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‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

LEFASO.NET | Par Oumar L OUEDRAOGO
jeudi 13 octobre 2016.

 

« Réformes constitutionnelles : enjeux et perspectives ». C’est autour de ce thème que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), de concert avec le Conseil régional des Organisations de la société civile (OSC) du Centre-nord, a organisé, le samedi, 8 octobre 2016 à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord, une conférence publique sur la nouvelle Constitution et le passage à la Vème République. Venus des trois provinces de ladite région (Bam, Namentenga, Sanmatenga), les participants avaient pour principal interlocuteur, le constitutionnaliste, Professeur Augustin Loada.

Un seul objectif : s’imprégner des contours de la nouvelle Constitution en gestation. Pour aborder le thème, le Pr Augustin Loada, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale sous la transition, ex-directeur exécutif du CGD et la modération d’Anselme Somda, chargé de programme du CGD (par ailleurs, ex-député du Conseil national de la Transition). Après avoir campé le décor, le constitutionnaliste, Augustin Loada, va relever qu’on ne peut parler de nouvelle Constitution sans évoquer le passé.

Ainsi, introduit-il, l’actuelle Constitution, qui date de juin 1991, a, à son actif, sept révisions (dont la dernière de novembre 2015 avec le Conseil national de la transition). « Beaucoup de gens disent que c’était une Constitution qui a été taillée sur mesure pour Blaise Compaoré. Soit ! Mais, une Constitution, de mon point de vue, que les Burkinabè se sont réappropriée à travers une série de révisions », présente l’enseignant de droit constitutionnel.

Les compteurs ayant été remis à zéro suite à la révision de 2000, Blaise Compaoré a été autorisé à épuiser ses cartouches par les mandats 2005-2010 et 2010-2015. « Et puis, on se rapproche de 2015, les gens commencent à dire que la limitation du nombre de mandats présidentiels est anti-démocratique, etc. Donc, l’idée de modifier une septième fois la Constitution a commencé à germer dans la tête des gens et cette fois-ci, les Burkinabè ont dit stop, ça suffit. Ce qui a déclenché l’insurrection et la suite, vous la connaissez », retrace-t-il.

« Les gens sont sortis parce qu’on leur a dit, à l’Assemblée nationale, on va voter une septième révision qui va supprimer la clause limitative du mandat présidentiel…Et puis, on s’est rendu compte que le régime est un colosse au pied d’argile ; ils ont poussé et le régime est tombé. Je ne sais pas s’il y a des gens qui ont planifié cela mais moi, je n’étais pas parmi les planificateurs. Mais ça, c’est un autre débat », précise le conférencier.

La Transition et ses contraintes …

Cette situation a donné lieu à la mise en place d’une Transition. Selon le communicateur, « naturellement », dans une telle situation, tout le monde n’est pas d’accord sur les objectifs du processus. Il y a d’une part, ceux qui estiment que la transition devait juste se contenter d’organiser les élections et, d’autre part cette opinion qui a exprimé son désir de voir la transition procéder à des réformes profondes et satisfaire aux revendications.

« Quand on se comprend sur l’organisation des élections, c’est plus facile à faire que de vouloir changer en profondeur les choses. Evidemment, il y a des gens qui ne veulent pas le changement.Et même ceux qui veulent le changement, ils pensent que c’est l’affaire des autres ; ils pensent que le changement, c’est le gouvernement mais eux, non. Le changement est plus facile à dire qu’à faire. En tout cas, moi, j’en ai eu l’expérience. Il y a des gens qui ont intérêt à ce que rien ne change… », dévoile le conférencier.

Il ouvre ainsi une lucarne sur les contraintes liées à la Transition et justifie pourquoi cette importante réforme n’a pas pu être opérée au cours de ce processus. « Mon expérience dans le gouvernement m’a permis de comprendre … : il n’y a qu’à faire ceci ou cela, c’est plus facile à dire qu’à faire. Il y a des choses qu’on veut faire, mais vous n’avez pas les moyens de le faire », témoigne l’ancien ministre.

Pour Augustin Loada, le changement, ce n’est pas quelque chose qui se décrète. Outre la ’’phobie’’ au changement de certains Burkinabè et la contrainte financière, l’occasion manquée pour mettre en place une nouvelle Constitution apparaît comme l’une des insuffisances de la transition, « puisque les Burkinabè ont dit qu’il faut que ça change, la nouvelle Constitution devrait prendre en compte cette aspiration du peuple ».

