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A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

Opinion
jeudi 29 décembre 2016.

 

C’est avec grande consternation que l’opinion publique a appris ce 27 décembre 2016, le nouveau scandale dans la gestion publique qui porte le sceau de notre Assemblée nationale. Les députés de la septième législature au terme de la deuxième session parlementaire de l’année 2016 se sont auto-gratifiés de la somme de un million de francs CFA par personne.

« La modestie sied au chercheur, mais pas aux idées qui l’habitent et qu’il doit défendre » dixit Jacques Monod (1979)

Le Conseil de Ministre en sa séance du 13 juillet 2016 a manifesté sa préoccupation quant a l’invasion de nos plans d’eau par cette plante envahissante appelée jacinthe d’eau, et donné quitus aux différents ministres impliqués d’une façon ou d’une autre dans la gestion de nos plans d’eau, de prendre toutes les mesures adéquates pour arrêter cette situation, qui entrave sérieusement non seulement toutes les activités qui s’y mènent, mais aussi perturbe leur équilibre écologique.

En rapport avec cette plante envahissante, la TNB (télévision nationale burkinabè) a présenté le 27/12/2015, un film documentaire intitulé « S.O.S SAUVONS NOS TROIS RETENUES » produit par Monsieur PARKOUDA Hamado, Président Directeur Général (PDG) de l’Entreprise Burkinabé des Travaux et d’Équipement (EBTE). Ce documentaire a de par son contenu, retenu notre attention.

Le mérite de M. PARKOUDA est d’avoir attiré par ce documentaire, l’attention des Autorités politiques, administratives et des populations sur l’impérieuse nécessité de sauver les différents réservoirs d’eau et en particulier ceux de la ville de Ouagadougou.

Afin de lutter contre l’invasion de cette jacinthe d’eau, plusieurs techniques ont été utilisées depuis plus d’une décennie : action mécanique (arrachage), lutte biologique (utilisation de coléoptère).

La lutte biologique s’effectuant généralement par l’introduction d’espèces exotiques, cette introduction n’est pas sans danger, et cela nous interpelle.
En effet, les conséquences désastreuses constatées suite à l’introduction d’espèces exotiques dans certains pays font légion :
-  Au Sénégal : au début des années 60 ce pays a importé beaucoup de chats pour réduire la prolifération des rats (agents vecteurs de la peste). Aujourd’hui il est obligé de gérer une surpopulation de ces mêmes chats (Agents vecteurs de la rage).
-  Au Canada : aujourd’hui, ce pays dépense annuellement des millions de dollars pour lutter contre une espèce exotique de poisson (Carpe chinoise) qui perturbe dangereusement l’équilibre écologique de ses plans d’eau (perte de la biodiversité, et problèmes sécuritaire ?).

Écologiquement, l’introduction d’espèces exotiques dans un milieu peut avoir des conséquences désastreuses, lorsque nous savons que dans un milieu, les coactions (ensemble des actions que les organismes vivants exercent directement les uns sur les autres) hétérotypiques (individus d’espèces différentes) et même homotypiques (individus de la même espèce), sont sources de compétitions pour la recherche active d’une ressource du milieu (nourriture, abri, lieu de ponte etc..). Ces compétitions peuvent entrainer la disparition de certaines espèces.

Concernant l’introduction des organismes exotiques (végétaux et animaux) dans notre pays, Il est important de rappeler que le Burkina Faso a ratifié un certain nombre de conventions relatives par exemple à la conservation de la biodiversité.
A ce titre, toute introduction d’un organisme exotique sur son territoire doit faire l’objet d’une autorisation spéciale, selon une procédure bien définie. Outre- passer cette procédure, serait non seulement se mettre dans une situation de non respect des clauses des dites conventions, mais aussi compromettre l’équilibre écologique de nos écosystèmes déjà fragiles

En rapport avec notre thème, Monsieur le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement a, courant mois de février 2016, adressé à son homologue des Ressources Animales et halieutiques, une demande d’introduction d’un poisson appelé carpe argentée (Hypophthamichthys molitrix), pour lutter contre les conséquences de l’eutrophisation des eaux du réservoir de Ziga. Cette demande n’a pas reçue une réponse favorable.

