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De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

vendredi 3 juin 2016.

 

Sur les colonnes du journal en ligne AFRIK.COM du 1er juin 2016, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Monsieur René BAGORO à la suite des décisions de mise en liberté provisoire qui ont été prises au profit de certains inculpés détenus tant devant les juridictions civiles que devant le tribunal militaire, notamment certains responsables du régime déchu dit « lire dans la presse, sur les réseaux sociaux que les gens ne comprennent pas et mettent en cause le gouvernement ». Des commentaires de ci- de là, le Garde des Sceaux considère que c’est à tort « qu’il y aurait une sorte de deal entre le gouvernement actuel et les personnes détenues, pour dire qu’il y aurait une interférence du régime dans le rendu des décisions ».

C’est donc dans le but de rassurer, prétend Monsieur René BAGORO, Ministre de la Justice que celui-ci a déclaré : « Il n’est pas dans l’intention du gouvernement de remettre en cause les acquis de l’insurrection, notamment en ce qui concerne la justice. Le stade actuel de l’indépendance de la justice est un des acquis de l’insurrection. L’indépendance de la justice a longtemps été souhaitée et réclamée, elle est maintenant réelle, avec tout ce qu’elle implique. Il faut que les populations aussi admettent que cette indépendance a des conséquences ; qui peuvent plaire ou ne pas plaire. L’une des conséquences, c’est que le juge étant indépendant, il rend ses décisions en son âme et conscience au regard des faits dont il dispose, et au regard des arguments que les parties invoquent devant lui ».

Nous avons été nombreux à applaudir cette belle position démocratique de Monsieur René BAGORO, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et, tout à coup, patatras !

S’agissant de l’arrêt de cassation de la Cour de Cassation sur le recours formé par les Avocats du Général BASSOLE à l’encontre de la décision de la Chambre de Contrôle du Tribunal militaire qui déniait aux avocats étrangers le droit de se constituer devant la juridiction militaire, le Garde des Sceaux s’était, la veille de ses belles déclarations d’intention le 31 mai 2016, s’auto-affranchi de cette ligne rouge en soutenant malencontreusement que « contrairement à ce qui se dit, c’est une victoire d’étape bien évidemment, mais ce n’est pas une décision qui les a remis en selle ». Cette position du Garde des Sceaux est littéralement erronée et il en conviendra sûrement, d’ailleurs par humble « mea culpa ».

En effet, le Garde des Sceaux ajoute : « La Chambre de contrôle avait refusé même que ces avocats puissent introduire des recours d’irrecevabilité. C’est cette décision qui a été remise en cause. Ça veut dire que la procédure au fond va se poursuivre. Contrairement à ce qu’on dit, on n’a pas remis ces avocats dans le jeu. Ça pourra arriver…. ».

Ainsi donc, selon Monsieur René BAGORO, Ministre de la Justice, dans la décision qui a été prise par la Cour de cassation, « il y a deux choses qu’il faut savoir : Lorsque les avocats étrangers sont venus se constituer, on a rejeté leur constitution. Ils ont fait appel devant la Chambre de contrôle. Et les juges de la Chambre de contrôle ont dit que comme ils ne sont même pas admis, ils ne peuvent même pas venir devant la Chambre de contrôle. C’est cette décision que la Cour de cassation a remis en cause. Ça veut dire qu’on dit maintenant qu’ils ont le droit de se plaindre contrairement à ce que la Chambre de contrôle avait dit ». Quelle tournure en rond autour de la quadrature du cercle !