Une autre contrainte majeure est le manque de soutien, notamment des partis politiques ; ceux-ci ayant estimé que la transition n’avait pas de légitimité pour mettre en place une nouvelle Constitution. Finalement, l’acte le plus important de la transition sur la loi fondamentale a été le verrouillage, en novembre 2015, de l’article 37 et de la durée du mandat présidentiel (quinquennat).

Quels sont les enjeux de la réforme ?

Le constitutionnaliste va d’abord faire observer que ces changements de République est une tradition héritée du passé colonial. « Les Français, à chaque fois qu’ils font une révolution, changent de république. A chaque fois qu’ils ont une crise, qu’ils surmontent, ils changent de république. Chez les Américains, c’est différent ; ils ont l’une des Constitutions les plus vieilles au monde mais ils n’ont jamais changé de Constitution. Evidemment, aucun texte n’est parfait ! Mais, ils ont choisi de garder leur Constitution et de l’amender. Ils n’ont pas changé de République, ils y restent mais quand ils veulent faire des réformes, ils le font », compare-t-il avant de conclure que, c’est le ‘’choix’’ que le Burkina a fait, de faire comme les Français. « Donc, allons seulement ! », titille-t-il.

La nouvelle Constitution, c’est, après tout, l’avenir du Burkina ; elle engage la vie de la nation, fait-il observer. Il ne faut donc pas que la Constitution à venir soit au rabais par rapport à celle en vigueur. « Les Burkinabè sont sortis parce qu’on a voulu modifier la Constitution et ils ont donné leur vie pour ça. Il ne faut pas que le projet de texte que la Commission est en train de rédiger soit inférieur à ce texte ; il faut qu’il soit meilleur au texte pour lequel nous nous sommes battus », galvanise-t-il.

La nouvelle loi fondamentale doit donc être porteuse des aspirations des Burkinabè, notamment les droits fondamentaux, les libertés essentielles auxquelles ils tiennent. Pour Pr Loada, la Constitution est avant tout une question de mots, de notions, de concepts. Qu’on le veuille ou pas, ce sont des mots et les mots ont un sens. « C’est pour cela que, pour un même mot (concept, dans le langage juridique), vous pouvez avoir des juristes qui n’ont pas la même interprétation. Ce n’est pas comme en mathématiques où 1+1 = 2. C’est pour cela qu’en droit constitutionnel, il y a un organe qui est chargé d’interpréter les mots, les dispositions pour leur donner un sens : c’est le Conseil constitutionnel », illustre le constitutionnaliste.

Dès lors, le rôle du Conseil constitutionnel (Cour constitutionnelle pour certains pays) devient « extrêmement important ». Et pourquoi ? Parce que dans une Constitution, c’est cet organe qui va donner aux différents concepts, leurs sens authentiques. Il recommande, de ce fait, que l’on fasse très attention sur le rôle du Conseil constitutionnel et sa composition. Cet organe est en quelque sorte le dernier rempart, il régule les crises. Si fait que, si l’on ne crée pas des conditions d’une confiance entre celui-ci et le citoyen, c’est la porte ouverte aux conflits, convainc Pr Augustin Loada.

Une deuxième chose importante à savoir, souligne-t-il, est que la Constitution est avant tout, celle de la société et non celle de l’Etat. Elle doit donc être le miroir de la société, prendre en compte les valeurs fondamentales auxquelles la société est attachée. Cela implique que personne ne doit s’en méprendre ; elle n’est pas seulement l’affaire des politiques, elle est l’affaire de tous les citoyens.

Le rôle de la Constitution, c’est aussi d’organiser les pouvoirs (généralement, ceux classiques : exécutif, législatif et judiciaire). S’il est extrêmement important de garantir la séparation des pouvoirs, le professeur révèle que cette séparation classique est même déplacée. Et depuis longtemps ! Même si cette réalité ne signifierait pas qu’il ne faut pas séparer ces pouvoirs ; il faut s’interroger pourquoi sépare-t-on les pouvoirs. Remontant à l’origine, Augustin Loada a rappelé que Montesquieu avait motivé cette option de séparation par le fait que, tout homme qui a le pouvoir est porté a en abuser (il va jusqu’à ce qu’il rencontre des limites). « C’est une expérience éternelle et universelle. Donnez le pouvoir à un homme, à une femme, à un enfant, si vous ne fixez pas des limites, il/elle aura le temps d’en abuser », soutient le conférencier. En clair, il faut éviter de remettre tous les pouvoirs à un seul organe, il faut les distribuer.

