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Walib Bara, directeur général du BBDA : Ses missions, ses actions, ses défis…

mercredi 28 décembre 2016.

 

Avec une réputation mitigée dans le monde culturel et artistique, Wahabou Bara, plus connu sous le pseudonyme de Walib Bara, n’en est pas moins un acteur clé. Entrepreneur culturel de longue date, producteur, écrivain souvent, il a été nommé directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), par le ministre de la culture, des arts et du tourisme qu’il a soutenu lors de la campagne présidentielle de 2015. Une institution qu’il connait bien et qui traverse ces dernières années, bien de difficultés. C’est donc d’un BBDA aux multiples défis que Walib Bara a hérité. Les employés de la maison, les artistes et créateurs attendent beaucoup de lui. De l’extérieur, les lignes semblent bouger. Comment s’y prend-t-il dans un domaine où on ne se fait pas de cadeau ? Interview…

Lefaso.net : Juste avant votre arrivée à la direction du BBDA, une crise a secoué l’institution. Dans quel état l’avez-vous trouvée ?

Walib Bara : C’est vrai que depuis le 30 octobre 2015, il y a une crise qui a secoué le BBDA et opposait à l’époque le personnel à la direction sur des questions de la gestion de la maison. A l’époque, nous étant secrétaire général de la confédération nationale de la culture, donc la société civile culturelle, nous avons approché les deux protagonistes pour échanger. On avait réussi à ramener plus ou moins le calme. Dès ma nomination également, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour rencontrer tout le personnel du BBDA, les structures faitières, les associations des artistes, pour qu’ensemble on puisse trouver des solutions idoines.

Le ministre de la culture avait fait la promesse de commanditer un audit organisationnel et financier de la maison sur les 5 dernières années. L’opération a déjà été lancée. Nous espérons que les réponses à cet audit pourront remettre la maison des auteurs sur la bonne voie.

Lefaso.net : Justement quels étaient les points d’achoppement de cette crise ?

Walib Bara : Le personnel revendiquait de meilleures conditions de travail, des primes de rendement. Il y avait aussi le problème d’absence de plan de carrière. Ce sont des revendications qui sont toujours d’actualité. Vous savez, le BBDA existe il y a 31 ans, mais il y a des gens qui y travaillent depuis 15, 10 ans et qui sont restés au même niveau, sans évolution.

La gestion collective ne s’enseigne pas à l’école, c’est un démembrement de la propriété littéraire et artistique. Malheureusement, il n’y a pas de curricula scolaire pour être un spécialiste de la gestion collective. Il faut être dedans, apprendre, aimer, il faut une certaine expérience solide. Pour nous, l’audit organisationnel débouchera sur des fiches des postes d’emploi et de sous-emploi. A travers cela, on pense pouvoir rétablir cette justice sociale au niveau des travailleurs.

Lefaso.net : La solution à la crise réside donc dans l’audit ?

Walib Bara : Exactement, je pense que certains facteurs de la crise seront évacués. Mais lorsque nous avons pris fonction, nous avons débuté par un dialogue avec le personnel afin de créer un bloc unifié, accroitre la productivité, ceci, parce que nous pensons que si nous arrivons à relever le niveau des recettes, cela nous permettra d’atténuer plus ou moins certaines tensions de trésorerie, afin que la maison retrouve son lustre d’antan.

Lefaso.net : Quelle sont les missions à vous confier à la tête du BBDA ?

Walib Bara : La mission, c’est d’accroitre la sensibilisation auprès des parties prenantes du droit d’auteur. Le droit d’auteur est une question perçue comme élitiste, alors que c’est une infrastructure qui est le dénominateur commun des industries culturelles et créatives. Quand on parle de cinéma, de musique, des arts plastiques, littéraires ; on parle de droit d’auteur. Donc ce n’est pas une question élitiste, elle droit être traitée simplement.

Il faut travailler à accroitre la sensibilisation auprès des parties prenantes que sont les créateurs, membres du BBDA, mais aussi auprès des utilisateurs des œuvres de l’esprit (les bars, maquis, téléphonies mobiles) qui utilisent ces œuvres, mais ne savent pas souvent pourquoi ils doivent payer des droits d’auteur. Il faut leur expliquer que le droit d’auteur n’est ni un impôt, ni une taxe, c’est un droit. Lorsque vous jouez la musique dans un endroit public et que cela attire du monde, il y a un ordre tarifaire qui vous demande d’établir cette justice avec l’auteur de l’œuvre ou tous ceux qui ont concouru à la création de l’œuvre. C’est donc cela le fondement juridique du droit d’auteur qui se retrouve dans loi 032 du 22 décembre 1999.

