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Mines : Les travailleurs déflatés de SOREMIB exigent des indemnisations

LEFASO.NET | Par Jacques Théodore Balima
jeudi 8 décembre 2016.

 

Les ex-travailleurs de la Société de recherche et d’exploitation minière du Burkina (SOREMIB) sont fatigués d’attendre l’indemnisation qui leur avait été promise depuis la fermeture de la mine d’or de Poura en 1999. Ils l’ont fait savoir ce mercredi 7 décembre 2016 au cours d’une conférence de presse animée à la Bourse du Travail.

Ils sont las d’attendre des droits qui ne viennent pas. Eux, ce sont les ex-travailleurs de la Société de recherche et d’exploitation minière. Pour le faire savoir, ils ont rencontré les Hommes de médias.

Face à la presse, Mahamadi Savadogo, porte-parole, était assisté au présidium de près de dix autres camarades. Dans la salle, des anciens employés de SOREMIB ou parents. En rencontrant la presse nationale, l’objectif est clair : demander l’indemnisation financière des 283 travailleurs compressés en Aout 1990 et des 356 autres encore présents à la mine à sa fermeture en 1999, ceux de la société de gardiennage qui fournissait les vigiles et les travailleurs de la Sahelian Goldfieds. « Car, soutient le conférencier, à la fermeture de la mine, la direction de la SOREMIB a dû octroyer une somme forfaitaire de 15 000 FCFA à certains travailleurs afin qu’ils puissent rejoindre leurs villes ou villages d’origine ».

Selon les conférenciers, en fermant la mine sur demande de la Banque mondiale dans le cadre des Programmes d’ajustement structurel (PAS), le gouvernement devait verser à chaque travailleur une somme équivalant à 60 mois de salaire pour faciliter leur réinsertion sociale. Mais depuis 1999 à nos jours, ces ex-travailleurs n’ont vu que du vent.

Soutien à la Commission d’enquête parlementaire

Abandonnés à leur triste sort, avec plus de 100 décès enregistrés dans leurs rangs, les travailleurs déflatés de la SOREMIB ont vu l’espoir renaitre avec la mise sur pieds de la Commission d’enquête parlementaire sur les mines. Pour permettre une avancée des travaux de ladite commission sur la mine de Poura, ces derniers ont rencontré les limiers de l’Assemblée nationale pour leur faire part de ce qu’ils savaient de la gestion de la mine.

En plus des travailleurs, des particuliers, prestataires de services à la mine, ont été ruinés car n’ayant pas été payés. « Certaines de ces personnes sont aujourd’hui miséreuses et menacées de démence, ne sachant plus à quel saint se vouer. Une solution doit être trouvée pour les soulager », a indiqué fermement Mahamadi Savadogo.

Un autre point de réclamation des conférenciers est le bilan de la mise en œuvre de 1998 à 2003 du projet SYSMIN (Système minier). « Nous demandons qu’une information administrative sur la clôture du projet sysmin soit diligentée. Sinon, comment qu’avant même la fin de la réhabilitation de la mine de Poura, financée à hauteur de sept milliards de francs CFA par l’Union européenne, il soit procédé à sa fermeture qui a abouti à jeter tous les travailleurs dans la rue ? », s’est interrogé le conférencier. Avant d’ajouter que « c’est un scandale que nous ne cesserons de dénoncer jusqu’à ce que les responsabilités soient situées et que les problèmes sociaux restés en suspens soient résolus ».

Convaincus qu’il existe encore une réserve d’or dont la teneur est évaluée à 15 tonnes, les ex-travailleurs demandent au gouvernement d’analyser la possibilité de rouvrir la mine. Une piste que pourrait également explorer le gouvernement Paul Kaba Thiéba dans les années à venir.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2016 à 19:54, par Cheikh En réponse à : Mines : Les travailleurs déflatés de SOREMIB exigent des indemnisations

    Vivement, que dans l’ordre des choses, les autorités prennent d’abord à coeur la satisfaction prioritaire de ces droits plus anciens, avant de vouloir se tourner vers des flopées de revendications, dont la plupart n’ont que des fondements plus récents !