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Fédération syndicale mondiale : Le monde du travail en débats à Ouagadougou

mercredi 18 janvier 2017.

 

« La situation économique de l’Afrique ». C’est sous ce thème qu’a débuté ce mercredi, 18 janvier 2017 à Ouagadougou, une conférence internationale des affiliés et amis de la Fédération syndicale mondiale (FSM). Ce séminaire qui se déroule jusqu’au 20 janvier, scrutera plusieurs sous-thèmes relatifs au thème général à travers des communications données par des experts nationaux et internationaux. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale du Burkina, P. Clément Sawadogo.

Selon le coordonnateur régional du Bureau Afrique francophone de la Fédération syndicale, Etienne Moussavou, le monde du travail est très influencé par le mouvement de mondialisation qui se traduit par une internationalisation des économies sous l’effet de l’expansion du libre-échange, du développement des multinationales, du développement des marchés financiers, de la libéralisation des marchés et des capitaux au détriment de la main-d’œuvre.

« Nous, travailleurs, premier capital d’une entreprise, vivons ces bouleversements au quotidien », soutient Etienne Moussavou. De son avis, si la mondialisation a façonné une nouvelle ère d’interactions entre pays, elle a également fragmenté les processus de production, les marchés du travail, les entités politiques et les sociétés en Afrique.

« Les pays africains voient par cette crise actuelle la fracture sociale s’aggraver. La situation économique africaine frappée par des crises multiformes, qui accentuent la fragmentation au sein de nos sociétés réceptives, par des écarts de revenus entre pays riches et pays pauvres continuent de se creuser, ainsi qu’entre ‘’personnes riches et pauvres’’ au sein des mêmes pays », illustre-t-il, estimant que les travailleurs africains doivent sans cesse renouveler leurs compétences. Il marque un point sur « le flux grandissant des travailleurs migrants hors du continent », conséquence d’un manque d’espoir chez ces candidats à ce mouvement au péril de leur vie. D’où son invite à des « réflexions profondes » pour faire face à ce mouvement qui vide le continent de ses enfants et de sa force productive.

C’est au regard de toutes ces réalités, entre autres, que les membres de l’organisation ont décidé d’axer leur réflexion sur « la situation économique de l’Afrique » avec des sous-thèmes relatifs à la problématique de l’emploi des jeunes, la situation des travailleurs migrants et emplois et questions sociales en Afrique francophone.

Pour le président de la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale du Burkina, P. Clément Sawadogo, ces points d’échanges « sont plus que jamais d’actualité » et interpellent l’ensemble des dirigeants africains et, partant, du monde entier à poser des actes concrets à même d’améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs. Il rassure que le gouvernement du Burkina, dans le Plan national de développement économique et social (PNDES), « accorde une place de choix à la qualité du capital humain, à l’amélioration continue des conditions de vie et de travail, gage de tout développement ». A l’en croire, le gouvernement apprécie à sa juste valeur, « la qualité de la collaboration qui existe entre lui et les organisations professionnelles de travailleurs et reste disposé à l’améliorer ».

Le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale promet que le gouvernement examinera avec « la plus grande attention », les recommandations de ces travaux.

Le secrétaire général de Force ouvrière/Union nationale de syndicats (FO-UNS, une des centrales syndicales du Burkina, affiliée à la FSM depuis 2013 et organisatrice de cette conférence internationale), Inoussa Nana, a rappelé que la Fédération syndicale mondiale a été fondée le 3 octobre 1945 à paris en France. Elle se veut une organisation syndicale internationale démocratique de classe et de lutte de tous les salariés pour l’obtention des droits et revendications des travailleurs, pour la défense de leurs intérêts, contre toutes les formes de discrimination, d’exploitation et d’oppression.

En plus du Burkina, des délégations venues du Bénin, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée-Conakry, de la RDC, du Niger, du Congo Brazzaville, de la Grèce, de Djibouti et du Sénégal participent à cette rencontre de Ouagadougou qui s’achève le 20 janvier prochain.

O.L.O
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