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Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

LEFASO.NET | Aïssata Laure G. SIDIBE
mardi 14 février 2017.

 

Le Ministre de la santé, Smaïla Ouédraogo et la sous-section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, ont signé lundi, le procès verbal issu de la rencontre du 8 février 2017.

Au regard des revendications de la sous section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), leur ministre de tutelle, Smaïla Ouédraogo a rencontré les protagonistes le 8 février dernier pour échanger sur leur plate-forme revendicative. Ils se sont accordés sur un certain nombre de points. La rencontre de ce lundi 13 février 2017 vise à examiner et signer le procès verbal issu de cette réunion. Selon le ministre de la santé, Smaïla Ouédraogo, l’un des principaux points de la plateforme porte sur la sécurité des agents de santé. « C’est vrai que nous sommes dans un contexte assez spécifique, au niveau du pays ou l’insécurité semble être courante même en dehors des formations sanitaires, mais nous appelons de tous nos vœux que cette insécurité puisse être maitrisée au niveau des formations sanitaires afin que ceux-là qui sont là pour prodiguer des soins ne soient pas victime d’agression au risque de se retrouver avec un système paralysé », a-t-il signifié.

Pour résoudre ce problème, des propositions ont été faites au cours de la rencontre. Puisque la présence des vigiles à l’intérieur de l’hôpital ne semble pas être efficace, il a été recommandé la présence de la police au sein du CHU-YO, entre autres. L’objectif poursuivi est de dissuader les éventuels usagers qui viendraient à s’en prendre aux agents des santés. Sur cette proposition, le syndicat des agents de santé n’a pas donné son aval. Il entend plutôt discuter d’abord avec sa basse, à indiqué le ministre de la santé. Concernant la question du matériel, il se veut rassurant : « il s’agit d’un phénomène que nous sommes en train de résoudre ». Puis de martelé : « Je le dis et je le répète, nous ne sommes pas là pour faire des langages de dupe ni pour se flatter parce qu’il y a plein de choses que nous héritons ». En effet, explique-t-il, 90% de la plateforme du SYNTCHA ou des autres syndicats, en dehors même de la santé, sont des accords qui n’ont pas été tenus par le gouvernement précédant.

La gratuité intégrale de la prise en charge des agents de santé, une requête impossible !

L’Etat étant une continuité, le ministre Ouédraogo compte jouer pleinement sa partition. Ainsi, tirant leçon des accords qui qualifient de « démagogique », il a réaffirmé le refus du gouvernement à s’engager sur des positions qui mettent en cause l’équilibre de la nation pour s’en tenir aux propositions concrètes, faisables et réalistes. Il a soutenu que l’Etat ne se résume pas seulement au monde des travailleurs. « L’Etat est plus grand que ça ». De ce fait, la gratuité intégrale de la prise en charge des agents de santé, c’est-à-dire, la prescription, les médicaments, l’hospitalisation, est un phénomène fort louable mais impossible dans le contexte actuel. « Nous avons commencé la gratuité, eux-mêmes ont été les premiers à dire qu’elle a des difficultés. Et dans cette gratuité, les syndicats ont leur femme et enfants qui peuvent également en bénéficier », a-t-il ajouté.

Pour le ministre de la santé, la raison voudrait qu’on travaille à renforcer cette gratuité afin qu’elle soit plus bénéfique pour tous. « Et une fois que nous aurons réussi cet étape on peut imaginer d’autres gratuités. Ca c’est simplement de la raison », a-t-il renchéri. Mais qu’à cela ne tienne, il y a eu des accords avec la direction de l’hôpital Yalgado. « Il y a eu des documents qui ont été produits. Nous avons donné instruction pour que ces documents revoient le jour pour que le syndicat et la direction de l’hôpital sous la supervision du président du conseil d’administration puissent examiner les points consensuels et les points de désaccords », a annoncé le ministre. Dans la même dynamique, il a salué l’esprit de dialogue et le sens élevé de responsabilité des syndicats qui a levé son mot d’ordre, paraphé et signé le procès verbal. Par ailleurs, il a promis d’appliquer « comme il se doit, ce qui est écrit ».

« (…) On attend de voir le gouvernement en œuvre »

« On prend note des engagements et on attend de voir le gouvernement à l’œuvre », a pour sa part, déclaré le secrétaire générale de la sous section SYNTCHA du CHU-YO, Konfé Hamadi. En outre, il s’est félicité des efforts accomplis par le gouvernement. Des efforts qui ont permis d’incarcéré les agresseurs, sans oublier leur engagement à sensibiliser et à dire la vérité à la population. La loi 081 n’a pas été occultée. Sur ce point, M. Konfé a affirmé que la machine est en marche. En effet, les travailleurs des EP et EPS vont percevoir l’incidence financière du reversement de la loi 081 en fin mars 2017. « En attendant bien sûre la relecture de la loi 033 qui est prévue pour être déposée au niveau de l’assemblée nationale à la deuxième session », précise M. Konfé.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 14 février 2017 à 12:12, par Yako En réponse à : Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

