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Exploitation minière à Namissiguima : Reverstone Karama SA imprègne les populations de ses activités

LEFASO.NET | Par Oumar L. OUEDRAOGO
mardi 20 décembre 2016.

 

Dans sa volonté de respecter les engagements pris et de toujours communiquer avec les populations de la zone impactée par ses activités, Reverstone Karama SA multiplie les actions de communication. C’est dans cette dynamique qu’elle a organisé à l’intention des membres du Comité de suivi et de liaison (CSL), cordon ombilical entre la mine et les populations, une visite du site, de ses installations et de ses activités. C’était dans la journée de lundi, 19 décembre 2016.

Le projet minier Riverstone Karma SA (propriété d’Endeavour Mining) dans la province du Yatenga (région du nord) et qui impacte directement ou indirectement trois communes (Namissiguima, Oula et Ouahigouya) a connu des moments difficiles avec en prime, une descente de populations le 14 janvier 2015 sur le site et au cours de laquelle, installations et équipements de la société ont été saccagés. Les différents efforts qui ont suivi cet épisode ont permis aux parties (mine et populations) de fumer le calumet de la paix et d’aboutir à la mise en place en août 2016, du Comité de suivi et de Liaison (CSL). Cette structure, forte d’une centaine de membres, se veut représentative de l’ensemble des sensibilités de l’ensemble de la zone impactée par le projet. Le CSL est donc un foyer de concertations entre les parties aux fins de permettre à chaque partie de tirer sereinement profit de l’exploitation du métal précieux. Le CSL a donc pour principale mission de travailler à éloigner le spectre de tout ce qui peut nuire au bon déroulement des activités de la mine et porter atteinte à une jouissance paisible des retombées de l’exploitation par les populations. C’est dans cet esprit que les responsables de la mine ont initié cette sortie de visite du site. Une démarche qui entre également, à en croire les parties, dans le jeu de transparence souhaitée par l’ensemble des acteurs.

Accueillis au sein de l’administration de la mine par le directeur des relations communautaires de Riverstone Karama SA, Vancolbert Jean-Paul, les membres du CSL ont d’abord eu droit, après les salamalecs, à une brève présentation du projet Karma et des activités de la mine. A l’issue de cette phase introductive, une visite guidée a permis aux hôtes de toucher du doigt, les différents pans des activités de la mine (équipements, méthodes de travail, évolution de la société, traitement de l’or, la carrière de Goulagou II et celle de Rambo, etc.). Un périple au cours duquel, ces représentants des populations n’ont pas été avares en questions, surtout sur les aspects liés à la protection de l’environnement, à la sécurité des populations (par rapport aux produits utilisés dans la mine), à la restauration du sol, au renforcement du dispositif pour minimiser les bruits et la poussière dégagés par les travaux.

Aubaine pour les responsables de la mine de fournir des explications, levant ainsi les inquiétudes et autres zones d’ombre. Dans ce chapitre, on retient par exemple que le plan de restauration du sol est déjà en marche au sein de la société avec une expérimentation de plants en cours, de concert avec les services techniques compétents de l’Etat dans la localité. A la fin du projet, des populations devraient pouvoir retrouver une ‘’bonne partie’’ de leurs terres encore enrichies avec la terre arable déjà pré-positionnée.

En ce qui concerne les projets communautaires, l’on note que de 2014 à ce jour, la mine s’y est investie via plusieurs actions dont la rénovation de maternité et de CSPS (Centre social et de promotion sociale), la construction de logements pour le personnel soignant, l’électrification solaire pour des écoles, la formation de jeunes à des métiers, l’entretien de routes.

Une dynamique qui va, selon le directeur des relations communautaires de Riverstone Karama SA, Vancolbert Jean-Paul, se poursuivre au profit des populations. La mine a donc en ligne de mire, des investissements dans l’éducation dans la zone, dans le domaine social (construction d’une maison des jeunes à Namissiguima), dans le domaine agricole, de l’embouche, de la revalorisation des terres dégradées et de la restauration des activités économiques pour les populations relocalisées, du financement de micro-projets et de l’appui aux infrastructures sanitaires.