Nous approuvons et cautionnons totalement la démarche suivie par les deux Ministres et surtout celle du Ministre des Ressources Animales et Halieutiques.
Cette démarche est celle qui sied dans de telle situation, et honore à plus d’un titre les spécialistes du domaine de l’eau.

Tout en reconnaissant la pertinence du phénomène d’eutrophisation et ses conséquences dans un plan d’eau, Monsieur le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, a eu cette prudence de consulter, outre les spécialistes en ressources halieutiques de son département, des chercheurs de l’INERA, des Université Ouaga.I Pr Joseph KI-ZERBO et de l’Université polytechnique de Bobo ainsi que l’IUCN et des experts indépendants du réseau SARNISSA.

A la suite des recherches documentaire et de ces consultations, les raisons avancées pour ne pas délivrer cette autorisation d’introduction de la carpe argentée sont scientifiquement justifiées. Ces raisons sont en relation avec sa reproduction, sa nutrition, son écologie (rapport avec les espèces indigènes), la difficulté de sa maîtrise et aussi les échecs de son introduction dans certains pays.

En plus de ces raisons sus-citées et en rapport avec l’objet de la lettre de Monsieur le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement à savoir : « Lutte biologique contre les conséquences de l’eutrophisation des eaux du réservoir de Ziga », nous tenons, en tant que Phycologue (spécialise des algues), à marquer notre étonnement quant à l’opportunité d’une telle démarche.

La première conséquence d’un enrichissement d’un plan d’eau en éléments nutritifs (eutrophisation) est la prolifération des algues. Lorsque cet enrichissement devient excessif nous évoluons vers une situation de dystrophie du plan d’eau, avec pour conséquences, une dégradation des propriétés organo-leptiques de la ressource eau, une anoxie du milieu, la libération de toxines algales, la production d’acide sulfurique, de méthane, de monoxydes de carbone. Tous ces phénomènes rendent l’eau impropre à toute vie aquatique et compliquent aussi son traitement pour sa consommation humaine.

Depuis 1990, nous travaillons sur les algues dulçaquicoles de notre pays. Notre thèse de troisième cycle a porté sur les algues de la retenue n°3 de la ville de Ouagadougou, et notre thèse d’état sur celles du réservoir de Bagré. En outre nous avons encadré des étudiants et fait des études sur d’autres sites dont ceux mis en cause ici (retenues d’eau de Loumbila1 et Ziga). Nous pouvons, preuves scientifiques à l’appui (données physico-chimiques teneurs des minéraux majeurs, peuplements algaux), appuyer la décision du Ministre des Ressources Animales et Halieutiques.

A l’heure actuelle, aucun de nos plans d’eau d’importance socio-économique n’a atteint un niveau d’eutrophisation pouvant justifier l’introduction de la carpe argentée pour réguler une quelconque efflorescence algale. Et même si un début de ce phénomène venait à être constaté, la prudence voudrait que nous utilisions nos espèces de carpes indigènes pour résoudre le problème, au lieu de se créer d’autres problèmes en introduisant une espèce exotique (très vorace).

Quant à cette demande d’introduction de la carpe argentée, nous disons à Monsieur l’Environnementaliste de l’ONEA, qui certainement à suggéré cette solution non mûrie, qu’il n’y a pas de honte à aller vers ceux, à même de l’accompagner dans la recherche de solutions aux situations susceptibles de dégrader la qualité des eaux brutes des sources d’approvisionnement de l’ONEA. Les responsables de l’ONEA sont préoccupés par la qualité des eaux de leurs sources d’approvisionnement, et vous, vous devriez être la courroie de liaisons entre eux et les spécialistes du domaine que nous sommes. Il ne peut pas avoir de dualité entre vous et nous.

Lorsqu’un pays a eu recours à un organisme exotique pour réguler ou anéantir la prolifération d’un organisme envahissant, c’est que dans ce pays toutes les conditions de contrôle, de maîtrise et de suivi de cet organisme qui a été introduit sont scientifiquement maîtrisées.

