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Tabaski 2016 à Ouagadougou : Sous le signe de la solidarité, de la paix et de l’entraide !

mercredi 14 septembre 2016.

 

Le Burkina a célébré ce lundi, 12 septembre 2016, la Fête de la Tabaski ou l’Aïd-El-Kébir. Occasion pour les responsables de la communauté musulmane pour exhorter chaque fidèle à être un vecteur de paix, de tolérance et d’épanouissement pour les autres membres de son entourage, comme le prône l’islam. A Ouagadougou, c’est la Place de la nation (sise au cœur de la capitale) qui a été le principal lieu de convergence des fidèles de la capitale.

C’est l’imam de la grande Mosquée de Ouagadougou, El Hadj Aboubacar Sana, qui a dirigé la prière en ce lieu. Et comme les années antérieures, les musulmans ont pris d’assaut cette place pour célébrer ce grand jour. Dans son serment, l’imam Aboubacar Sana a fait des bénédictions à l’ensemble des Burkinabè et à tous ceux qui vivent sur le sol du Burkina. Il a ensuite fait l’historique de cette fête ; une tradition musulmane, héritée du père du monothéisme, Abraham.

Cette fête qui se caractérise également par le partage, est un moment pour « ceux qui ont des moyens », d’immoler un animal en signe de soumission à Allah et de le partager avec l’ensemble des frères de la société. L’imam Sana a donc invité les fidèles à observer et à promouvoir la paix, la tolérance, le partage et la cohabitation pacifique avec tous les membres de la société. Se référant à l’extrémisme et à la violence dans certains pays, imam Sana a rendu grâce à Dieu pour les « garde-fous » au Burkina pour parer à toute éventualité. Même si, pour lui, cela ne signifierait pas que le Burkina est à l’abri. C’est pourquoi il a exhorté chaque musulman à cultiver au quotidien l’esprit de paix, de tolérance, de cohabitation pacifique et à promouvoir ces valeurs. El Hadj Aboubacar Sana a également prié pour toutes les autorités du pays, pour la paix au Burkina, les pays voisins et pour le monde entier.

Pour le deuxième vice-président de la communauté musulmane du Burkina, El Hadj Hatimi Démé, l’Aïd-El-Kébir 2016 est placée sous le signe de la solidarité, la paix et de l’entraide. Selon lui, cette fête revêt trois dimensions. « Vous avez une dimension spirituelle, de piété, de soumission à la volonté d’Allah. Le père du monothéisme, Abraham, c’est ce jour effectivement qu’il avait décidé de sacrifier son fils Ismaël, en guise de soumission à Allah. Donc, c’est une tradition d’Abraham et nous, les musulmans, suivons la même tradition. C’est pourquoi, vous verrez que les gens sacrifient des animaux ce jour-là », a-t-il situé.

La deuxième dimension est, poursuit-il, celle de solidarité ; vivre ensemble en société, toutes religions confondues, riches comme démunis et à travers surtout le partage. ‘’La troisième dimension est celle de convivialité. Comme vous le savez, au Burkina, toutes les religions vivent en symbiose et nous devons, de ce fait, partager cette fête avec tous ceux qui vivent avec nous ; parce que nous sommes, avant tout, des frères. C’est donc un jour béni, un jour de partage, de pardon et il appartient à tout musulman de vivre en bon exemple dans la société », a exhorté Hatimi Démé.

Il a soutenu que la bonne compréhension de l’islam, c’est la paix, la tolérance, la cohabitation pacifique. « Nous appelons tous les frères musulmans à vivre en parfaite symbiose avec leurs frères des autres religions. Vous pouvez être musulman et votre frère, cousin…, d’une autre religion et nous vivons tous ensemble. Nous invitons donc tous les musulmans à observer toujours ce comportement dans notre société », a ajouté le deuxième vice-président de la communauté musulmane du Burkina.

Comme à l’accoutumée, les fidèles musulmans avaient à leurs côtés, une délégation des autres confessions religieuses. A la Place de la nation, c’est l’Abbé Jacob Yoda, Chancelier de l’Archidiocèse de Ouagadougou, qui a conduit la délégation catholique. En l’absence du Cardinal en voyage, précise-t-il, Abbé Yoda confie être porteur d’un message de solidarité de l’Eglise aux frères musulmans à cette Fête qui est une célébration de la foi. « Tous, en tant que croyants et tous fils d’Abraham, il se doit que nous leur manifestions notre solidarité, notre communion, d’autant plus que nous sommes aussi tous citoyens de ce pays.

Nous devons donc préserver l’entente entre les religions, entre les citoyens afin de lutter contre tout extrémisme et contre toute violence. La religion est venue pour unir les hommes entre eux et nous voulons manifester cela par notre présence à la prière », explique le chef de la délégation, qui précise que d’autres équipes sont également sur les principaux sites de prières pour le même message. L’Abbé Jacob Yoda dévoile également qu’au cours de cette journée, il s’agira de rendre visite à des amis, parents, voisins et connaissances musulmans. « Même si nous ne pourrons pas rendre visite à tout le monde, nous irons saluer le Moogho Naaba, le grand imam et tous les chrétiens sont invités à le faire, avec leurs voisins, amis, dans les quartiers… », a indiqué le Chancelier de l’Archidiocèse de Ouagadougou avant de souhaiter une excellente fête à tous.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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