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Journée mondiale de la population 2016 : Les adolescentes au centre des préoccupations

jeudi 7 juillet 2016.

 

Le 11 juillet de chaque année est célébré la Journée mondiale de la population. En prélude à cette célébration, la Direction générale de l’économie et de la planification a organisé une conférence publique, le 7 juillet 2016 à Ouagadougou. La rencontre a été présidée par le directeur général de l’économie et de la planification Fidèle Bama.

« L’objectif de cette conférence publique est de discuter avec l’ensemble de nos partenaires techniques et financiers, les associations, les adolescentes elles-mêmes, pour voir comment approfondir et mieux connaitre les préoccupations. Ceci en vue de voir avec le gouvernement comment nous pourrons mettre en œuvre les recommandations qui sortiront de ces échanges », a signifié Fidèle Bama, directeur général de l’économie et de la planification (DGEP). Selon lui, le choix du thème pour l’édition 2016 « Investir dans les adolescentes », n’est pas anodin. « Une fille qui a atteint la puberté est considérée comme prête pour le mariage et par ricochet, à la grossesse et à l’accouchement au détriment de l’école » a avoué M. Bama. Sans éducation, en mauvaise santé, et avec peu ou pas de contrôle sur leur propre corps, l’avenir de ces adolescents et leur potentialité à contribuer au développement économique et social peuvent être compromis.

Selon les statistiques, le nombre de filles ayant déclaré avoir été mariées à 18 ans en 2015 dans le monde est estimé à plus de 79 millions dont 8 millions en Afrique occidentale et centrale.

Au Burkina Faso, en 2014, les adolescentes constituaient 23% des femmes en âge de procréer (15-49 ans). La vie de ces adolescents est marquée par une sexualité et une fécondité précoces. Ainsi, selon l’enquête multisectorielle continue 2014, 3,5% des adolescents ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans. Celles-ci ont un niveau de fécondité élevé (117 pour 1000) et elles contribuent à environ 11% à la fécondité générale des femmes. Cependant, 16,3% de cette frange de la population a un besoin non satisfait en matière de la planification familiale.

Ce niveau de fécondité est en partie dû à l’entrée précoce des filles en Union. Selon l’enquête démographique et de la santé 2010, l’âge médian d’entrée en première union des filles est estimé à 17,8%. C’est-à-dire que plus de la moitié des filles entrent en première union avant 18 ans. Cet âge médian est plus faible en milieu rural (17,6 ans) qu’en milieu urbain (19,2 ans). En outre, l’accès des adolescentes à l’enseignement post primaire et secondaire reste un maillon faible du système éducatif burkinabè. En effet, le DGEP a affirmé qu’en 2014, les taux bruts d’admission des filles au post primaire et au secondaire étaient respectivement de 40,3% et 6,9%. Tandis que les taux d’achèvement étaient de 22,3% et 6,8%.

C’est dans ce contexte peu reluisant pour les adolescentes que la conférence publique est organisée.

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) accorde une place importante aux questions liées à la population. « Tout ce qui concerne la population nous concerne », a rassuré Edwige Adekambi Domingo, représentante résidente de l’UNFPA. A ce titre, ils accompagnent de manière générale les réflexions qui se mènent au niveau national pour pouvoir mieux réaliser le développement au profit des hommes et des femmes. « Chaque année, nous renouvelons des thématiques pour amener les pays à prendre des décisions appropriées et aussi des engagements de manière à résoudre progressivement les défis qui se posent en matière de développement » a-t-elle précisé. D’où le thème de la présente conférence publique « Investir dans les adolescentes ».

Pendant cette rencontre, les participants échangeront autour des communications portant sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents : Etat des lieux et perspectives ; scolarisation et la formation des adolescentes : enjeux et défis. De même, des échanges seront menés autour des états des lieux du mariage précoce des adolescentes et rôle des acteurs.

Aïssata Laure G. Sidibé
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