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Filières agro-sylvo-pastorales : Des entrepreneurs modèles reçoivent la visite du PAFASP et de la Maison de l’Entreprise

LEFASO.NET | Herman Frédéric Bassolé
mardi 10 janvier 2017.

 

Le tandem entre le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) et la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF) fonctionne. Plusieurs entrepreneurs ont bénéficié du fonds de subvention de la convention entre les deux structures, voyant ainsi leurs microprojets muer en microentreprises ou en petites et moyennes entreprises. Quelques promoteurs des villes de Koudougou et Dédougou ont reçu la visite de la presse, ce lundi 9 janvier 2017. Découverte.

« Les opportunités, c’est comme les autobus, il y en a toujours un autre qui arrive », disait l’entrepreneur britannique Richard Branson. Eh bien, de janvier 2007 à février 2015, le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) a été une opportunité pour bien d’entrepreneurs en herbe. Son financement initial (44 milliards de francs CFA) a été assuré par la Banque mondiale qui, dans le souci de consolider les acquis, a accordé à l’Etat burkinabè un financement additionnel de 25 milliards de francs CFA.
Ainsi plusieurs microprojets dans les treize régions du Burkina Faso ont évolué grâce à l’assistance dont ils ont bénéficié de la part de la Maison de l’entreprise qui a signé une convention avec le PAFASP. Des subventions de plusieurs millions que les entrepreneurs bénéficiaires qualifient de « bouffée d’oxygène ».

Perpétuer un « héritage » familial

La boucherie n’a aucun secret pour les Minoungou depuis des lustres. Et la jeune Cécile, après l’obtention de sa maitrise en économie en 2012, a décidé de perpétuer cet « héritage » familial. Elle qui n’a jamais été tentée par un concours de la Fonction publique. Son plan d’affaires élaboré en 2013 a retenu l’attention de la Maison de l’Entreprise en 2014. Depuis lors, elle a créé sur fonds propres, dans la ville de Dédougou, une entreprise baptisée « Na Yi Neeré » (Le meilleur reste à venir).

Grâce à la subvention de la convention PAFASP/MEBFqui s’élève à plus de dix millions de francs CFA, la jeune entrepreneure a aménagé les locaux de sa boucherie et acquis des équipements de transformation de la viande en produits dérivés tels que la viande hachée, les merguez, les saucissons. Avec trois congélateurs au départ, et à force de persévérance, l’entreprise utilise aujourd’hui cinq congélateurs et commercialise de la viande de bœuf, du mouton, du lapin fumé, de la volaille, des poissons de mer et du fleuve Mouhoun.

« Na Yi Neeré » emploie quinze personnes dont dix permanents et cinq temporaires. A l’entendre, tout marche à merveille. Seul hic : les délestages qui peuvent durer six heures de temps et porter un sérieux coup à la conservation des produits. Des ambitions, Cécile Minoungou en a plein la tête. Aménager plus d’espace, passer des congélateurs à des chambres froides, viser le marché sous-régional et surtout continuer à satisfaire sa clientèle devenue de plus en plus exigeante. Pour le directeur régional des ressources animales de la Boucle du Mouhoun, Hamado Ouédraogo, la promotrice de « Na Yi Neeré » est un exemple, c’est pourquoi il a invité les autres bouchers de la région à suivre ses pas.

Le « premier » charcutier de Koudougou

Toujours dans la filière bétail-viande, un autre entrepreneur a reçu la visite de la presse accompagnée de techniciens du PAFASP et de la MEBF. Implanté à Koudougou, l’entreprise Multi services de Désiré Bonkoungou est spécialisée dans la boucherie charcuterie qui emploie une dizaine de personnes. A en croire le promoteur, il n’existe pas de concurrent sérieux pour le moment dans la ville. Pour ce qui concerne la boucherie, M. Bonkoungou dit livrer près de trois tonnes et demie de viande de bœuf et de porc par mois à la structure chargée de la restauration des employés de la mine de Zinc de Perkoa. La charcuterie, elle, n’a qu’un mois d’existence.

