Retour au format normal
lefaso.net

In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

mardi 18 octobre 2016.

 

J’ai appris quelque peu tardivement, le 10 octobre, la mort d’Etienne Zongo, survenue ce 3 octobre 2016, et son enterrement ce 13 octobre dans son village natal au Burkina Faso.

Les témoignages (Jeune Afrique, Bruno Jaffré) ont certes tracé avec justesse l’image de l’aide de camp de Thomas Sankara, à l’omniprésence discrète, tout entier dévoué à la sécurité de son chef, le Président du Faso, Thomas Sankara, le premier responsable de la Révolution de notre pays.

Mais pas un mot de ceux qui l’ont côtoyé, nous ses compatriotes, sur sa contribution dans la lutte qui était menée à l’époque, pour la libération du Burkina et l’émancipation des peuples africains du joug du néocolonialisme. Cet aspect de combattant de l’impérialisme, de militant résolu, sincère et dévoué jusqu’à l’abnégation est peut-être quelque peu occulté par la mission plus apparente qu’il menait aux côtés de son chef. Ces quelques lignes pour rendre justice à ce camarade de lutte, ajouter une autre dimension à sa mémoire.

J’ai été nommé Directeur de l’Ecole internationale de Bordeaux (plus communément appelée EIB), organe de formation des cadres et de prospective de la Francophonie en septembre 1984. Avant de rejoindre mon poste, en une séance de travail à 4 (le Président, Etienne Zongo, un troisième dont je tairai le nom pour le moment et votre serviteur), nous avons examiné les actions à mener à partir de ce poste stratégique où défilaient, bon an mal an, 900 à 1000 cadres francophones en colloques, stages, réflexion prospective, bref : l’essentiel de l’intelligentsia francophone, notamment africaine. Donc partant, un grand nombre de ceux qui animaient l’opposition dans la lutte contre certains régimes africains. Catégorie que j’étais le plus apte à connaitre, compte tenu de ma vie militante à la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) une décennie avant la venue des Sankara sur la scène politique. Il fut ainsi décidé que je m’efforcerai de coordonner notre soutien à la Gauche africaine. Etienne Zongo assurerait la liaison entre le Président et moi, quitte à se rendre discrètement à Bordeaux, lorsque certaines décisions à prendre dépassaient mon autorité et relevaient des prérogatives du Président.

Des différentes rencontres que nous eûmes à Bordeaux, Etienne a toujours su débarquer discrètement, sans que je sache par quel itinéraire il était passé. La formule consacrée entre le Président et moi était toujours la même, laconique, mais toujours opérationnelle : « il faut envoyer l’Autre ». Et Etienne n’a jamais manqué un rendez-vous. Et presque toute la Gauche de notre sous-région est venue à un moment ou à un autre à Bordeaux, à l’exception d’Alpha Condé qui avait ses entrées directement à la Présidence du Faso.

Voilà une dimension de ce militant de la cause africaine que je me devais de porter à la connaissance de notre peuple, pour honorer la mémoire de ce grand combattant, héros du peuple burkinabè.
Qu’Etienne repose en paix en cette terre qu’il a aimée et servie !

Youssouf Diawara
Ancien conseiller de Sankara
Ancien Directeur de l’Ecole internationale de Bordeaux



Vos commentaires

  • Le 18 octobre 2016 à 12:31, par kipare En réponse à : In memoriam : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Sans me tromper Mr Diawara, je pense que ceci est plus un témoignage sur vous même que sur Etienne Zongo !!!!

  • Le 18 octobre 2016 à 14:44, par Moi aussi En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Ce témoignage vous honore grand-frère.
    De plus, il lève le voile sur d’autres aspects de la lutte et cela est bon aussi pour la nouvelle génération.
    Merci à vous, véritables guerriers des droits des peuples à disposer de leur destin.
    Repos paisible au Lt Étienne Zongo et que Dieu console sa Famille.