Cette gymnastique intellectuelle inutile du Garde des Sceaux (parce qu’il doit, justement, en tant que n° 1 de la justice, s’abstenir tout simplement de commenter les décisions de justice) témoigne sans conteste, de sa profonde et grave méconnaissance, d’une part, de son obligation de s’abstenir de commenter publiquement les décisions de justice, surtout lorsqu’elles émanent de la plus haute juridiction, mais également d’une atteinte gravissime de la part du Garde des Sceaux de notre pays à la présomption d’innocence des accusés dans ces différentes procédures. En effet, le Ministre de la justice ne peut, en aucun cas, soutenir qu’au « regard du rôle que certaines personnes ont joué par rapport à la déstabilisation de notre pays, ce n’est pas de gaieté de cœur que nous constatons que certaines personnes se retrouvent dehors. Nous en prenons acte, même si ça nous fait mal »
C’est n’est, ni plus, ni moins, qu’une forme avérée d’immixtion du pouvoir exécutif dans la sphère de l’autorité judiciaire et le Garde Des Sceaux ne pouvait, de cette manière, préjuger et poser le postulat du « rôle que certaines personnes ont joué par rapport à la déstabilisation de notre pays » tout en contestant, à peine voilée, ces mises en liberté provisoire puisque Monsieur René BAGORO indique clairement que « ce n’est pas de gaieté de cœur…qu’il constate que ces personnes se retrouvent dehors et qu’il en prend acte, même si cela lui fait mal »

Cette position ouverte d’hostilité avérée aux mises en liberté provisoire décidées souverainement par le Tribunal militaire est, une fois de plus, une grave atteinte au principe de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif qu’il incarne et l’autorité judiciaire souveraine, mais également une atteinte inacceptable au principe de l’indépendance de l’autorité judiciaire sans compter, au passage, l’atteinte intolérable à la présomption d’innocence des personnes accusées.

Le Ministre de la justice, Garde des Sceaux, Magistrat chevronné ne pouvait légitimement ignorer ces graves atteintes et le Premier Ministre devrait, « ceteris paribus » dans un régime véritablement démocratique, le rappeler impérativement à l’ordre. Si besoin en était, il faut rappeler que l’inculpé est toujours présumé innocent jusqu’à ce qu’une juridiction légalement constituée le déclare coupable. En outre, une personne inculpée, qui est placée sous mandat de dépôt peut bénéficier d’une liberté provisoire dans l’attente de son jugement soit que le juge estime qu’il n’a plus de raison de l’entendre ou que la personne est souffrante et nécessite des soins. La justice, sans l’once d’une certaine humanité n’est qu’un leurre…

Il est vrai que l’adage selon lequel « le pouvoir rend fou et le pouvoir absolu rend absolument fou » reste d’une actualité troublante et déconcertante dans un contexte où les hautes autorités de notre justice devraient plutôt faire preuve de retenue et de veille citoyenne sans trop de commentaires déroutants et subjectifs dans le respect de certains principes élémentaires de la justice que sont l’indépendance des Magistrats et la présomption d’innocence.

Le dire relève d’une banale contribution à l’œuvre de construction d’une justice saine et démocratique débarrassée de tous les carcans partisans et autres entraves innommables.

Paul KERE,
Docteur en Droit de L’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Avocat



Vos commentaires

  • Le 3 juin 2016 à 17:26, par FGH En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Monsieur le Docteur en droit de la Sorbonne ; peut-être feriez vous bien de venir vous mettre à la place du Premier Ministre pour recadrer le ministre Bagoro ? Comme ça on irait vite !

  • Le 3 juin 2016 à 17:34, par Dave En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    quelle mascarade !!!

  • Le 3 juin 2016 à 17:35 En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    tu peux maintenant arrêter de nous saouler surtout que tu as eu le petit strapontin que tu recherchais,je fais allusion à ce machin où on réunit plus de 90 personnes comme si les malheurs de ce pays venaient de notre constitution. je pense que le burkina faso n’a pas de problème de constitution mais a des problèmes avec une caste de burkinabè. on peut mettre tout dans une constitution mais tant qu’au sommet de l’état,il n’y a que des voyous,des pilleurs,des délinquants avec son lot de courtisans comme ce kéré,le pays continuera à tourner en rond,à sombrer. conclusion,dans un pays où 98% des magistrats sont corrompus et corruptibles,où les avocats sont des commerçants voyous si d’autres ne sont pas des putschistes,alors quand on me parle d’indépendance de la justice,de présomption d’innocence et/ou de séparation des pouvoirs,ça me fait doucement sourire et c’est pas votre future constitution qui y changera quelque chose tant que les mêmes ennemis du peuple garderont les manettes de ce pays