Mais, rester à cette séparation classique ne peut pas garantir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens parce qu’il y a ce qu’on appelle le « fait majoritaire » (qui est alimenté par les partis politiques) qui reconnecte les trois pouvoirs. En effet, lorsqu’on organise des élections, il y a un parti qui est vainqueur, qui va contrôler non seulement le parlement mais aussi l’exécutif. Dès lors, l’administration, qui est à la disposition du gouvernement va, par ricochet, contrôler les juges (puisqu’il a le pouvoir de nomination). Conséquence : les trois pouvoirs sont animés par les mêmes militants, faisant de la séparation des pouvoirs, une séparation factice. « A la télé peut-être, ils vont faire comme s’ils ne se connaissent pas mais le soir, ils vont se retrouver …puis discuter des choses sérieuses. C’est pour cela que ça ne marche pas, si vous vous arrêtez à là. Si vous voulez que ça marche, il faut avoir une autre conception du fonctionnement de l’Etat », suggère le constitutionnaliste.

Ne pas se tromper d’enjeu…

La réalité est donc que les trois pouvoirs sont tous le même pouvoir d’Etat. Ce qui peut empêcher ces tenants du pouvoir d’en abuser, dit-il, c’est l’opposition (au sens large), le pouvoir juridictionnel (en l’occurrence le juge constitutionnel) et la société civile. Ce sont ces éléments (contrepoids) qui peuvent empêcher le pouvoir d’Etat de dérailler. Outre ces éléments, on ajoute la chefferie traditionnelle et le pouvoir d’argent. « Lorsqu’on élabore une Constitution, il faut faire très attention à ces éléments », recommande le Pr Loada. La rédaction de la Constitution doit enfin tenir compte de l’ordre international (accords, traités, pactes, conventions…auxquels le pays est partie prenante).

Revenant aux droits fondamentaux, l’enseignant de droit constitutionnel a relevé qu’il y a des droits qui sont particulièrement importants pour la vie en société ; c’est pour cela qu’ils doivent être consacrés dans la Constitution. C’est aux Burkinabè de dire donc quels sont les droits fondamentaux auxquels ils sont attachés. C’est fondamental d’avoir, de son avis, les débats sur ce qui est essentiel (ce qui est fondamental) pour la société et à inscrire dans la Constitution, le reste peut être mis dans des lois et décrets.

En guise de perspectives, les Burkinabè se doivent de saisir l’opportunité de la tournée de la Commission constitutionnelle dans les régions pour dire ce qu’ils ont envie de faire prendre en compte dans cette nouvelle Constitution. « Mais, il ne faut pas vous faire d’illusions, ce n’est pas parce qu’on va passer à une Vè République, ce n’est pas parce qu’on va passer à une nouvelle Constitution que vos problèmes seront résolus. Ce n’est pas ça seulement qui va résoudre le problème des Burkinabè. Ce qui va contribuer à résoudre nos problèmes, c’est aussi le travail. C’est cela qui va nous avancer. Donc, il ne faut pas vous tromper d’enjeu. Etape importante mais il y a d’autres enjeux », souligne Pr Augustin Loada.

Des participants assoiffés de comprendre et ‘’armés’’ de réactions …

La question de l‘opportunité de la nouvelle Constitution en ce moment est mainte fois revenue dans les réactions du public. Pour des participants, il y a plus urgent que la rédaction d’une nouvelle Constitution et le passage à une nouvelle République. Selon ces citoyens, la transition était d’ailleurs le meilleur moment pour avoir une Constitution « juste et impartiale ». Sur l’aspect particulier de la chefferie traditionnelle, des intervenants disent constater que le régime Compaoré a instrumentalisé cette catégorie pendant ces 27 ans de règne. C’est pourquoi ceux-ci se sont interrogés : ‘’ Pourquoi la transition n’a pas eu le courage d’aborder la question parce qu’aujourd’hui, l’on se rend compte que les partis politiques (de la majorité comme de l’opposition) utilisent toujours cette catégorie, si fait qu’il sera difficile pour un parti politique élu d’avoir le courage de rompre avec cette accointance’’.

