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Concours d’éloquence « Thé-batteurs » : Le Burkina Faso affronte la Côte d’Ivoire le 1er juillet

lundi 13 juin 2016.

 

La manche éliminatoire du Burkina du concours « thé-batteurs » a eu lieu ce samedi 11 juin 2016, en direct de la radio nationale. A l’issue, deux groupes ont été retenus pour la finale du 1er juillet 2016. Créé en 2013, « thé-batteurs » est un concours d’éloquence et de débat qui oppose des étudiants entre eux et des élèves aussi. C’est une initiative de l’association per-form.

Thé-batteurs est un néologisme qui comprend deux mots : le thé et les débatteurs et cela veut dire les débatteurs autour du thé. Selon son promoteur Souleymane Yaméogo, il vise à montrer que les grins de thé peuvent être des espaces de rencontres et d’échanges constructifs entre les jeunes. Il a aussi pour but de rapprocher les jeunes africains entre eux afin de leur permettre de profiter des success stories de leurs camarades dans les autres pays.

Le thé-batteurs vise à faire des jeunes africains, des leaders capables de mettre en mouvement le continent dans le but de le rendre viable pour tous.
En cette matinée du samedi 11 juin 2016, la radio nationale a abrité la dernière manche éliminatoire du Burkina Faso. Pour son directeur Evariste Kombary, c’est un honneur de recevoir ce concours qui redonne une couleur de jeunesse à la radio. Il entend accueillir l’émission autant de fois que les prometteurs frapperont à sa porte.

Le concours est à sa quatrième édition cette année. Le thème retenu est « élection et développement social » et le thème international « intégration et stabilité politique en Afrique ». Les candidats retenus pour la finale vont compétir avec ceux de la Côte d’Ivoire.

La bataille des élèves

La compétition entre élèves a opposé les candidats Adama Ouédraogo et Solène Ouédraogo du lycée Ouézzin Coulibaly de Bobo Dioulasso, aux candidats Nadia Traoré et Abdoul Aziz Ouédraogo du Lycée Nelson Mandela de Ouagadougou. Le sujet était : « Les opposants africains souvent pour marquer leur désapprobation concernant l’organisation des élections, pratiquent la politique de la « chaise vide ». Cette stratégie qui consiste à ne pas participer aux élections est-elle porteuse de progrès démocratique ? ».

Le groupe de Bobo Dioulasso a défendu la thèse selon laquelle ne pas participer aux élections est porteur de progrès démocratique. A l’opposé, pour celui de Ouagadougou ne pas participer aux élections n’est pas porteur de progrès démocratique.

Apres avoir défendu leur positions durant huit minutes en direct et face à leurs adversaires, chaque groupe a eu droit à une question de la part du jury à laquelle il doit répondre.

Les points essentiels qui intéressent le jury sont la façon de défendre le sujet qui n’est peut-être pas sa position personnelle, sa façon de le rendre et la façon de gérer son stress.

L’épreuve des étudiants

Pour ce qui concerne les étudiants, les candidats devant concourir viennent de l’Université Ouaga2 et de l’Université Polytechnique de Bobo Dioulasso.
Le sujet de compétition était le suivant : « Depuis quelques mois, nous constatons sur l’étendue du territoire national, la prolifération de mouvements d’auto-défense appelés Koglweogo. Ces mouvements d’auto-défense justifient leurs actions par l’incapacité des autorités à assurer leur sécurité. Ces mouvements sont applaudis par certains et rejetés par d’autres. Ce qui a amené à ce questionnement : L’auto-défense est-elle justifiable dans un état de droit démocratique ? ».

Tout comme les plus jeunes, les étudiants ont défendu des thèses opposées. Pour ceux de Ouagadougou l’auto-défense est justifiable dans un état de droit démocratique et leurs adversaires la thèse opposée.
C’est avec aisance et éloquence que les candidats ont défendu leur position en direct des ondes de la radio nationale, laissant ainsi la lourde tâche de les départager au jury.

Des candidats difficiles à départager

A l’issue de cette compétition, les grands vainqueurs sont le lycée Ouézzin Coulibaly dans la catégorie élèves avec une moyenne de 7 sur 10. Dans la catégorie des étudiants, c’est l’Université Ouaga2 qui remporte avec 7,68 sur 10.

« Félicitation a ceux qui ont gagné et a ceux qui n’ont pas gagné aussi. Car c’est le Burkina qui gagne », a laissé entendre Modeste Konombo membre du jury.

Pour Leyla Ouédraogo, Chargée de programme au niveau de l’ambassade des Etats-Unis, les candidats avaient un niveau très impressionnant et beaucoup de charisme. Chose à laquelle, elle ne s’attendait pas. Elle félicite par ailleurs l’équipe d’organisation, le jury qui a fait l’effort de départager ainsi que les candidats.

Quant au promoteur, il a fait savoir que depuis les 4 éditions, c’est l’un des meilleurs niveaux. Il y avait de l’assurance au niveau des candidats. « Ceux qui ont écouté ont compris qu’au Burkina Faso, il y a des jeunes de qualité », a-t-il conclu. Il invite par ailleurs, les autorités à plus accompagner l’initiative.

La finale se déroulera le 1er juillet 2016 à l’institut français de Bobo Dioulasso. Les lots sont composés de 2 trophées, 4 ordinateurs, 4 tablettes, des attestations, et d’autres cadeaux.
Les vainqueurs du jour entendent se former davantage et faire des recherches pour la grande finale.

Wendkuni Diane Kagambèga (stagiaire)
Lefaso.net



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