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Journée du refus de la misère : Passer de l’humiliation à la participation

LEFASO.NET | Par Moussa DIALLO
lundi 21 novembre 2016.

 

Plus de quatre Burkinabè sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté et plus de 93% des personnes pauvres vivent en milieu rural. Ce, malgré la réduction de l’incidence de la pauvreté monétaire de 6% entre 2010 et 2014 dans notre pays. A l’instar de la communauté internationale, le Burkina commémore, le 17 octobre de chaque année, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté ou Journée du refus de la misère. Cette année, cette journée a été célébrée à Dori dans la région du Sahel, en différé, le 18 novembre 2016. C’est le président du Faso, Roch Marc Christain Kaboré qui a présidé la cérémonie commémorative.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté se veut une invite à entreprendre des actions concrètes pour l’éradication de la pauvreté et de la misère. « De l’humiliation et l’exclusion à la participation : éliminer la pauvreté sous toutes ses formes », c’est le thème retenu pour la commémoration de la 30e journée. « Avec une grande proportion de pauvres et d’exclus, notre pays ne peut que s’approprier le thème de la 30e journée », a expliqué Laure Zongo/Hien, ministre de la femme, de la famille et de la solidarité nationale.

En effet, l’incidence globale de la pauvreté se situait à 41,1% en 2014. L’exclusion sociale, elle, est également une réalité dans notre pays, en témoigne l’existence d’une dizaine de structures de solidarité qui accueillent ces personnes vulnérables. Cette journée du refus de la misère se veut donc un plaidoyer pour faire entendre les préoccupations des personnes vivant dans cette situation d’extrême pauvreté. A travers cette journée, « il s’agit en effet pour nous de marquer ensemble un arrêt introspectif et prospectif sur la situation de la pauvreté au Burkina et surtout de donner les perspectives de réponses », a rappelé Metsi Makhetha, coordinatrice résidente du système des Nations Unies et représentante résidente du PNUD au Burkina.

Changer d’abord de mentalités

« Cette journée est une journée d’interpellation de chacun et chacune, sur le rôle qu’il doit jouer individuellement et que nous devons et pouvons jouer collectivement pour barrer la route à la misère. La commémoration de cette journée, pour la 30e fois, est l’occasion de démontrer les liens forts de solidarité qui doivent exister entre nous et particulièrement envers les personnes vivant dans la pauvreté et les exclus », a souligné Laure Zongo/Hien. Car, poursuit-elle, « la pauvreté que nous devons combattre est d’abord dans notre mental, dans notre esprit et ce combat vise la participation et la conjugaison des efforts de tout un chacun aux initiatives de développement de nos communautés et non la marginalisation de certaines personnes ».

Pour le président du Faso, patron de la cérémonie commémorative de cette journée, n’a pas manqué de rappeler que « la lutte contre la pauvreté n’est pas de la charité, c’est rétablissement d’une justice sociale ». Puis, appelant tous les fils et filles du Burkina à jouer leur rôle, chacun en ce qui le concerne, Roch Marc Christian Kaboré a précisé que le changement passe nécessairement par un changement de mentalités. « Pour que nous puissions changer le Burkina, il faut que nous changions d’abord nos mentalités, c’est la base du vrai changement », a-t-il martelé. Mais, force est de reconnaître que mallgré les progrès réalisés, d’importants efforts restent encore à faire au Burkina pour éliminer les inégalités.

La célébration de la journée du refus de la misère a connu la présence, à Dori, de la première personnalité du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) à l’échelle mondiale, Helen Clark, administrateur du PNUD et présidente du groupe des Nations Unies pour le développement.

Moussa Diallo
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