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Mortalité maternelle et infantile : Une « tragédie silencieuse » en Afrique

dimanche 20 novembre 2016.

 

Le comité national de suivi de la mise en œuvre des stratégies et programmes de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, a tenu une rencontre ce samedi 19 novembre 2016. Placée sous la présidence de la Première dame, Sika kaboré, la présente session ordinaire a servi de cadre pour partager les résultats de la surveillance hebdomadaire des décès maternels et néonatals. Il s’agissait également de susciter l’engagement des différents acteurs pour faire face à cette « tragédie silencieuse ».

« Aucun pays n’envoie ses soldats défendre leur patrie sans se préoccuper de les voir revenir sains et saufs, et pourtant depuis des siècles, l’humanité envoie des femmes au combat pour le renouvellement de l’espèce humaine sans les protéger » a déploré l’épouse du chef de l’Etat, reprenant les propos d’un ancien président de la fédération internationale du planning familial, le docteur Fred Sai du Ghana.

En effet, le tableau de la santé maternelle et infantile est qualifié d’assez sombre pour cette partie de l’Afrique au Sud du Sahara. « Près de 120 000 femmes décèdent chaque année en voulant donner la vie et pour chaque femme qui meurt, 30 à 100 autres souffriront de complications graves, douloureuses et débilitantes, liées à la grossesse, à l’accouchement et aux suites de couches » a indiqué Sika kaboré, précisant que 2/3 des décès infantiles surviennent au cours du premier mois de vie.

Quant au Burkina, les statistiques ne sont pas non plus encourageantes. De l’enquête module démographique et santé de l’année 2015, il est à noter que le ratio de la mortalité maternelle est de 330 pour 100 000 naissances vivantes. Celui de la mortalité infanto-juvénile est de 81 ,7 pour 1000 naissances vivantes.

Malgré les efforts …..

Selon le docteur Ramatou Sawadogo, directrice de la santé et de la famille, les femmes vivant en milieu rural sont les premières victimes de cette forte mortalité. Toutefois, dit –elle, des efforts ont été consentis par le gouvernement. « Il y a d’avantages d’agents qualifiés qui sont affectés au niveau périphérique. Des sages-femmes sont affectées dans les chefs-lieux de communes des services de santé afin que les femmes puissent bénéficier des soins » a-t-elle signifié. Et Madame Sawadogo de rajouter que le taux d’accès aux services de santé a connu une hausse avec la construction et l’équipement de centres de santé, la formation de spécialistes.

Mais, le constat reste alarmant. Malgré les efforts déployés, « les statistiques restent décevantes » face à cette « tragédie silencieuse », soutient la première dame. « Il y a un problème de renforcement de capacités au niveau des ressources humaines. Nous avons des personnels de santé qui arrivent parfois sur le terrain insuffisamment formés. Il y a également les problèmes d’absence de matériels pour leur permettre de remplir leurs missions » a-t-elle dit.

Et si de son avis, il essentiel que les enfants Burkinabè « futur de notre pays » naissent dans de bonnes conditions physiques et mentales, Sika kaboré espère que la devise « Ne plus mourir en donnant la vie et que l’enfant naisse vivant, bien portant et ne meurt pas » de l’initiative Vision 2010 des Premières d’Afrique de l’Ouest et du Centre lancée en 2001, sera bientôt une réalité au Burkina Faso.
A cet effet, l’épouse du chef de l’Etat a exprimé sa reconnaissance aux partenaires techniques et financiers pour leur appui dans la quête quotidienne d’une meilleure santé pour la mère et l’enfant. Aussi la Première dame, a-t-elle saisi l’opportunité pour lancé un appel à ces derniers à consacrer d’avantages de ressources.

Présent à la rencontre, le ministre de la santé Smaïla Ouédraogo a salué la tenue de cette rencontre dont les conclusions et recommandations permettront d’améliorer les conditions de vie de la santé de la mère et de l’enfant. La présente session a été marquée par les messages de plaidoyer. Ces messages s’inscrivent à la suite du compte à rebours pays pour permettre au Burkina Faso d’être au rendez-vous des objectifs pour le développement durable en 2030.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 20 novembre 2016 à 06:50, par CITOYEN En réponse à : Mortalité maternelle et infantile : Une « tragédie silencieuse » en Afrique

    Je demanderai à ce comité de prendre vraiment à bras le corps ce phénomène de mortalité maternelle et infantile(restant la plus part du temps sans explication du corps médical) qui ne fait que croître, et j’espère que ce programme sera bien ficelé et suivi d’actions concrètes appliquées.