« Depuis, on parle de Présidents, mais on ne parle pas de députés, on ne parle pas de conseillers, on ne parle pas de maires ; il y a des députés, des maires qui règnent à vie. Alors que le changement, ça concerne tout le monde. Il y a des conseillers qui sont-là, et lorsque vous voulez les changer ça devient un problème. Je pense que le Président Blaise Compaoré peut citer des camarades qui étaient avec lui et qui sont toujours-là. Pourquoi vous ne les chassez pas et c’est Blaise vous chassez ? Je fais partie des insurgés mais pourquoi on a circonscrit ? Moi, je souhaiterais qu’on aille jusqu’à la base… », propose un intervenant qui estime en outre qu’il faut amener les dirigeants locaux à aller dans le bon sens.

La justice a également retenu les interventions. « Quelle différence entre la justice au temps du régime Compaoré et la justice d’aujourd’hui ? Aujourd’hui, je ne sais pas si c’est la dépendance totale ou bien c’est l’indépendance. On ne comprend pas… », s’insurge un autre participant pour qui, axer la priorité sur la nouvelle Constitution pendant que l’économie également ne décolle pas risque d’exacerber le malaise social.

En réaction, le conférencier va faire observer qu’il ne s’agit plus pour les Burkinabè de s’interroger sur l’opportunité ou pas de la rédaction d’une nouvelle Constitution et d’un passage à une Vème République (« le train de la réforme a déjà démarré ») mais plutôt de se projeter sur le contenu à donner à cette nouvelle loi fondamentale. Il s’agit donc de penser aux aspirations consensuelles à mettre dans la Constitution.

« C’est notre avenir qui est en train de se dessiner. Autant y être pour essayer d’amener le train où on veut qu‘il aille », invite le conférencier. « Je ne dis pas que cette Constitution est parfaite. D’abord, je ne suis pas d’accord qu’on dise que c’est la Constitution de Blaise Compaoré ; parce que si les gens sont sortis pour verser leur sang, ça veut dire qu’ils se sont réapproprié cette Constitution. Donc, la Constitution en vigueur actuellement n’est pas celle de 91 ; elle s’est bonifiée. Elle pouvait être améliorée et on continue. Le choix a été fait, c’est de marquer la rupture. Moi, je veux bien. Mais, ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer. Je ne crois pas. Le Burkina va changer quand nous allons changer. Prenons par exemple la corruption, j’ai été ministre, les gens crient abat la corruption, vive Sankara, etc. Mais, les mêmes qui crient, ce sont les mêmes qui viennent demander de l’argent. Alors que je n’ai pas de caisse pour cela. (…). », a dévoilé Pr Augustin Loada.

Pour le président du Conseil régional des OSC du Centre-nord, Malick Simporé, cette conférence publique était capitale pour informer et préparer la population, surtout la société civile, à s’activer conséquemment lors des échanges régionaux à venir avec la Commission constitutionnelle. « Nous sommes très contents parce que, les gens ont vraiment suivi avec intérêt, ils ont posé des questions très pointues et sans ambages », a salué M. Simporé qui confie que le contenu de l’activité sera dupliqué les jours à venir au niveau provincial.



Vos commentaires

  • Le 12 octobre 2016 à 16:37, par Mafoi En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Je n’ai même pas pris la peine de lire le contenu de l’article car déjà son titre me va tout droit au cœur.En effet c’est ce que j’essayais de dire à ma manière à chaque fois sur ce forum.En effet à quoi sert une constitution même très bien élaborée si certains Burkinabè et toujours les mêmes gardent les mêmes mentalités ?A ce que je sache,dans l’actuelle constitution,il n’est pas dit qu’on peut voler,tuer en toute impunité et pourtant c’est que nous constatons sur le terrain.Je peux ainsi multiplier les exemples à l’infini qui montrent bien que nous n’avons pas de problème de constitution au Faso mais un problème de mentalité.Merci professeur Loada

  • Le 12 octobre 2016 à 16:45, par koh En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Vous étiez ou quand Blaise Compaoré taillait les lois à sa
    mesures ? maintenant on ne peut pas le poursuivre.
    Vous les grands constitutionnalistes la constitution a été modifié sous Blaise mais chacun est resté dans son coin. c’est maintenant vous voulez parler,

  • Le 12 octobre 2016 à 18:19, par SOME En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Créer une constitution, c’est dire quel type de societe nous voulons vivre. C’est donner notre vision du monde, notre vision de la vie. C’est faire l’expression institutionnalisée de son ame profonde de la nation. Dire qui je suis et qu’est ce que je veux en tant que peuple, en tant nation qui entend poser un certain « vivre ensemble » et se faire entendre comme tel. C’est creer une identité. C’est a partir de ce enjeu que nous pourrons construire le reste.