Dans le cadre de la lutte biologique menée contre la jacinthe d’eau si l’introduction des insectes (coléoptère), n’a pas fait l’objet d’une autorisation préalable des structures compétentes, il faudra qu’un comité scientifique soit mis en place pour surveiller leur devenir.

Enfin, en rapport avec nos écosystème aquatiques, nous ne cesserons de dire que la préservation et la protection de nos plans d’eau (toutes utilisations confondues) ne peuvent être efficientes que si l’implication de tous les acteurs du domaine de l’eau est réelle, surtout en sa section recherche qui est à même d’assurer scientifiquement le suivi écologique de ces derniers. Penser le contraire serait un leurre.

Enfin, nous interpellons, les environnementalistes des différentes communes, ainsi que ceux des structures utilisant les ressources en eau pour leurs activités (ONEA, sociétés minières etc..), de toujours associer les chercheurs que nous sommes, dans la recherche de solutions chaque fois qu’ils seront confrontés à des situations susceptibles de compromettre « la survie » de la ressource ou de perturbées leur activité.

Il faudra éviter certaines actions sans conseils (scientifiques). L’initiative peut être louable, mais la conduite de cette activité, peut générer d’autres problèmes (plus sérieux) relatifs au fonctionnement même de cet écosystème.

Ce pays est nôtre, et c’est en conjuguant toutes nos compétences que nous le rendrons prospère à tous les niveaux, gage d’un développement durable.

Nous avons osé. Nous assumons.

Frédéric ZONGO
Maître de Conférences

N.B. : Les principaux documents qui intéressent le sujet d’aujourd’hui sont, entre autres, : le document de politique nationale en matière d’environnement, le document de politique et stratégies en matière d’eau (1998), la Stratégie nationale et le Plan d’action du Burkina Faso en matière de diversité biologique (1999).

1- OUATTARA M. (2015)- Étude des principaux éléments minéraux majeurs et inventaire des micro-algues des eaux de la retenue de Loumbila (Province de l’Oubritenga). Mémoire de DEA. 84 p. (Travaux réalisés avec un appui financier de l’ONEA) Hum !



Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2016 à 18:14, par Tenga de Zamse En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Merci, Dr. Zongo. Il faut tirer la sonnette d’ alarme pendant qu’ il est encore temps. Mais vous avez oublie que vous n’ ecrivez pas pour une publication dans un journal specialise. Moi meme Tenga de Zamse, j’ ai un doctorat comme vous, et je suis professeur titulaire de rang A, mais , n’ eut- ete mon courage, j’ allais abandonner la lecture a mi- chemin. Si moi Tenga de Zamse ai souffert jusqu’a la derniere ligne, ce n’est pas Fautservirdezerome qui va comprendre ce que vous avez ecrit. Votre ecrit a du merite et de la valeur, mais prochainement diluez l’ ecrit car qui peut le plus peut le moins. Encore une fois de plus, merci pour la contribution.

  • Le 29 décembre 2016 à 22:20, par Jeunedame seret En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Mr Zongo bonne apparition ; voici encore un site minier à valoriser. Heureux sommes-nous les Burkinabe ! Qui disposons de tous les garde-fous sur toutes les entreprises de développement ! Messieurs les responsables politiques et administratifs, effacez vos complexes et faites bon usage des cerveaux du pays. C’est simple

  • Le 30 décembre 2016 à 03:42, par Le Paysan En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Toute cette gro-mo-logie veut dire quoi, en français simple ?.

  • Le 30 décembre 2016 à 06:28, par Le spectacle de la jacinthe d’eau sur le barrage me desole En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Merci Dr Zongo. J’ai lu avec intérêt votre écrit qui est pertinent et plein de leçons. Je suis tout le temps consternée quand en saison des pluies je vois tout le barrage couvert d’une plante verte. Mais il y a eu un écrit pour attirer la sonnette d’alarme il y a deux ou trois . Je me rappelle que cette plante la jacinthe deau était vendue dans des pots en bouteilles comme plante décorative au début des années 90 par nos frères venus du Ghana. Les gens payait ça sans savoir que c’était la préparation de difficultés écologiques. Merci de nous rassurer .
    Je vois que depuis 2014 , on procède à l’enlèvement de la jacinthe d’eau des barrages. Il paraît qu’on en fait du combustible et de l’engrais au Mali. C’est une bonne chose alors.
    Merci

  • Le 30 décembre 2016 à 06:47, par sidwaya sorgho gomis En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Merci pour cette contribution au débat sur le projet d’introduction de la carpe argentée dans le lac de Ziga.

