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L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

mardi 30 août 2016.

 

Le foie, organe à multiples fonctions, est exposé à d’énormes dangers, parmi lesquels, de nombreux virus. Pathologie peu connue, l’hépatite est souvent la cause de nombreux décès. Comment se transmet le virus, comment le traite-t-on ? Pour en savoir plus sur cette maladie, nous avons rencontré le Professeur Alain Bougouma, hépato-gastroentérologue au CHU-Yalgado Ouédraogo et Professeur Titulaire d’hépato-gastroentérologie à l’UFR des Sciences de la Santé de l’université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Dans cet entretien, il appelle à plus d’attention pour cette maladie.

Lefaso.net : Qu’est-ce que l’hépatite ?

Pr Bougouma : l’hépatite est une inflammation du foie, provoquée par une infection qui peut être virale, bactérienne, fongique (c’est-à-dire des champignons) ou par l’alcool.

Lefaso.net : Quels sont les différents types d’hépatite et laquelle est la plus répandue et la plus grave ?

Quand on parle d’hépatite, on parle en général de l’hépatite virale. Le terme hépatite virale englobe tous les virus qui ont un tropisme pour le foie (c’est-à-dire, qui infectent préférentiellement) le foie et exclut les virus qui infectent occasionnellement ou secondairement le foie que sont les virus comme l’Herpès virus, le Cytomégalovirus virus, l’Epstein Barr virus, le virus varicelle-zona et le virus de la fièvre jaune. Les virus qui infectent le foie et qui permettent de parler d’hépatite virale sont au nombre de cinq. Nous avons le virus A (découvert en 1977 par Feinstone) dont la transmission est féco-orale, c’est-à-dire, qui se transmet par la bouche, par l’ingestion de l’eau et des aliments souillés par les selles des personnes atteintes. Les aliments et l’eau de boisson contenant ce virus vont être ingérés, les virus vont coloniser et infecter le foie. C’est une hépatite épidémique, très répandue et qui guérit sans séquelles même sans traitement, car les défenses de l’organisme font le nécessaire. Elle se manifeste par l’ictère (la jaunisse), une fatigue, des douleurs articulaires, des maux de tête et /ou des démangeaisons. Ce type d’hépatite est très répandue en Afrique. On estime qu’en Afrique, à 20 ans, tous les enfants ont fait l’hépatite A mais comme elle guérit même sans traitement et sans séquelles, on peut ne même pas s’en rendre compte.

Il y a le virus B (découvert en 1967 par Blumberg) qui infecte le foie et qui peut entraîner des complications graves et même mortelles, c’est-à-dire la cirrhose et le cancer du foie. Ce virus se transmet au cours des rapports sexuels non protégés et également par les contacts sanguins. C’est l’une des hépatites les plus graves et la plus répandue au Burkina Faso. Notre pays se situe dans la zone de haute endémicité de cette infection dans le monde. Les pays qui sont dans cette zone sont les pays d’Afrique subsaharienne, ceux du moyen Orient et les pays d’Asie du Sud-Est. Dans ces pays, la prévalence est supérieure à 8%. On estime à deux cent quarante (240) millions, le nombre de porteurs chroniques dans le monde.
Il y a également le virus C (découvert en 1989 par Houghton) qui donne les mêmes complications que le virus de l’hépatite B.

Il y a le virus D (découvert en 1977 par Rizetto) qui ne peut être contracté que par un individu qui est déjà infecté par le virus B. Ce qui signifie que ce virus a besoin de la présence du virus B pour se développer. Le virus D peut venir en surinfection d’une personne déjà infectée par le virus B ou peut être contracté en même temps que le virus B (on parle de co- infection). Quand on est infecté par le virus B et qu’on l’est aussi (en même temps ou secondairement) par le virus de l’hépatite D, l’évolution se fait plus vite, vers les complications et la mort.

Enfin, il y a le virus de l’hépatite E (découvert par Reyes en 1990) qui se contracte également par la bouche et est à l’origine d’infections qui peuvent être graves, mais on peut en guérir. Voila les cinq virus qui sont reconnus actuellement.

