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Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

lundi 11 avril 2016.

 

Depuis un certain temps l’actualité cotonnière s’est emballée au Burkina Faso suite à une décision prise par l’AICB d’imposer aux cotonculteurs la production du coton 100% conventionnel et donc l’abandon du coton Bt au cours de la campagne qui démarre bientôt. La raison pour laquelle cette décision a été prise est que le Burkina perd de l’argent dans la vente du coton depuis 2011 et que cela serait dû au fait que la fibre s’est raccourcie entre temps. Sans vouloir rentrer dans la polémique de l’opportunité ou pas de cette décision, plusieurs observations peuvent être faites relatives à la filière cotonnière en général et les conséquences éventuelles d’ordre environnemental, social et économique que cette décision de retour au coton conventionnel devra engendrer.

Premier constat : il y a un certain paradoxe dans la procédure de lancement de la campagne cotonnière du Burkina. En effet, le Burkina Faso, premier pays producteur de coton en Afrique lance chaque année le début de sa campagne cotonnière en France. Nous nous sommes toujours posé la question de savoir pourquoi procéder ainsi ? Est-ce qu’en procédant ainsi, le Burkina Faso ne serait pas influencé par des puissances étrangères mues par d’autres types d’intérêts étrangers aux Burkinabès et qui essaieraient d’imposer un agenda caché à notre économie ? Cette question mérite une réflexion plus poussée par tous les burkinabè épris de justice et de paix, jaloux de leur indépendance chèrement acquise au prix de nombreuses luttes acharnées.

Deuxième constat : Pour une fois que le Burkina est premier en Afrique dans un secteur économique donné, les raisons qui sous-tendent cette position devraient être minutieusement analysées ; les conséquences prévisibles d’un changement de stratégies maîtrisées avant la prise de toute décision tendant à remettre en cause cette place. Mais à notre connaissance, aucune étude de ce type n’est disponible nulle part, de nature à nous rassurer que quoi qu’il advienne, le pays sera toujours premier producteur de coton et le bien être des cotonculteurs maintenu. Tout ce qu’on avance jusque là ; c’est des intensions et des souhaits, alors qu’à ce stade on devrait dépasser les supputations et les conjectures et aller sur du concret, sur la base d’une analyse d’impact socio-économique et environnemental crédible.

Troisième constat : a-t-on réellement pris en considération les intérêts de tous les acteurs intervenant dans la filière dans la prise de cette décision ? Nous nous permettons d’en douter. En effet nous qui avons eu le privilège de réaliser de nombreux contacts avec les producteurs de coton et autres acteurs du monde rural, savons bien que la préoccupation essentielle de ces derniers concerne surtout la pénibilité du travail de production du coton, l’insuffisance de la main d’œuvre (les jeunes préfèrent aller dans les sites d’orpaillages) pour entretenir les champs de coton, alors même que le coton conventionnel nécessite beaucoup plus de main-d’œuvre que le coton Bt. Certains producteurs eux-mêmes disent que pour réaliser les objectifs de maintien du niveau de production à 800 000 tonnes de coton graines cette année en utilisant 100% de semences de coton conventionnel au Burkina, il va falloir véritablement se« retrousser les manches ». Alors que l’AICB et même l’UNPCB savent pertinemment que même si les producteurs se coupaient même les manches au lieu de les retrousser, ils ne pourront jamais atteindre ce niveau de production dans un contexte d’abandon total du coton Bt. On se pose alors la question de savoir qui va supporter les conséquences d’un éventuel échec de la production cotonnière au Burkina Faso en 2016 ? N’oublions pas que la filière fait vivre plus de 3 millions de personnes au Burkina et sa contribution dans le PIB est de l’ordre de 4%. Déjà que l’on constate une morosité de l’économie, un choc de plus dans la filière n’épargnera pas les vaillantes populations Burkinabè.

