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Lutte contre la corruption : Le REN – LAC souhaite l’implication les autorités coutumières et religieuses

mardi 31 mai 2016.

 

Ce mardi 31 mai 2016 s’est ouvert un atelier d’échanges entre le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et les autorités coutumières et religieuses. Les échanges lors de cet atelier ont porté sur les résultats de l’étude commanditée par le REN-LAC, étude portant sur les valeurs éthiques et civiques dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso.

Menée par le Pr Fernand Sanou, enseignant-chercheur à la retraite et par Jean-Paul Bazié, enseignant-chercheur à l’université de Koudougou, cette étude entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique 2013-2016 du REN-LAC.

Selon Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC, cette étude a « pour objectif de documenter les liens existant entre les valeurs morales éthiques et la corruption dans la société burkinabè en vue de mieux orienter les actions des différents acteurs de la lutte anti-corruption. »
En effet, il estime que le contexte moral au Burkina Faso est dans « une situation de dégradation avancée. On a perdu énormément de valeurs, c’est ce que l’étude a montré. Et je pense que lorsqu’on a commencé à contacter les communautés, elles étaient d’accord avec nous que véritablement il y a un problème (...) C’est la première fois qu’on va approfondir quelles sont les causes de cette perte de valeurs civiques au niveau de notre pays. »

Pour une large diffusion des résultats de cette étude, le REN-LAC compte travailler avec les autorités coutumières et religieuses, les journalistes mais aussi les chefs d’établissements d’enseignement.

Les autorités religieuses composées de représentants des catholiques, des protestants, des musulmans et les autorités coutumières seront les premiers à qui sera présentée cette étude.
Le REN-LAC entend ainsi nouer avec eux un partenariat pour la promotion des valeurs morales, éthiques et civiques, mais aussi un partenariat dans la lutte contre la corruption à travers des émissions télé et radio.

Un choix pas du tout fortuit

A en croire le Pr Fernand Sanou, « Une étude du CGD (Centre pour la gouvernance démocratique, ndlr) entreprise en 2008 et dont les résultats ont été restitués en 2010, disait que 75% des Burkinabè faisaient confiance aux chefs traditionnels. C’est-à-dire que c’est quand même des références. Les religieux, les coutumiers, si vraiment ils se mettent dans la danse, on peut obtenir quelque chose, parce que, qu’on le veuille ou non, la plupart d’entre nous, nous référons à un être transcendantal. Nous croyons en Dieu, nous partons à l’église, etc. Donc quand même, ils doivent pouvoir nous enseigner quelque chose et nous aussi, de notre côté, nous devons nous référer à ceux que nous disons être nos références transcendantales, Dieu, etc. »

Le REN-LAC espère donc qu’avec l’implication des autorités coutumières et religieuses, la lutte contre la corruption connaitra de bien meilleurs résultats.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net



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