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Lutte contre la pauvreté : La Banque mondiale et ses partenaires visitent des producteurs du Plateau Central

LEFASO.NET | Par Marcus Kouaman
lundi 17 octobre 2016.

 

Institué par les Nations Unies depuis 1993, le 17 octobre marque la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, en anglais « End of poverty day ». Avec pour thème : « De l’humiliation et l’exclusion à la participation :Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes », cette journée est célébrée en 2016, au Bangladesh. En prélude à cela, une délégation de la Banque mondiale au Burkina a décidé avec ses partenaires d’aller sur le terrain pour constater les fruits de leurs investissements. C’était ce jeudi 13 octobre 2016 dans les communes de Loumbila et de Ziniaré dans la région du Plateau Central.

Ce sont des producteurs très ravis qui ont reçu la délégation de la Banque mondiale et de ses partenaires que sont le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) et le Projet d’amélioration de la productivité agricole et la sécurité alimentaire (PAPSA).

Première destination, le village de Noungou dans la commune rurale de Loumbila. Là, se trouve Jean Baptiste Ouedraogo producteur d’oignons depuis 1985. En 2008 grâce au PAFASP, il reçoit une subvention de 3 150 000 francs CFA pour la construction d’un entrepôt de conservation d’oignons de 12 tonnes. Etant donné la bonne marche de ses affaires, le producteur sollicite encore le soutien de son partenaire qui accepte l’appuyer pour la construction d’un nouvel entrepôt de 30 tonnes maintenant. Cela à hauteur de 4 875 000 de francs CFA. A cette somme, il doit ajouter au moins 2 500 000 de nos francs comme contribution. Le financement étant acquis, reste le début du chantier. Aussi la cinquantaine de membres de l’association Teeltaaba dont Jean Baptiste fait partie a bénéficié d’un appui en équipements pour la production d’oignons sur 20 hectares.

« La terre ne ment pas »

Heureux de cette visite, Jean Baptiste Ouédraogo a fait remarquer que sa vie a beaucoup évolué pour lui, sa famille et ses employés. « Actuellement j’ai un véhicule, j’ai construit une villa, j’ai changé de vie, j’arrive à scolariser mes enfants dans des écoles où je ne pensais pas le faire », confie-t-il. Tout cela grâce à l’oignon. Cela n’a pas toujours été ainsi. Il s’en souvient comme si c’était hier, de ce qu’il devait faire de sa production d’oignon par manque de lieu de conservation. Jean Baptiste était obligé de brader le sac de 50 kg d’oignon à 2500 ou 3000 francs CFA pour éviter que ça ne pourrisse. Grâce au financement de PAFASP en 2008, les choses ont évolué. Il conserve les oignons de mars à octobre et vend le sac de 50 kg au moins à 20 000 francs CFA.

Avec un chiffre d’affaire qui tourne autour de 15 millions de francs CFA par an et un bénéfice de 10 à 12 millions, ce producteur modèle est le premier au Burkina à avoir un agrément en tant qu’entrepreneur agricole. Aussi grâce au programme. Pour lui, l’agrément est une nouvelle chance. Cela ajoutera un plus, en lui permettant l’achat d’engrais hors taxes et hors douanes, de faire des prestations de service en tant qu’expert paysan pour la formation du monde paysan. Conscient de son nouveau statut, il compte déclarer trois de ses cinq employés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Il encourage les jeunes à se lancer dans la production car la terre ne ment pas. Le producteur d’oignons les invite à ne pas compter uniquement sur la fonction publique car l’on peut mieux vivre de l’agriculture.

Après Noungou, cap est mis sur le bas fond aménagé de Gonsé dans la commune urbaine de Ziniaré. Sur place, ce sont 112 producteurs de riz du groupement Teega Wendé (59 femmes et 53 hommes) qui se réjouissent de cette visite. D’une superficie de 10 hectares pour une production de 35 tonnes, deux variétés de riz sont cultivées dans ce bas fond aménagé en 2016. Le FKR 45 N qui a besoin de moins d’eau et le FKR 19 qui a besoin de plus d’eau.

