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Journée mondiale du donneur de sang : La nation reconnaissante à des acteurs

samedi 18 juin 2016.

 

La Journée mondiale du donneur de sang est célébrée chaque 14 juin au plan mondial. Au Burkina Faso, cette Journée a été officiellement commémorée le 18 juin 2016 à travers une cérémonie de reconnaissance dédiée aux donneurs de sang à Ouagadougou.

C’est sous le thème : « Le sang, un lien universel » et le slogan : « Partagez la vie, donnez votre sang » qu’a été commémorée la Journée mondiale 2016 du donneur de sang. Cette Journée vise à remercier les donneurs de sang et met l’accent sur la notion de « partage » et de lien qui unit les donneurs de sang et les patients.

Comme objectifs de la campagne 2016, il s’agit de : remercier les donneurs de sang pour leurs dons qui sauvent des vies et mettre en avant le thème du sang en tant que lien universel ; sensibiliser davantage le grand public à la nécessité des dons de sang réguliers, volontaires et non rémunérés, et encourager ceux qui n’ont jamais donné leur sang, en particulier les jeunes en bonne santé à commencer à le faire ; souligner la nécessité de partager la vie en donnant son sang et promouvoir cette démarche ; persuader les ministères de la santé de témoigner leur reconnaissance aux donneurs réguliers, volontaires et non rémunérés, et de s’engager en faveur de l’autosuffisance en sang et produits sanguins sécurisés en s’appuyant totalement sur les dons volontaires non rémunérés.

A l’heure actuelle, à peine 62 pays disposent d’approvisionnements en sang reposant presque totalement sur des dons de sang volontaires non rémunérés, 40 pays étant encore tributaires de donneurs familiaux voire de donneurs rémunérés. Alors que l’objectif de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) est que tous les pays parviennent à s’approvisionner exclusivement auprès de donneurs non rémunérés d’ici 2020. Et selon des chiffres de cette organisation mondiale, de 2013 à 2016, les dons de sang sont passés approximativement de 3,9 millions d’unités à 4 ,4 millions d’unités. Ce qui correspond à une augmentation de 11,4%, mais ce taux ne couvre que 50% des besoins annuels en sang. Et jusqu’à présent, seulement 21 pays ont réussi à collecter du sang auprès de volontaires non rémunérés, 80 à 100% de sang requis pour couvrir leurs besoins au plan national.

La situation en Afrique et au Burkina Faso

Il est à noter une pénurie de sang dans la plupart des pays de la région africaine. Cette pénurie est liée à la mise en œuvre hésitante des politiques, et à l’absence des systèmes et de structures permettant de garantir un approvisionnement suffisant en sang et produits sanguins sans risque sanitaire pour tous les patients nécessitant une transfusion. En outre, la majorité des jeunes et des adultes n’ont pas encore adopté la culture du bénévolat pour ce qui est du don de sang.

Quant au Burkina Faso, il fait partie des pays qui ont réalisé de grands progrès depuis l’année 2000. En effet, tous les grands axes stratégiques définis par l’OMS ont été pratiquement développés et mis en œuvre. On peut citer : l’élaboration et l’adoption d’une politique nationale ; l’élaboration de plans stratégiques et de plans opérationnels ; la création d’un centre national de transfusion sanguine avec la mise en place de dépôts régionaux ; le soutien des activités de transfusion sanguine par une affectation d’un budget régulier de l’Etat qui constitue aujourd’hui, l’une des principales sources de financement du CNTS (Centre national de transfusion sanguine) ; la formation de personnes ressources qualifiées en transfusion sanguine et la qualification du sang selon les normes de l’OMS.

