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Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

jeudi 28 avril 2016.

 

Les étudiants de la section de l’ANEB/Ouahigouya suite à leurs multiples manifestations et démarches pour l’amélioration de leurs conditions d’études et d’existence restées sans réponses ont adressé la présente lettre ouverte à leur ministre à qui d’ailleurs ils tiennent pour responsable d’une éventuelle dégradation du climat social dans les jours à venir si rien n’est fait. Lisez plutôt.

UNION GENERALE DES ETUDIANTS BURKINABE (UGEB) BURKINA FASO
ASSOCIATION NATIONALE DES ETUDIANTS BURKINABE (ANEB)
Unité- Progrès- Justice
SECTION DE OUAHIGOUYA
Ouahigouya le 26 Avril 2016
A
Monsieur le Ministre de l’Enseignement
Supérieur, de la Recherche Scientifique
Et de l’Innovation

LETTRE OUVERTE
Monsieur le Ministre,

Depuis l’ouverture du Centre Universitaire Polytechnique de Ouahigouya (CUPO) en 2010, les générations d’étudiants se succèdent mais leur situation se ressemble.

En effet, plus de cinq années après l’ouverture du CUPO, les étudiants restent confrontés à des difficultés de tout ordre (académique, social) sans que des solutions idoines ne soient proposées par les différentes autorités malgré maintes interpellations, à elles, faites par notre structure.

Ainsi le CUPO n’a jusqu’à ce jour aucune infrastructure propre à lui et les étudiants sont obligés de squatter les locaux du Lycée professionnel régional Naaba KANGO et de l’ENEP de Ouahigouya malgré l’augmentation progressive du nombre d’étudiants. Cette situation n’est pas sans conséquences pour les étudiants qui passent de fois des semaines sans être programmés, toute chose qui ne fait qu’accentuer le retard dans lequel nous sommes plongés, prolongeant ainsi la misère des étudiants.

Ne disposant pas également d’enseignants permanents, le CUPO compte principalement sur l’Université de Ouagadougou pour l’exécution des enseignements. Certains de ces enseignants, bien que programmés, mettent des semaines, voire des mois avant d’arriver. Dès qu’ils arrivent, les volumes horaires sont souvent réduits et exécutés de fois les jours fériés et les devoirs composés à la hâte ; toute chose qui engendre un enseignement au rabais.

Le CUPO ne dispose ni de bibliothèque ni de laboratoire encore moins de salle d’informatique alors qu’évoluant dans un système aussi exigeant qu’est le LMD à l’instar des autres universités publiques du pays. On se demande quelles compétences l’Etat attend des étudiants dans ces conditions ?

Que dire du volet social, Monsieur le Ministre ?

Les étudiants du CUPO sont dépourvus de cité universitaire. Ils sont donc laissés à eux-mêmes dans cet environnement d’augmentation exponentielle du coût du loyer avec une aide-FONER dont le taux est largement dépassé au regard de la cherté de la vie. Aussi ses conditions d’octroi (allusion à l’aide) sont cyniques et iniques (beaucoup d’étudiants sont en effet exclus du bénéfice de cette aide pour des questions d’âge et d’ancienneté de leur baccalauréat). Ces allocations ne tiennent pas également compte du fait que l’année académique s’étale sur toute une année civile, voire plus. L’étudiant doit donc mettre une bonne partie de son allocation dans le loyer.

Quant au Restaurant Universitaire (RU), déjà exigu en termes de capacité d’accueil, il est pauvre en menu et en hygiène. Aussi fonctionne-t-il selon le gré, voire les caprices du prestataire et des autorités du Centre Régional des Œuvres Universitaires (CROU). En effet, ces derniers ne tardent pas, avec des raisons fallacieuses, à fermer le restaurant universitaire.

A titre illustratif, de janvier à décembre 2015, le restaurant a connu cinq fermetures au moins et les « raisons » avancées étaient entre autres : la prestataire n’a pas envoyé les frais de condiments, elle estime qu’elle n’a pas été payé et très souvent sans raisons. Cette situation plonge les étudiants, dont la quasi-totalité vit loin des parents, dans une détresse totale.

Monsieur le Ministre,

Ces différents problèmes suscités ne sont qu’une infime partie de ce que vivent les étudiants. Ces problèmes sont consignés dans une plateforme revendicative et certains points ont fait l’objet de rencontres d’échanges entre notre structure et les autorités universitaires et même régional (le Gouverneur). La dernière en date a eu lieu le 02 avril 2016 au cours de laquelle des propositions ont été faites par le Chargé de Mission et le Directeur Régional des œuvres universitaires. Ces propositions devraient aboutir à :

 la réouverture immédiate du RU assortie d’une amélioration de la qualité dans un bref délai en attendant le lancement d’un nouvel appel d’offre. Le Directeur Régional du CROU, Monsieur Gildas BADO a promis lors de sa rencontre le vendredi 1er avril 2016 avec la Coalition de lutte Contre la Vie Chère que si le principe était accepté des étudiants, le RU sera ré-ouvert le mercredi 06 avril ;
 La mise sur pied dans les jours à venir de la bibliothèque et de la salle d’informatique ;
 Le recrutement d’enseignants permanents dont le processus était déjà enclenché selon les propos du Pr. Abdoulaye OUEDRAOGO, Chargé de Mission au CUPO.

