« Il faut relire les textes portant sur la drogue pour atténuer le côté répressif sur la drogue », Charles T Somé, Rev+La consommation de la drogue est une réalité chez les jeunes scolaires. A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la drogue célébrée le 26 juin, Charle Somé chargé de mission plaidoyer, droits humains des populations clés à Rev+ invite les autorités à revoir la forme répressive. Lefaso.net : Quel est l’état des lieux de la consommation de la drogue au Burkina, particulièrement à Bobo ? Il faut dire que le phénomène de l’abus des drogues en Afrique de l’Ouest est problématique. En effet, les Nations-Unies reconnaissent que l’Afrique de l’Ouest est passée d’une zone de transit à une zone de production et de consommation de ces produits. Ce qui montre que le problème est d’une grande envergure sous-régionale. On constate justement que la consommation de la drogue est de plus en plus fréquente chez les jeunes – en milieu scolaire-. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation. Il y a par exemple le système de copinage. Beaucoup sont influencés par leur camarade qui en consomment déjà. Mais il faut dire que tous, nous sommes responsables de cette situation – parents, enseignants, autorités- qui ne jouent plus leurs responsabilités. J’ajouterai aussi le régime répressif parce que tout ce qui est interdit attire. Il faudra plutôt aller vers une approche équilibrée qui prend en compte la dimension santé, l’éducation, les droits humains. Quelles sont donc les stratégies à mettre en place pour réduire le phénomène ? Il faudra que nos gouvernants se penchent sérieusement sur la question de la drogue. Dans ce sens, il faudra relire le code portant sur la drogue pour atténuer le côté répressif sur la drogue. Il faudra que nos gouvernements investissent dans des actions d’éducation, de santé etc. et nous en tant qu’acteurs de la société civile, nous devons accompagner l’autorité dans ce sens. Au niveau de la justice, en lieu et place des peines privatives, qu’on prononce plutôt des peines d’éducation et de réinsertion sociale. Parce que ça ne sert à rien de continuer à sur peupler la prison qui devient une charge pour le contribuable. Propos recueillis par Bassératou KINDO |