    Seulement je reste sur ma soif sur au moins deux points qui me tiennent à cœur :

    1- Quelles sont les raisons précises du refus d’accorder l’autorisation d’introduction de la carpe argentée au Burkina ? Au cas où vous en auriez plusieurs merci de nous citer seulement les trois principales.

    2- Quelles précautions prendre pour éviter qu’un projet d’introduction de la carpe argentée au Burkina ne vire au drame par la suite ? Ces précautions ne peuvent-elles pas êtres observées par le Burkina ?

    A mon humble avis le refus d’autoriser l’introduction de la carpe argentée au Burkina ne peut se justifier que s’il est démontré qu’il n’ y a pas de précautions possible à prendre dans la conduite du projet pour éviter les conséquences négatives possibles dans le futur.

    En attendant quelles solutions les spécialistes du sujet nous proposent pour lutter ou ralentir de façon significative le phénomène d’eutrophisation de nos lacs ?

    Il est urgent que l’on décide rapidement de ce qu’il faut faire face à l’eutrophisation des lacs.

  • Le 30 décembre 2016 à 08:28, par ouedbila En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Merci Professeur Zongo d’attirer l’attention des autorités sur l’importation de espèces exotiques.
    votre réflexion est pertinente je suis d’avis avec vous que nous devons préserver la biodiversité.
    Quant à l’introduction de la carpe argentée, dès que j’ai appris la nouvelle j’ai pensé comme vous.
    Mais je me suis retrouvé à la case départ car je n’ai pas vu de publications scientifiques dans une revue scientifique qui parle de la reproduction de la carpe en dehors de son milieu d’origine. j’ai parcouru les informations sur la centaine de pays qui produisent la carpe argentée mais pas d’informations me permettant de me prononcer.
    Pouvez-vous dans la mesure du possible m’en communiquer ?
    Je pense que le Burkina peut, au regard des multiples questions, importer la carpe et l’expérimenter dans un milieu clos avec tous les chercheurs et personnes affiliées.
    On ne peut pas en tant que chercheurs refuser une proposition sans aucune étude.

  • Le 30 décembre 2016 à 10:06, par Toutdemême En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Félicitations à vous, Dr ZONGO. Souhaitons que de nombreuses compétences comme les vôtres soient partagées. La porosité de nos frontières aux importations douteuses et le déficit de contrôle constituent une menace réelle. Le silence de ceux qui savent est synonyme de complicité. Puisse votre sortie inspirer !

  • Le 30 décembre 2016 à 12:49, par Vu En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    l’idée d’introduire des ces carpes venant de youga ministre de l’eau m’étonne guerre c’est à la hauteur de son intelligence allons seulement.

  • Le 30 décembre 2016 à 13:19, par ouedbila En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    INTRODUCTION DE LA CARPE ARGENTEE POUR LUTTER CONTRE LES ALGUES NUISIBLES
    La carpe argentée est une carpe chinoise.
    Elle est introduite dans beaucoup de pays pour lutter contre les algues nuisibles.
    Son introduction au Burkina procédera sans doute du développement algal important que connait le Burkina dans ces dernières années dans toutes les retenues d’eau.
    Moi je ne suis pas contre ces poissons au Burkina Faso.
    Je voudrais tout simplement que les chercheurs prouvent la faisabilité de cette opération.
    On ne peut prouver le succès ou l’échec d’une opération qu’après des études. On ne rejette pas une hypothèse sans étude.
    On ne se base pas sur des exemples menés ailleurs pour rejeter une hypothèse. On l’infirme ou on le confirme soit même, telle est la base de la logique.
    J’ai lu avec intérêt les arguments du professeur Zongo. La base des affirmations est biaisée car le Professeur Zongo ne donne ni la production primaire des retenues d’eau du Burkina, ni la consommation journalière de la carpe argentée. Il devrait plutôt inviter les autorités à mettre à la portée des chercheurs ce poisson en vue de permettre sur la base de la recherche d’exploiter ses vertus pour les générations présentes et futures. En cas où le poisson ne convient pas au Burkinabè, il peut être éradiqué puisque les études seront menées en milieu sécurisé. Les conventions signées par le Burkina n’interdisent pas au Burkinabè de faire de la recherche sur la carpe argentée.
    Tout scientifique doit être un conseiller des autorités afin de les guider vers des lendemains meilleurs et permettre aux générations futures d’en profiter.