Après plus de trois semaines, les étudiants, qui ont consenti d’énormes sacrifices en acceptant ces propositions, ne voient aucune lueur d’espoir quant à leur réalisation alors que ces mêmes autorités locales nous rassuraient à chaque rencontre que toutes les propositions issues de ces échanges vous sont transmises fidèlement. Elles affirmaient à l’occasion qu’elles n’ont aucun pouvoir de décision et que l’application effective de ces propositions relevait de votre ressort Monsieur le Ministre.

Pourquoi alors un tel silence de votre part Monsieur le Ministre ?
Etes-vous soucieux de la situation que vivent les étudiants du CUPO ?

Au regard de ce qui précède, l’ANEB/Ouahigouya :

 Prend l’opinion publique à témoin sur la situation chaotique qui prévaut au CUPO ;
 Exige des autorités la résolution des problèmes que nous vivons en commençant par la mise en œuvre des propositions de la rencontre du 02 avril 2016 ;
 Vous tient pour responsable d’une éventuelle dégradation du climat social dans les jours à venir si rien n’est fait ;
En tout état de cause, Monsieur le Ministre, l’ANEB/Ouahigouya se réserve le droit d’engager toutes actions pouvant permettre aux étudiants de sortir de cette situation au cas où il n’y aurait pas d’évolution dans un bref délai.
Soyez assurer, Monsieur le Ministre, de notre ferme détermination à lutter pour la satisfaction de nos justes et légitimes revendications.
Pour le Comité Exécutif Le Président

John Rodrigue GOUNGOUNGA
72 61 11 68 / 66 70 07 83

Ampliations :
-  Présidence de l’Université Joseph KI ZERBO ;
-  Direction Générale du CENOU ;
-  Administration du CUPO ;
-  Direction Régional des Œuvres Universitaires ;
-  Gouvernorat ;
-  CCVC/Yatenga ;
-  Presse.



Vos commentaires

  • Le 29 avril 2016 à 10:59, par ALAHADJI En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    "Certains de ces enseignants, bien que programmés, mettent des semaines, voire des mois avant d’arriver. Dès qu’ils arrivent, les volumes horaires sont souvent réduits et exécutés de fois les jours fériés et les devoirs composés à la hâte ; toute chose qui engendre un enseignement au rabais".

    Il me semble que c’est ce que certains professeurs faisaient à UFR/SEA en particulier à l’IGEDD de l’UO de Ouagadougou, et pourtant ils ont été nommés ministre comme pour les récompenser pour cette pratique malsaine d’enseigner.

  • Le 29 avril 2016 à 12:01, par Dibi En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    Vos revendications sont légitimes. Mais vous êtes trop sages face à des prédateurs. Je veux dire, les héritiers de Blaise Compaoré qui sont aux affaires et pour qui l’avenir de la jeunesse n’est pas une priorité.
    Il n’y a que les régimes pourris d’Afrique pour créer une université hors-sol, sans bibliothèque, sans salles informatique (une obligation dans le primaire en Europe), sans cité ni resto U digne de ce nom, sans corps enseignant attitré...Bref c’est à croire à un foutage de gueule, car aucun des satrapes au pouvoir à Ouagadougou, aucun dis-je, n’inscrira son fils ou sa fille dans une telle université locale.
    Comptez vous fils de paysans, d’ouvriers ou de petits fonctionnaires que vous êtes, vous ne verrez nullement dans vos rangs aucune gueule de rejetons ignares venus de la bourgeoisie compradore pourrie qui tient le pays chez nous. Ces gens là s’inscrivent leurs rejetons boutonneux dans les universités occidentales dès la première année.
    Aussi je vous trouve bien sage dans vos revendications à leur faire honte s’ils savent encore ce que veut dire : former une jeunesse de relève pour l’avenir de notre peuple.
    A votre place je serai plus offensif, plus inscrit contre ce néocolonialisme qui condamne à l’avance votre avenir.
    Vous êtes en droit de revendiquer le meilleur pour votre avenir. Ce pays est suffisamment riche (en hommes et en or...) pour vous l’offrir en tant que jeunes.
    A Ouahigouya, Dédougou, Bobo-Dioulasso, Fada, Koudougou… Ouagadougou, coordonnez-vous et soulevez plus que cela comme un seul homme et faites leur peur à tous ces aboyeurs d’hier contre l’impérialisme, devenus aujourd’hui les éléments les plus corrompus, les plus criminels au sommet de l’Etat. Faites leur peur, vous dis-je, dans la conquête de vos droits. Faute de quoi, ces Nègres couchés vous laisseront marrons et bien cuits !

