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Lutte contre la drogue : 19 tonnes de cocaïne, d’héroïne et de faux médicaments incinérées

lundi 27 juin 2016.

 

Le monde entier, a célébré ce 26 juin 2016, la 27e journée internationale de lutte contre la drogue. Au Burkina, cette journée a été célébrée sous le thème « problématique de la drogue en milieu scolaire : quelles stratégies de lutte pour une meilleure prévention ». A l’occasion, ce sont 19,5 tonnes de produits composés de cocaïne, d’héroïne et de faux médicaments qui ont été incinérées au Centre de traitement des déchets de Toudoubwéogo, à la périphérie nord de la capitale. Président de la cérémonie, le ministre d’Etat, Simon Compaoré a invité tout le monde à jouer pleinement sa partition afin de venir à bout de ce phénomène qui mine la société.

La cérémonie commémorative de la journée de lutte contre la drogue a été marquée par deux actes forts : la lecture du message du Burkina Faso par le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure Simon Compaoré, par ailleurs président du comité national de lutte contre la drogue et l’incinération de plus de 19 tonnes de cocaïne, de cannabis et de faux médicaments saisies par les services de répression.

Pour cette 27e édition de la journée mondiale de lutte contre la drogue, le Burkina Faso a décidé de mettre l’accent sur le milieu scolaire d’où le thème « problématique de la drogue en milieu scolaire : quelles stratégies de lutte pour une meilleure prévention ». « Nous avons choisi ce thème pour pouvoir interpeler les parents, l’environnement scolaire (enseignants, surveillants, tenanciers de kiosques, gérants de parking et tous ceux qui gravitent autour de l’environnement scolaire…) et travailler aussi avec les AME, les APE pour qu’ensemble, en synergie, nous puissions accompagner les enfants, soutenir les enfants pour que la problématique de la drogue soit freinée », a expliqué Mariam Diallo/Zoromé, la secrétaire permanente du Comité national de lutte contre la drogue au Burkina.

Des parents qui n’ont pas le courage de « secouer leurs enfants »

Un thème d’actualité et qui se veut un appel à la responsabilité individuelle et collective. « Malheureusement, il y a des parents qui savent que leur enfant prend la drogue mais ils n’ont pas le courage de secouer l’enfant », a regretté Simon Compaoré. Avant de déclarer que pour gagner le combat, on a besoin de l’implication active des enseignants, des parents d’élèves, de la société civile et de l’ensemble de la population.
Aux agents de douane, Simon Compaoré a lancé « vous qui êtes aux frontières, quelle que soit la qualité de la personne qui transporte de la drogue, faites ce que vous devez faire. Toute la communauté vous sera reconnaissante ».

Selon les statistiques du Comité national de lutte contre la drogue au Burkina, organe de coordination de la lutte contre ce fléau, les services de répression ont saisi, au cours des trois dernières années 123,332 tonnes de cannabis, 51,048 kg de cocaïne, 0,826 kg d’héroïne et 36,173 tonnes de médicaments de la rue.
Au cours de la même période, 791 personnes ont été prises en charge pour abus de drogues et pour la seule année 2015, 302 personnes ont été prises en charge par les services de l’Hôpital Yalgado Ouédraogo. A cela, s’ajoutent 1975 enfants et jeunes en difficulté avec la loi pour toxicomanie qui ont été reçus dans les services de l’action sociale. Pour le premier trimestre 2016, 63 élèves et treize étudiants ont été interpelés pour faits de drogues par les services de détection et de répression.

« Des gens prendront la drogue et viendront vous donner la mort »

Simon Compaoré a également révélé que des enquêtes en cours révèlent que les terroristes consomment de plus en plus de la drogue pour pouvoir agir et libérer toutes leurs barbaries. « Il y a un produit utilisé pour traiter l’épilepsie et qui est difficile à voir. Il se trouve que des terroristes, des bandits de grand chemin, des terroristes au Mali, au Niger sont passés par des gens pour fabriquer des fausses ordonnances ou même contourner des ordonnances pour venir ici au Burkina s’approvisionner de ces produits qui sont en fait de la drogue après un certain seuil.
C’est dire qu’il y a des dangers qu’il y a à ne pas prendre des dispositions au niveau des pharmaciens, des médecins, de la société civile. Donc, il va falloir que la lutte soit extrêmement serrée et dure, sans pitié. Tous ceux qu’on a chargé moyennant des enveloppes lourdes pour acheter ces produits, nous sommes à leur recherche », a-t-il confié. Donc, « même si vous ne prenez pas la drogue, si vous ne participez pas à cette lutte, des gens prendront la drogue et viendront vous donner la mort », a lancé Simon Compaoré.

Aussi, quelques types de drogues présentés au cours de cette cérémonie notamment des perturbateurs du système nerveux central (cannabis encore appelé herbe, yamba, chanvre indien, marijuana), des stimulants (la cocaïne et les amphétamines) et les dépresseurs (la morphine et l’héroïne).

Moussa Diallo
Lefaso.net



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