Il y a le virus G qui est une forme frontière mais sa pathogénie n’est pas totalement bien connue. En somme, il y a principalement 5 virus : A, B, C, D et E désignés donc par les lettres de l’alphabet. Les virus B et C ont la même gravité mais au niveau de la prévalence, il y a plus de patients infectés par le virus B que par le virus C au Burkina. Dans notre pays, la prévalence pour l’hépatite B varie de 10 à 15% de la population en fonction des années. Pour le virus C, elle se situe entre 3 et 5% de la population, mais sa prévalence est entrain de croître à cause des déplacements des populations, de la mondialisation. Le virus C est plus répandu en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Egypte que le virus B.

Lefaso.net :A ce propos, avez-vous une idée de l’ampleur de la maladie au Burkina ?

Je vous donne les prévalences rapportées, mais en fait, ce sont des estimations car les études faites ici sont des études parcellaires qui concernent des groupes cibles (les femmes enceintes, les prisonniers, les travailleuses du sexe, les donneurs de sang, les patients dialysés, etc.) Il n’ya pas d’études en population générale. En 2000, la prévalence était estimée à 10,7% ; 11,7% en 2002 ; 9,6% en 2006 ; 11,4% en 2009 et 14,4% en 2014.

Lefaso.net : A quel stade, considère-t-on que l’hépatite est chronique ?

L’hépatite virale B, une fois contractée, guérit normalement sans séquelles et le virus est éliminé au bout de six à huit semaines. C’est l’hépatite commune. Si un examen ne confirme pas la guérison au bout de ce temps, on peut parler d’hépatite prolongée jusqu’à 12 semaines, c’est-à-dire trois mois après le début de l’infection. Au delà de six mois, on parle d’hépatite chronique qui peut conduire à la cirrhose et au cancer, si le malade n’est pas pris en charge. C’est une hépatite silencieuse et en ce moment-là, il n’y a pas de signes manifestes comme vous auriez pu le penser. L’individu est comme vous et moi, bien portant, parfois un peu fatigué, parfois il ne ressent rien du tout, parfois il présente des douleurs articulaires passagères et on prend cela pour un paludisme. Le virus qui est un tueur silencieux est entrain de « travailler » et l’évolution se fait peu à peu vers le cancer au bout de 25 à 30 ans. Les cancéreux du foie dans nos pays sont jeunes car l’infection se fait la plupart du temps dans l’enfance, par la transmission verticale, c’est-à-dire, de la mère à l’enfant. Plus l’infection est précoce, plus le passage à la chronicité est constatée parce que très jeune, l’enfant n’a pas encore de bonnes défenses pour se protéger donc il ne guérit pas.

Lefaso.net : Quelles sont les causes et les facteurs de risque de la maladie ?

Pour ce qui est de l’hépatite A et E comme je l’ai dit, la transmission est féco-orale : les eaux souillées, les aliments souillés, les légumes souillés et autres peuvent transmettre les hépatites A et E. Pour l’hépatite B, c’est par la voie sexuelle, le mode vertical de la mère à l’enfant et le mode horizontal, c’est-à-dire d’individu à individu. Cette contamination se fait par les tatouages, les piercings, les manucures, les pédicures, chez les coiffeurs, l’excision, la circoncision par les méthodes traditionnelles, l’utilisation de seringues souillées, la transfusion sanguine, certains gestes thérapeutiques comme les soins dentaires et les interventions chirurgicales avec du matériel infecté, les scarifications rituelles ou thérapeutiques traditionnelles, la toxicomanie intraveineuse. Pour l’hépatite C, c’est aussi la voie sanguine (le même mode de transmission que l’hépatite B) mais la voie sexuelle est discutée. On pense que cette voie sexuelle pour le C concerne surtout les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes.

Lefaso.net : Comment se manifeste la maladie ?

