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Extrémisme violent : La jeunesse musulmane de l’Afrique de l’ouest sur le levier de la prévention

mercredi 17 août 2016.

 

« La contribution de la jeunesse musulmane en Afrique de l’ouest à la prévention de l’extrémisme violent ». C’est autour de ce thème que l’Organisation de la jeunesse musulmane en Afrique de l’ouest (OJEMAO), en collaboration avec le ministère de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle, tient du 16 au 18 août 2016 à Ouagadougou, un Congrès et un Colloque international sur le renforcement des capacités de la jeunesse musulmane ouest africaine. La cérémonie d’ouverture, ce mardi, 16 août 2016 a été marquée par la présence de nombreuses personnalités.

Placée sous le patronage du Président de l’Assemblée nationale, Dr Salifou Diallo, et le parrainage du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, l’activité conjointe (Congrès et un Colloque international ) regroupe environ 150 participants venus du Mali, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Togo, de la Guinée-Conakry, du Bénin et du Burkina.

Pour Dr Salifou Diallo, par ce choix, les organisateurs de ce cadre de réflexion ne font pas seulement œuvre d’utilité publique car, en ayant pour cible la jeunesse, ils jettent les bases d’une Afrique de paix, de fraternité et de concorde. « En fait, la problématique de la prévention de l’extrémisme violent et sa corrélation avec la jeunesse est fondamentale dans un monde aujourd’hui perturbé par des attaques terroristes aussi sanglantes qu’inhumaines, et surtout dans un contexte de graves amalgames qui tentent d’allier l’Islam et terrorisme », a soutenu le Président de l’Assemblée nationale pour qui, la quiétude des citoyens de la sous-région est mise à mal par les actes terroristes répétés. La réflexion autour de la question de l’extrémisme violent devient, dit-il, essentielle et même déterminante lorsque des jeunes de confession musulmane décident d’appréhender ledit phénomène.

« Puisque les terroristes, dans l’exécution de leurs crimes abominables, utilisent toujours, de façon ignoble, l’Islam comme paravent. S’il est vrai que l’histoire de l’humanité a souvent été marquée par des courants doctrinaux, parfois violents, il est inadmissible que des gens, au nom de la religion, nient le caractère sacré de la vie humaine, professent l’intolérance et rejettent la diversité des cultes et des croyances. Le verset 256 de la Sourate 2 du Saint Coran ne dit-il pas : ‘’Point de contrainte en matière de religion… ?’’. C’est alors déplorable, que certains fassent l’amalgame entre l’Islam et cette violence. Cette confusion nourrit bien souvent des soupçons injustifiés à l’égard des jeunes musulmans qui ne demandent qu’à vivre en bonne entente avec leurs concitoyens », déplore le patron de ce rendez-vous international de réflexions et de partages. Pour le Président Salifou Diallo, la solution pour venir à bout de l’extrémisme violent réside entre autres dans l’éducation et l’emploi des jeunes. S’appuyant sur des références coraniques, il a relevé que le principe de la diversité et de la différence entre les êtres humains est une richesse. Alors, poursuit-il, le respect des prescriptions divines exige de chacun le respect de la diversité des croyances et la pluralité des cultes que les Républiques s’évertuent à garantir.

Pour le parrain, Simon Compaoré, toutes les religions sont celles de paix ; invoquant l’injonction divine : ‘’ tu ne tueras point ton prochain’’. Il fait observer que les auteurs de ces actes ignobles tuent les citoyens sans distinction de religions. C’est pourquoi, le ministre de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a salué ‘’l’attitude de la communauté musulmane lors des attaques terroristes et ses multiples actions de sensibilisation, de formation, les prêches dans les mosquées sur la problématique et la promotion des valeurs de solidarité et de paix, facteurs de cohésion sociale et moyen de lutte contre ce phénomène’’. Le parrain s’engage donc à soutenir toute action de ce genre, dans la dynamique de lutte contre cette barbarie. Il exhorte donc les jeunes à faire front commun avec les autorités (de leur pays respectif) pour lutter contre l’extrémisme violent.

Selon le secrétaire exécutif de l’OJEMAO, Sidikou Baba, cette rencontre va faire également le bilan des réformes engagées à Niamey (Niger) en 2013 et procéder à la mise en place d’un nouvel organe dirigeant. Il a déclaré qu’au regard de son expérience dans la formation des jeunes, l’OJEMAO peut constituer un interlocuteur valable dans l’appréhension de l’extrémisme violent.

Créée en 1993 à Orodara, Burkina Faso, l’OJEMAO regroupe des associations musulmanes de jeunesse du Bénin, Burkina, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Conakry, du Mali, Niger, Sénégal et Togo. Par la présente rencontre, les organisateurs attendent, entre autres, fournir aux jeunes une plateforme pour engager un dialogue avec les décideurs et d’autres acteurs nationaux et internationaux afin d’accentuer leur rôle au niveau politique, économique, sociétal et culturel.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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