  • Le 18 octobre 2016 à 14:47, par ka En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Merci camarade Diawara pour ce témoignage. Le frère et camarade Etienne Zongo était un battant exemplaire pour notre révolution inachevée, et qui est partit avec ses secrets rejoindre celui qu’il protégeait en étant le bouclier. Comme Etienne, 80% de sa génération qui a vécu la révolution et qui sont toujours vivants, sont Sankaristes dans le cœur, même s’ils ne le montrent pas, y compris son assassin et sa clique. De nos jours le jeu politique Africain est très cruel, surtout au Burkina, je pense à un avocat du dossier Thomas Sankara, Il suffit que le pouvoir quitte la main gauche pour la main droite, et les politiques aux gosiers larges suivent le mouvement comme des mouches. On a tué Thomas Sankara pour un pouvoir sanguinaire et sans partage, mais pas ses idées de développement qui ont été adopté par plus 99% du peuple Burkinabé durant ses quatre années de pouvoir, et reprises par ceux qui sont la cause de sa mort et sont au pouvoir. 80% du peuple Burkinabé ont toujours l’odeur de la révolution inachevée de Thomas Sankara. Je confirme un message d’un jeune internaute sur une analyse de Thomas Sankara dans ce site qui dit : ‘’’’Que la vérité rattrape le mensonge en un laps de temps. Durant 27 ans, les mensonges sur les crimes impunis au Burkina ont fait la différence : Et simplement en 22 mois d’une transition et un pouvoir de Roch Kaborè, la vérité l’emporte sur les mensonges du régime Compaoré pendant 27 ans. Toute la génération de Blaise Compaoré sait que Thomas Sankara était intègre.’’’ Ce jeune internaute n’a pas connu Thomas Sankara, mais ses dires m’ont laissé couler quelques gouttes de larmes, surtout quand il a dit de ce qu’il retient de Thomas Sankara, ‘’’c’est d’avoir le pouvoir et mourir pauvre pour son peuple, et comme tout être humain, il a commis des erreurs certes, mais par grandeur il a toujours reconnu son tord quand il le fallait.’’’’ Voilà pourquoi notre frère Etienne Zongo et plus de 80% des Burkinabé se sentent sankaristes à cause de sa sincérité et de son intégrité : D’ailleurs je viens de le dire à un internaute Ivoirien qui se demande pourquoi les Burkinabé se vouent a Thomas Sankara jusqu’à faire un mémorial pour lui. Que les âmes d’Etienne et de Thomas reposent en paix, et que la terre du Burkina leur soit légère.

  • Le 18 octobre 2016 à 16:37, par Zim En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Internaute 1 : je suis d.accord avec vous a 100%, M. Diawara m.a fait juste perdre mon temps de lecture sur lui-même. Ce n.est PAS connaitre M. Diawara qui m.intéressais pour le moment.

  • Le 18 octobre 2016 à 20:22, par SOME En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Que veux tu dire ?! mais je comprends que tu n’as pas compris l’article ! soit tu n’as rien compris soit tu es de mauvaise foi. Mais je crois pas que tu es de mauvaise foi. Cet article de M diawara, on appelle ce genre d’ecrit un ecrit en miroir.

    Mais je sais (comme bien de gens au burkina) qu’il y a des gens commis a cette tache de mercenaires payés pour leurs forfaits : ils sont aux aguets pour critiquer tout ce qui a trait a sankara et a la revolution… Mais je ne crois pas que ce soit ton cas, mais j’accepte me tromper !.

    Ce que M diawara dit en introduction pose bien son intentionalité. Et il aurait pu s’étaler plus dessus car il a bien compris le fond du probleme avec nous les sankaristes par rapport a notre manière de nous comporter, mais il a choisi de ne pas le faire. On n’a pas entendu un avis quelconque des sankaristes. Se sont-ils meme donner la peine de faire le deplacement a l’eglise ? Pourquoi ce silence tonitruant ? Qu’ont fait les snakristes ? Etienne zongo était-il un « vulgaire « inconnu » ? Faut-il que ce soient Jaffré et un journal qui annoncent la mort d’une personne comme Etienne Zongo ? Que font les sankaristes ? Tous ces manquements incomprehensibles, inexplicables et impardonnables, c’est ce que M Diawara essaie de reparer. Son ecrit jette la honte aux sankaristes en expossant leur vrai visage.
    SOME

