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Gestion des déchets plastiques : De la poubelle à l’utilitaire, tout se transforme

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo
dimanche 18 décembre 2016.

 

La problématique de la gestion des déchets plastiques est un défi pour les grands centres urbains. Malgré les actions multiples, le périple du plastique continue avec ses conséquences sur l’environnement, la santé humaine et animale. Des acteurs y ont trouvé une opportunité. Ils transforment ces déchets en objets utilitaires. Réunis au sein d’une association, les acteurs du domaine ont organisé une foire du 13 au 15 décembre 2016 à Ouagadougou.

Des objets utilitaires fabriqués à base de déchets plastiques récupérés dans la nature. Des sacs, scolaires ou à main ; des trousses scolaires, les tuiles, des table-bancs, des pavés, des objets décoratifs, des granulés…ce sont autant d’objets et produits innovants que l’on pouvait voir exposés à la maison de la femme du 13 au 15 décembre 2016.

Par exemple avec l’initiative innovante de Rachel Ouédraogo et d’autres femmes, les feuilles de papiers usagées peuvent être utilisées pour la cuisson des aliments. Avec ces feuilles, elles ont fait des buchettes. « On a un presse à base duquel on arrive à valoriser ce qu’on trouve dans les ordures (…) on trie les papiers, on enlève les parties métalliques, on trempe dans l’eau pendant 24h. On mélange, avant de passer à la moule », raconte Rachel Ouédraogo.

Après avoir été séché, le nouveau produit est utilisé comme du charbon. Plus économique, les dames qui disent déjà l’utiliser expliquent qu’avec 11 buchettes, on peut préparer 2kg de riz et avec 20, on cuit du to et de la sauce. Tout dépendra certainement de la taille de la famille.

Des granulés de plastiques exportés au Ghana pour être retransformés en chaises, gobelets ; des djembés fabriqués à base de plastiques, les acteurs de la filière confessent qu’elle est porteuse à plus d’un titre. « Au lieu d’abattre un arbre de 50 ans pour fabriquer un djembé, à base de plastiques récupérés dans la nature, on peut bien le faire », nous dit Ali Dermé.

Réunis au sein de l’association professionnelle de valorisation des déchets plastiques et ferrailles, les membres ont voulu à travers cette première foire, sortir de l’ombre et montrer que les déchets plastiques qui assaillent nos villes, peuvent avoir une seconde vie.

« Valorisation des déchets plastiques : défis et perspectives », c’est sous ce thème que s’est tenu ce premier rendez-vous des acteurs de la filière. « En tant qu’acteurs de valorisation des déchets plastiques, le constat est qu’il y a un certain nombre de problèmes, mais c’est de façon isolée que chacun veut résoudre son problème. On a donc décidé de se réunir autour d’une foire, pour rendre visibles nos actions, et organiser des ateliers de réflexion afin de soulever les différents problèmes et envisager les solutions », a précisé Yacouba Belemviré, président de l’association.

Les problèmes dont il parle se résument entre autres, au financement, à l’écoulement des produits. « La plupart des structures évoluent de façon informelle, ensuite, il y a l’écoulement de nos produits. Il ne suffit pas seulement de valoriser, il faut avoir le circuit d’écoulement ».

Première activité du genre au Burkina, la foire était donc un tremplin pour faire connaitre d’avantage la filière, peu connue, mais dont l’apport aux plans environnemental, économique est important.

Tout en saluant les différentes initiatives qui luttent contre les ‘’péril plastique’’, notamment celle qui consiste à récupérer dans la nature, Yacouba Belemviré et ses pairs estiment qu’il faut aller plus loin, faute de quoi les déchets collectés et entassés en un lieu , se retrouvent après , une fois de plus dans la nature. Il faut aider les acteurs à se doter d’instruments qui permettent la valorisation locale des déchets plastiques, trouver des créneaux d’écoulement ; toute chose qui contribuera aussi à créer des emplois et de la richesse.

Tiga Cheick Sawadogo
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