au Burkina. « En disant population clé, nous voulons interpeller sur la nécessité qu’en intervenant sur ces populations, nous allons arriver à changer le cours de l’épidémie » a expliqué Guillaume Sanon, chef de département communication et relations publiques du SP /CNLST-IST.

A ce sujet, Guillaume Sanon a précisé que les populations clés, notamment les HSH sont des groupes marginalisés qui n’ont pas accès aux services offerts dans le cadre de la réponse contre la maladie. Et Zacharia Zoungrana, le chargé de programme du PACTE-VIH de signifier qu’il ne s’agit pas de faire la promotion de l’homosexualité, mais de cibler les interventions au profit des populations les plus à risque afin que la lutte contre le VIH puisse aboutir.

Le journaliste est porteur d’un message

Il faut agir au plus vite, afin que les efforts consentis depuis de nombreuses années en matière de lutte contre le VIH /sida ne soient pas vains. C’est dans cette optique que cette rencontre a été initiée au profit d’une vingtaine d’hommes de média. Le but étant de susciter un changement de comportements des différents acteurs à travers la communication.

A cet effet, le chef de département communication et relations publiques du SP /CNLST-IST a soutenu que l’engagement des journalistes dans la diffusion de l’information contre le VIH, permettra de susciter auprès des populations, la reprise des consciences. « L’impression que nous avons, c’est que les gens ont tendance à baisser la garde et à oublier que le VIH SIDA existe toujours » a-t-il dit, avant de poursuivre : « peut-être, nous avons trop souvent dans nos discours, mis au-devant le fait de cette satisfaction que nous sommes passés d’une prévalence de 7,17% à une prévalence de à 0,9% de nos jours. Cela est vrai mais la réalité est toute autre » a- t-il regretté.

La réalité selon Guillaume Sanon, c’est qu’il existe des milliers de personnes qui s’exposent toujours à l’infection par le VIH. « L’autre réalité qu’il y a, bien que la traitement existe, on ne guérit pas toujours du Sida et quoi que l’on dise, le Sida a toujours un poids économique important » a-t-il renchéri.

Au terme de cette rencontre où les journalistes ont pu s’imprégner de l’implication des médias dans la réponse au VIH dans les pays du Sénégal, du Togo, ainsi que de l’expérience en cours au Burkina, ils se sont engagés à être des acteurs de diffusion de l’information et de changement de comportements. Ce qui sous-entend une meilleure sensibilisation de l’opinion publique, une information plus régulière sur le VIH / Sida dans les médias et un traitement de l’information non discriminatoire de certains groupes.

Pour une meilleure contribution des journalistes dans lutte contre le fléau , il est prévu entre autres : la formation de 250 hommes de média, une caravane de presse afin de permettre aux journalistes de prendre connaissance des réalités des zones à haute prévalence.

Nicole Ouédraogo
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