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Dialogue social : Une structure faîtière en gestation

LEFASO.NET | Par Oumar L. OUEDRAOGO
jeudi 20 octobre 2016.

 

Dans le souci de renforcer le dialogue, le gouvernement, les syndicats et le Patronat ont décidé de la mise en place d’un « cadre permanent de dialogue social au Burkina », à l’image des pays de l’UEMOA. C’est dans cette dynamique qu’est initié du 19 au 21 octobre 2016 à Ouagadougou, un atelier qui regroupe les mandants des parties suscitées et dont l’ouverture a été présidée par le ministre de la Fonction, du travail et de la sécurité sociale, Clément Pegdwendé Sawadogo.

Partant d’une étude sur l’état du dialogue social et la prévention des crises sociales validée en 2014, le ministre Clément Pegdwendé Sawadogo a expliqué que tous les acteurs sont unanimes de l’importance et de la nécessité du dialogue social pour faire face aux défis du développement économique et de progrès social.

Il a relevé que, et se référant toujours à ladite étude, le dialogue social reste handicapé entre autres par le mauvais fonctionnement ou le fonctionnement déficient de beaucoup de structures de dialogue, le manque de coordination et d’articulation entre les organes en vue de créer la synergie nécessaire. La faible connaissance des principes et règles de base du dialogue social, la faiblesse ou le manque de volonté politique de promouvoir le dialogue, la faiblesse de la négociation collective due en partie au contexte économique et social du pays sont aussi le diagnostic de cette étude qui relève, en outre, que le dialogue social au Burkina a mal à ses fondements.

« Les crises sociales dans notre pays, qui se manifestent à travers les conflits de travail, les grèves à répétition et autres mouvements de contestations, si leurs causes sont multiples, relèvent également assez souvent de lacunes et d’insuffisances en matière dialogue social », estime le ministre de la Fonction, du travail et de la sécurité sociale, Clément Pegdwendé Sawadogo.

Au regard des constats qui ont été dégagés, trois hypothèses ont été émises pour l’amélioration des cadres et la consolidation du dialogue social. La première hypothèse préconise le maintien des structures actuelles en mettant l‘accent sur l’amélioration de leur fonctionnement. La seconde propose qu’on fonde ces structures dans une structure faîtière dans le souci d’une meilleure rationalisation des moyens et pour plus d’efficacité. La troisième hypothèse propose, quant à elle, la mise en place d’un cadre national permanent de dialogue social (en plus des structures existantes).

C’est ainsi qu’après analyse, et prenant en compte les recommandations de l’étude suscitée et les conclusions de l’atelier qui l’a validée, le choix a été fait à travers le présent atelier d’approfondir la réflexion sur la mise en place du cadre permanent de dialogue social au Burkina.

Il s’agira donc pour les participants à cet atelier de se pencher entre autres sur la dénomination de ce cadre, sa nature juridique, sa structuration et ses parties prenantes.

De l’avis du ministre, le dialogue social ne doit plus être de forme mais plutôt un dialogue qui aboutit à des solutions aux problèmes posés. Des cadres formels existaient mais ils fonctionnaient de manière épisodique, reconnaît-il. D’où la nécessité de la mise en place de ce cadre permanent, apte à intervenir à tout moment pour le dialogue social, l’approfondir, le consolider et permettre ainsi d’œuvrer pour la pérennité de la paix sociale au Burkina. Pour lui, ce cadre était de moins au Burkina ; il y avait seulement des commissions bipartites, tripartites. C’est pourquoi a-t-il suggéré aux participants, un examen minutieux de l’encrage institutionnel du cadre de dialogue à un niveau qui pourrait lui offrir le plus de chance possible d’efficacité.

Pour le premier responsable du Patronat, Jean-Baptiste Yaméogo, ce cadre a été longtemps souhaité à l’instar des autres pays de l’UEMOA qui l’ont adopté. Il s’agit par-là, convainc-t-il, d’aller au-delà des cadres existants, en créant un cadre national.