Sur le volet emploi, selon les statistiques dressées, à la date de novembre 2016, la société employait un total de 815 personnes réparties entre 399 emplois locaux (zones impactées par la mine), 160 au niveau de la région (recrutés dans les quatre provinces de la région : Loroum, Passoré, Yatenga et Zondoma), 223 emplois pour le niveau national et 33 emplois pour les expatriés. A ce chiffre d’emplois directs, s’ajoutent plus de 400 emplois indirects via les sous-traitants. Ce qui porte à plus de 1 200 emplois à ce jour.

C’est dans une ambiance de convivialité que la visite a pris fin à la mairie de Namissiguima où les responsables de la mine, par la voix du directeur des relations communautaires, Vancolbert Jean-Paul, ont souhaité par anticipation, les vœux de nouvel an à l’ensemble des populations de la localité et partant, à l’ensemble des populations burkinabè.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Réactions de participants à l’issue de la visite ...

Amadé Belem, maire de Namissiguima, président du CSL :

Nous avons pu toucher du doigt, les activités de la mine. Les membres du CSL, qui sont les représentants des populations (leurs yeux et leurs oreilles), ont été conviés par les responsables de la mine pour constater de visu, comprendre et vivre le déroulement des activités de sorte qu’à leur retour, ils puissent expliquer aux populations et répondre aux préoccupations au sujet de la mine. Tous ceux qui s’intéressent à la mine, qui sont de la localité ou pas, doivent pouvoir être imprégnés de ce qui se passe réellement comme travail. C’est raison pour laquelle, nous nous sommes livrés à cœur joie à cette visite. Cela est très important parce que souvent, certains agissements sont dus au fait de l’ignorance et du manque d’informations. Personnellement, je loue cette sortie parce qu’elle a valeur d’école pour l’ensemble des membres du CSL qui ont beaucoup appris sur le terrain. Cela pourrait leur permettre de rendre compte aux populations et couper court à certaines spéculations. Beaucoup de fausses informations sont souvent distillées mais avec de telles visites, ça a met fin au climat de suspicions et cela rassure toutes les populations et instaure un climat de sérénité au profit des populations et de la mine. On peut être fier de ce qui est fait, de la démarche de la mine et de ses activités, même si les populations attendent encore d’autres actions.

Rasmané Barry, Conseil régional des Organisations de la société civile (OSC) du nord

Une très belle démarche parce que, quand on est hors de la mine, on s’inquiète de comment elle utilise ses produits, de comment elle gère la poussière et le bruit lié aux travaux. Mais, la visite de ce jour nous a rassurés que tous ces aspects sont gérés et elle a permis de comprendre comment le cyanure est utilisé et cela est une bonne chose. Ce qui fait du coup que l’inquiétude des populations trouvent-là des réponses. Comme suggestion, je souhaite que la mine maintienne la dynamique d’échanges avec les populations parce que, nous avons constaté que si ce n’est pas tout dernièrement, il n’y avait pas de concertions ; la mine travaillait trop renfermée. Ce qui fait qu’entre elle et les populations, il y avait une certaine distance occasionnant beaucoup de problèmes. Mais, les démarches entreprises ces derniers temps vont favoriser un dialogue entre elle et les populations. Aussi, le travail du CSL est un peu limité parce qu’individuellement, ses membres n’ont pas les moyens pour rencontrer leurs bases (pour rencontrer les populations pour le compte-rendu, il faut un minimum de moyens) et comme les moyens ne sont pas mis à la disposition du CSL, ses membres ne peuvent pas rencontrer à chaque fois les populations pour faire le compte-rendu. Il faut donc revoir au niveau du CSL, la représentativité même des secteurs d’activités, parce que les membres sont nombreux mais il n’y a pas de compte-rendu à la base après les sorties. Alors que c’est leur mission de rendre compte de ce qui se passe. Il faut donc, soit réduire le nombre soit voir concrètement le CSL pour qu’il puisse jouer pleinement son rôle entre la mine et les populations.

