Retour au format normal
lefaso.net

Enseignement supérieur : 192 enseignants outillés à la didactique universitaire

samedi 13 août 2016.

 

La formation didactique sous régionale de niveau supérieur des enseignants formateurs dans les disciplines liées aux nouvelles filières porteuses des institutions d’enseignement supérieur dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), a pris fin ce vendredi 12 août 2016 à Ouagadougou. Pendant 12 jours, 192 enseignants des universités publiques et privées ont pris part à cette rencontre dont l’objectif est d’améliorer le système éducatif dans l’espace communautaire et ce, par la mise en place de cellules pédagogiques dans chaque pays.

Issus des huit pays de l’UEOMA, ces 192 enseignants (24 enseignants par pays), ont bénéficié de formations dans 8 domaines spécialisés, relevant de 22 filières. Ces domaines sont entre autres : les sciences de la santé, les sciences de l’éducation et de la formation, les sciences agronomiques, les sciences juridiques, politiques et de l’administration.

« Nous souhaitons que cet atelier ait un écho retentissant dans les pays membres de l’UEMOA. Lorsqu’on est recruté comme enseignant, on ne reçoit pas une formation didactique pédagogique. C’est après le doctorat qu’on intègre l’université sans prérequis pédagogiques. Cette formation vient en son heure, dans la mesure où chacun enseignait selon son expérience pédagogique » a indiqué Dr Hadja Maïmouna Niang, enseignante à l’université de Thiès (Sénégal) et représentante des participants.

En effet, à l’issue de cet atelier sous régional en didactique, MaïmounaNiang dit avoir les compétences requises pour offrir une formation de qualité à ses étudiants. « On aura un support pédagogique pour enseigner de façon harmonieuse dans la sous-région. Après cette formation, nous allons enseigner autrement » a-t-elle souligné.

« La clôture de cet atelier sous régional consacre la fin du Projet d’appui à l’enseignement supérieur (PAES), que nous avons mis en œuvre avec les états membres de l’Union depuis la signature de la convention avec la BAD en septembre 2006 » a indiqué Seydou Sissouma, directeur en charge du Département du développement humain (DDH) de l’UEMOA.

Mis en place en septembre 2014, le PAES financé par la Banque africaine de développement (BAD) et l’UEMOA à hauteur de 18 milliards de francs CFA, vise à améliorer les systèmes d’enseignement supérieur dans les pays membres de l’UEMOA et favoriser l’intégration régionale en matière d’enseignement supérieur. Cela passe par l’appui aux réformes et à l’harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur et la recherche universitaire.

Pour le directeur en charge du Département du développement humain (DDH) de l’UEMOA, il s’agissait surtout d’adosser la réforme du système Licence-Master-Doctorat (LMD), à un acte communautaire. C’est ainsi que l’UEMOA a intervenu au niveau des Etats pour soutenir la recherche, un des maillons faibles au niveau des institutions d’enseignement supérieur. « Nous avons mis près de 83 milliards de francs CFA en soutien à 86 projets de recherche. Nous avons également octroyé 97 bourses de soutien à la recherche. Nous avons beaucoup travaillé sur un projet de mise en réseau des établissements d’enseignement supérieur qui consiste à créer des réseaux nationaux de recherche et de travail collaboratif entre les institutions d’enseignement supérieur publiques par Etat » a expliqué Seydou Sissouma, directeur en charge du Département du développement humain (DDH) de l’UEMOA

« Un rendez –vous du donner et du recevoir »

Pour le représentant des formateurs, le Pr Babacar Gueye, la formation de l’homme est un processus dynamique qui doit se dérouler tout le long de la vie. Aussi, il était question de faire la preuve qu’il existe des personnes compétentes en Afrique, pour délivrer ces genres de formation.

En effet, la formation a été délivrée par un bureau d’étude africain, le Cabinet africain d’étude et de recherche pour le développement (CAERD). « Il s’agissait de sortir de cette mentalité de colonisé qui pense que le colon est toujours meilleur que lui. C’est un rendez-vous du donner et du recevoir » a-t-il noté. Représentant le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, le Secrétaire d’Etat auprès du ministre, Urbain Couldiaty, a salué la tenue de cet atelier organisé par un bureau d’étude africain et qui aborde les différents aspects de la didactique universitaire.

Le PAES II

La première phase du projet d’appui à l’enseignement supérieur (PAES), a été un succès et pour le Pr Babacar Gueye, il faudrait capitaliser les acquis. Ainsi, les formateurs ont eu l’idée de mettre en place une « société post africaine de didactique » qui va rassembler tous les didacticiens. « Cette société va soutenir les centres nationaux de didactique et de pédagogie que vous avez recommandé de créer dans chacun de vos pays. Nous serons avec vous pour vous empêcher de reculer » a-t-il précisé.

Le représentant de l’UEMOA s’inscrit dans cette dynamique. De l’avis de Seydou Sissouma, Il faut envisager un PAES II afin de poursuivre les objectifs du PAES I. le PAES II devra mettre l’accent sur les écoles doctorales en vue de travailler à mieux utiliser les outils pédagogiques. « On ne peut pas s’arrêter en si bon chemin. Il faut consolider ce qu’on a commencé pour le bien de nos établissements d’enseignement supérieur. Nous serons au dernier comité de pilotage du PAES avec l’ensemble des points focaux de l’espace communautaire et la BAD, afin d’exposer sur nos acquis » a-t-il annoncé.

Certes, les enseignants des pays de l’UEOMA ont été formés mais ils restent confrontés à une énorme difficulté. « La grande difficulté que nous avons, lorsque les formations prennent fin et les bénéficiaires rentrent à la maison, ils se perdent eux - mêmes de vue. Les réseaux ne se constituent pas, la dissémination pose problème, la duplication est une difficulté et là, ça devient pour nous comme pour vous, un éternel recommencement » a déploré Seydou Sissouma.

A ce sujet, Seydou Sissouma a invité les enseignants à s’investir dans leurs pays respectifs. « Je veux faire le pari avec vous, que tous ceux qui ont bénéficié de cette formation, si elle a été utile, que déjà au niveau national, des réseaux se forment, des connexions se créent au niveau régional » a-t-il suggéré.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 14 août 2016 à 21:55, par sankara En réponse à : Enseignement supérieur : 192 enseignants outillés à la didactique universitaire

    Vive cette initiative. À cette allure on entendra plus des enseignants dire que l’année prochaine vous allez valider. On entendra plus des prof regarder les filles mal habillés par les fenêtre et dire ensuite aux étudiants :<<ça c’est pas pour vous hein > >. On entendras plus des profs dire qu’ils sont les seuls au faso. Je souhaite que cela soit une réussite pour que les étudiants ne soit plus des orphelins , des laissés à eux mêmes. J’espère que c’est à partir d’aujourd’hui que mon pays est au début de la voie du développement.

  • Le 15 août 2016 à 22:03, par futuriste En réponse à : Enseignement supérieur : 192 enseignants outillés à la didactique universitaire

    C’est bien de former les enseignants mais c’est encore mieux d’en recruter suffisamment surtout à l’UFR/LAC (Anglais et Allemand) ou le corps est très vieillissant et peu qualfié.