    Nous avons raté deux etapes importantes : avoir donné une courte durée de vie à la transition et avoir accepté en consequence, d’aller aux elections apres le coup manqué de diendjere. Tout cela a cause de l’egoisme de la classe dirigeante qui était pressée de venir manger et non s’occuper de l’avenir du pays ou des desirs du peuple. Voici comment le savoir a usurpé le pouvoir.

    Alors, dans ces conditions il était clair que rien ne changera et que tout parti pour tout reste comme avant et que rien ne change. Et comme le dit loada, tant que nous ne changeons pas dans nos tetes et conceptions, rien ne changera. C’est bien dommage que ce soit maintenant seulement que l’on se rend compte que c’est sous la transition qu’il fallait le faire. J’étais seul a demander a prolonger la transition .

    C’est injuste et hypocrite de vouloir poser aujourd’hui cette question : « Pourquoi la transition n’a pas eu le courage d’aborder la question parce qu’aujourd’hui…  ». Pourquoi vous, vous n’avez pas eu le courage de le dire a l’époque. C’est une facon d’incriminer la transition. Est-ce la transition qui n’a pas eu le courage, ou est ce qu’on a mis tous les batons dans les roues de la transition pour qu’elle ne travaille pas ?. Une fois enlevé le gourdin que le RSP tenait au dessus de la tete de la transition, la transition avait maintenant les moyens et les mains libres pour s’atteler a la tache. Mais c’est alors qu’on lui dit de partir.

    Les choses ne changeront que lorsque le citoyen se decidera a prendre les choses en main au lieu de compter sur des delegues et deputes. « ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer » : c’est une evidence. Tout comme c’est une evidence qui s’impose alors dans ce cas : n’en adoptons pas, mais preoccupons d’abord des vrais problemes. A commencer par nettoyer les pourritures qui puent dans la justice. A justice pourrie, constitution pourrie ! Et cela on n’en veut pas ! Si la transition avait survécu, c’est ce genre d’initiative de conference qu’elle devait mener pour poser le debat et sortir un consensus. Aujourd’hui les jeux sont biaisés. La question qui se pose aujourd’hui, c’est comment n’avait-on pas pu voir ca sous la transition : est-ce de la complicité, la soumission aux pressions ? De qui ? Et pourquoi ? Nous comprendrons alors pourquoi cet immobilisme et ces faux fuyants...
    SOME

  • Le 12 octobre 2016 à 20:15, par JOCAB En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    LOADA N’EST PLUS CREDIBLE. IL A ASSEZ PROUVE SON OPPORTUNISME AU PEUPLE ; QU’IL ARRETE DE BROUILLER LES OREILLES DES HONNETES CITOYENS AVEC SES PÖSITIONS OPPORTUNISTES. IL DOIT DISPARAITRE DES FORUMS SUR L’ANIMATION DE LA VIE NATIONAL. UN DECHU

  • Le 12 octobre 2016 à 23:22, par Moi aussi En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Absolument Professeur Loada.

    Merci pour ces paroles. Je sens dans vos propos également, un aveu d’impuissance pour les occasions manquées sous la Transition. Vous l’avez dit, « Mon expérience dans le gouvernement m’a permis de comprendre … : il n’y a qu’à faire ceci ou cela, c’est plus facile à dire qu’à faire. Il y a des choses qu’on veut faire, mais vous n’avez pas les moyens de le faire »

