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« Détention arbitraire » : L’ACEDA tire sur la sonnette d’alarme

LEFASO.NET | Oumar L. OUEDRAOGO
dimanche 5 février 2017.

 

Défendre les droits des détenus et épauler les familles des détenus, c’est la vision qui sous-tend la création de l’association contre l’exclusion et la détention arbitraire (ACEDA) qui a été présentée à l’opinion publique au cours de son assemblée générale constitutive le samedi, 28 janvier 2017 à Ouagadougou.

‘’Le Burkina a été pendant longtemps victime de turbulences politiques. Pas moins de six coups d’Etat mais il a réussi à rompre le signe indien avec la longue période de stabilité de la IVème république. Même si les brimades politiques ne manquaient pas sous l’ancien régime, leurs manifestations sous forme de détention avaient disparu. Nous avions atteint le stade zéro détenu politique. Mais voilà que comme un feu mal éteint, l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 en soufflant sur les braises de la détention politique en a donné une incandescence politique jamais vécue dans le passé’’, ont constaté les premiers responsables de l’ACEDA, convaincus en outre que le Burkina s’est enfoncé dans la violation des droits de l’homme.

« Le Burkina compte aujourd’hui plus d’une centaine de prisonniers de ce type et le drame est que cette situation est vécue dans l’indifférence des ONG nationales et internationales… », déclare le porte-parole de l’ACEDA, Renaud Ouédraogo. Il dénonce également les tracasseries que subissent les proches des détenus dans le processus des visites dans les maisons d’arrêt et autres formalités d’assistance à ces détenus.

« Toute mesure privative de liberté est une épreuve difficile à vivre pour celui qui en est victime, pour ses enfants et amis. Cette épreuve est d’autant plus insupportable, lorsqu’elle repose sur des motivations politiques. La détention viole doublement la personne qui en est frappée, elle viole d’abord sa liberté d’aller et venir mais aussi sa liberté d’opinion... », soutiennent les responsables de l’ACEDA, désormais engagés à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans l’univers carcéral. Constituée de parents, amis, collègues et sympathisants, l’ACEDA s’est assigné pour mission principale d’apporter un soutien aux détenus politiques par des visites, des aides, des provisions et des médicaments.

Au-delà de cette action directe, l’ACEDA va mener des actions de plaidoyer auprès des Organisations non-gouvernementales (ONG), interpeller l’opinion publique nationale et internationale sur « l’exclusion politique », « la perpétuation de la détention au Burkina ». Selon son porte-parole, Renaud Ouédraogo, l’association se battra également pour la défense de la liberté d’opinion et la libération des « détenus politiques mais aussi pour le respect de leurs droits et pour la suppression des juridictions d’exception ».

Le lancement de l’association a été aussi marqué par des témoignages de parent et ami de personnes dont la détention est jugée ‘’arbitraire’’. C’est entre autre, le cas du journaliste, Pascal Tamini, ancien conseiller de l’ex-président Blaise Compaoré, inculpé en décembre 2015 dans l’affaire Thomas Sankara pour "attentat", "complicité d’assassinat".

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 6 février 2017 à 08:03, par PATARBTALE En réponse à : « Détention arbitraire » : L’ACEDA tire sur la sonnette d’alarme

    il fallu appliquer le principe du meurtre" un tuer un pour faire peur à mille". ainsi il n’eut aucun caucus qui n’a eu son cadavre. syndicat, politique, droits de l’homme, juge, étudiant , militaire
    et j’en oublie.

  • Le 6 février 2017 à 10:42, par SOME En réponse à : « Détention arbitraire » : L’ACEDA tire sur la sonnette d’alarme

    Arretez de prendre les gens pour des idiots de premiere categorie ! vous savez tres bien quels sont les objectifs premiers de votre association bidon créée de toute piece par qui vous savez. Inutile de vouloir vous cacher derriere les soit disants droits de l’homme, droits d’expression, etc. Vous ne savez meme pas ce que cela veut dire.

    « l’association se battra également pour la défense de la liberté d’opinion et la libération des « détenus politiques mais aussi pour le respect de leurs droits et pour la suppression des juridictions d’exception ». Et vous pensez que l’on ne vous comprend pas !!
    Derriere vos formulations qui cachent mal votre vrai objectif, nous voyons bien l’insulte que vous prenez les gens pour des tarés qui ne sauront pas vous lire entre les lignes. Votre objectif premier et entier, est d’ordre politique et vous n’avez rien a foutre des libertés des prisonniers. De quels prisonniers parlez vous d’ailleurs ?