La maladie peut se manifester au tout début par l’ictère encore appelé jaunisse. Cette présentation est très peu fréquente ; c’est à peu près 10% des patients infectés qui font la jaunisse. Cet ictère est précédé de douleurs articulaires, de céphalées, des démangeaisons avec souvent des boursouflures de la peau appelées urticaire. La jaunisse n’est pas une maladie, c’est un signe de plusieurs maladies ; donc dire que quelqu’un qui a la jaunisse a l’hépatite, n’est pas vrai. Le paludisme peut donner une jaunisse, une infection sévère peut donner une jaunisse, la drépanocytose peut donner une jaunisse, les maladies chirurgicales peuvent donner une jaunisse, un cancer de pancréas peut donner une jaunisse ; donc dire que tous ceux qui ont la jaunisse sont des malades du foie, n’est pas juste. Par ailleurs, 90% des cas d’hépatite B aigue ne présentent pas de jaunisse, ce sont ces formes qui peuvent évoluer vers la chronicité parce qu’on ne fait pas attention, on ne fait pas de diagnostic et on se retrouve avec des complications : c’est un « tueur » silencieux. Dans la plupart des cas, il n’y a pas de signes particuliers à part la jaunisse dont je vous avais parlé et qui peut orienter ; mais là encore, ça ne signifie pas forcement qu’il s’agit de l’hépatite. C’est ce caractère silencieux qui peut créer des problèmes parce que si c’était aussi bruyant que l’infection à VIH, ça se saurait très vite et on pourrait intervenir. Le drame de l’hépatite virale, c’est le fait que c’est une maladie silencieuse dans la très grande majorité des cas ; c’est pourquoi, elle n’est pas prise en charge comme l’infection à VIH qui est très bruyante alors qu’actuellement, l’hépatite virale tue plus que l’infection à VIH. On estime que la prévalence mondiale pour l’infection à VIH est d’environ 1% aujourd’hui alors que celle de l’hépatite B est d’environ 5,9%. L’infection à VIH a beaucoup reculé grâce à la qualité de sa prise en charge.

Lefaso.net : En cas d’infection, quelle est la conduite à tenir ?

A ce sujet, circulent aussi de fausses idées et de fausses conceptions. Il faut qu’on apporte des éclaircissements. L’individu atteint, quand il voit son médecin, le seul interdit, c’est l’alcool, car c’est un cofacteur qui va faire évoluer rapidement la maladie vers la cirrhose et le cancer ; sinon, les repas gras, la viande, le sucre ne sont pas interdits. On voit des gens qui sont totalement anémiés parce qu’on leur a tout interdit : prendre la viande, le poisson, les légumes, le sucre etc. Tout cela n’est pas vrai. C’est l’alcool seulement qui est interdit. Aussi, ceux qui sont malades peuvent travailler normalement s’ils ne sont pas très fatigués. En plus, on remarque qu’il y a des gens qu’on a stigmatisés parce qu’ils sont malades. Pour ce qui concerne la contamination par la salive, utiliser le même verre qu’une personne infectée ou l’embrasser n’est pas dangereux, sauf si vous avez aussi la bouche malade avec des plaies, des lésions érosives ou ulcérées. La salive contient certes le virus mais en très faible quantité. C’est une contamination anecdotique, c’est tellement infime qu’on en parle presque pas. Le fait de saluer un patient infecté n’est pas dangereux. On a vu des malades carrément mis au ban de la société parce qu’ils sont infectés, ce n’est pas bien. Est-ce que lorsqu’on est infecté par le virus de l’hépatite on est forcément infecté par le virus du VIH ? Là aussi, c’est faux. Ces virus appartiennent effectivement à la même famille qu’on appelle les rétrovirus. Ils peuvent être contractés par les mêmes voies de contamination (une « association de malfaiteurs ») mais cela ne veut pas dire forcement que lorsqu’ on a l’un des virus, on a forcément l’autre. On peut avoir l’hépatite A, B, C, D ou E sans avoir le VIH comme on peut avoir le VIH sans avoir l’hépatite A, B, C, D ou E mais on peut être co-infecté, on peut avoir deux ou trois infections. Dans ces cas, l’infection à VIH va jouer sur le virus de l’hépatite B ou C et conduire rapidement vers des complications comme la cirrhose et le cancer. Par contre, les virus des hépatites n’ont pas d’effets sur le VIH.
Quand on est infecté par le virus de l’hépatite, cela ne veut pas forcément dire qu’on ne peut pas avoir des enfants non infectés. On peut avoir des enfants qui ne seront pas forcément infectés. Même quand la femme est infectée, l’infection est surtout grave et peut se transmettre plus facilement quand elle se contracte au dernier trimestre de la grossesse. Et quand la femme est dépistée et est infectée, on la suit et à l’accouchement, on injecte des immunoglobulines au bébé pour le protéger immédiatement et on injecte ensuite le vaccin en même temps pour le protéger en relais quand les immunoglobulines auront été éliminées, une fois leur action épuisée. Il est bon que ceux qui sont candidats au mariage se fassent dépister pour éviter ces situations. On peut aussi être infecté, être suivi et mettre au monde des enfants qui ne seront pas infectés. Le vaccin existe et est vendu à un prix relativement abordable. Il y a trois doses à injecter : le premier jour, un mois après et six mois après. Le vaccin coûte à peu près 6000 francs CFA au service d’hygiène ; en pharmacie privée, il faut débourser le double. Il ne faut jamais faire la vaccination sans faire un dépistage préalable parce que si le « voleur » est déjà dans la maison, il ne sert plus à rien de mettre des grilles à la porte et aux fenêtres. Il faut éviter de se faire vacciner sans dépistage préalable, se croire alors protégé et être surpris de se retrouver avec des complications plus tard.