  • Le 3 juin 2016 à 17:36, par Martial HLPGD En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Trop compliqué ! trop de technique que pas grand monde des insurgés comprend. Le monde de la justice ne sait pas que la soif de justice est à la base du renversement du régime de Blaise. Ces Messieurs du droit gagneraient à aller droit au but. Ils gagneraient aussi à user d’une communication accessible et à prendre en compte l’impatience des citoyens en fixant des délais fermes aux instructions qui paraissent interminables et deviennent toujours des serpents de mer.
    On s’étonnera pas que la prochaine révolution puisse concerner la justice. Elle traduira le désaveu de ce système judiciaire qui semble lointain des intérêts des petits citoyens.

  • Le 3 juin 2016 à 17:40, par Martial HLPGD En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Trop compliqué ! Trop de technique que pas grand monde comprend. Le monde de la justice ne sait pas que la soif de justice est à la base du renversement du régime de Blaise. Ces Messieurs du droit gagneraient à aller droit au but. Ils gagneraient aussi à user d’une communication accessible. A prendre en compte l’impatience des citoyens en fixant des délais fermes aux instructions car elles paraissent interminables. Certains dossiers sont devenus des serpents de mer.
    On s’étonnera pas que la prochaine révolution puisse concerner la justice. Elle traduira le désaveu de ce système judiciaire qui semble lointain des intérêts de la plupart des citoyens.

  • Le 3 juin 2016 à 17:48, par RAMADAN En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    tchrrrr,rien que des inepties.l’independance de la justice ne sera jamair une realite.vs me dites que edy le fuyard etait malade,vs savez combien de detenus bien qu’etant malade se voit refuge des liberte provisoires.que le sang des martyre hantes le sommeil d’edy le fuyard et le juge qui lui a acorde cette liberte honteuse.

  • Le 3 juin 2016 à 18:50, par oued En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    piteux analyse !

  • Le 3 juin 2016 à 21:26, par arnaud En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    mr kere,sachez que jusqu a preuve du contraire,ces magistrats ne sont pas des élus. Leur pouvoir bien que legal ne les autorise pas a liberer les criminels allors même que le sang ,les larmes du peuple n ont pas séchés d abort.pourquoi vous ne dite rien quant des voleurs de poules sont condamnés ? La forme ne nous interesse pas ,nous qui avons vécu le régime de vos amis assassins que vous défendez tant.qu avez vous dit quant cette justice a libéré guiro qui a volé l equivalent du montant de 40 ecoles ?rien.qu avez vous ecrit quant elle a prononcé un non lieu dans l affaire zongo ? rien. Qu avez vous dit quant lengani et zongo ont ete fusille sans jugement ?Vous etes de ceux la qui lutte pour blanchir ceux qui nous ont assassiné mais c est peine perdu.ces gens même si la justice a la solde de blaise et corompu qu elle est venait a les liberer,sachez qu ils n auront d autres choix que de vous rejoindre.Abas les intellectuels vereux,abas les criminels suceurs du sang du peuple et leurs complices ,abas les juges corrompus,vive le PEUPLE vaillant du FASO.abas même le faso.net qui publie les chiffons pareilles.Vivement que revienne les TPR

  • Le 3 juin 2016 à 21:31, par paul En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    un paweogo qui rêve du retour de blaise.c est des assassins.au temps de blaise qu est ce que golf faisait a des gens pareils .qu ont les fasse la même chose.c est avec leurs sous tu étudié ?

  • Le 3 juin 2016 à 21:42, par Alice En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    un des avocats de paris defenseurs des dictateurs et assassins.mr kere vous et votrz batonnier on vous attend a ouaga.la seule loi qui tienne. c est la volonté du peuple.vous avez été payé avec l argent volé par bassole et cpgnie mais le peuple est vigilant.parlez plutôt de la corruption de la justice ou taisez vous

  • Le 3 juin 2016 à 23:29, par YIRMOAGA En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Avec cette donne, il conviendrait de supprimer le ministère de la justice pour une indépendance de la justice ? Sinon que le ministre devient ridicule à son poste ?
    Vivement qu’on trouve un petit job pour le ministre BAGORO qui a certainement rendu service au MPP en infiltrant la transition ?
    Il sera rattrapé par sa traitrise.

