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‘’Bon nané’’-Ouistiti d’or 2017 : Utiliser le rire comme préventif plutôt que curatif

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo
samedi 31 décembre 2016.

 

Commencer 2017 dans la bonne humeur. Cette année encore, les Ouistiti d’Or se tiendront à la maison du peuple de Ouagadougou avec des humoristes du Burkina et de l’Afrique de l’Ouest. C’est sous le thème :"Humour, Responsabilité sociétale des entreprises, lutte contre l’intolérance" que cette 7e édition aura lieu en deux dates, les 2 et 3 janvier 2017.

C’est un Salif Sanfo au four et au moulin que nous avons croisé en cette matinée du 29 décembre 2016 à la maison du peuple. Entre derniers réglages et formation des techniciens du festival en technique de sonorisation et de captation live, il a expliqué la philosophie qui sous-tend cette édition.

Humour, Responsabilité sociétale des entreprises et lutte contre l’intolérance est tout un programme.

Il s’agit d’abord de commencer la nouvelle année dans la bonne humeur « et prier pour que cette humeur irradie tout le reste de l’année », indique le promoteur qui entend également créer et promouvoir un marché de l’humour à travers des productions humoristiques de qualité. Cette édition, comme les précédentes, permettra une fois de plus de révéler de nouveaux talents. Certains artistes confirmés et adulés maintenant, sont passés par là. « On est très fiers aujourd’hui de Moussa Petit Sergent…Gombo.com, Ali Ponré 1er », nous dit Salif Sanfo.

Ensuite, l’autre volet du thème est la responsabilité sociétale des entreprises. « Nous nous rendons compte que de plus en plus le mécénat n’existe pas. L’Etat ne met pas de mécanisme qui permettent de défiscaliser les entreprises qui soutiennent les activités culturelles, en tout cas, de leur donner des avantages fiscaux ou de les encourager à soutenir la culture », remarque-t-il.

Pourtant, a poursuit le promoteur, le Burkina est un pays de culture et d’ailleurs quand il y a des problèmes, c’est la culture qu’on utilise « comme pansement, comme curatif, pourtant on peut l’utiliser comme préventif ».

Il poursuivra en rappelant qu’aucune entreprise ne peut faire des bénéfices dans une société où ne règne pas la cohésion, où il n’y a de paix, de stabilité. Il s’agit donc, tout en riant à gorge déployée, d’inviter les entreprises, petites, moyennes ou grandes à soutenir les actions culturelles qui créent aussi des emplois. A titre d’exemple, les Ouistiti D’or, en 48h, créent plus de 500 emplois directs et indirects, nous apprend Salif Sanfo.

Enfin l’édition 2017 des Ouistiti d’Or se penchera sur l’intolérance sur toutes ses formes, qui gagne du terrain. Aux plans politique, familial, religieux, ou même en circulation, ‘’l’autre’’ n’est plus accepté.

« On ne peut pas construire le Burkina de demain dont rêve tous les Burkinabè », en laissant sur le banc de touche, certains fils et filles du pays. « On ne peut pas sur la base d’un passé peu glorieux de certaines personnes, faire d’eux des apatrides. On ne peut pas décider que parce qu’un tel était dans un parti X et que maintenant ce parti n’est plus au pouvoir, et qu’un c’est le parti Y qui est au pouvoir que c’est un pestiféré. Nous pensons que la roue tourne, la terre tourne. Au nom du changement qui est la chose qui est la plus naturelle, l’évolution qui est la chose la plus normale nous devons nous accepter, nous pardonner, nous devons être tolérant », prêche Salif Sanfo.

C’est donc dire qu’aux Ouistiti d’Or 2017, le public ne viendra pas seulement pour rire. Bien au contraire. Zongo et Tao de la Côte-d’Ivoire passés maitres dans la sensibilisation à la tolérance entre religion, Elifaz du Bénin qui imite à la perfection les chefs d’Etat, Ali Ponré 1er qui invite à l’acceptation des personnes vivants avec un handicap, Moussa Petit Sergent avec ses spectacles bien élaborés, Bala qui monte en puissance ; sont entre autre les artistes à voir sur la scène de la Maison du peuple.

La particularité de cette édition, sera la participation des Bendré de la cour royale du Mogho Naba. Ce sont ces tambourinaires qui ouvriront le spectacle.

Le Ouistiti D’or se disputera entre Gombo.com et Moussa Petit Sergent, mais le prix sera décerné lors d’une autre cérémonie avant laquelle le public aura eu le temps de voter.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 31 décembre 2016 à 15:59, par Zoodo premier En réponse à : ‘’Bon nané’’-Ouistiti d’or 2017 : Utiliser le rire comme préventif plutôt que curatif

    Courage a toi Salif Sanfo. Je suivais le Ouistiti chaque annee depuis son commencement. Malheureusement depuis ces deux dernieres annees je vis a l’exterieur pour la recherche du gombo frais.
    Neanmoins, j’encourage tous ceux qui peuvent faire le deplacement a la maison du peuple de ne pas hesiter. Je vous assure qu’il n’ya pas meilleure facon de commencer l’annee.
    Encore merci

  • Le 31 décembre 2016 à 18:11, par Bouba En réponse à : ‘’Bon nané’’-Ouistiti d’or 2017 : Utiliser le rire comme préventif plutôt que curatif

    "On ne peut pas décider que parce qu’un tel était dans un parti X et que maintenant ce parti n’est plus au pouvoir, et qu’un c’est le parti Y qui est au pouvoir que c’est un pestiféré".

    Monsieur Sanfo, restez neutre, ne vous aventurez pas sur un terrain que vous ne maîtrisez pas plus que d’autres intellectuels. Soupesez vos mots et vos phrases avant de les sortir. Pourquoi ne parlez-vous pas de l’autre angle de la tolérance, à savoir que celui du parti X qui a perdu le pouvoir tolère que l’autre du parti Y détient désormais le pouvoir. Quand Salia Sanou libéré provisoirement se fait accueillir triomphalement sous escorte, fait-il preuve de tolérance vis à vis du justiciable, vis à vis des nouvelles institutions du Burkina Faso, vis à vis de la démocratie du Burkina qui l’a éjecté lui et son clan par la voie démocratique (car l’insurrection populaire est inscrite dans la constitution). Pourquoi voulez-vous vous préoccuper des riches qui ont perdu le pouvoir, qui devraient répondre de leurs crimes et qui bénéficient de libertés provisoires illégales alors que vous ne vous souciez pas du sort des pauvres dont certains sont malades et qui croupissent en prison pour des délits mineurs pendant des années sans jugement, et parfois sur la base de faux témoignage ? Humainement parlant, n’Est-ce pas ces derniers qui ont le plus besoin de la tolérance ?