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Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

mardi 3 mai 2016.

 

Le centre national de presse Norbert Zongo a célèbré ce 3 mai 2016 la journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème « la presse burkinabè face au renouveau démocratique ». Ce fut également l’occasion pour Laure Sawadogo de lancer le prix de la meilleure journaliste de l’année 2016, prix qu’elle a remporté en 2015.

Cela fait maintenant 18 ans que le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) ne manque pas cet événement consacré aux hommes et femmes de médias. A chaque année sa particularité. Parallèlement au thème retenu par l’UNESCO « Accès à l’information et aux libertés fondamentales - C’est votre droit ! », le CNP-NZ a décidé cette année de mener la réflexion sur « la presse burkinabè face au renouveau démocratique ». Un exercice d’autocritique sur les devoirs des journalistes mais aussi sur les espoirs que ceux-ci suscitent chez les Burkinabè.

Ce renouveau démocratique en cours au Burkina Faso est en partie la résultante d’un travail abattu par les professionnels des médias qui ont eu recours ces dernières années aux technologies de l’information et de la communication. Le recours à cette nouvelle « arme » pour atteindre rapidement un public plus large ne se fait pas toujours dans le respect des principes d’éthique et de déontologie. « Ces réseaux sont donc à la fois des opportunités d’un meilleur accès et de menace pour la crédibilité et l’équilibre de l’information », a souligné Boureima Ouédraogo, le président du comité de pilotage du CNP-NZ.

Outre les réseaux sociaux qui constituent une menace pour la liberté de la presse, le président du comité de pilotage du CNP-NZ fait remarquer qu’il y a les « subjectivismes et les rancunes mal contenus, les ambitions et les égos trop démesurés de certains journalistes ». Pour ce faire, il a interpellé les hommes et femmes de médias sur leur responsabilité collective et individuelle dans ce contexte socio-politique où « la liberté d’informer n’autorise pas tout ». « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple, arrachées de hautes luttes, sur l’autel et nos égoïsmes et de nos subjectivismes », a lancé Boureima Ouédraogo. Conscient que la plupart des journalistes sont allergiques à la critique, il les a invités à dénoncer les éventuelles brebis galeuses du métier car de leur crédibilité, il en dépend.

Cette célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse intervient à un moment où la presse burkinabè est créditée d’une bonne image avec la 1ère et 42e place qu’elle occupe respectivement en Afrique francophone et au niveau mondiale. Pour le ministre de la communication, Remis Fulgance Dandjinou, cela est la preuve que la presse burkinabè a conscience des enjeux du traitement et de la diffusion de l’information. Pour lui, la dynamique engagée sous Norbert Zongo doit être maintenue dans la cadre de l’ancrage de la démocratie en cours au Burkina Faso.

Au cours de cette cérémonie, Laure Sawadogo a lancé le prix de la meilleure journaliste 2016. Les catégories concernées sont la presse écrite, la radio et la télévision. Chaque postulante devra déposer au maximum trois œuvres dans les catégories retenues que sont l’interview, le reportage et l’enquête.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 3 mai 2016 à 23:17, par clairevoyance En réponse à : Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

    Les journalistes sont les virus des temps modernes, en tout cas la liberté de presse n’est chose à améliorer les rapports sociaux des peuples AFRICAINS.
    Dieu à bien fait le jour et la nuit, ce n’est pas ce qu’on voit ou entend qu’il fait dire. Pourtant des prétendus journalistes en manque de notoriété se donne du plaisir à jouer aux pyromanes.
    Quand les premiers responsables de ces médias le sont eux-mêmes, on comprend aisément que ceux qui travaillent avec le soit également, c’est bien dommage pour ce métier qui après les extrémistes religieux et autres, viennent en deuxième position parce qu’ils sont les relais de toutes les pratiques vicieuses de ce monde. VIVE LE BON SENS.