Pour l’heure, nous qui sommes de la société civile et qui avons été sensibilisés sur la question de l’utilisation abusive des pesticides et autres produits chimiques nocifs au Burkina restons perplexes face à la tentative d’imposer une telle décision. En effet un calcul rapide nous montre qu’en retournant à la culture du coton conventionnel à 100%, plus de 3 000 000 de litres supplémentaires d’insecticides seront déversés dans la nature cette année. Ceci va inévitablement engendrer une augmentation du niveau de pollution de l’environnement ; lequel avait sensiblement baissé grâce à l’utilisation du coton Bt qui avait permis une forte réduction de l’épandage des insecticides. Bien entendu les conséquences du retour aux pesticides coton sur la santé humaine seront désastreuses. Les producteurs, ceux là même qui sont les chevilles ouvrières de cette filière, seront des victimes résignées de toutes sortes d’intoxications et de la détérioration inexorable de leurs conditions de santé. Mais cela ne semble pas préoccuper les adeptes du retour au 100% coton conventionnel. C’est simplement des arguments économiques, qui sont mis en avant pour justifier leur décision. En tout état de cause, nous ne pouvons pas rester insensibles à cette question de l’environnement et nous comptons le faire savoir.

Aussi, au regard de tout ce qui précède, nous souhaiterions que l’on organise de véritables états généraux du coton au Burkina Faso compte tenu de l’importance majeure de ce produit pour notre économie. Ces états généraux donneront sans doute l’opportunité de poser les vraies questions et de les débattre sans passion, sans influence ou pression, de façon absolument souveraine, pour sortir une stratégie et des mesures comprises et acceptées de tous, dans le sens de tracer les sillons d’un développement socio-économique durable basé sur une exploitation intelligente et judicieuse de cette spéculation, de la même manière que la Côte d’Ivoire s’est développée en se basant sur son cacao.

Mahama ILBOUDO, Secrétaire Général de l’Association Ensemble Sécurisons le futur
Tél : 76624576



Vos commentaires

  • Le 12 avril 2016 à 06:16, par René En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    La solution, c’est de passer à la culture sans pesticides ni engrais chimiques (coton bio) et de transformer le coton au pays pour relancer le faso dan fani. La légère baisse de productivité sera largement compensée par les économies réalisées en matière d’entrants. L’artisanat sera relancé et la santé de chacun s’améliorera.

    Ne pensez pas que, parce que je suis de nationalité française, je défends les intérêts d’une puissance étrangère. Je suis avant tout un citoyen du monde et un ami du Burkina Faso.

    Si vous en avez l’occasion, regardez le film "La sirène de Faso Fani du réalisateur Burkinabè Michel K. Zongo

  • Le 12 avril 2016 à 07:25 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Sécurisons le présent d’abord ! à quoi sert d’être premier si c’est pour mettre en faillite la filière cotonnière burkinabè. Près de 50 milliards de perte, c’est un crime économique et toutes les responsabilités doivent être situées.

  • Le 12 avril 2016 à 07:28 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Dans vos lubies du futur, vous ne parlez pas du tout de la filière coton biologique qui existe au Burkina Faso et qui résoud le problème lié aux produits chimiques du coton conventionnel. Vous êtes inféodés à Monsanto et vos arguments sont très légers !

  • Le 12 avril 2016 à 08:15 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Belle Analyse mais insuffisante car vous sembler ne pas être d’accord avec ce retour au 100% coton comme entre autre argument cela nous fera perdre notre rang de 1er producteur, il sert a quoi d’être premier producteur si on ne peut pas vendre ce qu’on produit.
    Et puis a mon humble avis, vous fustigez l’argument économique alors que justement c’est a cause de cet argument même qu’on cultive le coton ( comme dirais certain : On ne travail pas pour devenir mouton mais pour acheter mouton). Et puis en temps que société civil vous auriez du faire un travail d’enquête et d’analyse fournir des chiffre avec preuves a l’appuies ("En effet un calcul rapide nous montre qu’en retournant à la culture du coton conventionnel à 100%, plus de 3 000 000 de litres supplémentaires d’insecticides" : calcul basé sur quoi ?) au lieu de vous poser des question comme monsieur tout le monde. Cordialement !

  • Le 12 avril 2016 à 08:22, par GUEULARD En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Demandez des comptes à Salif DIALLO  ! C’est lui qui a introduit ce coton Bt ici Avec Tambours et trompettes. C’est bien facile de se refugier derrière l’immunité d’un présidnt de l’Assemblée ! Il doit expliquer comment les choses se sont passée avec ce coton trangénique car il connait bien le sujet !

