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Quel type de catéchiste pour l’Eglise au Burkina et au Niger ?

lundi 9 mai 2016.

 

Pour célébrer le centenaire de l’avènement de l’école de formation des catéchistes, s’est tenu au Centre National Cardinal Paul Zoungrana, le tout premier congrès national de catéchèse. Commencé le 6 mai au soir, le congrès s’est terminé le dimanche 8 avec la messe solennelle de clôture à la cathédrale de l’Immaculée conception de Ouagadougou, qui a mobilisé de nombreux fidèles venus rendre grâce à Dieu pour la présence des catéchistes dans notre Eglise Famille au Burkina Niger.

Plus de 400 participants, majoritairement des catéchistes accompagnés des prêtres et des religieux, venus des quatre provinces ecclésiastiques du Burkina et du Niger, ont durant ces trois jours de rassemblement, réfléchi sur comment : « promouvoir de nouveaux types de catéchistes et de nouvelles méthodes pour la nouvelle évangélisation », au centre national Cardinal Paul Zoungrana à Ouagadougou. Les conférences qui ont été animées par les abbés Bernard YANOGO et Ernest OUEDRAOGO, suivies des débats et des échanges féconds qu’ils ont suscités ont suffi à permettre l’élaboration de résolutions et de recommandations qui serviront surement à répondre à la problématique de départ.

Après 100 ans d’engagement empreint d’abnégation et de générosité de la part de ces « fantassins » de la mission d’évangélisation au Burkina Faso, et en contexte de nouvelles questions qui se posent en matière d’évangélisation, il est de bon temps que l’Eglise Famille de Dieu au Burkina Niger, dont la construction et l’expansion sont grandement tributaires de l’action des catéchistes, s’interroge sur la nécessité de prendre les moyens pour un ministère catéchétique adapté aux nouvelles réalités pastorales, comme l’a relevé le Cardinal Philippe à la fin de la messe de clôture du congrès. : « Dans la perspective de l’aggiornamento nécessaire, les différentes recommandations du Congrès constituent une véritable feuille de route adressée non seulement à l’attention diligente des Evêques, mais aussi à tous les protagonistes de la mission : prêtres, religieux (ses) et fidèles laïcs dont les catéchistes eux-mêmes ». L’atteinte des objectifs de renouveau selon Mgr Gabriel SAYAOGO président de la commission épiscopale de catéchèse, qui a assuré la prédication au cours de la messe de clôture, passe obligatoirement par la culture de l’unité de la famille pour laquelle le Christ a prié son Père. « Sans l’unité qu’entretient la vie fraternelle des croyants, dit-il, il est impossible de communiquer l’évangile ; sans le témoignage de l’union réciproque, il ne saurait avoir d’évangélisation ». La splendide croissance de l’Eglise en Afrique et ses réalisations dues essentiellement au dévouement héroïque de générations de missionnaires désintéressés dont les catéchistes ont su faire partie, n’exempte pas ceux-ci selon Mgr Gabriel SAYAOGO, du devoir d’être « vigilants pour déjouer les pièges du malin toujours prêt à la division ». Le catéchiste comprendra que pour faire accepter l’évangile qu’il propose, il doit « commencer par le témoignage d’une vie fraternelle vraie, car rien ne peut remplacer l’amour des frères ». Un message entendu par les participants à ce congrès et particulièrement reçu ainsi par les 82 catéchistes institués au cours de cette messe de clôture.

Résolutions et recommandations

La synthèse des travaux du premier congrès national de catéchèse aura permis de constater l’absence de formation continue chez les baptisés après la réception des sacrements de l’initiation chrétienne. Face aux propositions des sectes et de certains mouvements de spiritualités douteuses, il requiert que la formation des catéchistes soit revue dans sa durée et dans son contenu, pour les outiller convenablement dans leur tâche d’instructeurs et d’éducateurs. Afin donc de leur donner la possibilité de mener une activité professionnelle qui leur permette une vie décente, cet aspect sera également pris en compte dans le cursus de formation des catéchistes. La réflexion devra se poursuivre en faveur d’une rémunération mensuelle capable d’améliorer les conditions matérielles du catéchiste. Tous les fidèles catholiques reconnaissent que les catéchistes sont de précieux agents pastoraux dans la mission d’évangélisation. Leur rôle a été important dans l’annonce de la Bonne Nouvelle, dans l’implantation de l’Eglise au Burkina Faso comme au Niger. Depuis les premières heures de la vie de l’église au Burkina/Niger, les catéchistes accompagnement les catéchumènes, animent les célébrations liturgiques en l’absence de prêtres, assurent l’animation et le soutien des communautés chrétiennes. Demander le concours spirituel et matériel de tous pour eux donc, s’impose comme une obligation de foi dont avec fierté les fidèles s’acquitteront. Les congressistes se penchent d’ailleurs vers la mise en place d’une caisse de solidarité nationale à cet effet. Tous ces apports nouveaux pris parmi tant d’autres, reflètent la volonté d’une Eglise Famille de Dieu au Burkina et au Niger, résolument tournée vers une ère où le baptisé reçoit en même temps qu’il entre dans la vie du Christ, une formation biblique fondamentale, socle d’une foi qui résiste aux assauts des vents déstabilisateurs de ce siècle. Le message du cardinal Fernando FILONI préfet pour la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui a exalté l’abnégation, le courage apostolique et la sainteté personnelle du catéchiste, tout en rendant hommage aux anciens catéchistes, conforte bien ce congrès dans sa quête d’un nouveau type de catéchistes pour notre temps.

Abbé Joseph KINDA
www.egliseduburkina.org