    • Le 19 octobre 2016 à 07:38, par kipare En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

      Mr Some,
      L’anonymat qui nous réunit tous ici afin de profiter de cette plateforme mise à disposition par LeFaso.net commande un respect des opinions et un langage mesuré !
      Je suis l’internaute #1 et je vous assure que si on devait ici exposer nos diplômes ou capacités à comprendre, ou notre degré de patriotisme ou encore notre position par rapport au soulèvement, et j’en passe, vous ne seriez point devant moi, et ça je peux l’affirmer juste en vous lisant !
      Retournez donc accrocher votre miroir dans votre douche !
      Je réaffirme ici encore plus solennellement que cet écrit n’est pas centré sur Mr Zongo, paix a son âme !
      Cordialement

      • Le 19 octobre 2016 à 11:58, par SOME En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

        Je ne comprends pas pourquoi tu dis ca : ai-je parlé de diplomes ici ? ai-je comparé de degres de patriotisme, qui plus est, s’appliqueraient a toi ? Tu peux exposer tes diplomes et je puis t’assurer aussi que tu n’es pas sur d’en avoir plus que moi ; meme sans te connaitre. C’est le diplome qui fait l’homme. Ton post me confirme que j’avais raison donc (malheureusement). Les polemiques steriles ne m’interessent pas.
        SOME

    • Le 19 octobre 2016 à 07:38, par kipare En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

      Mr Some,
      L’anonymat qui nous réunit tous ici afin de profiter de cette plateforme mise à disposition par LeFaso.net commande un respect des opinions et un langage mesuré !
      Je suis l’internaute #1 et je vous assure que si on devait ici exposer nos diplômes ou capacités à comprendre, ou notre degré de patriotisme ou encore notre position par rapport au soulèvement, et j’en passe, vous ne seriez point devant moi, et ça je peux l’affirmer juste en vous lisant !
      Retournez donc accrocher votre miroir dans votre douche !
      Je réaffirme ici encore plus solennellement que cet écrit n’est pas centré sur Mr Zongo, paix a son âme !
      Cordialement

      • Le 19 octobre 2016 à 15:19, par Kotigi En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

        Bonsoir Diawara vous rendrez plus service au monde entier en donnant le nom de la quatrième personne qui était à cette rencontre (Sankara, Etienne et vous même). Pour l’histoire vous devez absolument le faire. Si vous ne le faite pas c’est que vous vous êtes compromis avec des gens qui ne veulent pas entendre parler de cette personne. Pour un ancien combattant de votre trempe vous avez peur de quoi ?

  • Le 19 octobre 2016 à 11:51, par Bintoa En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Paix à leurs âmes. J ai connu les deux et SANKARA en particulier, l ami intime de mon petit frère. Tous les 3 sont partis en octobre : 15, 12 et 3. Ce qui réjouit mon cœur c est qu aujourd’hui plus qu hier ils valent mieux que ceux qui les ont tués. Dieu n emprunte pas mais Il paie les dettes. Voyez, les assassins où sont ils ? Quel honneur ont ils ? Croyons en Dieu en toute chose, Il n est pas pressé mais Il règle tout en Son temps.

  • Le 19 octobre 2016 à 15:42, par Zoom pide-nooré En réponse à : In memoria : A la mémoire d’Etienne Zongo, un combattant de la Révolution

    Hiy Gnindsé !
    C’est quoi même des internautes qui se mangent le nez à tout bout de champ ?
    Nous avons la chance que lefaso publie tout ; alors lisons et laissons lire, puis écrivons et laissons les autres écrire.
    Je crois même que certains internautes sont des étrangers à la démocratie : En démocratie, tu peux dire ce que tu veux mais on n’est pas obligé de t’écouter.
    Qui donc est obligé de lire l’autre ?
    Y en a marre § si des gens se bagarre ici encore, on ne va plus accepter leurs écrits.
    Merci PARE de nous donner l’occasion de dire ce que nous pensons et très souvent de vomir ! ça nous permet de nous décharger !!!