    Cette intervention decousue, sans queue ni tete, sans aucune teneur, etc c’est vraiment la honte morale. Mais je sais que ce terme et cette notion vous sont inconnus, donc nous ne pouvons pas nous comprendre. Mais sachez que nous, on vous comprend et on vous voit venir avec vos gros sabots sans gene. Laissez tomber les masques et luttez franchement pour vos vrais objectifs en vrais hommes.

    « C’est entre autre, le cas du journaliste, Pascal Tamini, ancien conseiller de l’ex-président Blaise Compaoré, inculpé en décembre 2015 dans l’affaire Thomas Sankara pour "attentat", "complicité d’assassinat". » que dire de plus ?! Quelle misere !!!

    Le drame du burkina aujourd’hui, c’est la pourriture morale d’individus prets a se vendre de la facon la plus vile pour quelques interets et piecettes, sous tous les pretextes possibles et imaginables.
    SOME

  • Le 6 février 2017 à 11:56, par Sylvanus En réponse à : « Détention arbitraire » : L’ACEDA tire sur la sonnette d’alarme

    D’accord pour la détention arbitraire d’une manière générale. Vous savez, beaucoup d’acteurs (auxiliaires) de la justice font de l’arbitraire sans savoir la portée réelle de leurs actes, ou sans se soucier des conséquences parce que personne n’a jamais mis la pression sur eux pour qu’ils travaillent selon le bon droit, et pour qu’ils rendent des comptes en cas d’abus. En ce sens, c’est toujours bon pour notre démocratie que des gens donnent de la voix et entreprennent des actions pour que cela change. Pour cela, je vous dis courage.

    Par contre, je constate que le noyau de votre association est composée de proches de personnes détenues dont vous jugez la détention arbitraire, pour des motifs hautement politiques. Soit, il faut bien commencer quelque part. Mais attention à ne pas être confondue à une association de proches indignés et désespérés par la situation de leurs parents. Attention aussi à ne pas confondre "détention fondée sur des opinions politiques" et "détention de personnalités politiques". Un politique qui commet une infraction de droit commun est justiciable comme n’importe quel quidam devant les juridictions compétentes, et ne peut visiblement pas être traité de prisonnier politique.

    A ma connaissance, aucun Burkinabé n’est détenu à ce jour pour une quelconque infraction liée à ses opinions politiques. Par contre, il peut y avoir des poursuites qui cachent en réalité une véritable opération de traque aux opposants politiques. Et pour cela, vous allez devoir convaincre l’opinion (nationale et internationale comme vous le dites) qu’il s’agit de tout autre chose que ce que les autorités disent. Vous allez même devoir prouver, démontrer par A+B que ..., et ce n’est pas évident, surtout lorsque des preuves palpables et tangibles des infractions officiellement déclarées existent. Donc pour cela, il faudrait peut-être plutôt s’attaquer aux questions de procédure que vouloir forcément qu’une infraction x déclarée par la justice (dite indépendante) soit une infraction basée sur l’opinion politique. Par exemple, s’attaquer aux détentions qui ne sont pas justifiables (étant entendue que la détention (préventive) en matière pénale devrait toujours être l’exception), des détentions de longue durée sans un procès, des procédures qui durent sans qu’on sache ce que le juge recherche toujours, des détentions qui perdurent alors que le dossier est vide, etc. S’attaquer systématiquement aux vices de procédures, etc. Bref.

    Sinon quand vous parlez de centaines de détenus politiques, je ne sais pas ce qu’en pense l’opinion générale, mais moi je ne sais pas si on parle du même pays. En tout cas en référence à ce qui est officiellement reproché aux soi-disant prisonniers politiques, je ne vous suis pas trop

  • Le 6 février 2017 à 20:27, par Tenga avenir En réponse à : « Détention arbitraire » : L’ACEDA tire sur la sonnette d’alarme

    Merci oui le Burkina est devenu un etat de non droit

  • Le 7 février 2017 à 12:34, par DEP En réponse à : « Détention arbitraire » : L’ACEDA tire sur la sonnette d’alarme

    Ya til des infractions en politiques ? Si oui, que tout citoyen sache qu’il ya sanction. Merci a Some pour sa fin de phrase ci-dessous ;
    "Le drame du burkina aujourd’hui, c’est la pourriture morale d’individus prets a se vendre de la facon la plus vile pour quelques interets et piecettes, sous tous les pretextes possibles et imaginables". SOME