  • Le 20 novembre 2016 à 08:00, par Edgar En réponse à : Mortalité maternelle et infantile : Une « tragédie silencieuse » en Afrique

    Un constat. Le ministre de la santé introduit en conseil des ministres ses nominations et décisions qui suscitent la controverse en l’absence du Premier ministre. Il en fut ainsi pour les décrets contestés sur la CAMEG. Il en est de même pour la nomination de la direction générale de l’hôpital de district de Bogodogo où le ministre a profité des mesures exceptionnelles pour nommer une DG sans passer par la procédure d’appels à candidatures. S’il avait le souci de la transparence et de la non politisation de l’administration publique, il aurait passé par l’appel à candidature pour le district de Bogodogo comme il prétend le faire pour la CAMEG. On a l’impression que le ministre qui a tenté publiquement de résilier abusivement les contrats des DG des CHR de Koudougou et Tenkodogo,a pris un recul pour ne pas être confronté à plusieurs procès en même temps que le feuilleton judiciaire de la CAMEG. Comme il considère les DG nommés par appels à candidatures comme n’étant pas ses DG à lui pour ne les avoir pas nommés, il a pris une sorte de revanche en nommant directement la directrice de l’hôpital de Bogodogo qui est sa protégée pour avoir une main-mise sur les affaires de cet hôpital. Pourquoi le ministre de la santé profite des absences du Premier ministre lors des conseils de ministres pour faire ses nominations partisanes ?Soit-il veut prouver qu’il fait fi du Premier ministre, soit il l’évite sachant que le Premier ministre l’avait prévenu de ne pas franchir la ligne rouge dans ses actes qui compromettent l’approvisionnement du pays en médicaments du fait des blocages à la CAMEG.Le Chef de l’Etat devrait être plus vigilant pour les dossiers que ce ministre décrié introduit en conseils des ministres lors des absences du Premier ministre pour missions à l’étranger.

    • Le 21 novembre 2016 à 13:28, par War En réponse à : Mortalité maternelle et infantile : Une « tragédie silencieuse » en Afrique

      Soutien total Mr Edgar. Le ministère est ainsi fait. Je pense que ce ministre est très gonflé et il faut que le Président et le PM prennent leur responsabilité devant ce fauteur de trouble fut-il le protégé de Salif Diallo. La dame nommée DG à l’Hôpital de Bogodogo n’a aucune compétence, ni mérite. C’est la même chose que DLM, DES, DGPML, DSF et DPS. C’est une meute d’incapables avec un dénominateur commun : régionalisme, promotionnaire, MPP. Je prévois l’échec total du ministère de la santé d’ici peu.

  • Le 21 novembre 2016 à 10:31, par Nansamda En réponse à : Mortalité maternelle et infantile : Une « tragédie silencieuse » en Afrique

    Du spectacle,
    Tenez ce matin même et à l’heure où je vous envoie ce mot, la pharmacie du CSPS du secteur 11 de Fada N’Gourma est fermée pour inventaire.
    Et pourtant le CSPS du secteur 11 de Fada N’Gourma couvre plusieurs gros villages situés à l’Est de la ville.
    D’habitude pour avoir un soin au niveau de ce CSPS c’est un parcours du combattant tellement il y’a du monde. Et je sais que c’est la même affluence partout dans les CSPS de la ville.
    Je n’incrimine pas le pharmacie encore moins le responsable du CSPS. Mais je dénonce le système. Parce que l’inventaire va prolonger le temps de prise en charge des enfants et des autres malades. L’inventaire aurait pu se dérouler tard la nuit par exemple. Ou bien mettre les médicaments qui sont beaucoup utiliser de côté pour soulager les malades.

  • Le 21 novembre 2016 à 11:41, par WEST En réponse à : Mortalité maternelle et infantile : Une « tragédie silencieuse » en Afrique

    Je pense que les gens ne tirent pas leçon de l’histoire. C’est les mêmes djandjoba que Chantal faisait mais ça donné quoi ? ça ne sert à rien de convoquer les DR, DG, directeurs centraux pour des foires couteux comme ça. L’argent utilisé pour cette fête pouvait servir à autre chose plus utile. Je suis d’accord avec l’internaute qui dit qu’on a pas confié à Mme ROCK. Elle n’a qu’à s’éclipser.