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Education de base : La 4e mission du programme de développement stratégique à la loupe du MENA et ses partenaires

vendredi 6 mai 2016.

 

Le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), a présenté la quatrième mission conjointe de suivi du programme de développement stratégique de l’éducation de base (4ème MCS/PDSEB). La cérémonie a eu lieu le 06 mai 2016 à Ouagadougou.

L’objectif général de la 4eMCS était de réaliser un suivi-évaluation de la performance du sous-secteur de l’éducation de base.A ce titre, le bilan physique et financier des activités de 2015 par programme a été examiné. De même, le niveau d’atteinte des indicateurs du PDSEB et l’ensemble des résultats obtenus a aussi été analysé. Puis, des orientations et recommandations pour une mise en œuvre efficace et efficiente du plan d’actions 2016 ont été faites.

Dans son allocution, le représentant des partenaires techniques et financiers,Jean Bernard Dubois de la coopération suisse,a souligné que : « les travaux de l’atelier technique tenu du 12 au 15 avril 2016 à Koudougou, sur dix-neuf recommandations de la 3ème MCS, neuf ont été réalisées et dix non réalisées. Soit un taux d’exécution de 47,4℅. Cela nous interpelle tous et devrait nous inciter à redoubler d’effort pour améliorer les résultats de la mise en œuvre des dix-huit recommandations et onze actions retenues par cette 4ème mission conjointe de suivi du PDSEB ».

Les PTF appellent le MENA à redoubler d’efforts

S’agissant du bilan de l’année 2015, les partenaires techniques et financiers notent un ralentissement considérable des résultats du secteur, particulièrement durant les deux dernières années.
Et le représentant, Jean Bernard Dubois n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer la position qui est la leur : « Face à la situation plutôt inquiétante que révèle ce bilan de l’année 2015, il nous semble impérieux de prendre ensemble toutes les dispositions dans le sens de faciliter l’atteinte de meilleurs résultats futurs des différents programmes de l’éducation. Vous vous y employez déjà. En témoigne les récentes initiatives prises pour accélérer la livraison des infrastructures, pour assurer la livraison des manuels scolaires à bonne date, le recrutement complémentaire d’enseignants pour le post primaire et l’affectation à temps des enseignants ».

Les défis à relever

Comme défis à relever, le représentant des partenaires techniques et financiers a cité entre autres : L’amélioration de la gestion financière et de la passation de marchés pour une utilisation efficace et efficiente des ressources mises à la disposition du secteur ; l’adoption d’une meilleure approche de réalisation et de livraison dans les délais, de nouvelles infrastructures éducatives de qualité tant pour le formel, le non formel et la formation professionnelle ; l’adoption et la mise en place de stratégies d’éducation inclusive de qualité pour l’insertion et/ou la réinsertion des enfants hors école ; la poursuite de la réforme curriculaire dans l’éducation pour améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages ; l’amélioration de l’encadrement pédagogique des enseignants et formateurs et du suivi-évaluation du système éducatif.

Les insuffisances ainsi relevées, le représentant des partenaires techniques et financiers s’est dit solidaire du Burkina Faso : « dans ce sens, la préparation par certains partenaires techniques et financiers de nouvelles conventions de financement et d’autre part l’allocation par le PME(partenariat mondial pour l’éducation) de 33,8 millions de dollars US pour la prochaine requête du Burkina Faso constituent des opportunités de contribution au financement de l’éducation ».

Le gouvernement s’engage à mieux faire

Dans son intervention, le ministre s’est félicité du travail abattu : « L’engagement chaque fois renouvelé de l’ensemble des acteurs du système éducatif a permis d’enregistrer en 2015 des avancées significatives, notamment dans la mise en œuvre de la réforme curriculaire et la scolarisation des filles surtout en milieu rural ».
Cependant, il a aussi relevé des insuffisances. On peut noter : le retard persistant dans la réalisation des infrastructures éducatives ; la lourdeur des procédures de passation des marchés publics ; l’augmentation du nombre des communes prioritaires malgré les efforts consentis ; la faible progression du taux d’achèvement et de la persistance du goulot d’étranglement entre le primaire et le post-primaire ; le retard considérable que connait l’éducation non-formelle.

Mais tout compte fait, la situation n’est pas aussi alarmante : « Cette 4ème mission conjointe faut-il le rappeler s’est tenu dans un contexte particulier marqué par les changements institutionnels intervenus au niveau du MENA dont les compétences couvrent désormais les trois ordres d’enseignement que sont d’une part le préscolaire, le primaire, le secondaire et d’autre part l’enseignement et la formation technique et professionnels et l’éducation non formelle ».

Concernant le faible niveau de réalisation des infrastructures éducatives, le ministre tout en reconnaissant la justesse de l’observation, s’est voulu rassurant. « Cette préoccupation partagée au plus haut niveau offre l’opportunité de renforcer les mécanismes existants et de poursuivre les discussions avec le ministère en charge des finances en vue de trouver ensemble un mécanisme efficace visant à lever les factures qui regardent la mise à disposition à temps des infrastructures éducatives dans notre pays. C’est pourquoi, des alternatives telles que le développement du partenariat public-privé et la maîtrise d’ouvrage déléguée publique seront expérimentés dès cette année 2016 », a confié le ministre.

Angelin DABIRE
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 8 mai 2016 à 10:21 En réponse à : Education de base : La 4e mission du programme de développement stratégique à la loupe du MENA et ses partenaires

    Grand merci aux PTF qui accompagnent le BF pour le développement de son système éducatif. C’est bien une grande première qu’une évaluation au MENA ait conclu sur des résultats d’insatisfaction.
    Il faut que le nouveau ministre du nouveau MENA donne une nouvelle dynamique . A la lecture des attributions du ministre on voit bien une vision politique de l’éducation de base. Désormais le secondaire fait partie intégrante. C’est donc plus qu urgent que les cadres du secondaire soient inclus dans les niveaux de pilotage des multiples projets et programmes. Il est difficle de faire du nouveau avec les anciens cadres qui ont intégré que l’éducation de base c’est eux seuls. Ils n’auront pas l’ouverture nécessaire pour une prise en compte harmonieuse de toute entité du nouveau MENA. Je m’en vais pour preuve les travaux du CASEM extraordinaire ou tout le volet secondaire avait ete royalement oublié.
    Monsieur le ministre il est temps de consulter les cadres du secondaire qui étaient au pilotage dans l’ex MESS ils seront plus enclins à vous proposer des stratégies qui prendront en compte tous les volets de votre grand ministère.