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Lutte contre l’onchocercose : Le Burkina Faso célèbre le succès de la lutte en Afrique

vendredi 15 juillet 2016.

 

Ouagadougou abrite du 14 au 15 juillet 2016, la célébration du succès obtenus en plus de 40 ans d’activités de lutte contre l’onchocercose en Afrique. Le président du Faso, Roch Kaboré a présidé la cérémonie d’ouverture, le jeudi 14 juillet 2016.

Après plusieurs décennies de recherche, d’engagement, d’abnégation, de solidarité et d’efforts multiformes consentis par des personnes physiques et morales, nationales et internationales, le Burkina Faso célèbre la victoire de la lutte contre l’onchocercose en Afrique. Organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle réunie des éminentes personnalités venues d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du 14 au 15 juillet 2016 à Ouagadougou. Tout en célébrant les progrès réalisés au cours des dernières décennies, ils auront également à faire le point de la situation et examiner les facteurs qui freinent l’élimination de l’onchocercose et d’autres maladies tropicales négligées.

Prenant la parole, le gouverneur de la région du Centre, Joachim Somda, a souhaité la bienvenue et un bon séjour aux participants. « Les autorités municipale et moi-même, nous leur remettons la clé de la citée tout en espérant qu’elles y passeront d’agréables moments », a-t-il signifié. Avant d’insister : « La victoire que nous célébrons aujourd’hui ne doit pas nous faire oublier, la persistance d’autres maladies tropicale négligées telles la filariose lymphatique, le trachome, la bilharziose, les verts intestinaux qui restent autant de défis à relever ».

Ce fut au tour du président du Faso, Roch Kaboré, d’exprimer sa gratitude et ses remerciements, aux Etats africains, à l’Organisation mondiale de la santé, aux partenaires techniques et financiers (…), pour la confiance placée au Burkina, pour abriter, 40 ans durant, les sièges successifs du Programme de lutte contre l’onchocercose en Afrique de l’Ouest et du Programme africain de lutte contre l’onchocercose. Par la suite, il a fait la genèse de la lutte contre l’onchocercose ou cécité des rivières avant d’informer qu’à l’instar d’autres pays africains, la maladie ne représente plus un problème de santé publique au Burkina Faso. De ce fait, il a salué la collaboration fructueuse que le Burkina a eue avec l’OMS et l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui ont été sur le front de la lutte contre ce fléau qui annihile les efforts de développement des Etats.

Les programmes OCP et APOC ont significativement réduit l’impact du fléau

Pour la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, il était important qu’ils se retrouvent à Ouagadougou pour célébrer l’atteinte des objectifs des deux programmes et réitérer leur détermination à progresser et atteindre « l’ambitieux mais réaliste objectif d’élimination ». En effet, grâce aux deux programmes, plus de 600 000 cas de cécité ont été évités, plus d’un milliard de traitements ont été administrés protégeant ainsi plus de 190 000 communautés en Afrique. Egalement, 18 millions d’enfants nés dans des zones contrôlées ont été libérés du risque de devenir à jamais aveugles, 25 millions d’hectares de terres fertiles ont été rendues disponibles pour la réinstallation des communautés. Certains pays comme le Malawi et le Niger sont proches de l’élimination de ces maladies.

A ces succès forts louables, s’ajoute également la mise en application d’une stratégie innovante dite « traitement à l’Ivermectine sous directives communautaires » qui, de l’avis de Dr Moeti, a énormément contribué aux soins de santé communautaire, et a rendre possible le traitement des maladies tropicales négligées à chimiothérapie préventive. Cela a été possible grâce au projet spécial élargi pour l’élimination des maladies tropicales négligées (ESPEN).

C’est un projet qui fournira, durant les cinq prochaines années un appui technique aux pays endémiques dans le contrôle et l’élimination des cinq maladies tropicales négligées qui se prêtent à la chimiothérapie préventive et qui comprennent l’onchocercose.

Aussi, à en croire, le Ministre de la santé, Smaïla Ouédraogo, c’est la firme pharmaceutique MERCK qui produira l’Ivermectine « Ce laboratoire a accepté de produire ce médicament sous le nom de mectixan à un prix toujours social pour que l’OMS puisse s’en approprier pour faire le traitement de masse Ceci en vue de contribuer à faire reculer de façon significative l’onchocercose dans nos pays mais aussi de permettre le repeuplement des zones », a confié Dr Ouédraogo. Faisant l’état des lieux de la maladie au Burkina Faso, il est ressorti qu’elle existe toujours de façon perceptible dans 6 districts ou la prévalence va de 5% à 10-15%. Il s’agit notamment des districts de Banfora, Mangdara (dans la région des cascades), le district de Danou, Diébougou, Gao et de Batié (région du Sud-ouest). « Donc nous considérons qu’il y’a une baisse substantielle de la pathologie dans notre pays dont », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé
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