Il faut donc accroitre la sensibilisation à ce niveau, pour instaurer progressivement une culture du droit d’auteur. Là, le recouvrement sera facile, les recettes seront plus intéressantes.

L’autre point, c’est la question de la piraterie des œuvres littéraires et artistiques. Nous avons un Comité national de lutte contre la piraterie des œuvres littéraires et artistiques qui a été opérationnalisé en 2015. En 2016, il n’a pas bien fonctionné, mais ce comité sera fonctionnel en 2017 parce qu’il va falloir concilier sensibilisation et répression. Depuis longtemps on sensibilise, il faut que la sensibilisation atteigne sa vitesse de croisière, mais il faut surtout qu’à coté, il y ait la répression.

Depuis belle lurette on parle de piraterie, mais on a jamais vu quelqu’un arrêté alors que la loi est claire la dessus. Un emprisonnement de 3 à 5 ans, assortie d’une amende de 500 à 1 million 500 mille, mais je n’ai jamais vu un pirate ou quelqu’un qui fait de cette activité son quotidien, aller en prison. Avec le ministère de la justice, nous travaillons à ce que l’année prochaine (2017), le coté répression soit conjugué à la sensibilisation.

Lefaso.net : On vous a vu avec vos services aller à la rencontre des différentes directions des douanes, ici et dans les postes frontaliers. À quelle nécessité répond cette démarche ?

Walib Bara : Il y a une convention entre le BBDA et la douane qui date de 2003. Cette convention nous permet à travers la RCP (Rémunération pour copie privée) et la RRO (Rémunération pour reprographie des œuvres) de percevoir ces droits dits droits de la copie privée, qui sont une sorte d’exception et de justice pour les créateurs d’œuvres de l’esprit. Quand vous créez une œuvre, celui qui l’achète a le droit de l’utiliser dans le cercle familial (c’est ce qu’on appelle la copie privée). Avec le temps et l’apparition du numérique, il y a des appareils qui stockent ou sont facteurs de reproduction, ce qui excède le caractère de la copie privée.

Le législateur a donc pensé à cette loi sur la copie privée pour rétablir cette forme de justice aux créateurs et axillaires de la création. N’ayant pas les moyens humains pour percevoir la RCP et la RRO, le BBDA a signé une conception avec la douane. Les services douaniers peuvent donc percevoir sur les produits importés qui sont susceptibles de reproduire, et les reverser au BBDA, moyennant 10% pour eux.

Mais depuis 2014, il y a une certaine morosité de l’environnement économique. Sur le plan macro environnemental, mais également micro environnemental avec la mise en place de SYLVIE (Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation), il y a une baisse drastique de cette perception au niveau de la douane.

Ayant fait le constat, nous sommes allés auprès des services pour comprendre et voir comment nous pouvons trouver des solutions pour y pallier. C’est ce qui nous a amené à faire le tour des différents postes de douanes à Ouagadougou, Banfora, Niangoloko, Bittou, Cinkansé et Dakola.

Il s’est s’agi entre autre de redynamiser la coopération et réactualiser la liste des produits soumis à la RCP et à la RRO. Il y a des chefs de bureau, il y a aussi les vérificateurs sur le terrain. Quand les produits viennent, ce n’est pas du tout évident qu’ils sachent que tel produit est soumis à la RCP ou à la RRO. Souvent, une carte mémoire et une clé USB peuvent passer in cognito. Mais le fait de réactualiser ces produits auprès des services de douanes peut nous permettre de remonter un tant soit peu ces perceptions à la douane.

Dieu merci cela se passe bien. Ce matin (Ndlr. L’interview a été réalisée le 27 décembre), avant que vous n’arriviez, j’ai reçu un coup de fil d’un chef de bureau à Ouaga qui nous félicitait. Parce que grâce à cette tournée effectuée il y a deux semaines, ils ont pu imposer un produit qui a failli échapper, et ce sont des millions perçus.

Lefaso.net : Quelle est la part contributive de la douane au BBDA, par an ?

Walib Barra : La douane représentante 60% des perceptions du BBDA par an, même si je trouve que ce n’est pas intéressant qu’une maison repose sur un service extérieur. C’est pour vous dire l’importance des services douaniers, d’où la nécessité de redynamiser la coopération. On espère que nos services pourront atteindre 60%, ainsi nous auront 120%, en ce moment nous serons plus efficients.

Lefaso.net : Certains artistes ont de tout temps, fustigé l’opacité qui entoure souvent la distribution des droits au BBDA ? Comprenez-vous ces récriminations ?

Walib Barra : Je voudrais vous dire que c’est une question encore pertinente. Nous sommes venus dans un environnement socio-politique qu’il ne faut pas occulter. Nous avons l’obligation de redevabilité et d’imputabilité auprès des créateurs, ce sont les premières parties prenantes. Les auteurs compositeurs, les interprètes, les producteurs, les éditeurs de toutes les disciplines que nous gérons au BBDA. Ces personnes ont besoin de savoir comment on s’affilie au BBDA.