    En effet, la Transition a été poussée vers la sortie et on l’a tous senti. Entre les partis politiques qui piaffaient d’impatience de prendre leur chose pour se servir (chacun d’eux croyant en ses chances de l’emporter), la communauté internationale qui pressait à sa façon Mba Michel, la presse nationale qui disait urbi et orbi qu’il faut vite aller aux élections et enfin, les militants des partis, il est clair que la Transition n’avait plus le choix. J’étais personnellement pour la prorogation mais hélas. Ce qui est sûr, la Transition ne pouvait pas elle-même parler de ça. Ça aurait soulevé un tollé général et on les aurait voués aux gémonies.
    Non, il appartenait au peuple, à travers ses forces vives de poser le problème mais certainement pas les dirigeants de la Transition. Même les OSC auraient été mal vues si elles s’étaient risquées à le faire. L’assemblée de la Transition, bien que représentant le Peuple se serait faite huée si l’idée était lancée par elle.
    C’est ainsi malheureusement que nous avons raté ce rendez-vous de l’histoire et vous n’y êtes pour rien Professeur.
    Vous avez fait ce que vous avez pu.
    Merci encore pour cette sortie.

  • Le 13 octobre 2016 à 07:23, par Bob le justifier En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Le changement c’est d’abord de vous les leaders de l’élite qu’il doit venir. oui de vous les Loada. Pensez un peu à vos rénumérations pendant la transition pensez à votre course à l’enrichement même licite, pensez à votre goût demesuré pour le confort. pensez à Sankara qui aimait le peuple et pour lequel il a donné le vrai exemple de ce qu’est une élite. l’élite doit être solidaire vis a vis des faible. sankar en est un véritable exemple.
    personnellement je n’ai jamais cru en l’élite africaine encore moins burkinabè depuis les indépendances. égoïste et ambitieuse elle ne pense qu’aux intérêt de l’élite utilisant de façon indécente le nom du peuple. Une élite embourgeoisie qui ne pense qu’a revendiquer de façon égoïste de saugmentation de salaire oubliant que le paysan croupi dans la misère. ce discours n’est rien d’autres que de la poudre aux yeux des naïfs

    Bob le justicier

  • Le 13 octobre 2016 à 07:34, par Gangobloh En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Chacun parle de changement mais ne veut changer . Méchanceté, malhonnêteté ou hypocrisie ?

  • Le 13 octobre 2016 à 08:54, par wenlasida En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Hum. SANKARA l’avait dit "chaque homme souhaite l’émancipation de la femme de son voisin mais pas de sa propre femme"

  • Le 13 octobre 2016 à 10:43, par le bison En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    j’ai toujours préféré le Pr Loada dans cette posture d’éclaireur de l’opinion publique
    afin je retrouve mon Pr que j’avais perdu sous la soi-disant transition

  • Le 13 octobre 2016 à 11:18, par YABSORE En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    "la Constitution est avant tout, celle de la société et non celle de l’Etat. Elle doit donc être le miroir de la société, prendre en compte les valeurs fondamentales auxquelles la société est attachée. Cela implique que personne ne doit s’en méprendre ; elle n’est pas seulement l’affaire des politiques, elle est l’affaire de tous les citoyens". la limitation des mandats est une des valeurs qui était attachée à la société depuis la IIè République. seulement on a voulu la limitation qu’au sommet de l’Etat mais telle ne semblait être la vision de Blaise COMPAORE . Aussi,, dans son appréciation des résultats du CCRP(Conseil Consultatif des Reformes Politiques). BLaise COMPAORE a parlé de limitations des mandats en ces termes :" en ce qui concerne le manque de consensus sur les mandats, les concertations se poursuivront". Ayant senti qu’il était le seul visé, Il a liberé son génie créateur qui lui a été fatal par "l’effet majoritaire".
    Maintenant il est temps de parler de limitations des mandats de la base au sommet si l’objectif est de nous éviter des potentats et économiser la guerre des générations.

  • Le 13 octobre 2016 à 12:11, par Alexio En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    NOs malheurs viennent de nous meme. NOs intellectuels qui ont eu la chance d etre a l ecole passent tout leur temps ala litterature politique des colons que la majorite de la population est pris en otage par son analphabetisme de la langue de Moliere. Chacun pense qu a sa pense. NOtre systeme est absolete et injuste pour la formation d un etat de droit. de democratie reelle, et nom des promotionnaires d ecoles se resoignant apres la conquete des diplomes du colon.

    Retourner au pays, la plupart emploira son intellectualite pour sa propre defence et sa famille. Devenu President, Ministre, Medesin, Directeur, c est toute la famille qui se soulera sous son titre, Alors que la mission qu il a ete engager pour n est pas une affaire familliale. Les Marches detat se partage comme des gateaux entre amis, et la creation d entreprise prete nom pousse comme des champions. Les travaux sont mi-achever parceque on se protege du au rapport de force politique, La justice des riches au-dessus des pauvres.