  • Le 3 juin 2016 à 23:46, par AHI En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Je vous lis depuis un bon bout de temps et force est de reconnaitre que la hauteur de débat manquant dans ce pays est la.
    On traite les gens comme de moins que rien simplement sur fond de rumeur et a la fin il n’y a rien juridiquement pour les condamner. Je pense plus que la déstabilisation du pays vient de nous même a l’intérieur a s’attacher sur des problèmes sans fond juridique a la fin tout le monde est déçu et c’est tout a fait normal que la population pense qu’il y a un deal vu que ces le gouvernement (Transition et actuel) lui même qui assure que ces gens sont bel et bien coupable et assure même en avoir les preuves.
    Dans de telles situations que vouloir sinon que le citoyen lambda dise qu’il y a deal lorsque la justice sur fond de dossier en décide autrement.
    Il faut de la mesure a ce gouvernement de la retenue et de la hauteur dans ces propos il n’y a pas de mauvais Burkinabé ni de bon Burkinabé on est tous burkinabé c’est pour cela qu’il y a des prisons et un appareil de justice pour régler le cas des Burkinabé qui ont faute, ceux la ne sont pas envoyé en exil ou confié a une autre république pour être jugés il sont gérés intérieurement. Arrêtons de stigmatiser les gens, de les traiter de force du mal, d’ailleurs le mal est relatif, sinon ce sera une reprise de ce qui a été reprochés a tord ou raison Dieu seul le sait a l’Ex Président Blaise Compaore. Et dans ce cas il y aura un autre front contre le gouvernement actuel- je n’aime pas utiliser le mot régime pour un gouvernement élu par les urnes, le peuple souverain qui doit donc être tenu responsable de ces choix bon comme mauvais-...
    La discipline la détermination la compétence et de l’amour c’est tout ce dont nous avons besoin pour construire le pays . La justice ne se fabrique pas elle vient d’elle même lorsque tous les éléments sont réunis.
    J’ai vraiment parfois honte pour mon pays tant il est contre-versé et contradictoire.
    Merci et bonne continuation chapeau pour vos analyses vraiment impartiaux et vraiment constructifs...

  • Le 4 juin 2016 à 01:25, par Dubito En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Cher compatriote Paul Kere, je vous plains d’avoir été peu honnête en choisissant l’une des trois pires professions qui puissent exister à savoir, avocat, journaliste et vendeur d’immobilier.
    Vous êtes avocat par profesession en acceptant de défendre l’indéfendable en ayant l’intime conviction que tout n’est que ruse et pour de grosses sommes d’argent comme honoraires
    En venons-en, vous n’êtes pas docteur en droit qu’en début de 2016 !!!!!
    Depuis que la dictature trentennaire de Blaise Compaoré appuyée par les RSS semait la désolation avec des crimes de sang et crimes econmiques qui ont retarde irreversiblement la marche du Burkina Faso vers l’émergence économique, sociale, politique et démocratique et sans oublier les haines attisées par le comportement belliqueux exporté vers d’autres pays de la sous-région ouest-africaine.
    Sauf erreur de ma part, je n’ai jamais lu vos doctes dissertations sur les crimes crapuleux ayant envoyé outre tombe Feu Président Thomas Sankara, Norbert Zongo et d’autres illustres Burkinabe, paix à leurs âmes.
    L’Afrique est malade des gens comme vous qui assimilent une science sans conscience.
    Quelle est la portée de votre combat à l’endroit des enfants du feu Président Thomas Sankara que vous devez défendre comme pupille de la Nation. Je sais bien la veuve Mariam Sankara n’a pas des millions à vous offir comme les RSS pour qui vous vous battez bec et ongles pour la libération des criminels des 30 et 31 octobre 2014 et ceux du coup d’Etat du 16 septembre 2015.
    Quelle est la contrepartie de votre action en vue de la défense des morts pour la Patrie lors des deux événements ci-dessus.
    Honte à vous qui utilisez le langage de la ruse face à la nécessité de la recherche de la verité qui apaise les coeurs et consolide l’unité nationale

