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Ramadan 2016 : Le dialogue et la tolérance religieux vivement salués et encouragés

mercredi 6 juillet 2016.

 

A l’instar de ceux de plusieurs pays, les fidèles musulmans du Burkina ont célébré ce mercredi, 6 juillet 2016, la fête du Ramadan, marquant la fin de 30 jours de pénitence et de privation. Dans la capitale, c’est la Place de la Nation qui a accueilli la grande prière, présidée par le grand Imam, Cheick Aboubacar Sana. Aux côtés des fidèles musulmans, une forte délégation de la communauté catholique conduite par le Cardinal Philippe Ouédraogo, venue apporter un message de soutien et de bonne fête à ses frères musulmans. Une présence magnifiée par les musulmans qui ont également, à l’issue de la prière, exhorté aux valeurs sociales entre Burkinabè.

Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’extérieur :

A la faveur de cette journée, je souhaite des vœux de santé et de prospérité à l’ensemble des Burkinabè. Dieu merci, aujourd’hui, on a été arrosé par une bonne pluie et c’est l’occasion aussi pour implorer le Tout Puissant pour une bonne saison. Avec tout ce qu’on vit en ce moment dans la sous-région, nous souhaitons qu’il y ait la paix et la prospérité dans notre pays.

Abdou Rasmane Belem :

Ce jour consacre la fin d’un grand mois, le mois de jeûne. Le jeûne étant l’un des grands piliers de l’islam. Je profite donc de ce grand jour pour souhaiter les vœux de santé, prospérité à tous les Burkinabè et que règne la paix dans notre pays. Ce mois a été celui de partage et il faut qu’on continue à partager. Le prophète Mahomet (Paix et Salut sur lui) a dit que tout musulman, pendant ce mois de partage, doit diminuer sa ration alimentaire, journalière pour au moins donner la moitié à ceux qui n’ont pas à manger. La privation en aliments et en eau, c’est pour montrer à tout être humain, qu’il y a ses semblables qui souffrent, qui sont dans le besoin. Beaucoup de tensions sont dues au manque de partages des richesses qui crée les injustices sociales. Qu’on songe et continue toujours à penser partage avec les autres, avec ceux qui n’en n’ont pas. Même avec le peu qu’on a, on peut toujours partager.

Nour Guenda, chargé des finances au sein de la communauté musulmane :

Nous sommes à la fin de 30 jours d’intenses prières et de pénitences. Ce que nous recommandons, au-delà des prescriptions religieuses, ce sont les prescriptions sociales. Nous demandons les bonnes relations avec tout le monde. Nous avons, à travers nos actes de prières, demandé à s’approcher de Dieu. Mais, je suis sûr qu’on ne s’approche pas de Dieu sans s’approcher des hommes ; parce que Dieu passe par les hommes et les hommes passent par Dieu. Donc, à la fin de ces 30 jours, ce que nous allons demander aux hommes, c’est de s’approcher plus de leurs frères, qu’ils soient musulmans ou pas, pour leur signifier leur Amour, pour leur signifier la solidarité, pour leur signifier le bon voisinage. C’est le sens que nous donnons à ce jour qui marque la fin du Ramadan.
Aussi, c’est devenu une tradition de voir l’Eglise catholique accompagner les musulmans dans leurs fêtes et cela est un message très fort. Partout, vous constaterez qu’on prône le dialogue et la tolérance religieux et nous, nous voyons cette présence comme un bel exemple de tolérance et de dialogue religieux et nous sommes très fiers de cela. C’est un message fort que le Cardinal (Philipe Ouédraogo) envoie à tout le monde, de toutes les communautés religieuses pour demander un rapprochement entre religions parce que, la religion ne saurait être une raison pour éloigner les uns des autres.

Dramane Compaoré :

On loue Dieu et le remercie de nous avoir permis de faire le jeûne en bonne santé. En ce jour qui consacre la fin de ce mois de pénitence, nous demandons à Dieu d’exaucer ce que nous avons fait. Qu’il pardonne nos péchés car, c’est lui qui est le maître absolu. Je constate qu’il y a eu beaucoup d’affluence à la prière ici, certainement aussi ailleurs et je constate aussi qu’il y a un bon climat (il a beaucoup plu) et c’est, par conséquent, ce que nous pouvons souhaiter à tous les Burkinabè. Que Dieu puisse nous gratifie d’une bonne saison pluvieuse. Que les messages qui ont été laissés par le grand Imam, un message de paix, de concorde et surtout un message qui unifie les croyants (qu’ils soient catholiques ou musulmans) soient partagés. La présence du Cardinal Philippe Ouédraogo à la prière en dit long et chacun doit comprendre le message qui est véhiculé. Si nous agréons ces messages, nous serons toujours en paix.

Tahirou Barry, ministre de la culture, des Arts et du tourisme :

Nous souhaitons qu’Allah veille sur le Burkina Faso, qu’il veille sur toutes ses filles et tous ses fils, afin que nous regardions ensemble dans la même direction et que nous travaillions à la construction nationale.

Mohamed Ouédraogo, secrétaire général de la communauté musulmane :

Nous sortons de ce mois avec beaucoup plus de bénédictions, de rapprochement et de croyance en Allah. A l’occasion de cette fête, nous lançons un appel de fraternité, de cohésion sociale et que chacun accepte de se rapprocher de Allah, parce qu’il est notre créateur. Et ce créateur est toujours prêt à nous accompagner, quel que soit ce qu’on est et va toujours continuer à nous assister dans nos moments les plus durs. Et c’est par la prière et l’imploration qu’Allah va nous accorder cela. Nous demandons à tout le peuple burkinabè de travailler chaque jour à consolider la paix dans ce pays. Nous avons une grande richesse, que nous ignorons, parce que tout ce qui se passe dans nombre de pays ailleurs, nous ne le connaissons pas. Nous devons donc travailler à développer cela à travers des actions quotidiennes, notamment développer un dialogue positif entre nous ; toutes les confessions religieuses. Travailler à ce que toutes les communautés vivent en bonne intelligence et dans la paix ; c’est cela qui est profitable au développement et à la paix.

Propos recueillis par Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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