Pour parler de droit d’auteur, il faut d’abord qu’on soit membre du BBDA. Il y a le principe d’adhésion, peu importe la catégorie. Là, on a une carte du BBDA. Ensuite, il faut que son œuvre déposée au BBDA, soit exploitée.

Si cette œuvre est exploitée, il faut qu’il y ait perception. Parce que je peux exploiter votre œuvre sur une radio ou télévision, mais je ne paye pas. S’il y a exploitation, sans perception, il ne peut y avoir répartition pour les titulaires du droit. C’est en cela que nous avons lancé la rentrée du droit d’auteur qui a eu lieu les 21, 22 et 23 septembre 2016. Nous avons mis tous nos services dans la cours du BBDA pour que chacun explique à tous les créateurs comment le BBDA fonctionne.

Cela fait 31 ans que le BBDA existe, mais ses missions sont peu connues, parce qu’il n’a pas beaucoup communiqué. Nous sommes dans cette optique de visibilité.
En plus de ces journées, nous avons organisé des formations. 900 créateurs ont été formés en trois jours sur la politique de répartition. La politique des sommes distribuables, et sommes non distribuables (où vont ces sommes qui ne sont pas distribuées).

Nous avons fait venir un inspecteur divisionnaire des douanes pour expliquer le partenariat BBDA-Douane, le contenu de ce partenariat, les perceptions RCP, RRO et la gestion des fonds émanant de cette perception. Nous avons ensuite fait l’état des lieux des usagers du BBDA, c’est-à-dire les utilisateurs d’œuvre de l’esprit (l’ordre tarifaire de ces usagers). La radio ne paye pas la même chose que la télévision ; le bar de Bobo Dioulasso, ne paye pas le même prix qu’un bar de Ouagadougou, etc.

Mieux encore, nous avons instauré les causeries professionnelles qui permettent de répondre à certaines préoccupations de nos créateurs ; notamment la question des visas. Nos artistes ont souvent des difficultés pour avoir le visa quand il s’agit d’aller donner des prestations en France ou dans l’espace Schengen. Nous avons fait venir le consul de France pour donner quelques subtilités. On a également fait venir la directrice de l’institut français pour voir comment nos artistes pouvaient bénéficier de l’espace de création, mais également des bourses (le visa de la création par exemple).
Aussi, nous avons fait venir le responsable de la chaine Trace TV parce que nos artistes voudraient aussi que leurs clips passent sur cette chaine internationale. Le BBDA, c’est aussi la promotion culturelle, ce n’est pas seulement la répartition des droits.
On est donc en train de travailler pour instaurer progressivement une culture du droit d’auteur. Et cela passe par chacun de nous.
Les artistes même nous approchent pour dire qu’ils ne comprenaient pas beaucoup de choses. Mais cela leur est maintenant expliqué avec simplicité.

Lefaso.net : Le BBDA s’est récemment doté d’une assemblée générale, à quoi cela participe-t-il ?

Walib Barra : La mise en place de l’assemblée générale forte de 55 membres est le parachèvement de l’implication des créateurs dans les instances décisionnelles. En fait, au niveau du BBDA, il y a la direction générale, ensuite le conseil d’administration. Et depuis 31 ans, le conseil d’administration cumule et le rôle de l’assemblée générale et son rôle qui lui est dévolu. Ce qui constitue un déficit statutaire.
Tous les organismes de gestion collective ont leur assemblée générale en place. Avec l’appui du ministre de la culture, des arts et du tourisme, Tahirou Barry, dans sa vision d’impliquer les acteurs dans les instances décisionnelles, nous a encouragé à mettre en place l’assemblée générale qui est devenue une réalité depuis le 30 novembre.
C’est cet organe suprême qui définit l’orientation du BBDA et il est constitué du collège des créateurs.

Lefaso.net : Parlons du nouveau logo du BBDA que certains ont décrié, parce que n’étant pas plus expressif que l’ancien. Comment le processus de sélection de ce logo a été géré ?