Lefaso.net : Peut-on guérir d’une hépatite ?

Oui et non parfois. Je m’explique. On entend dire en ville qu’on ne soigne pas l’hépatite à l’hôpital, ce n’est pas vrai. Nous démentons cette idée selon laquelle l’hépatite doit être soignée traditionnellement. Les hépatites sont des pathologies assez complexes ; il faut des examens complémentaires pour les mettre en évidence, les soigner et les suivre. Comme je l’avais dit, l’hépatite A peut se guérir sans séquelles ; donc quelqu’un qui fait son hépatite et qui guérit, ce ne sont pas les tradi-praticiens, ce ne sont pas les médicaments qu’on a donnés à l’hôpital qui l’ont guérit : même sans traitement, il va guérir. On peut également guérir de l’hépatite B si votre système de défense fonctionne bien. Le système de défense va combattre tout seul le virus et l’éliminer au bout de six à huit semaines. Maintenant, le problème se situe au niveau des formes chroniques ; mais là encore, il existe des traitements qui freinent la maladie, qui l’empêchent d’évoluer vers les complications mais qui nécessitent un suivi avec des médicaments qui existent aujourd’hui et dont les coûts sont relativement bas. Parmi les patients qui sont chroniquement infectés, il y en a qui peuvent faire une séroconversion, c’est-à-dire, qu’ils peuvent éliminer leur virus à la longue. Il y a d’autres cas où le virus reste avec le malade jusqu’à sa mort sans pour autant raccourcir sa vie. Ce sont des porteurs inactifs qui trainent le virus sans pour autant, présenter des complications s’ils sont suivis. Pour l’hépatite C, j’ai le plaisir de vous dire que les médicaments existent et sont disponibles par voie orale, à un coût relativement bas (même si cela est inaccessible à la très grande majorité de la population) par rapport à ce qu’on a connu, il y a de cela quelques années. Aujourd’hui, avec moins d’un million, on peut guérir de l’hépatite C, alors qu’avant, il fallait débourser 5 à 10 millions pour six mois ou une année, sans avoir des chances de guérir dans la moitié des cas. Aujourd’hui, avec les médicaments modernes qui sont très efficaces, on arrive à guérir les patients dans près de 95 % des cas. Des médicaments génériques nous viennent d’Inde, de Pakistan et du Maghreb. L’hépatite D comme je l’avais dit, ne peut être pris en compte que si vous avez le B ; donc, quand vous avez le B et le D, il existe un traitement qui se fait par voie parentérale et qui coûte très cher mais aussi dans ce cas-là, on peut guérir certains d’entre eux.

Lefaso.net : La plupart des personnes infectées se plaignent du coût élevé du traitement. Qu’est-ce que vous pouvez dire à ce propos ?