  • Le 4 juin 2016 à 04:03, par Nikiéma Goama Célestin En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    kéré, à lui seul est devenu une veille citoyenne à part entière plus que le balai citoyen qu’on n’a plus entendu après le rapport de l’ASCE sur les malversations financières et de grandes parcelles à Ouaga 2000 de Zida et compagnie. Normal, ils sont eux-mêmes impliqués dans ces "deals" mafieux et honteux. Félicitations à l’humaniste du Boulgou, Kéré pour sa désignation au titre de la Commission institutionnelle. Il va certainement apporter beaucoup comme de nombreuses autres membres, à la construction d’institutions fortes dans notre pays.

  • Le 4 juin 2016 à 05:29, par ganblbloh En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Hummmhhh est ce qu’il y a un pays au monde où la justice est 100% indépendante ?

  • Le 4 juin 2016 à 06:25, par yé ! En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Monsieur Kéré,
    Comme toujours j’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre écrit. Je crois que vous avez raison, et même si ce n’était pas le cas, je suis le moins bien placé pour en juger, d’autant plus que je ne m’y connais pas en droit. Il est vrai qu’on proclame haut et fort que "nul n’est censé ignorer la loi", mais il n’en demeure pas moins que dans nos contrées très faiblement instruites, la connaissance de la loi relève de la gageure. Dans notre pays, alphabétisés et non alphabétisés ne demandent de comptes qu’au gouvernement. Car, même recouverts d’une fine couche vernis de "démocratie", les régimes autoritaires et/ou autocrates qui se succédé n’ont laissé dans l’esprit des burkinabè que nous sommes, que l’omnipotence du gouvernement : tout partait du gouvernement et tout aboutissait au gouvernement. Si bien que, même sans avoir fait un sondage, je ne crains pas de me tromper en affirmant que 97% de la population burkinabè était convaincu que les juges ne sont que des employés nommés par le gouvernement et chargés, comme tous les fonctionnaires, d’exécuter les ordres et instructions du même gouvernement. Et certains ministres ont convaincu plus d’un qu’il en était ainsi, lorsqu’ils parlaient de "juges acquis".

    Si fait qu’a mon avis, même si les propos du ministre vous paraissent incongrus, ils ont eu le mérite de contribuer à apaiser, un temps soit peu, les velléités de certaines personnes à EXIGER des comptes. Car depuis l’insurrection, le burkinabè se sent en droit de demander que l’on justifie toute décision ou attitude. Et le ministre l’a fait, en jouant sur la corde sensible : que celui que le commun des burkinabè croit être "le patron des juges" dise que lui-même n’est pas forcément d’avis avec les décisions prises, mais que ses prérogatives ne lui permettent pas de changer quoi que ce soit dans lesdites décisions, que pouvait-on trouver de plus fort en termes de communication ? C’est ce qui explique, à mon avis, le faible engouement pour le sit-in organisé devant le Palais de Justice de Ouagadougou. C’est ce qui explique l’accalmie que l’on a constaté dans la presse, pour l’instant.

    M. Bagoro a beau être un magistrat chevronné, ne perdons pas de vue qu’il occupe aujourd’hui une fonction politique. Et comme toutes les personnes dans cette position, il est amené à trouver le juste milieu entre le tolérable et la limite à ne pas dépasser, l’essentiel étant de préserver la cohésion d’ensemble. Et à ce propos, un illustre disparu, qui a fortement influencé l’histoire et la politique sous-régionale disait : "entre le désordre et l’injustice, je choisis l’injustice" (FHB). Car justifiait-il, l’injustice peut être réparée, mais du désordre on en perd le contrôle. Si comme je le pense, M. Bagoro, magistrat chevronné, a choisi la voie qui a été la sienne, il s’est certainement inspiré de ce grand Monsieur. Ce qui n’altère en rien la qualité de votre mise au point, car ces politiques et politiciens doivent être surveillé comme de l’huile sur le feu. D’ailleurs vous l’avez très bien écrit, "Le dire relève d’une banale contribution à l’œuvre de construction d’une justice saine et démocratique débarrassée de tous les carcans partisans et autres entraves innommables". Pas si banale que ça...