  • Le 30 décembre 2016 à 13:21, par ouedbila En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Wendmi
    Introduction de la carpe argentée au Burkina
    Professeur Zongo rejette systématiquement l’introduction de la carpe argentée au Burkina Faso sur la base de comparaison de chats au Sénégal. Il ne prend que des exemples négatifs si je le comprends bien. Je voudrais savoir pourquoi ne prendra-t-il pas des exemples positifs sur l’importation de certaines espèces au Burkina.
    Aujourd’hui l’Eucalyptus, le goyavier, le manguier participent à l’absorption du chômage au Burkina Faso. Ces espèces forestières participent à l’économie burkinabè alors qu’elles sont toutes importées.
    Moi j’invite le Professeur ZONGO à être un conseiller positif et mettre ses connaissances au service de la nation.
    L’importation de la carpe permettra aux chercheurs d’infirmer ou d’accepter son introduction sur la base de la connaissance réelle de ce poisson. Si ce poisson était très mauvais, les pays n’allaient plus l’importer dans le cadre d’une lutte biologique.

  • Le 30 décembre 2016 à 13:56, par ouedbila En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Wend Yam
    Je viens par la modeste contribution à poser quelques questions de compréhension aux spécialistes du domaine.
    Quelles sont les raisons du refus d’importation de la carpe pour sauver nos eaux de l’eutrophisation et préserver la santé des personnes et leurs biens qui boivent de l’eau non traitées ?
    Est-ce que le Professeur ZONGO peut donner des raisons scientifiques qu’il connaît qui militent à la non importation de la carpe ?
    Si ces raisons existent, qu’i les partage avec le public sans détour.
    Quelles sont les études qu’il a menées et publiées sur la vie de la carpe en eau douce ?
    Quel plaisir à transformer la science en littérature car faire des comparaisons sans justifications scientifiques est de la poésie. Un scientifique ne doit pas croire sans prouver.
    Faut-il se baser sur la poésie pour empêcher l’importion de la carpe afin que les autres chercheurs n’en profitent ?
    Le Ministre de l’Eau dans le souci de sauver nos retenues d’eau qui sont polluées et d’autres qui sont en voie de disparition à cause de l’eutrophisation a fait appel à la carpe dont beaucoup de pays utilisent. Au lieu de l’encourager on se permet de lui dire de voir le cas des chats à Dakar.
    Je pense que souvent il faut être humble et laisser les autres vous apprécier.
    Quelles sont les propositions faites par le Professeur au Ministre de l’eau pour sauver nos retenues d’eau de l’eutrophisation ?
    C’est dommage que certains de nos chercheurs deviennent des poètes avant la fin de leur carrière.
    Mais il y a lieu de dire aussi que n’est poète qui veut mais qui peut. SVP Laisser la poésie aux poètes.

  • Le 30 décembre 2016 à 14:09, par caro En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Je suis navré de tout ce qui se dit sur la carpe argentée.
    Un chercheur honnête doit au regard des problèmes d’eutrophisation faire des propositions scientifiques en lieu et place de critiques négatives.
    Si je comprends bien le professeur ZONGO a peur que la carpe ne soit importée et que suite aux études qui seront réalisées par les autres chercheurs, remettent en cause tout ce qu’il affirme sans avoir fait.
    Mais je lui dis qu’il n’y a pas de honte à reconnaître son tord c’est ainsi que la science avance.