Grace à la compréhension de beaucoup de décideurs, le traitement contre l’hépatite B est à un coût subventionné et revient à 2400 francs CFA par mois alors que le coût réel est de 500.000 francs CFA par mois. Pour ce qui est de l’hépatite B, ce n’est pas tellement le coût du traitement qui est élevé, ce sont plutôt les examens complémentaires qui coûtent chers. On peut vous demander par exemple, une charge virale qui coûte entre 35.000 et 55.000 francs CFA, une échographie abdominale, un bilan sanguin, etc. C’est ce coût qui est difficile à supporter par les patients qui paient de leurs poches avec leurs salaires (quand ils en ont). Pour ce qui est de l’hépatite C, on peut faire le traitement à moins d’un million actuellement comme je l’ai dit alors qu’il fallait entre 5 millions et 10 millions avec la forme injectable, il n’y a pas si longtemps. Le médicament était injecté chaque semaine avec des effets secondaires importants. Aujourd’hui, il existe un traitement oral et on peut en guérir au bout de 3 mois ; au lieu d’attendre 6 mois à une année comme avant. Les coûts sont en train de chuter, mais ils restent cependant à la charge du patient et c’est ça le drame. On a des sueurs froides quand on pense à l’avenir. Le mal est en train de prendre de l’ampleur et c’est inquiétant ; quand nous pensons à cela, nous sommes angoissés et notre combat est que les hépatites puissent être prises en charge comme l’infection par le VIH, prise en charge qui a permis de réduire la prévalence qui était de 7,2% il y a 20 ans à moins de 1% aujourd’hui. L’infection à VIH est une infection bruyante qui a bénéficié de beaucoup de tapages et qui a donc bénéficié d’une prise de conscience au niveau mondial et une prise en charge qui ont permis de réduire la prévalence. Les patients infectés par le VIH bénéficient d’une prise en charge gratuite aujourd’hui, ce qui n’est pas le cas chez les patients infectés par les virus des hépatites. C’est vrai que les hépatites ont beaucoup bénéficié des recherches sur le VIH mais les patients souffrant d’hépatite sont frustrés et abandonnés à eux-mêmes car ils ne bénéficient pas des mêmes avantages que ceux infectés par le VIH alors que les hépatites tuent aujourd’hui beaucoup plus. Il s’agira de réparer « une injustice ». Notre objectif est d’éradiquer l’infection d’ici à 2030 comme les Nations Unies le préconisent. On peut également guérir de l’hépatite E.

Lefaso.net : Y a-t-il un moyen pour prévenir la maladie ?

Le seul moyen, c’est de se dépister d’abord pour connaitre son statut et ensuite se faire vacciner. Un vaccin efficace existe pour se prémunir contre l’hépatite B et sans effets secondaires particulièrement graves comme on a voulu nous le faire croire à un moment donné. Ce vaccin permet d’acquérir l’immunité. Quand ce vaccin est fait à la naissance, l’enfant reste protégé toute sa vie. Le dépistage et la vaccination sont donc les meilleurs moyens de se prémunir contre cette maladie. En plus de se prémunir comme je l’ai dit, il faut éviter les mauvais comportements : l’excision, la circoncision traditionnelle, la transfusion sanguine avec du sang non ou mal testé auparavant, les rapports sexuels non protégés avec des partenaires infectés, les tatouages, les piercings, les manucures et les pédicures avec des objets tranchants non stériles, la toxicomanie intraveineuse, etc. Mais, il faut signaler que pour l’hépatite C, il n’y a pas à ce jour de vaccin. L’hépatite A a aussi un vaccin bien qu’elle puisse se guérir sans traitements, sans séquelles. Mais cela n’empêche pas que l’on puisse se faire vacciner contre l’hépatite A si on le désire.

Lefaso.net : Avez-vous des conseils à l’endroit de la population ?

Nous invitons la population à éviter les comportements à risques, se faire dépister et se faire vacciner pour ceux qui ne sont pas déjà infectés. Pour ceux qui sont infectés de façon chronique, c’est de se diriger vers les structures de santé pour être orientés vers ceux qui prennent en charge ces patients pour éviter d’arriver au cancer qui est le stade ultime. Aussi, se faire dépister en famille et adopter des attitudes pour éviter les contaminations. C’est une tueuse silencieuse, le mal est grave et est parmi nous, la prévalence augmente et c’est inquiétant parce que les examens coûtent très chers et la maladie touche et tue la frange jeune de la population. Si cette population n’est pas dépistée et traitée pour éviter les complications, on perdra évidemment ces gens à la fleur de l’âge. Si nous ne faisons pas attention, nous perdrons nos jeunes, et en ce moment, il est illusoire de parler de développement de notre chère patrie.

Entretien réalisé par Nicole Ouédraogo
Anaïs Moné (stagiaire)



Vos commentaires

  • Le 29 août 2016 à 20:03 En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci Professeur pour ces éclairages. Il est impératifs que quelque chose soit faite pour sauver ceux qui sont infectés. La balle est dans le camp des décideurs !