  • Le 29 avril 2016 à 13:29, par boumboum En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    Celui à qui vous adressez votre lettre est là depuis le début la transition et on n’a rien vu comme actes forts. Pourquoi il a été reconduit ? L’argument de certains est qu’il connaît les dossiers. 4 mois après, on ne voit rien. Oh Dieu sauve nos étudiants. Ceux de Koudougou sont vraiment sacrifiés sur l’autel d’une gouvernance de la complaisance

  • Le 29 avril 2016 à 22:42, par Dibi En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    Vos revendications sont légitimes. Mais vous êtes trop sages face à des prédateurs. Je veux dire, les héritiers de Blaise Compaoré qui sont aux affaires et pour qui l’avenir de la jeunesse n’est pas une priorité.
    Il n’y a que les régimes pourris d’Afrique pour créer une université hors-sol, sans bibliothèque, sans salles informatique (une obligation dans le primaire en Europe), sans cité ni resto U digne de ce nom, sans corps enseignant attitré...Bref c’est à croire à un foutage de gueule, car aucun de ces satrapes au pouvoir à Ouagadougou, aucun dis-je, n’inscrira son fils ou sa fille dans une telle université locale.
    Comptez vous fils de paysans, d’ouvriers ou de petits fonctionnaires que vous êtes. Vous ne verrez nullement dans vos rangs aucune gueule de rejetons ignares venus de la bourgeoisie compradore pourrie qui tient le pays chez nous. Ces gens là n’inscrivent leurs rejetons boutonneux et ignares que dans les universités occidentales dès la première année.
    Aussi je vous trouve bien sages dans vos revendications à leur faire honte s’ils savent encore ce que veut dire : former une jeunesse de relève pour l’avenir de notre peuple.
    A votre place je serai plus offensif, plus inscrit contre ce néocolonialisme qui condamne à l’avance votre avenir.
    Vous êtes en droit de revendiquer le meilleur pour votre avenir. Ce pays est suffisamment riche (en hommes et en or...) s’il n’était pas pillé, pour vous l’offrir en tant que jeunes.
    A Ouahigouya, Dédougou, Bobo-Dioulasso, Fada, Koudougou… Ouagadougou, coordonnez-vous et soulevez vous plus que cela comme un seul homme ; et faites leur peur à tous ces aboyeurs d’hier contre l’impérialisme, devenus aujourd’hui les éléments les plus corrompus, les plus criminels au sommet de l’Etat.
    Faites leur peur, vous dis-je, dans la conquête de vos droits. Faute de quoi, ces Nègres couchés vous laisseront marrons et bien cuits !

  • Le 30 avril 2016 à 21:57 En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    En lisant cela, il me semble que ceux qui ont écrit cela ne veulent pas dire toute la verité. La verité est que le restaurant universitaire est fermé depuis 2 mois

  • Le 30 avril 2016 à 21:58 En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    En lisant cela, il me semble que ceux qui ont écrit cela ne veulent pas dire toute la verité. La verité est que le restaurant universitaire est fermé depuis 2 mois

  • Le 2 mai 2016 à 08:37, par Dibi En réponse à : Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : La lettre ouverte des étudiants à leur ministre de tutelle…

    Vos revendications sont légitimes. Mais vous êtes trop sages face à des prédateurs. Je veux dire, les héritiers de Blaise Compaoré qui sont aux affaires et pour qui l’avenir de la jeunesse n’est pas une priorité.
    Il n’y a que les régimes pourris d’Afrique pour créer une université hors-sol, sans bibliothèque, sans salles informatique (une obligation dans le primaire en Europe), sans cité ni resto U digne de ce nom, sans corps enseignant attitré...Bref c’est à croire à un foutage de gueule, car aucun de ces satrapes au pouvoir à Ouagadougou, aucun dis-je, n’inscrira son fils ou sa fille dans une telle université locale.
    Comptez-vous fils de paysans, d’ouvriers ou de petits fonctionnaires que vous êtes. Vous ne verrez nullement dans vos rangs aucune gueule de rejetons ignares venus de la bourgeoisie compradore pourrie qui tient le pays chez nous. Ces gens là n’inscrivent leurs rejetons boutonneux et ignares que dans les universités occidentales dès la première année.
    Aussi je vous trouve bien sages dans vos revendications à leur faire honte s’ils savent encore ce que veut dire : former une jeunesse de relève pour l’avenir de notre peuple.
    A votre place je serai plus offensif, plus inscrit contre ce néocolonialisme qui condamne à l’avance votre avenir.
    Vous êtes en droit de revendiquer le meilleur pour votre avenir. Ce pays est suffisamment riche (en hommes et en or...) s’il n’était pas pillé, pour vous l’offrir en tant que jeunes.
    A Ouahigouya, Dédougou, Bobo-Dioulasso, Fada, Koudougou… Ouagadougou, coordonnez-vous et soulevez vous plus que cela comme un seul homme ; et faites leur peur à tous ces aboyeurs d’hier contre l’impérialisme, devenus aujourd’hui les éléments les plus corrompus, les plus criminels au sommet de l’Etat.
    Faites leur peur, vous dis-je, dans la conquête de vos droits. Faute de quoi, ces Nègres couchés vous laisseront marrons et bien cuits !