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« Le Burkina fait face à une crise multidimensionnelle jamais égalée », note le président de la CODER, Dr Ablassé Ouédraogo

mercredi 23 novembre 2016.

 

La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) continue de dérouler son programme d’activités, notamment dans son volet lié aux prises de contact les personnes ressources et institutions du pays. Ainsi, après le HCRUN et Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo, c’est la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) qui a reçu à son siège sis à Ouaga 2000, une délégation de cette organisation politique conduite par son président, Dr Ablassé Ouédraogo. C’était dans la soirée du mardi, 22 novembre 2016.

Officiellement lancée le 16 octobre 2016, la CODER s’est donné pour mission principale, selon ses géniteurs, de travailler à une réconciliation nationale. Pour atteindre leurs objectifs, les responsables de la CODER ont défini des activités de plusieurs natures dont des échanges avec des personnes ressources du pays. C’est dans cet esprit que l’organisation multiplie les sorties depuis quelques jours. Au siège de la FAIB donc, le président de la CODER et sa délégation ont été porteur du même message relatif à la réconciliation nationale.

Après une trentaine de minutes d’aparté, marqué par des instances d’invocations et de bénédictions, les deux délégations se sont montrées satisfaites de la vision qu’elles partagent en matière en matière préservation de paix et de cohésion sociale.

Pour le secrétaire exécutif national de la FAIB, Cheick Sidi Mohamed Koné, cette démarche de la CODER auprès de la faîtière vise à présenter la structure et à solliciter en retour l’accompagnement des musulmans par des invocations et des conseils. « Il s‘est agit principalement, au cours de ces échanges, de réconciliation nationale et nous sommes demandeurs aussi de cette réconciliation parce que, tout ce qui touche à la stabilité du pays nous touche aussi au plus haut point », acquiesce M. Koné pour qui, la FAIB se fera toujours le devoir de soutenir toute initiative du genre pour que les différents acteurs, quelle que soit leur différence, puissent se parler pour le bonheur de ce pays.

De l’avis du président de la FAIB, El Hadj Abdramane Sana, personne, mieux que le Burkinabè, ne saurait être artisane de la paix et de la stabilité du Burkina. C’est pourquoi a-t-il profité du cadre pour implorer Dieu afin qu’il puisse donner la force et la sagesse nécessaires aux dirigeants pour conduire la destinée du Burkina dans le sens souhaité par l’ensemble de ses filles et fils. Pour El Hadj Abdramane Sana, l’unité, le dialogue et le pardon doivent être une boussole pour le Burkina.

« Ce que nous avons entendu ce soir, c’est quelque chose d’extraordinaire. Nous avons reçu des leçons, selon le Saint Coran, sur comment faire le pardon et la réconciliation. Ils nous ont expliqué qu’il y a trois catégories de personnages dans la vie, dans la communauté. Vous avez un groupe de personnes qui sont intolérantes, qui refusent le pardon, qui veulent la loi du talion (si on a tué votre père, vous exigez qu’on tue le père de celui qui a tué votre père pour compenser). La deuxième catégorie de personnes, ce sont des gens qui admettent qu’on fasse la compensation (c’est dire qu’ils sont moins extrémistes que le premier groupe). Et, le troisième groupe, ce sont les personnes qui savent pardonner. Et leur vœu est que tous les Burkinabè soient de ce dernier groupe », a poursuivi le président de la CODER, chef de la délégation, Dr Ablassé Ouédraogo. A en croire le président de Le Faso autrement, la CODER sort de ces échanges plus réconfortées et plus déterminée à travailler pour la réconciliation nationale. Pour le président de la CODER, il faut donc instaurer un dialogue inclusif, permettre à tout le monde de se parler. ‘’Que tout le monde sorte la vérité du fond de son cœur et du « fond de son ventre » et à partir de ces vérités-là, on fait la justice. Il y a certaines vérités qui peuvent être gérées avec le pardon, la tolérance (et les Burkinabè savent être tolérants, savent faire le pardon et être des Patriotes). Il y a des cas de vérités qui exigent que la voie judiciaire soit empruntée. Et c’est seulement après tout ce processus-là que nous verrons ce que nous appelons la réconciliation nationale. Nous disons que le Burkina fait face à une crise multidimensionnelle jamais égalée. Aujourd’hui, dans la santé, les impôts, dans l’éducation nationale…,il y a des grèves. Tout cela indique que le front social ne fait que s’alourdir, l’insécurité juridique et physique des Burkinabè ne fait que s’agrandir ‘’, déclare Dr Ablassé Ouédraogo. Dans le même élan, il dépeint une situation économique morose, « une économie absente, désarticulée ».

Pour le président de la CODER, le « Burkina appartient à tous » ; d’où le devoir pour tous de s’impliquer pour la bonne marche du pays. C’est pourquoi, conclut-il, ce regroupement de huit partis politiques continuera à dérouler son programme auprès des personnes ressources qui peuvent aider les Burkinabè à se réconcilier.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net



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