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« J’ai été choqué que le Cappuccino ne soit pas encore ouvert », Maréchal Zongo

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo
mercredi 14 décembre 2016.

 

En marge de la 12e édition du Festival Ciné Droit Libre, les ‘’ambassadeurs de la liberté d’expression’’ étaient face à la presse ce 14 décembre 2016 à l’institut français de Ouagadougou. Ces artistes engagés de divers horizons ont échangé avec les journalistes autour de la problématique de l’extrémisme violent, le thème du festival.

Ils ont décidé de mettre leur art au service de la lutte contre l’extrémisme violent. Ces artistes appelés ‘’ambassadeurs de la liberté d’expression’’ avaient composé une chanson à la 11e édition du Festival Ciné droit libre en 2015. Dans ‘’Le droit de vivre ‘’, Josey, Zeynab, Smockey, Didier Awadi, Adé Bantu, Alif Naaba, Sissao, Monza, Maréchal Zongo, Master Soumy, Pheno Bi ; dénonçaient les actes terroristes à répétition perpétrés à travers l’Afrique.

C’est d’ailleurs cette problématique qui a inspiré le thème de cette édition de Ciné droit libre, « Droit de vivre : Luttons contre l’extrémisme violent ! ». Certains de ces artistes étaient face aux journalistes en cette matinée, au 4e jour du festival pour échanger.

« Aujourd’hui la musique est descendue au niveau des fesses, mais il en reste un peu dans la tête », a introduit le Marechal Zongo. Cette image pour montrer que tous les artistes ne créent pas pour seulement amuser, mais aussi pour se prononcer sur certaines questions sociales. Pour lui, il faut laisser les terroristes dans leur « logique idiote » qui consiste à ôter des vies, pour de raisons inexplicables.

Ce qu’eux artistes peuvent faire à travers leurs créations, c’est de donner de l’espoir au public, pour qu’il n’arrête pas de vivre à cause de la peur qui les hante. Le Maréchal Zongo dit avoir été choqué de constater que bientôt une année après les attentats qui ont frappé Ouagadougou, « le Cappuccino ne soit pas encore ouvert ».

Cette fermeture, selon lui, terrorise la population parce qu’à chaque fois qu’elle est de passage devant ces lieux, elle se rappelle les douloureux événements. « Une semaine après les attentats de Bassam, il y a eu un concert sur les lieux », a-t-il témoigné avant de préciser qu’il faut qu’on arrête de pleurnicher et d’avoir peur, parce que c’est l’objectif recherché par les terroristes. « Tant que c’est fermé, c’est comme si les terroristes avaient eu la victoire sur nous », a poursuivi l’humoriste ivoirien.

Pour Zeynab, « c’est normal d’avoir peur, mais c’est un devoir de résister ». L’artiste béninoise martèlera que personne n’a le monopole de la foi et que c’est ‘’notre’’ réaction face aux actes terroristes qui détermine ‘’notre’’ résistance. Elle fera remarquer que dans leurs actes, les terroristes tuent ‘’les vrais musulmans’’, impossible donc de dire que c’est au nom de Dieu qu’ils agissent.

Quant à Didier Awadi, leur action contre l’extrémisme violent est un acte de résistance. « On n’a pas le droit de laisser la terreur nous envahir. On a la chance d’avoir des voix qui portent, il faut que ces voix servent à quelque chose », a-t-il indiqué.

« On n’a pas la prétention d’avoir la solution miracle », a souligné pour sa part Soum Bill. Mais la musique est l’arme pacifique dont les ambassadeurs de la liberté d’expression disposent pour porter le message d’espoir, et de résistance.

Tiga Cheick Sawadogo
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