  • Le 4 juin 2016 à 08:59, par LEJ En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Je valide l’internaute 3 et j’ajoute que tant qu’il n y aura pas "peeke ntingè", (laver et essorer) "d’opération main propre" sur la justice au Burkina, tout espoir de construction d’une république démocratique et sociale relève de chimère. La justice, c’est la pierre angulaire de la cohésion sociale, de l’égalité républicaine. Si elle est corrompue, tout effort est vain. Les témoignages des victimes de magistrats qui inondent la presse ne disent pas le contraire. Combien de commerçants ou d’entrepreneurs partis de rien mais sans parrains politiques bien placés vivent aujourd’hui dans la frustration à la suite d’opération de confiscation avalisées par des magistrats sans scrupules ? Alors mêmes que des noms de hauts magistrats sont cités par les victimes, le procureur du Faso fait la sourde oreille. Je rends hommage à ces quelques rares magistrats restés intègres. Mais que penser d’un pouvoir qui comble d’avantages indistinctement l’institution la plus corrompue du pays ? Manifestement, ce n’est pas de ce pouvoir qu’il faut attendre le salut. Dans les conditions actuelles, nous parler d’indépendance de la justice est une injure à notre intelligence. Laver Essorer la Justice (LEJ)

  • Le 4 juin 2016 à 09:02, par Alicia En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    @ Alice, tu seras incapable et Dieu te voit et te puniras certainement de prouver que Bassolé a versé un seul centime de francs cfa à l’auteur de cet article. Mais comme tu fais des annonces gratuites on n’y peut rien. as-tu au moins pris le temps de lire l’article ? C’est déjà cela le salaire que tu as versé. Ceci étant, les mentalités ne peuvent pas évoluer rapidement, mais allons seulement, Alice.

  • Le 4 juin 2016 à 09:06, par LEJ En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Toutes mes excuses pour ma traduction approximative : peekén wenke (laver-essorer). Laver Essorer la Justice.

  • Le 4 juin 2016 à 09:06, par @ Paul En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Ce pawego-là rêve plutôt de prendre la place de BAGORO pour mieux faire. On ne peut pas être à cette place et faire des déclarations pareilles. BAGORO lui-même le sait, vous verrez que c’est un grand service que Me Kéré lui a rendu. Il sera désormais exemplaire. C’est ceux qui ne savent pas qui achète la tête du chien à 500 francs alors qu’il vaut zéro et que les musulmans la considère comme un plasphème. Ne vous fatiguez pas car vous nepouvez pas vouloir la démocratie et son contraire. Soit on est dans la dictature et chacun imposera à l’autre sa vision soit on est dans la démocratie et il y a des règles. Pas de solutions intermédiaires.

  • Le 4 juin 2016 à 09:09, par @ Arnaud En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Donc A bas tout le monde et le faso s’écroule. Non ! il y a des règles en démocratie et ces règles-là, que vous les maîtrisez ou pas, elles doivent être respectées rigoureusement.

  • Le 4 juin 2016 à 09:13, par @ Oued En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    "Piteux analyse" ! L’auteur de l’article l’a déjà assumé avec photo à l’appui. Pourrais-tu en faire de même ? C’est cela la différence et surtout avoir le courage de ses opinions et surtout de les assumer à visage découvert. Lamentable !, pourrait-on être tenté de répondre à ce piteux esprit pour ne pas dire petit esprit. Mais le jeux en vaut-il la chandelle ? NON.

  • Le 4 juin 2016 à 09:15, par @ Oued En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Il fallait écrire "Piteuse analyse" avant qu’au moins tu sois sur la même grille de départ avec l’auteur de l’article que tu dénigres gratuitement. Me Kéré a déjà assumé et est prêt à assumer plus que ça.

