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« Le PAREN ne va pas se faire sans Barry, ça c’est clair. Mais, pas avec Carlos … », déclare le fondateur du parti, Laurent Bado au sujet de la crise

dimanche 21 août 2016.

 

Suite à la publication du mémorandum la dernière, dans lequel il a dénoncé la gestion du parti, Parti pour la renaissance nationale (PAREN), Laurent Kilachu Bado, fondateur dudit parti, a animé une conférence de presse ce samedi, 20 août 2016 à l’espace Gambidi, Ouagadougou, pour ‘’éclairer l’opinion’’ sur les faits. A l’issue des échanges, l’enseignant de droit public s’est voulu clair : le parti ne se fera pas sans Tahirou Barry, président actuel du parti. Mais, il ne se fera pas avec Carlos Toé (secrétaire chargé des questions politiques, directeur national de campagne à l’élection de novembre 2015)

Pour le principal animateur de la conférence, Pr Laurent Bado, président du comité de transition du PAREN, il s’agit par cette rencontre avec la presse, de donner l’information la plus vraie, la plus juste, la plus pure sur l’étalage médiatique de son mémorandum sur la gestion du PAREN par Tahirou Barry. « Depuis que Barry a été désigné le 27 juin 2010 comme président du PAREN, il s’est évertué à écarter des instances dirigeantes, tous les précédents cadres dirigeants, dont beaucoup ont été amenés à offrir leur démission du parti. La suite a démontré qu’il entendait asseoir un PAREN à lui sur les cendres du PAREN que j’ai créé ! », a-t-il déclaré.

Ce qui s’est traduit, dit-il, par la démission de nombreux cadres du parti dont l’enseignant Abdoul Karim Sango, le président successeur du président-fondateur à la tête du parti, le vice-président, Zakaria Sorgo et bien d’autres dans les instances dirigeantes. A en croire Laurent Kilachu Bado, l’intention était de résoudre cette crise en famille politique sans que cela ne fasse un grand bruit. Mais hélas, convainc-t-il, le document (mémorandum) qui était destiné à des responsables politiques, s’est retrouvé sur les réseaux sociaux. Ce qu’il a qualifié de trahison d’un des leurs. A en croire M. Bado, Tahirou Barry, au-delà de vouloir s’approprier le parti, a voulu sa tête. Et il prend pour preuve que la campagne (présidentielle et législative couplée) qu’il a menée dans la région du Centre (province du Kadiogo où il était tête de liste), il n’a reçu aucune somme du président Barry. Pour lui, il s’agissait-là d’une intention de le voir échoué. ‘’Mais, Dieu est puissant, je suis élu’’, note le député Bado.

Le ‘’Cas’’ Carlos qui irrite le fondateur du PAREN !

Le fondateur du parti semble avoir pouvoir pardonner à ‘’tous’’, sauf à Carlos (secrétaire chargé des questions politiques, directeur national de campagne à l’élection de novembre 2015). Pour M. Bado, c’est ce dernier le bras armé de Tahirou Barry pour la destruction du parti. « Imaginez par exemple que ce Carlos, je ne le connaissais pas avant, est allé jusqu’à … , je cite : le PAREN de Laurent Bado est mort, vive le PAREN de Barry », s’insurge Laurent Bado. « Le PAREN ne va pas se faire sans Barry, ça c’est clair. Mais, pas avec Carlos, parce qu’il a commis de graves fautes. Vous savez ce qu’il a dit, aux militants du parti ? Que je suis un grand gueulard mais que lui est plus grand gueulard que moi. (…).

En ce qui me concerne, je ne fais pas d’exclusion, en dehors de Carlos. Où c’est Carlos ou c’est moi. Ça, c’est clair. Quant à Barry, je lui demande simplement de reconnaître et de demander pardon. Plusieurs fois, il a demandé pardon mais le lendemain il a continué. Je demande à mon fils Barry (Tahirou), d’ouvrir l’œil et le bon, de ne pas se tromper. Je suis prêt à pardonner toutes les fautes qu’il a commises parce que, je suis un homme de pardon mais les gens ne me connaissent pas, ils me connaissent mal », a-t-il déclaré, précisant que les jours à venir seront consacrés à la recherche de solutions à cette crise dans « l’intérêt du plus grand parti d’idées du Burkina Faso ».

A l’en croire, des militants réclament qu’il mette fin à l’aventure de Barry. « De ce fait, j’étais obligé de prendre ma responsabilité. (…). J’ai estimé que trop, c’est trop et qu’il faut mettre de l’ordre », situe M. Bado pour qui, il s’agit pour le fondateur qu’il est, de rétablir la cohésion au sein du parti (conformément à l’esprit du parti). « Notre pays ne va pas avancer, s’il y a une espèce rare qui passe le temps à parler mal, à parler de choses qu’elle ne connait pas », dit-il de ses détracteurs qui le prennent pour un dictateur. « Je dis la vérité, je ne sais pas mentir. Si je mens à quelqu’un, c’est comme si j’étais faible devant lui. Or non, je ne prétends pas être faible devant quelqu’un ; c’est pour cela je dis toujours la vérité. Un point, un trait », souligne le principal orateur à cette conférence de presse.

‘’ Le PAREN, parti le plus riche en idées mais le plus pauvre en argent ’’

Au cours de la rencontre, Laurent Bado s’est insurgé contre la façon dont certains perçoivent la politique. Pour lui, la politique consiste à défendre des valeurs ; raison pour laquelle, en tant que croyant, il s’y serait investi. « Je fais la politique par principe religieux… », soutient-il. Par un regard sur des questions liées à la vie nationale, Pr Bado a annoncé une pétition populaire sur l’homosexualité. « Je ne suis pas contre les homosexuels. Qui vous dit que moi-même, je ne suis pas un pédé ? Je ne vous comprends pas ! Mais, je refuse qu’on réclame ça comme une liberté. Les occidentaux ont une mauvaise conception de de la liberté, très mauvaise. C’est pour cela que je lutte. Ce n’est pas plus compliquer que cela. Mais, comme nos gouvernants ne peuvent rien, sont faibles en Afrique ; tu refuses, on ne te donne plus de l’aide. Par contre, si c’est le peuple lui-même, qui vote la loi, qui oblige le Parlement, le pouvoir, à dire non à l’homosexualité, non au mariage de personnes de mêmes sexes (c’est une honte), ça passe. Si j’étais Président du Faso, j’allais demander à deux pédés de faire l’amour devant nous tous… Là, ils allaient avoir honte. Non, c’est bête quoi ! », s’est insurgé Laurent Bado.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



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