Sur un objectif de 90 000 poches de sang ciblées en 2015, c’est environ 76 000 poches qui ont pu être collectées soit environ 83%. Et cette année, c’est le même objectif qui est visé d’où l’appel des autorités en charge des questions sanitaires en direction des populations afin qu’elles s’engagent davantage dans les actions de don de sang. Surtout en cette période de saison pluvieuse avec son lot de paludisme et d’anémie qui peut voir les besoins et demandes se multiplier par cinq voire par dix. Et les couches les plus vulnérables sont les enfants de cinq ans et les femmes enceintes qui risquent de perdre à tout moment la vie par manque de sang. Aussi, l’appel des autorités vise l’objectif de « Zéro mort par manque de sang » en cette période sensible. Et pour ce faire, des collectes de sang sont souhaitées et encouragées dans les services aussi bien publics que privés du pays et dans tous les endroits où peuvent se mener des opérations de don de sang.

Mention spéciale aux donneurs de sang

Il serait superflu de qualifier ou de quantifier l’acte de don de sang. En effet, outre les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, la transfusion de sang et de produits sanguins aide à sauver des millions de vies chaque année. Elle peut aider à prolonger la vie de patients souffrant de maladies mortelles et d’améliorer leur qualité de vie, et est aussi utilisé lors de certains actes médicaux et chirurgicaux complexes. Encore elle joue un rôle essentiel pour la mère et l’enfant et des traumatisés (victimes d’accidents de la route et de conflits armés) ainsi que lors des catastrophes naturelles et causées par l’homme.
Quoi donc de plus normal que la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti à l’occasion de la célébration de cette Journée ait transmis sa reconnaissance aux donneurs de sang.
« Je voudrais saisir cette opportunité pour adresser mes vifs remerciements à tous les donneurs de sang, anonymes qui contribuent très précieusement à donner de l’espoir à de nombreuses personnes » a dit sa représentante au Burkina Faso, Alimata J. Diarra /Nama. Par ailleurs, elle a dit toute la disponibilité de son institution à accompagner les autorités sanitaires nationales pour renforcer la disponibilité, l’innocuité et la qualité du sang et des produits sanguins pour qu’ensemble, nous « Partageons la vie, en donnant notre sang ».

Le ministre de la santé, Smaïla Ouédraogo dans son intervention s’est dit fier « d’honorer la journée dédiée aux donneurs de sang bénévoles ». Si c’est depuis 2014 que le Burkina Faso commémore cette Journée, la célébration de 2016 a revêtu un cachet particulier avec les reconnaissances exprimées par la nation à certains de ses fils. « Je voudrais, ici et en toute solennité, exprimer au nom des plus hautes autorités du pays et de la nation tout entière, dire un merci profond et sincère à tous ceux qui donnent leur sang pour sauver la vie des patients ».Cependant, il n’a pas manqué d’inviter tous les acteurs à la mobilisation afin d’éviter ou de réduire les risques de ruptures en produits sanguins. De même qu’il a invité les populations à s’impliquer davantage dans les actions de don de sang.

La traduction concrète de cette reconnaissance exprimée par le ministre, s’est matérialisée par la remise d’attestations de reconnaissance à des donneurs des centres de Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Fada N’Gourma et Koudougou. Puis l’élevation d’autres au nombre de 8 au rang de Chevalier de l’ordre du mérite de la santé et de l’action sociale avec agrafe santé et 2 au rang de Chevalier de l’ordre national.

Des récipiendaires comme Antoinette Tapsoba , Hamadou Bandé, Souleymane Ouédraogo et Edmond Go Traoré ont connu ces émotions que seuls ressentent ceux qui dans leur vie, ont vu leur mérite reconnu par la nation à travers des décorations.
Ce dernier, représentant les donneurs de sang à la cérémonie a dit la reconnaissance des récipiendaires aux autorités et à la nation entière pour les distinctions reçues. Il n’a pas manqué de saluer le mérite de certains devanciers en la matière tels Alioune Sawadogo et Georges Sié Kam. Il a aussi lancé un appel à l’engagement de tous.
« Tout en témoignant notre gratitude à tous ceux qui ont œuvré pour l’aboutissement de cette initiative, nous ne serons véritablement fiers de nos distinctions que si elles suscitent partout au Burkina Faso, l’envie de tendre le bras, l’envie de partager la vie, l’envie de donner le sourire et la joie ». a-t-il dit

Angelin Dabiré
Lefaso.net



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