M. Kirakoya, association de jeunesse :

Cette visite est une bonne chose, elle nous permet de comprendre que la mine fait des efforts, même si d’autres restent encore à faire. Sur le site de carrière de Goulagou II par exemple, on voit qu’il n’y a aucun problème, tout est bien. Mais, au niveau de la carrière de Rambo, il reste encore à faire pour réduire la poussière (il faut renforcer l’arrosage) et renforcer le dispositif de réduction du bruit occasionné par les travaux.

L’idée du CSL est une bonne chose parce que, c’est une structure qui regroupe des personnes respectables tels que des leaders religieux, des responsables coutumiers et je pense qu’avec une telle composition, il ne devait plus avoir de problèmes entre la mine et les populations. Je demande aux populations donc, individuellement ou en groupes, de ne pas hésiter à approcher les membres du CSL à chaque fois qu’elles ont des préoccupations. Il y a aussi un dispositif d’enregistrement des plaintes qui a été mis en place et tout cela vise à instaurer un climat de sérénité entre la mine et les populations.

Georges Sawadogo, Namissiguima :

C’est vraiment une bonne chose parce que, d’abord ça créée la confiance. Or, quand il y a confiance, tout le monde est fier et cela est profitable à tous. Cette démarche de la mine est donc importante parce qu’elle permet de rassurer les gens et de créer une bonne ambiance entre elle et les populations. Il faut multiplier ce genre d’actions car, au finish, l’objectif recherché, c’est que les populations bénéficient et que la mine soit aussi satisfaite. Il y avait des difficultés parce que les gens étaient ignorants de beaucoup de réalités. Quand on ne comprend pas, on vit dans la peur. Mais quand on échange, on se comprend et on arrive à résoudre tout ce qui arrive comme difficultés.

Vancolbert Jean-Paul, directeur des relations communautaires de la société Endeavour Mining :

Nos relations sont basées sur la transparence, la franchise et aussi une cohérence entre les actions ; parce que si on reste dans le verbe, ça ne sert à rien. Je sens une collaboration entre la mine et le CSL qui est très bien, constructive. Nous travaillons bien ensemble et dans ce besoin de transparence, une journée comme celle-ci qui leur permet de revenir sur le site, de revoir la mine définitivement construite, c’est très bien et cela montre que nous collaborons correctement. En termes de projets, la mine fait à la hauteur de ses moyens (étant à sa première année de production) et le plan local de développement qui sera mis en place pour la mine de Karma devra permettre d’identifier à la fois des projets qui sont durables, de manière à pouvoir dépasser le temps d’existence de la mine et laisser derrière elle quelque chose qui va pouvoir continuer, auto-fonctionner et pouvoir produire de la plus-value pour le bien-être des populations.

Je souhaite que ce travail dans le respect mutuel se poursuive. J’apprécie bien les populations parce que, ce sont des gens qui aiment la franchise, qui disent ce qu’elles pensent et cela est très bien, ça me convient parfaitement parce que, je dis, moi-même, la vérité. Je ne fais jamais de promesses tant que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir mes engagements. Pour moi, un projet minier ne peut pas se développer sans l’accompagnement des populations, c’est normal, il faut que chacun y trouve une part d’intérêt et d’identité dans le projet.

La mine est très ouverte et dès qu’on nous fait remonter un problème, si on peut aider à le résoudre, on le fait. On sous-traite par exemple la fabrication de piquets dans le village, on leur donne de la terre lorsqu’il s’agit de fabriquer des briques, etc. Bref, dès qu’un problème se pose, de surcroît lorsque c’est de notre responsabilité ou de notre fait, on le répare. Nous fonctionnons donc dans une belle dynamique.

Propos recueillis par O.L.O
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