Walib Barra : Lorsque nous avons effectivement pris fonction le 12 juillet, nous avons entrepris des concertations. Au sein de l’institution et avec les différentes associations d’artistes, les faitières. Ce qui est ressorti de ces rencontres, c’est que le BBDA manquait de visibilité et que le logo d’alors ne répondait pas à l’ensemble des disciplines qui étaient gérées. L’ancien logo avait un CD pour la musique, un livre pour la littérature, et une pellicule pour le cinéma. Or en plus de ces trois disciplines, il y a les arts graphiques, plastiques, dramatiques.
Il fallait donc rétablir cette justice artistique qui prend en compte toutes les disciplines. A l’occasion de la rentrée du droit d’auteur, nous avons donc lancé un appel à candidature pour le logo et un slogan (le supplément d’âme qui confère une mission à une société ou une entreprise).
Une centaine de candidatures ont été enregistrées et un comité de sélection a été mis en place et constitué de tous les acteurs clés de la gestion collective du BBDA, dont le président était Jacques Guégané, un des pères fondateurs du BBDA. Ce n’est donc pas un logo qui a été choisi par le BBDA.
Il y a Léonard De Vinci qui disait que le caractère subliminal de l’art, réside dans sa simplicité. C’est le caractère simpliste que les gens ont vu et ont vite conclu que ce n’était pas beau.

Lefaso.net : Un peu plus relaxe cette fois –ci, quelle sont vos relations avec le ministre de la culture Tahirou Barry ?

Walib Barra : Mais c’est mon patron…

Lefaso.net : C’est également votre ‘’frère’’, c’est ainsi qu’on s’appelle au sein de son parti politique le PAREN…

Walib Barra : Oui c’est mon frère, même si je ne fais pas de politique de façon active…

Lefaso.net : Mais on vous a vu à ses côtés lors de la campagne présidentielle ?

Walib Barra : C’est normal. Quand on a un frère qui se lance dans une telle expérience, ou toute autre d’importance, on se doit d’être à ses côtés…

Lefaso.net : Un mot de fin, des vœux à l’endroit des acteurs culturels et artistiques à l’orée de cette nouvelle année ?

Walib Barra  : Aux créateurs membres du BBDA, je souhaite beaucoup de fécondité. Que le Dieu de l’inspiration les guide pour faire des œuvres de qualité et que les producteurs aient plus de moyens financiers pour accompagner ces créateurs artistiques et littéraires. Bonne et heureuse année 2017. Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2016 à 13:45, par Cheikh En réponse à : Walib Bara, directeur général du BBDA : Ses missions, ses actions, ses défis…

    Certes, le BBDA ne fait que ce qu’il peut. Mais pour que cette maison jouisse de tout l’éclat propre à sa réputation, il faut absolument qu’il place au premier plan de ses activités, la priorité des éditions d’oeuvres écrites. Que les dirigeants jettent donc un petit regard dans ses tiroirs, ils auront une idée de combien d’oeuvres y dorment depuis sa création, et non éditées.Parfois deux à trois au titre d’un même auteur. Trop d’auteurs ont placé en vain leurs espoirs dans les mains du BBDA. Le problème de l’édition des oeuvres écrites, constitue aujourd’hui une véritable épine au pied des écrivains. Ni le BBDA, ni les multiples autres sociétés qui ont été créées à cet effet ou acteurs individuels, ne parviennent à y trouver une solution adéquate. Alors, que le ministère de la culture prenne à défaut des alternatives dans ce sens. Il ne s’agit pas forcément d’organiser à tout vent des concours littéraires périodiques sur des thèmes bien précis, afin de faciliter aux lauréats les conditions d’édition, car cela n’a rien d’un facteur de promotion de l’écriture. Au contraire, une telle méthode incite à se cantonner de manière restrictive, sur des sujets très souvent involontaires, et vides de sensations pour l’auteur, qui se sent limité dans ses idées. La liberté d’écrire sur les sujets de son choix, a l’avantage de permettre à l’auteur, de s’ouvrir sur des sujets qui lui conviennent mieux, et vont dans le sens de son inspiration. Alors que le BBDA veille à disposer de tous les moyens de ses premières attributions, en aidant l’écriture à s’épanouir ou en mettant à ce titre le ministère à contribution. C’est à cette seule condition, qu’il pourra recouvrer le mérite de sa véritable vocation. Qu’il aie sa propre imprimerie, qu’il demande s’il le veut aux postulants l’équivalent du papier et l’encre requis, qu’il privilégie d’abord les impressions noir et blanc, qu’il leur demande encore la commission nécessaire pour les tâches de correction, de suivi et de tirage. Mais qu’il les encourage à bénéficier d’éditions à moindres coûts, et non à coûts de millions ! C’est la moindre des choses qu’on attend de lui, pour faire du Burkina aussi un pays de lecture et d’écritures.D’accord si le BBDA s’occupe à présent et à souhait des oeuvres artistiques et musicales, ainsi que de leurs auteurs, mais avouons que cela est loin d’être suffisant.

  • Le 29 décembre 2016 à 16:14, par BRAVO En réponse à : Walib Bara, directeur général du BBDA : Ses missions, ses actions, ses défis…

    HOMME D’ACTION PEUT MIEUX FAIRE POUR LA CULTURE DU BURKINA FASO