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Commune rurale de Falagountou : La vision du maire pour l’éducation des filles

jeudi 18 août 2016.

 

En juillet 2009, lors d’un ‘’forum sur l’éducation au Sahel’’ qu’elles ont initié, les forces-vives de la région du Sahel (provinces de l’Oudalan, du Séno, du Soum et du Yagha) ont dressé un regard pas reluisant en matière d’éducation de base dans leur région. La région occupait le 13ème rang (sur les treize que compte le pays), avec un taux de scolarisation de 40% contre 72% au plan national. Des tournées de sensibilisation dans la région avaient même été initiées à cet effet par le ministère de tutelle. Parmi les obstacles majeurs au développement de l’éducation soulevés par le forum, on note ceux liés à l’ordre historique, économique, socioculturel, religieux. A cela, on ajoute aujourd’hui le ‘’boom’’ minier qui a favorisé le phénomène d’orpaillage, bien présenté dans la région et qui attire jeunes et enfants.

Nouvellement installé maire de Falagountou, Saïda Maïga entend faire de ce volet, une des priorités. « Dans le domaine de l’éducation, nous avons déjà commencé à sensibiliser les populations afin que tous les enfants aillent à l’école », a indiqué le ministre de l’environnement du gouvernement Zida, M. Maïga. La scolarisation des filles sera, à l’en croire, particulièrement traitée et à cet effet, l’équipe municipale a ses pistes …. « Nous avons un projet pour la lutte contre le mariage précoce, parce que notre véritable problème ici, ce sont les jeunes filles qui quittent l’école pour aller dans des foyers. C’est inadmissible et il faut qu’on trouve une solution à cela », confie-t-il avant d’annoncer : « Nous avons un grand projet que nous sommes en train de finaliser ; c’est un internat qui va accueillir, par an, au moins 30 filles. Ces filles ne quitteront l’internat qu’à l’âge de 18 ans ou bien que quand elles auront leur baccalauréat ».

Au-delà de l’aspect particulier des filles, le Conseil municipal veut investir les énergies dans l’éducation dans son ensemble et même l’alphabétisation de ses administrés. « Nous avons également prévu d’électrifier toutes les écoles de la commune. Cela va permettre aux enseignants de mieux préparer leurs cours et de mieux former les élèves. Nous pensons aussi que les adultes seront organisés pour suivre des cours du soir, être alphabétisés aussi bien en français que dans leurs langues », a annoncé le maire Saïdou Maïga.

La nouvelle frontière qui réduit la commune

‘’La question des terres est aussi cruciale. Une partie de la commune (quatre villages) va au Niger. Ce qui va créer à la longue un véritable problème. Ce sera donc une petite commune et la pression sera forte avec la rareté des terres. C’est une question de survie…, un problème qui va être soulevé..’’, avait-il prévenu pendant la campagne municipale pour démontrer les tâches qui attendent l’exécutif local. Aujourd’hui, le Conseil municipal est mis en place et les populations attendent que de concert avec l’Etat, des solutions rapides soient trouvées aux préoccupations liées au nouveau tracé. « Nous attendons que l’Etat nous dise ce qu’il y a à faire … », soutient un habitant qui précise que les populations sont attachées à leurs terres et n’entendent pas non plus passer de l’autre côté de la frontière (patrie nigérienne). Or, avec cette nouvelle configuration, il va falloir, à la fin, choisir sa nationalité.

En rappel, c’est le 16 avril 2013 que la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye a rendu l’Arrêt portant sur le différend frontalier entre les deux pays qui avaient sollicité, de façon consensuelle, son arbitrage. Le 30 avril 2015, une cérémonie officielle de bornage avait été co-organisée par le ministre burkinabè de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry et le ministre nigérien chargé des questions des frontières, Massoudou Hassoumi, à Gomo, village situé à trois kilomètres de la commune rurale de Falagountou, au niveau de la ligne frontière.

O.L.O
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Vos commentaires

  • Le 18 août 2016 à 11:37 En réponse à : Commune rurale de Falagountou : La vision du maire pour l’éducation des filles

    Merci monsieur le maire pour votre vision. Pour ce qui est du problème du traçage de la frontière, il faut que le gouvernement se saisisse effectivement d la question en initiant des réflexions vite et ne pas attendre au dernier moment.

  • Le 18 août 2016 à 11:47 En réponse à : Commune rurale de Falagountou : La vision du maire pour l’éducation des filles

    "Nous avons un projet pour la lutte contre le mariage précoce, parce que notre véritable problème ici, ce sont les jeunes filles qui quittent l’école pour aller dans des foyers. C’est inadmissible et il faut qu’on trouve une solution à cela", courage monsieur le maire et à votre équipe. Falagountou mérite mieux que sa situation actuelle et ESSAKANE doit redoubler d’effort en arrangeant au moins la voie jusqu’à Dori, ce n’est que 60 km seulement.

  • Le 18 août 2016 à 12:33, par votre maître En réponse à : Commune rurale de Falagountou : La vision du maire pour l’éducation des filles

    Il faut que ,nos ’’esclaves’’, les Peulh arrêtent de donner les filles en mariage à l’âge de 9, 10 ans. L’idée de l’internat filles est vraiment géniale mais je pense que 30 filles c’est peu. A moins que ce chiffre ne soit pour chaque école, sinon pour l’ensemble de la commune on peut faire un effort avec l’accompagnement de partenaires pour aller à une centaine de filles par an, cela va être vraiment une révolution en la matière et susciter des émulations. Courage au Conseil municipal

  • Le 19 août 2016 à 11:59, par ATS En réponse à : Commune rurale de Falagountou : La vision du maire pour l’éducation des filles

    On se contente de plaquer une photo sans commentaire et c’est au lecteurs de deviner les personnalites. En dehors du monsieur en blanc qui ressemble a Kalhyl Bara ?, qui sont les autres ? Lefasonet ne semble pas prendre en compte les critiques pour ameliorer sa presentation.