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Crise dans les universités publiques : Le MEFA affûte ses armes

lundi 3 octobre 2016.

 

Le mouvement des étudiants du Faso (MEFA) était face à la presse le 29 septembre 2016 à Ouagadougou.

Il a voulu cette activité afin de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin de la situation dans laquelle les universités publiques sont en train de plonger. Ainsi, avant d’aborder le vif du sujet, le secrétaire général du Mouvement des étudiants du Faso (MEFA), Sylvain Yaméogo, a encouragé les étudiants pour leur bravoure et courage à s’adapter à toutes les situations qui se présentent devant eux. D’entrée, le MEFA a noté un enlisement de plus en plus de la situation. « Pendant que les universités viennent de finir la réception des dossiers d’orientation des bacheliers de l’année scolaire 2016-2017, leurs camarades de l’année 2015-2016 peinent à avoir le moindre cours dans un amphithéâtre », a martelé M. Yaméogo. Il s’agit notamment des premières années SVT, SEA, Anglais, géographie, histoire et archéologie.

De plus, il a signifié que l’université Ouaga II, longtemps resté dans la virtualité en squattant les bâtiments du SIAO, vient compromettre encore l’avenir de plus de 15. 000 étudiants et un rallongement du retard avec l’organisation du SIAO cette année. Selon lui, le souci de rattraper le retard de l’année académique a poussé les étudiants de l’UPB à composer leurs devoirs durant le mois de septembre. Toute chose qu’il a d’ailleurs saluée au passage. M. Yaméogo s’est également sur les centres universitaires, annoncés en 2009 par les autorités comme étant la solution à la massification des étudiants et du désengorgement de l’université Ouaga I Pr Joseph Ki Zerbo. « Arrêt de chantier de construction des bâtiments devant servir de salle de cours, travaux dirigés et pratiques », a-t-il déploré, avant de louer les efforts considérables faits au CENOU en termes de gestion des citées et de l’information. Cependant, il a indiqué que la problématique de la qualité et de l’hygiène dans les restaurants demeurent toujours.

Le secrétaire général a poursuivi en rappelant qu’il a eu des propositions de reformes depuis le comité ad hoc en 2011, le symposium sur le LMD en 2011, le blanchiment technique en 2012, les états généraux en 2013. De plus, il a relevé la relecture de la loi 025 portant sur la grille salariale des enseignants-chercheurs et hospitalo-universitaires en 2015, l’adoption du code de déontologie en 2015. Ainsi, il nourri l’espoir que la discussion qui s’est engagée entre le gouvernement et les enseignants ne soit pas une discussion de trop mais plutôt qu’elle aboutisse à des conclusions prometteuses pouvant sortir les universités « du gouffre ». Car, pour lui, avoir un capital humain durable est plus qu’important pour le Burkina Faso. D’où la nécessité, de mettre l’éducation en général et l’enseignement supérieur en particulier au cœur des politiques

Pour ce faire, le MEFA propose une relecture des textes afin d’introduire l’élection des présidents d’universités et la participation de tous les acteurs dans la gouvernance universitaire ; la mise en place d’un comité tripartite pour faire des propositions de sortie de crise ; ériger la DAOI en une direction générale. Il a en outre invité le président du Faso à respecter ses promesses électorales envers les universités et les étudiants. Aux étudiants et acteurs du monde universitaire, le MEFA leur a invité à se mobiliser davantage pour imposer que l’enseignement supérieur soit une priorité nationale et se tenir prêt à toute éventualité que commanderait la situation.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net



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