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Crise au conseil municipal de Fada : Les conseillers de l’opposition s’expliquent

LEFASO.NET | Par Soumaila Sana
mardi 3 janvier 2017.

 

Depuis six mois, le conseil municipal de Fada traverse des zones de turbulences. Pour prendre à témoin l’opinion nationale, les conseillers de l’opposition politique ont organisé une conférence de presse, le jeudi 29 décembre dernier à Fada.

En juillet 2016, l’opposition politique de Fada constituée de Union pour le progrès et le changement (UPC) et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), siégeant au conseil municipal de la commune, a exprimé au maire Yendifimba Jean Claude Loiri son intention de ne pas siéger si certaines de leurs doléances, notamment la prise en compte de l’opposition dans le bureau du conseil, n’étaient pas réglées. Ce, en vue de « faciliter la gestion collective ».

Après l’intervention des Organisations de la société civile (OSC) et du Haut-commissaire, la décision a été suspendue « afin de permettre la mise en œuvre d’une médiation », a expliqué le député UPC, Ludovic Tiombiano, candidat malheureux au poste de maire qui a conduit la conférence de presse. « Conscient de la priorité de l’intérêt commun sur les intérêts individuels des conseillers », les OSC et l’association des anciens ont pu obtenir de l’opposition politique, selon Ludovic Tiombiano, la suspension de leur démission afin de « négocier avec toutes forces vives de la commune ».

Contre toute attente, a poursuivi M. Tiombiano, le maire a passé outre tous les conseils de la médiation en tenant un conseil extraordinaire le 27 août 2016. L’opposition politique qui a suspendu sa démission affirme avoir poursuivi la négociation avec les coutumiers et les religieux. « En septembre nous avons adressé au maire une lettre signifiant la levée de la suspension de notre démission et la volonté de toute l’opposition de réintégrer le conseil pour y apporter sa contribution à l’édification de notre chère commune », a indiqué le député Tiombiano.

Malgré cette lettre a-t-il précisé, le maire a suspendu la participation de l’opposition aux activités du conseil et les a fait remplacer par leurs suppléants au dernier conseil du 15 au 17 décembre 2016 malgré l’intervention du roi de Gulmu, le Kulpiendieli, du grand Imam de Fada, de l’Evêque de l’Eglise catholique et du président des pasteurs, a regretté Ludovic Tiombiano. Pour ce dernier, cette décision relève pourtant de l’autorité de tutelle et du Conseil d’Etat.

Au regard de ce qui précède, l’opposition politique a donc pris à témoin toutes les personnes ressources contactées dans la médiation et l’opinion publique et a rejeté l’idée de remplacer les conseillers titulaires par les suppléants. Elle a attiré également l’attention de l’autorité administrative de cette décision du maire qui ne relève pas de ses prérogatives.

Par conséquent, elle informe l’autorité que ses conseillers exerceront pleinement leurs droits lors des prochaines sessions du conseil municipal si aucune mesure du conseil des ministres ne leur a pas été communiquée. Enfin, elle se désengage de tout problème qui surviendra suite à cette situation.

Soumaïla SANA
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