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Pour Soumane Touré, l’insurrection a été "un colossal avortement"

lundi 3 octobre 2016.

 

L’ancien PAI, désormais sous le sigle PITJ (Parti de l’indépendance du travail et de la justice) a tenu, du 1er au 2 octobre 2016 à Ouagadougou, son premier congrès ordinaire. Présidé par son secrétaire général, Soumane Touré, il a connu la présence de leaders religieux et des partis politiques dont le Président du Parti « le Faso autrement », Ablassé Ouédraogo.

C’est un congrès d’administration normal qui devra non seulement réélire les organes dirigeants du parti, mais surtout décider de sa restructuration sur l’ensemble du territoire national et parmi les Burkinabè de l’étranger. Selon le secrétaire général du Parti de l’indépendance du travail et de la justice (PITJ), Soumane Touré « depuis l’insurrection, tout le monde s’est dispersé un peu. Et on ne sait plus très bien qui est qui mais surtout nos structures ont été complètement démantelées. Les gens sont allés dans tous les sens. Ils ont fait des élections et vous savez ce qui est arrivé avec des populations exilées de leurs communes. Donc, il faut réorganiser le parti ». C’est en cela que les congressistes entendent faire l’analyse de la situation du parti, la situation nationale, préciser la stratégie et les tactiques de la lutte du parti pour les cinq ans à venir.

Soumane Touré, Secrétaire général du PITJ
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L’insurrection populaire, de l’avis de M. Touré a été un colossal avortement. Toute chose qui a entrainé un recule grave et sévère du processus démocratique au Burkina Faso.
Le Burkina Faso n’est pas à sa première insurrection. Et le secrétaire général du PITJ en est pleinement conscient. C’est d’ailleurs pourquoi, il n’a pas manqué de s’offusquer. « Il ne faut pas nous pomper l’air. Il y a eu trois insurrections, une opposition et un coup d’Etat. Personne n’a été blessé ni tué. Il n’y a pas eu de biens publics et privés détruits. Le pays n’a pas craint non plus pour sa stabilité et la paix. Aussi, on a reconstruit un régime démocratique très solide qui fait l’admiration du monde », a-t-il fait savoir.

Des invités
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Par ailleurs, a-t-il indiqué, l’armée et les forces de défense et de sécurité doivent cesser de constituer un blocage et un frein à la démocratisation de notre pays. « Elles sont responsables de cette situation et nous leur demandons de nous balayer tout ça pour qu’il s’installe une vraie transition sur la base de l’article 43. Il faut arrêter tout ce beau monde, les boucler pour qu’on puisse avoir la paix, leur demander de rendre les sous qu’ils ont volés », a-t-il suggéré et de poursuivre : « Qui ils sont ? Ils sont au dessus de qui ? ».

Dans cette même dynamique, M. Touré n’a pas manqué de fustiger la communauté internationale. « Qu’elle nous foute la paix parce que c’est elle qui est venue aider à instaurer la transition non-conforme à la décision contrairement même aux textes que nous avons ratifiés à ce niveau », a-t-il d’emblée dit, avant de renchérir : « Que tout le monde nous colle la paix car tant que les gens ne s’occupaient pas de nous, on faisait du bon travail en Haute-Volta et puis après au Burkina. Depuis que tout le monde se mêle de vouloir manger sur notre dos, ça ne va plus ».

En rappel, ce congrès était un congrès d’hommage au fondateur du parti Amirou Thiombiano ainsi qu’à son premier secrétaire général adjoint chargé des questions idéologiques et politiques, Dr Zézouma Jean Sanou. De ce fait, une minute de silence a été observée en leurs mémoires avant l’ouverture du congrès.

Aïssata Laure G. Sidibé
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