« Lorsque vous contribuez à hauteur de six millions et qu’on vous ajoute plus de 12 millions, il va de soi que c’est une bouffée d’oxygène qu’on apporte à votre activité. Il fallait du temps pour avoir le matériel mais grâce à la subvention c’est allé plus vite », s’est réjoui M. Bonkoungou qui ambitionne mettre l’accent sur le marketing et la communication afin de mieux faire connaitre sa boite.

Un producteur agricole tenace

A Dédougou, M. Bonzi Nonyeza est un producteur agricole qui exploitait au départ cinq hectares pour la production de maïs et de l’oignon. Grâce à l’antenne de l’Ouest du PAFASP, le producteur a aménagé six hectares supplémentaires. Et la subvention de la PAFASP/MEBF (plus de dix millions de francs CFA) est venue par la suite étendre le champ à quatorze hectares dont cinq hectares réservés à la production de l’oignon. L’appui à son entreprise « Tantan Kayiro » a également permis de construire deux entrepôts de stockage d’oignons d’une capacité de douze tonnes chacune. « On souffrait beaucoup pour la conservation des oignons récoltés vers le mois d’avril », a confié le producteur qui n’a pas manqué de souligner les difficultés d’écoulement des produits avant la construction des magasins qui, à l’entendre, ne pourront pas contenir la production d’oignons cette année. Ses clients sont essentiellement des commerçants en provenance de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou.

A en croire croit M. Bonzi, le chiffre d’affaires de l’entreprise « Tantan Kayiro » avoisine les 35 millions de francs CFA. Pour ce qui est de la gestion, il reconnait avoir bénéficié de précieuses formations en gestion d’Entreprise de la part de la MEBF. Il a également souhaité que le soutien du PAFASP qui arrive à échéance le 30 juin 2017 puisse s’étendre à d’autres jeunes (son entreprise emploie 17 personnes) qui ambitionnent, eux aussi, être autonomes. « Cela va les inciter à s’intéresser à l’agriculture », pense-t-il.

Les visites se poursuivent, ce mardi 10 janvier, chez des entrepreneurs évoluant dans la ville de Bobo-Dioulasso.

Herman Frédéric Bassolé
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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2017 à 09:22, par Bonjour En réponse à : Filières agro-sylvo-pastorales : Des entrepreneurs modèles reçoivent la visite du PAFASP et de la Maison de l’Entreprise

    C’est l’un des meilleurs sinon le meilleur projet qui a mis en place un accompagnement franc et conséquent des promoteurs individuels privés dans les filières agricoles aussi bien en milieu rural qu’urbain. L’ Etat burkinabè et ses partenaires devraient s’en inspirer pour accompagner les autres secteurs de développement n’ ayant pas bénéficier de ce type d’accompagnement. Ainsi, nous mettrons fin à l’ancienne formule d’accompagnement du secteur privé rural basé sur l’esprit communautaire peu motivant et à faible résultats pour les individus du groupe. Il reste bien entendu qu’ une amélioration de la qualité des prestations des entreprises accompagnant les micro - entrepreneurs est à améliorer. La question qui demeure est "Quel accompagnement est prévu pour ces micro - entreprises après le PAFASP" car elles devront aller à l’échelle supérieure et non le contraire ?.La Maison de l’Entreprise du Burkina Faso sera - t - elle à ce rendez -vous ?

  • Le 11 janvier 2017 à 16:57, par Fomi Tamousi En réponse à : Filières agro-sylvo-pastorales : Des entrepreneurs modèles reçoivent la visite du PAFASP et de la Maison de l’Entreprise

    Il n y a pas de projet qui a déçu le monde rural que la manière de gestion du PAFASP. Tout est entre copain de CRA. ET dans la boucle du Mouhoun nous sommes très déçu de notre CRA qui n’a fait que distribuer les BONS de FINANCEMENT aux acollites de la CRA / Mouhoun. Constatez avec moi depuis que le président Traoré a quitté c’est en ce temps que le copinage a commencé. C’est normal que Monsieur Bonzi se présente ici. Ce sont eux les vrais distributeurs des BONS entre camarades de structure. Et enfin que le PAFASP termine bien ce qu’il a programmé dans le Mouhoun