  • Le 30 août 2016 à 08:18, par Arya Stark En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci aux journalistes d’avoir eu l’initiative de cette interview. Merci au Prof. pour ces propos clairs

  • Le 30 août 2016 à 09:21, par grâce En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci professeur pour tous ces éclaircissements et surtout votre combat éradiquer ce mal. Quelqu’un peut me donner le contact du Pr Alain Bougouma ou la clinique où il intervient ?
    Courage à toutes les personnes qui sont infectées par ces virus.

  • Le 30 août 2016 à 10:01, par John Promise En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci bien, ¨Pr

  • Le 30 août 2016 à 10:23, par ouedraogo windcouni louis En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci Monsieur le PR pour cette mise a nue de l’hépatite et de ses enjeux. Vue les couts de traitement qui reste encore élevé pour le citoyen lambda au Burkina, je pense que nos dirigeants peuvent (si la volonté y est), dans une lutte collective éradiquer ce mal en subventionnant le vaccin contre celle maladie virale, en lançant lancer une vaste campagne de sensibilisation, en prenant en charge les PV Hépatite.
    La bonne gouvernance passe par la bonne santé de la population, ensuite l’éducation, alors Gouvernement TIEBA , a vos marques.
    Que Dieu bénisse le Burkina Faso !!!

  • Le 30 août 2016 à 10:23 En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Très pertinent comme article, oeuvre utile d utilité publique comme on dit, stop à ce tueur silencieux que sont les hépatites virales, toute personne doit faire le dépistage, si elle est négative elle se vaccine, et si malheureusement elle est positive c’est bon de se faire soigner par un médecin spécialiste et non par les charlatans, merci professeur

  • Le 30 août 2016 à 10:29, par GOMSIDA En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci Professeur pour ces éclairages, vous avez su utilisé les termes appropriés à côté des termes techniques. Ce qui facilite la lecture et la compréhension. Il y a quelques semaines je faisais une observation à une gérante de maquis qui a permis à un de ses clients d’utiliser la bouilloire pour faire ses ablutions avant la prière du vendredi, c-à-d la même bouilloire que tous les clients utilisent pour se laver les mains avant de passer à table . Je suis moi même musulman pratiquant et j’ai conseillé à la bonne dame d’éviter de telles pratiques car une seule bouilloire ne devrait servir aux deux actions, quand on sait que les toilettes sont un lieu privilégié de germes. ENCORE MERCI A FASO .NET ET AU PROFESSEUR BOUGOUMA.

  • Le 30 août 2016 à 10:36, par Mme OUEDRAOGO En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci à lefaso.net et merci au professeur pour avoir accepté de traiter de la question.
    Pour voir le prof il faut aller à Yalgado précisément en Gastro.

  • Le 30 août 2016 à 10:36, par wuro-yiré En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci Pr et merci chers journalistes. Vous faites œuvre utile.

  • Le 30 août 2016 à 12:12, par SO En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    MERCI PROF POUR CES ECLAIRCISSEMENTS

  • Le 30 août 2016 à 12:42, par alelo En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Bonjour Professeur, j’ai eu beaucoup de renseignement grâce à l’article(merci au fasonet), cependant j’aimerais bien me rassurer. Peut on être détecté posititif et être un porteur sain, c’est à dire sans contaminer son partenaire ? (sous réserve de vaccination bien sûr).

  • Le 30 août 2016 à 12:47, par kuss En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci beaucoup à fasonet !!!
    Merci professeur !
    Arrêtons ces charlatans qui ont affiché à tous les feux rouges qu’ils guérissent l’hépatite B alors que ce sont des arnaqueurs (évitons aussi de laisser le vide). Il faut définir un paquet de soins pour tous les niveaux du système de santé : sensibilisation et dépistage à tous les niveaux surtout des femmes enceintes, vaccination de tous les enfants dès la naissance dans toutes les maternités = GRATUITE !!!
    Mobilisons la population au dépistage surtout et à la vaccination si nécessaire !
    La société civile, mobilisez vous plus auprès des partenaires pour la subvention des examens de suivi ( charge virale, ...) et des médicaments antiviraux !

  • Le 30 août 2016 à 14:14, par Batiste En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci au Prof pour cet éclairage et cette sensibilisation.
    D’après que la pharmacopée traditionnelle a des produits efficaces contre l’hépatite B ?
    Quelqu’un a t-il une expérience ou une référence à ce sujet ?

