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Fin d’année scolaire au GSAO : Me Pacéré exhorte à l’excellence et à l’esprit civique !

samedi 25 juin 2016.

 

Le Groupe Scolaire l’Académie de Ouagadougou (GSAO) a officiellement clos son année scolaire 2015-2016. C’était au cours d’une cérémonie qui a mobilisé élèves, parents d’élèves, encadreurs et personnel du groupe, autorités de l’enseignement, autorités coutumières et religieuses et avec pour « invité spécial », Me Frédéric Titinga Pacéré (Avocat, homme de lettres et de culture, chef traditionnel, fondateur du Musée de Manéga, etc.).

C’est par le mot de bienvenue des élèves, prononcé par Farida Benao, que les couleurs de la cérémonie ont été annoncées. Aubaine pour les élèves pour rendre hommage à leurs encadreurs et pour exprimer leur fierté d’appartenir à ce groupe, GSAO, créé en 2002 avec pour slogan : « Construire des hommes ».A en croire Farida Beano, c’est avec immenses honneur et joie que les élèves du GSAO accueillent l’invité spécial, Me Frédéric TitingaPacéré. « Nous sommes encore jeunes et nous avons besoin de personnes modèles qui nous guident et nous montrent le chemin. Nous vous avons demandé d’être notre invité spécial pour que vous nous parliez de vous… », se sont-ils adressé à Me Pacéré.

Pour le directeur du GSAO, André Eugène Ilboudo, l’invité spéciala été choisi sur une liste de personnalités qui, de par leur talent, marquent la vie du pays. Me Pacéré est, dit-il, certainement l’un des Burkinabè qui, de par le talent, portenthaut le flambeau du Burkina. « Premier avocat du Burkina, trésor vivant de l’UNESCO, Grand officier de l’ordre national…, son mérite ne souffre d’aucun doute. Premier à s’élever contre la déformation du nom de l’ethnie moaga ; à travers son livre ‘’ Ainsi on a assassiné tous les Mossé’’, il a rappelé et rétabli qu’il n’existe pas de mossi en Haute-Volta mais plutôt des ‘’mossés’’ dont le singulier est ‘’moaga’’. Par la collecte des éléments de la culture, il a mis en exergue la culture des mossés via leur chant, leur musique, jusqu’à créer la ‘’Bendrologie’’, courant littéraire étudié dans des Universités africaines mais pas encore suffisamment au Burkina (nul n’est prophète) », a magnifié le directeur, André Eugène Ilboudo.

‘’Je ne sais pas si l’Etat veut que nous mettions la clé sous le paillasson…’’

Après une brève présentation du GSAO, M. Ilboudo va faire une excursion dans l’univers de l’éducation au Burkina. « Je dois avouer avec un pincement au cœur, que l’éducation est devenue aujourd’hui une des professions les plus difficiles. Et je me demande si le secondaire ne va pas manquer bientôt d’enseignants. Pourquoi ? Parce que, si en plus de la situation déjà difficile de travail dans les classes, nos élèves nous considèrent comme leurs pires ennemis…, jusqu’à nous frapper dans les classes…, et ce, devant le silence coupable et des autorités de l’éducation et des parents, je me demande où nous allons. Les élèves nous agressent, nous insultent, nous frappent de temps en temps. Donc, je crois que bientôt nous allons arrêter d’enseigner, pour qu’ils s’enseignent eux-mêmes », a déploré André Eugène Ilboudo, ajoutant qu’il n’est pas normal que les apprenants aient plus de droits que leurs enseignants. D’où son invite aux autorités et aux parents à prendre leur responsabilité, en s’impliquant davantage dans l’éducation des enfants. Expliquer aux enfants « parce qu’un éducateur, après Dieu et la mère et le père de l’enfant, vient en troisième position. On ne peut ni insulter ni le frapper ».

Le directeur du GSAO a, en outre, saisi la tribune pour interpeller l’Etat sur ses obligations. « Il faut faire en sorte à pouvoir payer la scolarité des élèves qui nous ont été envoyés par le Ministère de l’Education nationale. Cela fait trois ans que nous avons reçu des élèves du gouvernement et on ne nous paie pas la scolarité. Je ne sais pas si on veut que nous mettions la clé sous le paillasson. Mais, j’ai peur que si on ne nous paie pas la scolarité des élèves, nous ne puissions plus continuer à enseigner non plus », a-t-il confié. Parlant des élèves, André Eugène Ilboudo a révélé que le 1er de la classe de 6ème a obtenu 18, 70 de moyenne générale annuelle et quatre autres ont 17 de moyenne. Ce qui vaut à chacun, une bourse de 50.000FCFA en matériels scolaire.

« Quand on échoue, on apprend à se remettre à la tâche. Ne vous découragez pas » !

A 73 ans, l’invité spécial 2016 du GSAO, Me Frédéric Titinga Pacéré, apparaît l’homme le plus distingué au Burkina ; aussi bien au niveau de l’Etat que du privé. Quand bien même il avoue se singulariser pour n’avoir jamais voulu parler de sa vie privée, Me Pacéré estime : « Quand on a un enfant, on veut qu’il réussisse, on veut lui montrer un chemin à suivre ». C’est pourquoi, de son avis,c’est aussi un devoir d’indiquer sa voie aux générations montantes.« La vie de Me Pacéré n’est pas facile, c’est même difficile. Ma vie à commencer par un drame, mes petits-enfants. Et ce drame m’a guidé », s’est-il confié.

Ainsi, retient-on entre autres qu’orphelin de père à onze ans, Me Frédéric Titinga Pacéré a également été élevé par une mère autre que la sienne. De son père, il retient que « l’enfant doit aimer sa famille, l’enfant doit aimer son pays, l’enfant doit construire. D’où ma devise ultérieure : si la termitière vit, qu’elle ajoute la terre à la terre ». A son actif, plusieurs réalisations sociales (eau, écoles, centres sociaux, contribution à la construction de d’églises, mosquées, etc.). « J’attends de vous, que vous vous sacrifiez pour la famille, que vous vous sacrifiez pour votre pays. Que vous ne cherchez pas à vivre dans l’opulence ; voitures climatisées, maisons climatisées….Ce n’est pas cela la vie », recommande Me Pacéré, révélant que trois quarts de ses revenus étaient destinés à des investissements socio-culturels.

Face à l’incivisme dans le milieu scolaire, il prône le respect des enseignants. « Après Dieu, ce sont les père et mère. Après, c’est l’instituteur », dit-il à ses filleuls, fustigeant les actes d’incivisme des élèves vis-à-vis de leurs enseignants, de leur école et de leur pays (atteinte au drapeau). Pour lui, l’essentiel, c’est d’aimer son pays. Il a recommandé l’acharnement et la recherche de l’excellence dans le travail. « Quand on échoue, on apprend à se remettre à la tâche. Ne vous découragez pas. Faites tout également pour ne pas être méchants. Ne soyez jamais méchants, aimez tout le monde. Faites tout pour respecter tout le monde », a lancé Me Pacéré, auteur à ce jour, de 68 livres.

La signature du livre d’or et la descente des couleurs ont été les derniers actes qui ont marqué la fin des activités 2015-2016.
Le Groupe Scolaire l’Académie de Ouagadougou est composé d’un centre d’éveil préscolaire, d’une école primaire (chevalier de l’ordre du mérite 2011), d’un collège, d’une radio (La radio des écoles 106.4 FM, chevalier de l’ordre du Mérite, des Arts, des lettres et de la communication, agrafe radio, télévision, presse écrite 2010) etd’une école privée de formation des enseignants du Primaire.

O. L. O
Lefaso.net



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