  • Le 4 juin 2016 à 09:24, par @ Ramadan En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Le sang des martyr est tellement sacré qu’il ne faut pas l’utiliser n’importe comment. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté méritent absolument notre respect. Je me souviens que l’auteur de l’article avait alerté ceux que vous appelez pompeusement ses "amis" par devoir de veille citoyenne en écrivant contre la révision de l’article 37, comme il continue à le faire. Hélas, le pouvoir déchu a été insensible en le traitant d’aigri à Kosyam. Voilà le résultat. Donc continuez à vilipender Kéré, votre sort sera pire que Blaise et François et ça, c’est Salif Diallo qui l’a dit avant moi. S’il te plaît, n’utilise pas le Ramadan pour des causes ignobles car pendant le ramadan c’est pour le pardon qu’on demande à Dieu par le Jeun. Donc pas de plasphème. Merci.

  • Le 4 juin 2016 à 09:29, par @ Martial HLPGD En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Vous avez raison Martial, j’avais posé la question à un éminent professeur qui m’avait répondu que c’était fait exprès pour pas que le commun des mortels comprenne le droit et les procédures afin de garder le droit mystérieux et à la portée d’une certaine caste. J’ai trouvé cette réponse drôle et surtout pas démocratique parce que le droit s’applique à tout le monde et tout le monde devrait en comprendre le sens premier. Mais le Tribunal Militaire avance bien sur le dossier SANKARA et les autres dossiers et tout viendra à point nommé pour celui qui sait attendre.

  • Le 4 juin 2016 à 09:38, par @ internaute n° 3 En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Dommage qu’il n’y a même pas de pseudo. A croire que vous n’avez pas al conviction de votre écrit. Quand vous écrivez que "tant qu’au sommet de l’état il n’y a que des voyous, des pilleurs,des délinquants avec son lot de courtisans comme ce kéré, est-ce que vous connaissez me kéré ? Visiblement NON, car ce n’est pas le type de personne qui courtisera même son chien. Le "petit strapontin" dont tu parles est une charge et un devoir citoyen pour Kéré et non une gloriolle.
    Même ça, tu ne comprends pas ? Alors ? Il faut faire avec, au nom du vivre ensemble car il faut du tout pour faire un monde.

  • Le 4 juin 2016 à 09:40, par @ Dave En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Oui Dave, quelle mascarade ! pour les déclarations insensées de notre Garde des Sceaux !

  • Le 4 juin 2016 à 09:44, par @ FGH En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    "Monsieur le Docteur en droit de la Sorbonne ; peut-être feriez vous bien de venir vous mettre à la place du Premier Ministre pour recadrer le ministre Bagoro ? Comme ça on irait vite !" Celui qui est pressé achète la tête du chien à 500 francs alors qu’il n’est ni comestible, ni vendable. Après BAGORO, il y aura d’autres Garde des Sceaux, j’espère meilleurs et "le meilleur est à venir !" pour paraphraser un ami de longue date.

  • Le 4 juin 2016 à 10:44, par La Paix Au Faso En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    De mon humble point de vue, si la justice est de bonne foi, il est facile pour elle de pouvoir se blanchir. Leur silence mutique semble les condamner et la présomption d’innocence ne saurait exister dans un contexte où le citoyen Lamda a besoin et doit savoir la vérité. C’est bien facile de dire que nos décisions sont prises dans le strict respect de la loi, mais vous devez nous expliquer les fondements de ces décisions : nous avons libérés les putschiste sur des bases juridiques...la plupart pour des raisons de santé, ceux ci ayant présenté des certificats médicaux.... Si tel est le cas, nous sommes en droit de douter de l’authenticité de ces certificats médicaux (le cas du président du CDP est éloquent à cet égard... j’ose espérer que nous, citoyens soucieux de la Paix et de la Justice dans notre pays, sans aucune considération politique, avons aussi le DROIT de douter... On parle de tripatouillage de la décision de justice concernant la levée du mandat d’arrêt, pourquoi aucune explication claire n’est venue nous rassurer du côté de la justice ? On nous a servi de bouillant comme étant de la glace en nous faisant croire, ou en nous laissant entendre que les mandats d’arrêté seront relancés immédiatement, qu’en est il actuel lent, des semaines apres ? Mystère et boule de gomme. Pas de saccage, rien à brûler, nous avons d’autres moyens de pressions plus sages et responsables pour faire triompher la justice équitable et la Paix. Comme le dit un proverbe : lente comme le caméléon, la vérité finit toujours par rattraper le mensonge". Paix pour le Faso.