La femme au cœur de la lutte contre la pauvrété

Pour une bonne gestion sans accroche, les 35 hectares ont été subdivisés en parcelles. Donc dans le bas fond, chacun avec son champ. Aménagé grâce à l’appui du Projet d’amélioration de la productivité agricole et la sécurité alimentaire (PAPSA), la vente du riz à la récolte rapportera au moins 5,250 millions de nos francs aux producteurs. Pour une première saison de production, ce fut un coup de maitre.

Le président du bas fond, Augustin Tiendrébéogo a indiqué que les débuts n’étaient pas faciles mais « de nos jours, le résultat est visible et palpable ». « Avant l’aménagement, c’était un endroit où l’on attachait les animaux », laisse-t-il entendre. Pour lui, personne dans le village ne pensaient que l’on pouvait produire du riz sur ce terrain. Il pense déjà au fait de ne plus acheter de riz au marché et avoir du foin pour les animaux. Cliquez ici pour lire la suite



Vos commentaires

  • Le 17 octobre 2016 à 16:48, par Nansamda En réponse à : Lutte contre la pauvreté : La Banque mondiale et ses partenaires visitent des producteurs du Plateau Central

    Bonsoir,
    Entendre ce type de reportage me fait rire. Ecoutez depuis les indépendances que ces institutions des colons nous apportent leurs soit disant aide il n’y a pas de véritable changement. OUI nous les africains sommes responsables de la situation. Mais avouons que ceux qui aident aussi sont complices. Sinon comment se fait-il que la situation perdure. est-ce à dire le noir ne veut pas de meilleurs conditions de vie ? Pourtant le Burkina dispose d’une institut de recherche qui trouve de bonne variétés.
    Insidieusement le colon nous indique la démarche pour nous amener a faire ce qu’il veut.
    En 1995, le Président COMPAORE lançait avec grande campagne médiatique la production du coton en jurant que ça va apporter la prospérité au Burkina. Ensuite le colon dit à COMPAORE de laisser il va industrialiser le Burkina à travers l’extraction des ressources minières. ça, à coup sûr va rendre le Burkina un pays émergeant. Le résultat est là ; des écoliers suivent les enseignements du colon sous les arbres ; des effectifs pléthoriques dans les classes construites. Les dispensaires sont en nombre très insuffisant à l’intérieur du pays et même dans les grandes agglomérations. Des parents n’arrivent pas a envoyer leurs enfants au collège et à l’université par faute de moyens. Pourtant ils produisent le coton. Les villages dans lesquels les industries minières exploitent l’or n’ont pas suffisamment d’école, d’eau potable, ....
    En vérité, le Burkina n’a même pas besoin de 10 agronomes pour développer l’agriculture. Un seul agronome peut transformer notre production agricole. Il y’aura divers aliments en abondance et nous allons exporter. Mais hélas, la politique gouvernementale suit le dicta de ceux qui ont fait élire le Président. C’est dommage.
    Maintenant ces mêmes institutions mondiales négocient des terres pour leurs pays d’origine. Pourquoi, leurs compatriotes vont venir produire ce que leurs pays ont besoin.
    En vérité l’aide du colon ne nous apporte aucun changement !!!!! Au contraire, cette aide nous rend très dépendant. Cela veut dire que l’aide n’est pas une véritable aide.

  • Le 18 octobre 2016 à 10:45, par Nansamda En réponse à : Lutte contre la pauvreté : La Banque mondiale et ses partenaires visitent des producteurs du Plateau Central

    Bonjour mon/ma frère/sœur,
    Je critique le système. Parce que depuis nous n’arrivons a produire suffisamment pour manger à notre faim.
    Je maintien mon propos sur le fait qu’un seul agronome peut développer l’agriculture d’un pays parce que c’est une volonté politique. La preuve nous ne savons même pas que le 1/3 des résultats de la recherche n’est pas diffusé et vulgarisé.
    Dans ce système, le politique et l’opérateur économique travaillent à la place du technicien.
    SVP, prenez le temps d’échanger avec un technicien de quelque domaine que ça soit. Vous allez me comprendre même si vous ne serez pas d’avis avec moi. Merci !