    Bjr chers syndicalistes,je suis solidaire de votre lutte.Cependant,la question qui taraude ma tête est la suivante:Peut-on grever, puis prétendre en même temps à la rémunération de la journée ?Puisque moi même j’ai été syndicaliste à moment donné de ma vie.Si oui,je vous prie de bien vouloir me donner les références législatives dans le cas contraire il s’agit d’abus de biens sociaux .Alors l’état et les syndicats sont coupables de délit.Je sais que la question est un tabou dans notre pays,oser la poser participe de la bonne gouvernance.Car la vraie démocratie ramène tjrs à la bonne administration.N’est ce pas ? Bien à vous.

  • Le 14 février 2017 à 16:39, par Cheikh En réponse à : Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

    A yako, je commence par répondre à chaud, que nulle part au monde les journées d’inactivité pour fait de grève ne sont payées et ne le seront jamais. L’esprit même de la grève est fondé sur ce sacrifice. Si ce n’était pas le cas,chacun irait s’engouffrer dans les syndicats, rien que pour chômer chaque jour et être payé. Si çà ne l’était pas dis-je, les syndicalistes en profiteraient pour aller en grève durant toute l’année, sans être inquiétés.
    Mis à part cette précision, il faut dire que les seuls professionnels que j’ai toujours soutenu aveuglément dans leurs grèves, ce sont les agents de santé. Car ce sont ces vaillants intellectuels, qui font les plus longues années d’études. Ce sont ces travailleurs consciencieux, qui par les sacrifices de toutes sortes qu’ils consentent, nous permettent à tous de vivre et de survivre. Sans la santé, nous n’existons pas, et sans existence nous ne sommes rien. Voilà pourquoi d’ailleurs, nous déplorons tous le fait, que les autorités de la transition aient privilégié à tort, le sort des magistrats au détriment de celui du corps médical. Je vous soutiens braves camarades ! Mais veillez à rester disciplinés, en continuant à assurer la continuité du service, et en acceptant chaque fois le peu qu’on vous propose au fur et à mesure, jusqu’à atteindre progressivement le prou que vous exigez. C’est en cela que vous vous montrerez plus réalistes, plus différents des autres et plus soucieux du serment qui vous lie !

  • Le 15 février 2017 à 10:40, par Yako En réponse à : Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

    Cher Cheikh, j’ose croire que tu es dans une logique corporatiste.Sinon il est bien entendu que durant la grève le contrat qui lie les deux parties est suspendue pour concertation.
    Elle porte sur l’emploi du salarié, et sur le salaire.

    Le contrat qui traduit l’emploi du salarié, l’emploi est maintenu car le contrat de travail n’est que suspendu (L 2511-1) et maintenu avec l’ancienneté et le salarié à la même qualification professionnelle. L’article L 1132-1 renforce cette protection.
    Le contrat de travail est suspendu, cela veut dire que toutes les obligations des parties respectives sont également suspendues.La retenue sur salaires des journées de grèves est strictement proportionnelle aux heures non travaillées.Naturellement c’est le cas dans le privé mais dans le public (autre féodalité)c’est plus compliqué.Voilà comment ça marche dans les pays normaux.

  • Le 15 février 2017 à 17:36, par Ismo En réponse à : Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

    Autant qu’on y est, pourquoi est ce qu’on ne va pas :
    - Exonérer les agents des impôts et leurs familles de l’impôt ? IUTS, BNC, et autres si’ils ont des entreprises ?
    - Exonérer les douaniers et leurs familles des droits de douanes,
    - Donner le carburant gratuitement aux agents de la sonabhy et à leurs familles ?
    - Payer un salaire aux familles des agents du trésor ?
    - Donner le courant gratuitement pour les agents de la SONABEL et leurs famille,
    - L’eau gratuitement pour ceux qui sont à l’ONEA ?

    Mais à la fin, les infirmiers pensent que le Burkina se limite à eux quoi !

    • Le 15 février 2017 à 23:02, par ego En réponse à : Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

      ne soyez pas stupide.
      nous n’ignorons pas que des travailleurs qui ne sont même pas des agents de santé bénéficié de ce que nous réclamons. le cordonnier ne sera pas tjrs celui qui mal chausse

    • Le 16 février 2017 à 00:20, par Assane En réponse à : Mouvement d’humeur des agents de la santé : Un protocole d’accord signé pour une sortie de crise

      C’est toi qui le dis, sinon toute les grèves visent à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents. Sache aussi que ce n’est pas une revendication des seuls infirmiers. En attendant, les plus grands salariés (financièrement parlant) du Faso bénéficient d’une prise en charge santé à hauteur de 80 pour cent au moins, communication assurée, logé, véhiculé et des bonus de fin d’année pour les fêtes, tu sais bien de qui il s’agit- Les agents de santé quant à eux demandent juste de quoi vivre.