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Secours d’urgence : La 9e session du CONASUR sur les besoins post-catastrophes et le relèvement des populations sinistrées

mardi 2 août 2016.

 

Le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) a tenu sa 9e session ordinaire le 2 août 2016 à Ouagadougou. Il s’est agi au cours de cette session, d’examiner le bilan des activités réalisées au cours de l’année 2015, le programmes d’activités 2016 et de dégager des perspectives en vue d’améliorer les interventions futures. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, Présidente du CONASUR. Par ailleurs, elle a connu la présence des membres statutaires et des partenaires techniques et financiers du Conseil.

Les catastrophes, qu’elles soient d’origine naturelle ou anthropique, s’imposent à la société. Elles portent leurs empreintes sur tous les aspects de la vie sociale, n’épargnent personne, ni aucun pays. Tel est le constat fait par Laure Zongo/Hien, ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, Présidente du CONASUR lors de la cérémonie d’ouverture de la 9e session ordinaire tenue le 2 août 2016. Tout en saluant sa tenue effective, elle a affirmé que le Burkina Faso connait de plus en plus de catastrophes et des crises aux conséquences désastreuses sur les populations. Pour preuve, dira-t-elle, les inondations récurrentes et les conflits intercommunautaires qui surviennent chaque année. En effet, en 2015, 377 998 personnes victimes de catastrophes et de crises, y compris des personnes vulnérables ont été prises en charge par le CONASUR. Il s’agit spécifiquement de 49 118 victimes de catastrophes et de crises humanitaires, 2 492 victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et 326 388 personnes vulnérables qui ont été assistées.

Du reste, de l’analyse de la gestion des catastrophes, la collecte des données notamment l’évaluation des dégâts et des besoins constitue une préoccupation pour les intervenants sur le terrain. A cela s’ajoute la problématique du relèvement des personnes sinistrées. Ce dernier point qui constitue l’un des domaines d’intervention du secrétariat permanent du CONASUR rencontre des difficultés de financement, d’où le choix du thème de la présente session « Evaluation des besoins post catastrophes et relèvement des personnes sinistrées : Enjeux et perspectives ». Ce thème, de l’avis de la présidente du CONASUR, est une question d’importance et d’actualité. « Il nous interpelle et nous invite à des réflexions profondes et à des analyses sans complaisance sur les mécanismes de financement des actions de relèvement/réhabilitation au profit des populations », a-t-elle souligné.

Toutefois, elle est convaincue qu’une bonne évaluation post-catastrophe est un préalable pour estimer les besoins afin d’apporter une réponse appropriée et conséquente aux populations sinistrées. Aussi a-t-elle poursuivi, le renforcement des capacités de résilience des populations nécessite une approche multisectorielle. Il apparait donc impérieux de développer des stratégies d’adaptation en vue de renforcer la résilience des communautés. Toute chose qui contribuera à réduire leur vulnérabilité. C’est dans cette dynamique que le gouvernement du Burkina et le programme des Nations Unies pour le développement ont approuvé, depuis 2014, un projet de « Renforcement des capacités nationales de résilience au Burkina Faso ». D’une durée de deux ans, le budget initial estimé à 1 581 836 dollars US soit un peu plus de 900 millions FCA, vient d’être renforcé au mois de mars dernier « par un appui complémentaire de la Coopération japonaise d’un montant de 500 000 dollars US (Près de 300 millions CFA, ndlr) ». Cet appui du gouvernement japonais concerne la création d’emplois pour les jeunes et la réalisation d’infrastructures pour la réduction des risques d’inondation par la méthode haute intensité de main-d’œuvre.

La coordinatrice résidente du système des Nations Unies, Metsi Makhetha, quant à elle, a saisi l’occasion pour exprimer la solidarité de son institution et de l’ensemble des partenaires humanitaires du Burkina Faso, avec les familles et les personnes sinistrées. Avant d’expliquer que la présente réunion se tient environ trois mois après le premier Sommet mondial sur l’action humanitaire auquel le Burkina Faso a pris part. Et l’une des recommandations de ce sommet met l’accent sur la nécessité de gérer les risques autrement, établissant non seulement la primauté de la préparation aux urgences, mais aussi la résilience comme élément central. Ce fut également l’occasion pour les pays de s’engager « publiquement », autour de plusieurs actions, lesquelles ont pour finalité de sauver des vies humaines, réduire l’impact économique et les besoins humanitaires engendrés par les catastrophes naturelles, entre autres. Mme Metsi est convaincue que le CONASUR est la structure habilitée à faire de ces objectifs une réalité.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net



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