  • Le 30 décembre 2016 à 14:15, par ROSINE En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    un chercheur qui s’oppose à l’avancée de la science est un danger pour la nation.
    voila comment on peut interpréter le débat sur l’importation de la carpe argentée.
    importer la carpe, l’étudier et réagir en fonction des résultats obtenu devient un crime

    dommage pour le développement du Burkina

    • Le 30 décembre 2016 à 22:33, par PAYSAN D’AFRIQUE, PRODUCTEUR POUR L’AFRIQUE. En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

      Oui mais sache que la jacinthe qui a envahi nos eaux a été introduite comme ça bêtement sans précaution comme plante ornementale par les riches personnes et aujourd’hui tout le monde paie les pots cassés (surtout les jardinier-fleuriste et maraîchers) ! Confère Fas’eau n°002 de septembre 2016 page 23-26 (présentement sur le marché).Traoré le petit de la brousse !

  • Le 30 décembre 2016 à 20:50, par ROSINE En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    suite à l lecture de l’article du Professeur Zongo, j’ai un sentiment de quelqu’un de heureux pour avoir vu le Ministre des ressources Animales et Halieutiques rejeter la demande d’introduction de la carpe pour la santé de nos populations.
    Je voudrais tout simplement dire que au lieu d’être heureux, il devrait être triste en tant que chercheur. Cette carpe a sauvé des vies dans le monde entier et continue à le faire en consommant des algues nuisibles.
    Qu’est ce que le Professeur ZONGO propose au Ministre pour sauver nos retenues d’eau qui sont polluées ? Je conviens que le Professeur est un algologue et ne connait pas la vie des poissons. Mais en faisant un effort de réflexion, il comprendra qu’il existe des poissons qui peuvent nous épargner de certaines maladies. Un scientifique qui veut le bien de son pays ne se réjouit jamais quand son pays est confronté à une catastrophe et des solutions sont recherchées. Faut-il sacrifier sa nation parce que l’idée vient d’une autre personne que vous ?
    Après cette réjouissance manifeste du professeur, quelles solutions propose-t-il pour lutter contre l’eutrophisation qui avance avec son cortège de malheurs, aidée surtout par le changement climatique. Le Ministre dans le souci de protéger sa population, a fait des propositions importantes que le Seul Professeur Zongo n’approuve pas. Quelle solution a-t-il proposée au département pour préserver la santé des consommateurs ? Je voudrais pas tirer des conclusions pour le respect que j’ai envers le Professeur, mais j’ai bien et beaucoup peur de ses réactions. Que Dieu protège le Burkina Faso et son peuple.

    • Le 16 janvier 2017 à 10:35, par SOME En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

      ma chere rosine, il me semble que tu ne saisis pas les enjeux de la situation (a moins que tu ne fasses expres pour preserver tes interets). Je te conseillerais de voir le film "le cauchemar de darwin" sur la perche du nil introduite en afrique de l’est. je citerai les crapauds introduits en australie, etc etc. Quoi qu’il en soit je reste plutot confiant qu’il existe encore des burkinabe qui ont encore le souci des essences locales et ont les competences pour. Il ne suffit pas d’accumuler des connaissances pour se reclamer scientifique. Science sans conscience n’est que ruine de l’ame. M Zongo se soucie en tant que scientifique, du bien etre de l’homme
      SOME

  • Le 30 décembre 2016 à 22:08, par PAYSAN D’AFRIQUE, PRODUCTEUR POUR L’AFRIQUE. En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Je m’abstient de penser que le Mr Chercheur refuse pour refuser ! mais je m’interesse à une chose : Il demande à être associé dans la décision, il a dit quelques part "Tout en reconnaissant la pertinence du phénomène d’eutrophisation et ses conséquences dans un plan d’eau, Monsieur le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, a eu cette prudence de consulter, outre les spécialistes en ressources halieutiques de son département, des chercheurs de l’INERA, des Université Ouaga.I Pr Joseph KI-ZERBO et de l’Université polytechnique de Bobo ainsi que l’IUCN et des experts indépendants du réseau SARNISSA."}

    mais lui même n’a t il pas été considéré par ses collègues ou ne sont ils pas au courant de ses travaux ? Il est un devoir pour un enseignant-chercheur payé par le trésor de se preocuper des questions de son domaine du BF. Mr Zongo a manqué de nous dire si le probleme du Ministre avait été formule comme recommandations par un de ses etudiants ou pas ou si aucune de ses conclusion ou recommandation ne l’a abordé.
    Pour la question de biodiversité rien ne va au pays. on importe sans controle en élevage, faune et vegetaux ! Un jour on se posera la questions comment étaient nos bovins-poulets-lapin-mais-mil-manioc-singe-tortue etc avant ? traoré petit de la brousse !

