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Policiers radiés suite à la mutinerie de 2011 : « Même s’il y aura des cadavres parmi les éléments, on préfère mourir que de vivre ce que nous vivons »

LEFASO.NET | Par Nicole OUEDRAOGO
mercredi 11 janvier 2017.

 

On s’en souvient, les mutineries policières d’avril 2011 ont conduit à la révocation de 136 policiers en mars 2012. Et depuis lors, les concernés ne cessent de multiplier les actions de plaidoyer en vue de leur réintégration. Ce mardi 10 janvier 2017, ils ont de nouveau demandé leur réintégration au sein de la Police nationale. Et cette fois, ils souhaitent rencontrer le président du Faso pour lui dire de « vive voix », ce qu’ils ont sur le cœur.

Les policiers révoqués ont l’impression que les « choses trainent » pour leur préoccupation, qui n’est autre que leur réintégration au sein de la police. « L’affaire est en train d’être politisée et nous ne voulons plus trainer à expliquer le problème aux gens qui se désengagent, (..) qui ne peuvent pas aider à résoudre le problème » a signifié Oumar Junior Bahoro, chargé de la mobilisation du regroupement formé par les 136 policiers révoqués en 2012.

Et ce matin, c’est sur une avenue de l’indépendance quadrillée par un dispositif sécuritaire, que ces derniers sont allés rencontrer le Directeur général de la Police nationale. « Nous avons dit au DG de la police que nous voulons rencontrer le président du Faso, nous voudrons lui dire de vive voix ce que nous avons sur le cœur parce que nous avons l’impression que les choses trainent » a soutenu Oumar Junior Bahoro.

Et le porte-parole des policiers radiés de préciser que « le Ministre s’est dit incompétent dans le dossier », raison pour laquelle, ils veulent rencontrer le président du Faso. Il s’agira d’exposer leur problème au président du Faso, afin « qu’il tienne compte des différents paramètres pour que le problème soit résolu le plus tôt » a indiqué le représentant des policiers radiés.

Selon lui, le Directeur général de la police a promis de rencontrer le Ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure pour cette requête. « Nous allons aussi patienter jusqu’à ce qu’il nous revienne afin que nous puissions rencontrer le Ministre et attendre la suite » a-t-il dit, au moment où nous étions sur les lieux.

Pour Oumar Junior Bahoro et ses camarades, il n’y a que la « lutte seule qui peut nous permettre de sortir de cette situation parce que les gens sont sourds ou du moins, font exprès d’être sourds ». « Aujourd’hui, nous sommes obligés de lutter » a-t-il renchéri.

Si le pays est tranquille …

A en croire le chargé à la mobilisation, c’est parce que les fils et filles du Burkina fournissent des efforts que « le pays est tranquille ». « Il ne faut pas qu’on pousse les gens à vouloir faire des choses et on va dire, voilà des fils du pays qui se comportent comme des délinquants. Ce sont les frustrations qui amènent les gens à se comporter d’une manière non acceptable » a confié Oumar Junior Bahoro, avant de poursuivre : « Nous avons décidé qu’en 2017, le problème sera résolu ».

Nous avons démarré pour nous …

« Nous avons démarré pour nous. Même s’il y aura des cadavres parmi les éléments, on préfère mourir que de vivre ce que nous vivons. Quand on se rendra compte que ce sont des messages politiques, vous allez nous voir, nous allons montrer que la patrie ou la mort nous vaincrons » a martelé Arnaud Francis Tinano, chargé de la communication des policiers radiés.

Et s’il leur a été demandé de lever leur dispositif, (les policiers occupant une partie de l’Avenue), ces derniers ont confié avoir un autre plan et disent –ils : « Nous avons un plan B. C‘est à partir de ce qui va ressortir avec la rencontre avec le Ministre, que notre position sera prise » a déclaré Oumar Junior Bahoro. La suite, a-t-il conclu : « On ne peut pas dire. C’est un peu stratégique ».

Nicole Ouédraogo
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