    L Armee embourgeoisee pour la cause pour la maitrisee comme garde du systeme. La privatisation de l education au detriment de l education publique qui les ont aides adevenir des intellectuels d aujourdhui. Leur enfants sont envoyant dans des ecoles a l exterieur pour revenir assurer la releve du clan, du systeme. Nous crions toujours que nos malheurs viennent de la France.

    En fait on est responsable dans notre maison de son ordre bienfaisante ou malfaisante. L education politique sur le terrain est leguer en second plan car personne ne veut se sacrifier. Letat doit payer la facture pour nous tous. Sachant bien que le pays est pauvre et que notre economie politique dans ses grandes lignes ne nous a pas rendu riche, ou bien a pu nous aider a satisfaire les besoins de premiere neccesite fondamentale. La corruption, les pots devins sont aussi des facteurs qui gangrenent l economie blanche.

  • Le 13 octobre 2016 à 13:12, par LB En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Toutes mes félicitions au journaliste pour son travail bien fourni (même si c’est de lapalissade de le dire d’un travail de omar L. ouedraogo), c’est comme si on y était. Je suis très heureuse de le professeur LOADA dans ce travail d’éclairage de l’opinion. mon seul pincement au cœur c’est le fait de s’être associé à la transition qui s’est salie le nom. Félicitations professeur LOADA et bon courage pour ce gros travail.

  • Le 13 octobre 2016 à 13:17, par LB En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Toutes mes félicitions au journaliste pour son travail bien fourni (même si c’est de lapalissade de le dire d’un travail de omar L. ouedraogo), c’est comme si on y était. Je suis très heureuse de le professeur LOADA dans ce travail d’éclairage de l’opinion. mon seul pincement au cœur c’est le fait de s’être associé à la transition qui s’est salie le nom. Félicitations professeur LOADA et bon courage pour ce gros travail.

  • Le 13 octobre 2016 à 14:32, par merci LOADA En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    bien dit mr Loada felicitation et courage a toi sache qu on ne peut pas
    plaire a tout le monde

  • Le 13 octobre 2016 à 15:04, par Citizen En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Merci d’éclairer les citoyens. Belle analyse. Éclairez les citoyens, c’est votre contribution à l’éveil et à la participation citoyenne. Il y a d’autres juristes qui décident d’induire le peuple en erreur par des analyses somme toute fantaisistes.
    Vous méritez votre titre. Seulement que les compétences et la fonction politique occupée peuvent ne pas rimer.

  • Le 13 octobre 2016 à 17:17, par Cheikh En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Ce que nous devons absolument retenir, c’est que :
    1) Si la question de l’élaboration d’une nouvelle constitution fait déjà partie de la charte de la transition, exactement comme un terme du cahier de charge légué par cette transition à tout nouveau gouvernement, il n’y a pas de raison que l’on ne s’en décharge pas aujourd’hui. Urgent ou non urgent ? Cette question n’a même pas droit de cité ici, et personne n"a le devoir de s’en embarrasser.
    En l’occurrence Mr Loada était bel et bien membre de cette transition. Donc s’il n"a rien dit en son temps, ce n’est pas aujourd’hui qu’il doit en faire un problème.
    2) Si la nouvelle constitution fait partie du programme de campagne du président, çà veut dire qu’elle constitue un facteur de base pour son élection. Quant à l’ordre de réalisation des éléments de son programme, cela n’incombe qu"au président lui-même, et non à des observateurs de dernière minute, qui risquent d’être les mêmes qui seront les premiers à lui reprocher la non-tenue de ses promesses.

  • Le 13 octobre 2016 à 20:43, par Yako En réponse à : ‘’Ce n’est pas en adoptant une nouvelle Constitution que le Burkina va changer, mais quand nous changerons », Pr Augustin Loada, constitutionnaliste

    Une Constitution n’est ni un facteur de croissance économique moins encore un facteur de sécurité.Or,l’urgence en ce moment c’est comment bouster l’activité économique en berne depuis 2 ans,comment relever le défi sécuritaire terrorisme,grand banditisme...Voilà les vrais problèmes du pays.Le reste c’est de la mast...intellectuelle que le pays réel peut s’en passer.