  • Le 1er janvier 2017 à 10:42, par kougbila En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Moi ma question est simple.
    Que faut-il faire pour lutter contre le fléau qu’est l’eutrophisation au Burkina Faso ?
    Le professeur ZONGO a fait sa thèse de doctorat depuis 1990 sur l’eutrophisation a-t-il affirmé.
    Depuis ce temps qu’elle proposition a-t-il fait pour lutter contre ce phénomène ? Qu’a-t-il actuellement à proposer au Département ?
    Le phénomène est réel et dangereux a-t-il affirmé. Des actions sont menées au plus haut niveau de tous les pays du monde pour lutter contre ce phénomène qui sera accéléré peut être par le changement climatique. Que font les spécialistes au Burkina Faso ? Faut-il attendre que le pire arrive et faire toujours la main tendue à l’extérieur comme si au Burkina il n’y a pas des gens capables ?
    Le phénomène est au Burkina et les Responsables veulent des solutions pour anéantir ses conséquences.
    La contribution de tous les Burkinabè est demandée. Abandonnez le mot ’’ c’est moi ou rien" et serrez vous les uns les autres pour construire un Burkina nouveau.
    Je pense que les plus Hautes autorités ont besoin de tous les Burkinabè pour construire cette nation.
    Je m’adresse plus particulièrement au petit frère, Ami et Chercheur ZONGO de faire des propositions concrètes au Ministre de l’Eau pour lutter contre l’eutrophisation comme l’ont l’a fait le DUO AEN -ONEA.
    Le milieu de chercheur est un milieu muet productif, on prend sa plume et on fait des propositions.

  • Le 1er janvier 2017 à 20:05, par PAGNAGDE En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Au regret de mal comprendre votre texte,
    j’ai la conviction que la recherche n’est pas basée uniquement sur des informations recueillies.
    Si des personnes du domaine ont été contactées pour donner leur avis c’est normal.
    mais est ce que ces personnes disposent d’une étude scientifique dans le domaine du rapport entre la carpe argenté et l’eutrophisation au Burkina ?
    je pense que le refus du Ministère devrait être sous-tendu par ces informations techniques.
    au regard du contexte, ce refus me semble complaisant puisque aucune étude scientifique n’a été conduite ? Qu’est le Ministre et ses Techniciens proposent pour résoudre ce problème épineux que le professeur lui-même reconnait ?
    Moi je pense que le développement d’un pays dépend de la rigueur dans la gestion de la chose publique.
    Comme exemple, la jacinthe d’eau existe depuis des années au Burkina, aucune idée pour l’éradiquer ne pointe à l’horizon. cependant ces mêmes penseurs sont là prêts à critiquer sans aucune solution à proposer. Le Burkina a besoin d’homme capable de réfléchir pour apporter leur pierre à l’édifice du pays et non de personnes de tireur d’élite à boulettes.
    c’est aussi dommage que des personnes ayant fait de longues études jette des boulettes noires à des ministres qui ne font que leur travail.
    Quelle éducation ces personnes pourront-elles véhiculer à leurs apprenants ?

  • Le 12 janvier 2017 à 18:23, par Béog Biiga En réponse à : A propos de l’introduction des organismes exotiques au Burkina Faso !

    Je veux intervenir sur deux points :
    First : vos écrits se publient rarement et l’accès est difficile pour ceux qui veulent en faire usage. Dans ce pays, toutes les portes vous restent fermées dès que vous solliciter un service d’information aux chercheurs.

    Second : Sinon que vous disposez d’une diversité d’axes pour lire et faire lire vos écrits. Créer un journal spécial sur la publication des résultats de la recherche. Cela même va vous procurer des revenus et donner plus de moyens pour vos recherches.

    Merci de nous faire lire vos résultats à prix social