  • Le 4 mai 2016 à 07:46 En réponse à : Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

    Une vérité crue de la part du confrère Boureima. Prompts effectivement à critiquer, les journalistes sont eux-mêmes allergiques à la critique. On ne cessera jamais de le dire : il faut que les jeunes journalistes qui embrassent la profession, se forment ; ce n’est pas pour rien que dans ce métier, les anciens insistent toujours et toujours sur l’éthique et la déontologie. C’est en cela que je ne suis pas du tout d’accord avec le président de l’AJB, lorsqu’il disait hier à la tété que le journaliste n’a pas d’ami : Cher confrère, rectifie ça ? L’ami du journaliste, c’est lorsqu’il se garde de dire des choses qui peuvent bruler sa famille, son quartier sa ville, son pays, etc. Il n’a pas d’ami lorsque c’est l’intérêt général qui doit être sauvegardé. On ne dit pas tout et on n’écrit pas tout (éthique) et quand on écrit, on écrit bien (déontologie

  • Le 4 mai 2016 à 07:49 En réponse à : Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

    Une vérité crue de la part du confrère Boureima. Prompts effectivement à critiquer, les journalistes sont eux-mêmes allergiques à la critique. On ne cessera jamais de le dire : il faut que les jeunes journalistes qui embrassent la profession, se forment ; ce n’est pas pour rien que dans ce métier, les anciens insistent toujours et toujours sur l’éthique et la déontologie. C’est en cela que je ne suis pas du tout d’accord avec le président de l’AJB, lorsqu’il disait hier à la tété que le journaliste n’a pas d’ami : Cher confrère, rectifie ça ? L’ami du journaliste, c’est lorsqu’il se garde de dire des choses qui peuvent bruler sa famille, son quartier sa ville, son pays, etc. Il n’a pas d’ami lorsque c’est l’intérêt général qui doit être sauvegardé. On ne dit pas tout et on n’écrit pas tout (éthique) et quand on écrit, on écrit bien (déontologie

  • Le 4 mai 2016 à 09:44, par paxi En réponse à : Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

    Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »
    Au Burkina Faso à part quelques journaux qu’on peut compter sur les doigts qui font un travail remarquable, beaucoup représente des partis politiques ou des opérateurs économiques. La liberté de la presse existe au Burkina. La preuve les journalistes racontent ce qu’il veulent sans obéir a l’étique et à la déontologie. Mais les gens ce taisent parce que les journalistes sont des dieux. Actuellement ils on fait sien l’adage qui dit si tu me cherches je te fait. les journalistes au Burkina croient détenir la vérité. Ils sont prompt à prendre des pots de vin. Et que dire de leur solidarité des fois mal placé quand un des leurs est mêlé à des affaires pas catholique. Il est temps pour les journalistes d’assainir leur corporation. Tout le monde du jour au lendemain devient journaliste et racontent n’importe quoi sous le couvert de la liberté de la presse. l’arrogance à changé de camps. Avant c’était les partis politiques. maintenant ce sont les journalistes et les syndicats qui sont arrogants. Ils est temps que les journalistes eux mêmes fasse des analyses sur des articles qui sont produits dans notre presse, ils verront que tous ne répondent pas au B.A.B.A du journalisme. Si les journalistes ne disent à leur pair qui ne font pas bien leur travail qui va le faire.

  • Le 4 mai 2016 à 15:42, par c En réponse à : Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

    Je suis parfaitement d’accord avec clairevoyance et paxi, lorsqu’ils qualifient certains journalistes de pyromanes, égoïstes et arrogants. C’est parce qu’en réalité, ceux-ci ont mal compris le concept de "liberté de la presse". Aujourd’hui, certains journalistes ne cachent même pas lors de leur intervention sur le plateau, leur appartenance à tel ou tel bord. Quant à d’autres, ils se croient au dessus du président de la république et des députés. Peut-être est-ce là leur part contributive à l’incivisme qui inonde tous les secteurs d’activité, nul ne le sait. Mais toujours est-il qu’ils oublient que chez eux c’est pire que chez les autres, car ce sont eux qui doivent plutôt donner le bon exemple.

  • Le 4 mai 2016 à 15:48 En réponse à : Boureima Ouédraogo aux journalistes : « Nous ne pouvons pas brader et sacrifier toutes les victoires de notre peuple […] sur l’autel de nos égoïsmes »

    Charité bien ordonnée commençant par soi même le reporter votre journal qui traine souvent d’honnêtes gens dans la boue rechigne à faire son mea culpa même si la preuve contraire de ces contre vérités lui sont rapportées. Même si vous perdez vos procès vous prétendez avoir toujours raison, qu’est ce qui justifie cette posture ou vous vous prenez pour des infaillibles.