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Ecole mathématique africaine : Des matheux décryptent la cryptologie à Ouagadougou

LEFASO.NET | Par Marcus Kouaman
dimanche 11 décembre 2016.

 

« Interaction entre la cryptographie et la géométrie Algébrique », c’est sous ce thème que s’est ténue, l’Ecole mathématique africaine Ouaga 2016 (EMA), du 28 novembre au 10 décembre 2016. Organisée par l’Université Ouaga 2, en collaboration avec le Centre international de mathématiques pures et appliquées (CIMPA), cette initiative du réseau de jeunes chercheurs africains en mathématiques a refermé officiellement ses portes le vendredi 9 novembre 2016.

C’est le Pôle de recherche en mathématiques et leurs applications à la sécurité de l’information (PRMAIS), qui a initié cette EMA Ouaga 2016. Ce réseau de jeunes chercheurs africains qui veulent développer les mathématiques en interaction avec la cryptographie, ne souhaite que la démythification de ce qui semble complexe. Raison pour laquelle, près de deux semaines durant, l’Ecole Mathématique Africaine Ouaga 2016 a réuni une cinquantaine de chercheurs confirmés et en devenir de dix pays d’Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Mali, Niger, Sénégal et Tunisie).

Ce rendez-vous de la capitale burkinabè a été une occasion de partages intenses dans la programmation des cours et des exposés scientifiques pour les jeunes étudiants et doctorants. Ils ont appris comment la géométrie algébrique, discipline dite purement abstraite, peut être utilisée pour renforcer le codage de crypto systèmes. Ce qui a suscité des inter-échanges à travers la présentation de différents travaux de recherche, montrant ainsi leur fort engouement pour la chose algébrique. Sans compter l’apprentissage de nouveaux logiciels de calculs et la résolution en synergie des problèmes mathématiques d’intérêts communs. Donc, une occasion de découvrir les questions ouvertes en matière de cryptographie et de sécurité informatique.

La cryptologie un art matheux

Bernadette Faye

Des découvertes « d’une grande utilité », Bernadette Faye, en a fait, elle qui est doctorante en théorie des nombres à Dakar au Sénégal. Surtout en géométrie algébrique car elle s’intéresse aux outils qui y sont utilisés. « C’était d’une grande utilité pour moi de faire un cours et des exercices sur cela avec des gens qui sont plus avancés », confie-t-elle. Cela va sans doute l’aider pour ses futures recherches. Passionnée des maths depuis le lycée, la doctorante Faye, invite la gente féminine, amoureuse des maths comme elle, à tenir bon. Grâce aux multiples opportunités qui existent à travers l’Association de femmes africaines mathématique (AWMA), la réussite est à portée de mains.

Pr Tony Ezome

Objectif atteint pour le Responsable du PRMAIS, Pr Tony Ezome, Enseignant-chercheur en algèbre et théorie des nombres à l’Université de Franceville au Gabon. Pour lui, « la cryptographie sert à protéger les bases de données, par exemple le fichier des citoyens d’un pays ». Cela pour éviter que n’importe qui puisse avoir accès à ce fichier important pour tout un pays. Il ajoute que la cryptographie se retrouve aussi dans le commerce sur internet car avec la carte bancaire on peut acheter un billet d’avion, une voiture... Donc, quoi de plus normal que de sécuriser les données bancaires par ce procédé.

Cette EMA 2016, ne compte pas se limiter à des formations ponctuelles en cryptage et décryptage. Mieux, la suite de cette école pourrait être l’ouverture de master dans les universités du Burkina comme en Afrique subsaharienne. Pour que les jeunes burkinabè puissent se former en cryptographie et aider le pays à se développer dans les technologies de l’information et de la communication (TIC).

Pr Moussa Ouattara

C’est tout naturellement que cette activité a eu le soutien des anciens comme le Pr Moussa Ouattara, Président du Comité d’Organisation de l’Ecole de mathématique africaine Ouaga 2016, Directeur du Laboratoire TN AGATA. « Si d’aventure dans vos universités respectives, vous réussissez en groupe de deux ou trois à prendre une initiative pour organiser une école, les ainés vont effectivement vous assister par différents types de conseils », assure-t-il. C’est donc en cela que la relève sera assurée.

Bientôt le PRMAIS au Burkina

Pr Serge Bayala

Comme le dit le dicton, les bonnes choses ne durent pas. Après une ouverture officielle, il faut une clôture officielle. Et, c’est au nom du Président de l’Université Ouaga2, que le Pr Serge Bayala, Directeur de l’Institut universitaire de formation initiale et continue (IUFIC), a prononcé le mot de clôture. Il est satisfait de voir cette forte concentration de scientifiques de très haut niveau dans son institut. « Cette EMA Ouaga 2016 a permis de percevoir à quel point l’algèbre considérée à tort comme abstraite par certains, se révèle être l’outil fondamental pour résoudre et comprendre les problèmes liés à la sécurité des échanges informatiques », lance-t-il. Son souhait est que ce cadre, puisse susciter davantage d’intérêt pour l’algèbre et ses applications informatiques. Mais aussi être le tremplin de nouvelles collaborations scientifiques entre étudiants des différents pays représentés d’une part et les étudiants et chercheurs d’autre part.

Initié en janvier 2012, le Pôle de recherche en mathématique et leurs applications à la sécurité de l’information (PRMAIS), était au départ dans trois pays à savoir le Gabon, le Cameroun et le Sénégal. Avec pour objectif le développement de l’algèbre et de la théorie des nombres en Afrique Subsaharienne, le réseau compte s’implanter dans huit pays dont le Burkina Faso.

Marcus Kouaman
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2016 à 00:27, par Zerbo Lawakila En réponse à : Ecole mathématique africaine : Des matheux décryptent la cryptologie à Ouagadougou

    Belle initiative ! Bon courage aux jeunes chercheurs !

  • Le 12 décembre 2016 à 03:43, par Thales En réponse à : Ecole mathématique africaine : Des matheux décryptent la cryptologie à Ouagadougou

    Fantastique ! l’occasion faisant le larron, peut-être que le CIMPA pourra également se pencher sur les "blockchains" et nous proposer une monnaie électronique cryptée genre "ethereum ou bitcoin" en remplacement du Fcfa par exemple lors d’un autre atelier. It’s Just a suggestion....

  • Le 13 décembre 2016 à 13:54, par Michael Nana Kameni En réponse à : Ecole mathématique africaine : Des matheux décryptent la cryptologie à Ouagadougou

    C’est d’un immense plaisir et d’une joie toujours renouvelée que j’exprime avec beaucoup de satisfaction mes sentiments à propos de ce rendez-vous du donné et du recevoir.
    [Tout abord, Je remercie profondement M. Hermann Soré et les membres du comité d’organisation pour l’accueil et dévouement qu’ils ont toujours çu mettre pour l’organisation et la réussite de cet évènement, pour ce qu’il a toujours çu dédier de son temps pour que ces invités aillent très bien. Je leur remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer sur des questions de sciences dans un environnement autre que celui dans lequel nous vivons habituellement. Et devant un public d’experts. De m’avoir donné l’occasion de changer avec des étudiants de hauts niveaux de cultures différentes.

    Merci infiniment !

    Michael Nana Kameni
    Université de Douala