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Université polytechnique de Bobo : Les étudiants toujours sur le qui-vive

mardi 26 avril 2016.

 

La grève de la faim entamée par les étudiants de l’Université polytechnique de Bobo (UPB), depuis lundi 18 avril n’est plus d’actualité. Depuis les dégâts et l’incendie du véhicule de leur directeur régional en charge du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), ils cotisent pour se nourrir, l’ensemble des œuvres ayant été suspendues. L’heure n’est cependant pas à fléchir. Ils entendent réagir si toutefois les revendications ne sont pas satisfaites.

Il était 19 heures lorsque nous arrivions sur la cité 1008 lits dans le quartier Belle-Ville. L’accès n’est pas du tout aisé au regard du nombre de barrages. En effet, la voie menant à l’entrée de la cité est barricadée avec de nombreux cailloux. Cela parce que jeudi nuit, les étudiants avaient appris que des éléments des forces de sécurité viendraient les débusquer de leur chambre. « Ils ne sont pas venus. C’était une fausse alerte », lance un étudiant. Après une brève présentation, les étudiants assis en groupe devant l’entrée exigent la carte de presse. Parce que disent-ils : « il y a des gens qui se sont infiltrés pour avoir des informations. La situation est grave et nous, nous n’avons plus confiance ».

Après s’être rassurés, ils lâchent les mots sans vouloir décliner leur identité. « Depuis le départ du directeur régional, nous avons essayé de réorganiser la cité. Nous cotisons par exemple pour la nourriture. Nous mangeons en famille comme d’habitude. Ce n’est pas simple car depuis les événements de mercredi, toutes les œuvres universitaires sont suspendues », informe un étudiant. Les concertations, certes, se poursuivent mais, prévient un autre, si rien de concluant n’en sort, nous allons réagir. Et de quelle manière ? Avons- nous demandé. « Nous n’allons pas dévoiler ça maintenant. Nous allons toujours nous écouter, nous concerter avant toute prise de décision. L’opinion publique le saura au moment opportun », indiquent-t-ils.

A la question de savoir si ces derniers ne regrettent pas d’avoir commis des dégâts et incendié le véhicule du DR leur réponse est sans équivoque : « Nous n’avons aucun remord ». Un autre de poursuivre : « Ce que nous avons fait est tout à fait normal. Nous étions en colère et les conséquences ne pouvaient être que ça ». Aux autorités du pays, en l’occurrence le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, les étudiants l’informent qu’ils sont les futures cadres du Burkina. Ils doivent, soutiennent-ils, prendre à bras le corps leurs conditions de vie et d’étude qui ne sont pas du tout optimales. « C’est aussi simple. Le problème n’est pas de la mer à boire », lâche un étudiant. Le problème, rappellent-ils, se résume à la question du restaurant universitaire, les cars et le dysfonctionnement dans la gestion de la cité. Pour eux, la location des chambres qui s’élève à 3000F CFA le mois n’est pas à leur portée. D’ailleurs, font-ils savoir, dans les cités universitaires de Ouagadougou et de Koudougou, la chambre est à 1500FCFA.

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Bassératou KINDO
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