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Situation nationale : Le gouvernement et les syndicats « se parlent » !

LEFASO.NET | Par Oumar L. Ouédraogo
mardi 18 octobre 2016.

 

Le gouvernement, avec à sa tête, le Premier ministre, Paul KabaThiéba, a rencontré ce mardi, 18 octobre 2016 à Ouagadougou, les partenaires sociaux autour de la vie nationale et sur l’action gouvernementale. Cette rencontre, selon le Premier ministre, entre dans le principe de la concertation permanente entre les deux parties.

Selon Paul Kaba Thiéba, le Burkina est à un carrefour important de son histoire marqué par la consolidation de la démocratie, la quête de la justice, la mise en œuvre de la politique économique et sociale du gouvernement, les mouvements sociaux et la nécessaire prééminence du dialogue social.

« Le gouvernement ne méconnait pas l’existence de conditions de vie difficiles de nombre de nos travailleurs aussi bien dans le secteur public que dans le privé. Cependant, l’existence ou la persistance de ces problèmes doivent être appréhendées de manière objective comme étant la résultante conjuguée de la mal gouvernance de ces longues années écoulées du régime défunt et des turbulences politiques intervenues ces dernières années qui ont sévèrement ralenti les investissements, le commerce, le tourisme et l’activité des services », convainc le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. Il n’est donc pas juste, de son avis, que des voix amputent cette responsabilité à un gouvernement de moins d’un an d’exercice, qui n’a également trouvé que très peu de ressources dans les caisses de l’Etat et qui, en plus, a fait face à des « défis sécuritaires graves » dès ses premiers jours.

« Le gouvernement s’est engagé à affronter tous ces maux inhérents à la pauvreté ambiante et qui sont le vécu de bon nombre de concitoyens. C’est pourquoi, il a fait l’impossible pour donner suite aux engagements pris par la Transition au nom de la continuité de l’Etat », déclare le Premier ministre. Et ce, dit-il, « en dépit des mauvais indicateurs de gestion comme le ratio masse salariale sur les ressources propres qui avoisine les 47% au lieu de 35% prescrit par l’UEMOA ».

Occasion pour le Premier ministre d’appeler à une conjugaison des efforts afin de créer les conditions nécessaires à la relance économique et à la paix sociale, seules voies idoines, selon lui, pour l’épanouissement du peuple et des travailleurs. « Nous devons éviter que par des erreurs d’appréciation et des écarts de comportement, notre pays et sa jeunesse soient condamnés à l’échec et à une déchéance durable », recommande M. Thiéba. Il rassure en outre que le gouvernement poursuivra le dialogue social, s’attaquera aux questions prioritaires dans le respect de l’équilibre national, dans l’objectivité, dans la paix et la concorde.

Lors de la rencontre en février, le Premier ministre avait souhaité un syndicat burkinabè à l’image de celui allemand. « Si nous devons nous conduire comme le syndicat allemand, il faudrait que le gouvernement puisse se comporter comme le gouvernement allemand », rétorquent les leaders de la faîtière des syndicats, l’Unité d’Action syndicale (UAS).

Sous la houlette de son président du mois, El Hadj Moussa Nana, l’UAS a focalisé son intervention sur essentiellement trois points : la situation sur le dialogue social au Burkina, la situation actuelle des grèves ou des contestations et la situation des engagements pris par le gouvernement lors de la dernière rencontre.

‘’On a l’impression qu’il y a des tentatives de mettre sur le dos des travailleurs, le reste de la population, en faisant croire que les revendications des travailleurs ne sont que salariales ou pécuniaires. Toutes les revendications ne sont pas pécuniaires ou salariales. Nos revendications concernent les travailleurs, les élèves, les étudiants, les commerçants et les paysans. Il y a des revendications comme les décisions de justice, des interpellations du gouvernement surtout pour la qualité des travaux, etc.’’, illustre Bassolma Bazié, un des leaders de l’UAS, qui a égrené plusieurs exemples pour étayer les valeurs sociales et la bonne gouvernance que défend le syndicat.

En retour, le Premier ministre dit prendre acte de toutes les sollicitations des partenaires sociaux mais souhaite qu’elles soient reversées à la prochaine rencontre gouvernement/syndicats « afin de promouvoir leur examen dans la sérénité et la cohérence d’ensemble de toutes les questions du monde du travail ».

Paul KabaThiéba a en outre annoncé « deux échéances importantes » dans ce dernier trimestre de l’année. Il s’agit de la mise en place avec l’accord des partenaires et l’appui de l’Organisation internationale du travail (OIT), d’un « cadre permanent de dialogue social au Burkina ». Un atelier national est prévu dès ce mercredi, 19 octobre 2016 pour examiner les modalités d’organisation de ce nouveau cadre tripartite. La deuxième échéance porte sur la tenue, dans le mois de décembre, de la traditionnelle rencontre gouvernement/syndicats autour du cahier de doléances du 1er mai.



Vos commentaires

  • Le 19 octobre 2016 à 11:34, par Citoyen révolté En réponse à : Situation nationale : Le gouvernement et les syndicats « se parlent » !

    Monsieur P. Kaba Thieba, avec le respect que je vous dois, c’était mieux de laisser cette rencontre aux vrais premiers ministres qui sont le PAN et le ministre de la santé. Vous n’êtes pas l’homme a la place qu’il faut par rapport aux deux que j’ai cité, vous n’êtes qu’un premier ministre a manipuler avec cette affaire du CAMEG, dont un ministre vous défie sans se soucier de sa place.

  • Le 19 octobre 2016 à 12:05, par solo En réponse à : Situation nationale : Le gouvernement et les syndicats « se parlent » !

    On ne fait que dialoguer, mais au finich rien de concret.avec ce gouvernement de bourgéois, nous avons des doutes sur ces capacités.ca tatonne et on accuse les errements du régime dechu.venez voir dans les ministères.les nominations de complaisance continuent, des directeurs incompétants et arrogants, de l’argent disponible, mais difficiles a débloquer...bref on est pas sortie de l’auberge.

  • Le 19 octobre 2016 à 16:05, par Naboho Lassina En réponse à : Situation nationale : Le gouvernement et les syndicats « se parlent » !

    Si le gouvernement reconnait , que les revendications ,des travailleurs sont légitimes et que la situation économique nationale,catastrophique est due à la mal-gouvernance des 27 ans de règne de l ancien régime.En dépit de tout ce qui précède pourquoi ? L état ne demande pas à la
    justice d ouvrir les dossiers de crimes économiques pour avoir des ressources ,pour son fonctionnement ,peu importe le temps que l on prendra.Merci

  • Le 20 octobre 2016 à 08:16, par aaa En réponse à : Situation nationale : Le gouvernement et les syndicats « se parlent » !

    MR Naboho ; ils ne peuvent pas ouvrir les dossiers dont tu parles. Ceux qui devraient répondre sont leurs amis. Ils dinaient ensemble et chacun connaît ce que l’autre a fait de grave. Ces messieurs au pouvoir aujourd’hui ne sont pas propres ,c’est pour cela que ces dossiers ne seront pas ouverts pendant qu’ils sont là.