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Projet « Assainissement périurbain » : Satisfécit au terme des 46 mois d’exécution

LEFASO.NET | Par O.L.O
vendredi 16 décembre 2016.

 

« Appui à la gouvernance locale d’un projet de gestion intégrée de l’assainissement écologique à Ouagadougou, AGLEco ». C’est le titre de ce projet qui a démarré le 1er mars 2013 et qui prend fin le 31 décembre 2016. Le projet qui couvre la partie Est de la ville de Ouagadougou a, selon ses responsables, engrangé des résultats satisfaisants. Le bilan a été dressé par le Comité technique de suivi, réuni en dernière session ce jeudi, 15 décembre 2016 à Ouagadougou.

Ce projet vise à contribuer à l’atteinte des objectifs de la stratégie nationale d’accès à l’eau potable et à l’assainissement du programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PN-AEPA). Il a également pour objectif d’améliorer durablement l’accès à l’assainissement autonome, de l’environnement sanitaire et des pratiques d’hygiène de la population des zones pauvres périurbaines des arrondissements 4, 5, 10,11 et 12 de la commune de Ouagadougou.

Selon la chargée de la mise en œuvre du projet, Natacha Zoundi, ce projet s’est incarné par trois grandes activités. Il s’agit du renforcement des capacités d’élus locaux, membres des services techniques et petits opérateurs (sensibilisation, formation, etc.) ;de la réalisation et réhabilitation de 850 latrines dans les ménages (de types ECOSAN, latrines traditionnelles et ECOSAN réhabilitées) et de la réalisation de 800 douches avec puisards (pour permettre l’assainissement des eaux ménagères).

Pour la représentante de l’Action contre la faim (ACF, porteur du projet), au terme du délai imparti au projet, il s’agit de tirer les leçons pour trouver des moyens de pérenniser les réalisations.

Le Conseiller technique du maire de Ouagadougou, Valentin Bayiri, représentant le maire à la cérémonie, a relevé que ce projet a permis de créer de l’emploi pour des acteurs dans le domaine de l’assainissement écologique, valoriser des élémentsdes urines et des fèces (pas, jusque-là, considérées comme des biens). Comme quoi donc, constate-t-il, « Rien ne se perd, tout se transforme ».

« Nous allons capitaliser cette expérience et travailler à fructifier les leçons et les résultats atteints. (…). Pour dire qu’aujourd’hui, les urines, les fèces qui sont produits par l’être humain peuvent être valorisées par l’être humain pour son bien-être », soutient le représentant du maire, M. Bayiri pour qui, il s’agit maintenant de travailler à valoriser et à diffuser cette technologie, de sorte que la plupart des populations qui se disent démunies se rassurent qu’elles ont à leur portée, des ressources très importantes, qu’elles peuvent exploiter dans les fermes, dans les bas-fonds. « Et nous travaillons aujourd’hui à vulgariser l’agriculture urbaine dans les zones inondables, de sorte à ce que beaucoup de jeunes démunis, désœuvrés puissent avoir de l’emploi », avance-t-il.

A en croire le Conseiller technique, cette technologie, quipermet de réutiliser les urines et les fèces dans les exploitations agricoles, est une bouffée d’oxygène en termes d’économie verte. ‘’Ici, nous avons des engrais écologiques, qui ne dégradent pas le sol et qui apportent les substances nécessaires à la production’’, illustre M. Bayiri, qualifiant cette méthode de‘’business-modèle social’’.

Il révèle également que le maire (de la commune de Ouagadougou) a fondé son mandat sur la promotion de l’assainissement écologique, des énergies renouvelables et sur toute action liée aux changements climatiques. Le souhait est de tout mettre ensemble pour avoir une vision holistique de la question (assainissement écologique, la gestion des eaux de vidange, les latrines, etc.) et travailler pour que chacun puisse atteindre les résultats attendus à son niveau. Les réflexions sont donc orientées vers ces actions innovantes et créatrices d’emplois, affirme le Conseiller technique.

En plus de l’Action contre la Faim (ACF), l’Union Européenne, l’Agence de l’eau Rhin Meuse (AERM) etle Fonds Suez Environnement étaient les partenaires de ce projet d’une durée de 46 mois pour un coût global de 540 347 202 FCFA.

Au terme du plan, l’on retient que des difficultésont été enregistrées et parmi lesquelles, on notele démarrage tardif dans la mise en œuvre du projet, la non-fonctionnalité de la cellule ECOSAN au sein de la commune de Ouagadougou, la mobilisation tardive de la contrepartie des ménages intéressés par les ouvrages, les difficultés de mobilisation de nouveaux bénéficiaires pour la construction des ouvrages, la difficulté rencontrée dans l’utilisation des anciennes latrines UE-ECOSAN et le coût élevé de la latrine ECOSAN.

D’où les recommandations aux AGESHY (associations partenaires) d’organiser au mieux la collecte des sous-produits dans tous les ménages bénéficiaires, continuer la sensibilisation des ménages et des maraîchers, faire la collecte d’urine dans les ménages bénéficiaires de réhabilitation et redynamisation du système de marketing des sous-produits.

Aux arrondissements et à la Commune de Ouagadougou, le Comité recommande d’apporter un appui aux AGESHY, appuyer les associations avec des partenaires, soutenir les associations pour la mise en place des boutiques de fertilisants ECOSAN et enfin, mettre en pratique la convention.

O.L.O
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