  • Le 4 juin 2016 à 12:18, par ka En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Toutes les analyses ne doivent pas être pris en compte, comme des analyses stériles et flou comme celui de mon jeune Kéré sans proposition de solution meilleure qui va pour le peuple, ne doit pas être écouté : Paul, ne pense pas que je t’en veux personnellement, dit seulement à ton cireur qui m’attaque toujours soit sur Zoodomail aujourd’hui, ou sur Lefaso.net, à cause d’un message que t’ai écrit pour ton soutiens au sénat bidon dans un pays dont 98% de la population n’a pas un bon repas par jour, que je ne t’en veux pas : Mais je demande à toute la jeunesse intellectuelle du Burkina comme toi, de lutter pour un seule objectif, ‘’’’faire avancer le Burkina que nous aimons tous sans l’injustice, sans l’impunité, sans des crimes gratuits, sans la corruption a ciel : Surtout ne pas saboter la victoire du peuple Burkinabé et vous sa jeunesse.’’’’ L’insurrection par un soulèvement populaire du Burkina à cause de l’article 37, était un exemple pour le continent qui a besoin d’une alternance apaisée et propre pour que sa jeunesse s’y trouve un chemin d’avenir. J’aime que toute la jeunesse intellectuelle toi y compris, prouve au monde entier que notre révolution inachevée a réveiller les consciences d’un peuple intègre. Toi l’avocat agrégé, Nyamsi le philosophe, sont des rapporteurs de Blaise Compaoré et de SORO. Aujourd’hui la donne a changé, et Blaise Compaoré le sait qu’il a perdu, vous aussi, vous deviez l’accepter pour que les coupables des crimes gratuits du peuple Burkinabé, payent leurs crimes. Mon ami Körö Yamyélé te félicite pour ton combat juridique, c’est très bien pour la démocratie tant voulu par notre pays, surtout la justice équitable. Mais moi Ka, te prie de tout faire juridiquement, pour convaincre Blaise Compaoré de rentrer avec courage, et affronter la justice Burkinabé, et toi l’éminent avocat et ami, le défend avec toutes tes connaissances : Si tu te montres dans tes analyses avec ce dernier combat juridique dont je te demande, Blais Compaoré aura la conscience tranquille, et rejoindra sa famille a Ziniaré : Alors le peuple, moi en premier, avec toutes et tous les internautes Burkinabé du monde entier, te féliciteront pour un service rendu à la nation.

  • Le 4 juin 2016 à 19:26, par madi En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    j’ai toujours soutenu que cet avocat n’est qu’un piètre individu : dès qu’il pond un article injurieux à l’égard du digne peuple burkinabè, il s’assoit devant son écran et se fait fort de répondre à tous les intervenants qui désapprouvent son point de vue et souvent avec des arguments d’un très bas niveau. A cet article il est intervenu plus de 10 fois pour réagir aux internautes dont les arguments battent en brèche ses fumeuses théories juridiques, des arguties, car l’intervenant 18 à 28 est la même personne en l’occurrence notre grand avocat !

  • Le 4 juin 2016 à 23:42, par connard En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    @Madi. C’est interdit que l’auteur de l’article intervienne sur le forum ? Je ne le cois pas. Tu es ridicule. Vous voulez insulter ou dénigrer les autres et vous ne voulez pas la monnaie de la pièce. Es-tu courageux comme kéré pour mettre ton nom et ta photo, connard.

  • Le 7 juin 2016 à 14:48, par SID WAYA En réponse à : De l’indépendance réelle de la justice dans notre pays

    Mr Kéré écoute ceci : tu peut défendre qui tu veux( tes magistrats véreux et pourris et les assassins du régime déchut). Le tribunal de l’histoire vous rattrapera tous . Tôt ou tard. On ne peut jamais contourner la justice (la vraie). Allons seulement !!! sans rancune !!!