  • Le 30 août 2016 à 15:07, par ESPOIR En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci au Pr pour les précieux conseils.Je l’ai vu plusieurs fois à la clinique SANDOF parce que moi même infecté chronique.Je suis un traitement depuis 3 ans maintenant et je fais un certain nombre d’examens annuellement qui, comme il l’a bien coûte extrêmement cher.
    Comme on aime le dire, la santé n’a pas de prix et pour nous autres infectés chroniques, c’est le seul moyen pour nous de connaitre l’évolution de l’infection.En plus du coût, il faut souligner que moralement aussi ce n’est pas facile de vivre cette situation.

  • Le 30 août 2016 à 15:22, par sava En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci enormement pour cet éclairage grand Maître des Maîtres en hépato gastroentérologie

  • Le 30 août 2016 à 17:37, par Louona En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci Professeur et faso.net

  • Le 30 août 2016 à 20:55, par zot En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Moi je me croyais bien pourtant jusqu’au jour ou j’ai ete volontaire pour une etude et avant de commencer cette recherche le docteur devait faire des examens sur tous les volontaires pour voir si on est apte pour cette etude. C’est la on a decouvert que j’ai l’hepatite B comme le professeur la dit c’est vraiment une maladie silencieuse car je n’ai jamais ete a l’hopital pour une histoire de maladie ( j’ai 36 ans) . Le medicine m,a envoye faire un scanner pour voir si Le foie n’etait pas atteint. Change pour rien en plus cela a permit de decouvrir un probleme qui n’avait rien a voir avec l’hepatiteB et qui allait me faire perdre l’usage de mon rein droit si on intervenait pas a tant.Vraiment il faut tout faire pour etre depister et de faire vacciner si ya aucun probleme on y gagne a tous les coups.

  • Le 30 août 2016 à 22:31, par franky En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Chapeau a vous les journalistes, et grand merci au Professeur. Je vous souhaite Beaucoup de courage !!!!

  • Le 31 août 2016 à 03:23, par karfo En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Honneur a mon vaillant professeur pour ces apport et éclaircissement Que les autorités entendent et actent ce cri de coeur. Meilleur santé a ceux qui en souffrent deja,.Prudence et vigilence a ceux qui en sont exemptées de penser a la vaccinati .La santé na pas de prix .

  • Le 31 août 2016 à 09:50, par Madiba Martin OUEDRAOGO En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Mon père est decedé le 28Aout dernier de cette patholigie. Une cirrhose a été diagnostiqué en 2012 et cela a evolué pour donner un cancer. Paix a son âme.

  • Le 31 août 2016 à 11:18 En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci pour ces éclaircissements cela m’a permis de comprendre le mal qui a tué mon amour. Il n’avais que 34 ans beau intelligent dynamique et brillant. Je n’arrivais pas a comprendre comment il a eu cette maladie puisqu’il n’a jamais bu une goutte d’alcool de sa vie car très musulman. Il passait son temps a se plaindre de fatigue du a son travail.Quand on a diagnostiquer la maladie il n’a même plus fait un an de vie. Et quand je lui disais de se reposer il me disais kil allait le faire a la fin du projet. Effectivement trop mois après la fin du projet il rendu l’âme a Tunis. Chéri je t’aime et je t’aimerais toujours.

  • Le 31 août 2016 à 15:39, par lecorbeau En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci pour ces éclaircissement.Voila autant de sujets intéressant qui devrait faire l’actu au lieu de consacrer des pages et des pages a des trucs inutiles comme "miss bim bim" qui a fait couler beaucoup d’encre et de salives. IL faut une bonne campagne de sensibilisation et d’informations sur la maladie.

  • Le 15 septembre 2016 à 20:22, par mlle Sow En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci Professeur pour vos propos très concis qui ont permis de nous éclairer d’avantage !
    Merci A fasonet

  • Le 25 novembre 2016 à 17:36, par pabeguèba En réponse à : L’hépatite : Une tueuse silencieuse selon le Pr Alain Bougouma

    Merci professeur, luttez pur la prise en charge de la population avec la gratuité des examens qui coûtent de la tête aux yeux.
    Les citoyens contaminés mourront comme des mouches puisque les Organisations Internationales de santé ne donnent pas de signe de vie par rapport à la prise en charge pauvre population jeune qui va être décimée par cette maladie tueuse silencieuse.

    Demandons à Dieu de baisser un regard favorable sur tous ceux qui sont infectés.