  • Le 12 avril 2016 à 08:27, par sibidou En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Enfin, une bonne nouvelle ! Nous n’aurons pas battu le pavé pour rien. MONSATO DEGAGE.
    Bande de loups

  • Le 12 avril 2016 à 10:19 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    hummm Mr Ilboudo les producteurs n’ont pas pour seul problème, le dur labeur mais aussi la rentabilité de leur production. Les autres internautes l’ont déjà signalé : le bio est la solution durable, rentable à cette question. Et puis la perte probable dont vous parlez sera causé par la destruction de la terre par les OGM.

  • Le 12 avril 2016 à 10:23, par Moi En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Mauvaise nouvelle, espérons que le Burkina revienne sur cette décision. Quant au bio, tout le monde sait que c’est un mode de culture inefficace.

    • Le 2 novembre 2016 à 09:44, par Belkassim Bamba En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

      je souhaiterai savoir pourquoi les autres intervenants prônent le BIO comme solution au problème alors que vous vous estimez que c’est un mode de culture inefficace ?

  • Le 12 avril 2016 à 10:46, par Francois de Salle BADO En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Je salue votre proposition de la tenue des états généraux sur le coton au Burkina Faso. Cette rencontre aura pour objet de faire le point de la culture du coton au Burkina( coton Bt ou 100% conventionnel), de présenter les avantages et les inconvénients de chaque type de coton sur tous les plans. Les conclusions d’une telle rencontre permettront de s’orienter en toute responsabilité vers la culture du type de coton le plus avantageux avec la prise de mesures appropriées par les pouvoirs publics pour accompagner les vaillants producteurs. Après avoir appris la décision du Burkina de suspendre la culture du coton Bt, j’ai suivi un reportage sur la TNB ou BF1(je ne sais plus) dans lequel les producteurs faisaient l’éloge du coton Bt. Bien entendu, ils ont aussi fait le procès du coton 100% conventionnel, et c’était loin d’être élogieux puisque certains ont menacé d’abandonner la culture du coton si on leur imposait le coton conventionnel. J’ai été d’ailleurs surpris de voir ce reportage passer à la TNB alors que le gouvernement voulait interdire la culture du coton Bt. Pourquoi faire l’apologie de quelque chose de mauvais ? Pour ma part, quelque chose n’allait pas quelque part. Il n’est un secret pour personne que la culture du coton OGM n’a jamais fait l’unanimité. Son introduction au Burkina Faso a été faite de façon insidieuse pendant que M. Diallo Salif était ministre de l’Agriculture, ------ et des ressources halieutiques sous le régime de Blaise Compaoré. Malgré les protestations des uns et des autres avec des arguments comme "le principe de précaution", le coton Bt a été imposé après une phase dite expérimentale concluante. Aujourd’hui, sous le régime du Président Roch KABORE où M. Diallo est Président de l’Assemblée Nationale, le Coton Bt est décrié. Que se passe-t-il ? Craignant que la culture du coton Bt ou du coton 100% conventionnel ne réponde à des intérêts purement politiques je soutiens la tenue des états généraux du coton au Burkina Faso pour clarifier la situation en vue de prendre les décisions politiquement correctes dans l’intérêt supérieur du Burkina et des braves producteurs.

  • Le 12 avril 2016 à 11:06, par gondwanais lamda En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Voilà enfin des arguments solides qui doivent ouvrir les yeux aux Burkinabès. Pourquoi aller lancer la campagne cotonnière en France ?

  • Le 12 avril 2016 à 11:13, par Sougrinooma En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Enfin voilà quelqu’un qui la tête sur les épaules et qui n’est pas suiviste ! Il a fallu des années d’études aux chercheurs burkinabè en collaboration avec leurs homologues américains pour mettre au point le coton Bt burkinabè adapté aux réalités du Burkina Faso. Pourquoi donc rejeter du revers de la main les résultats de plus d’une décennie de recherche et d’expériences. Les problèmes de qualité du coton ou de longueur de la fibre sont des problèmes agronomiques d’amélioration des plantes qu’on retrouve couramment dans les pratiques agricoles. Ce sont des problèmes qui peuvent se résoudre par la sélection des semences, tout comme on peut accroître la productivité de plantes comme le sorgho par des pratiques d’amélioration ordinaires.
    Le coton Bt était sensé être résistant aux attaques des ravageurs et il l’est effectivement. On identifie aujourd’hui un autre besoin, qui est la longueur la longueur de la fibre, il faut juste confier ce problème aux chercheurs et ils le résoudront bientôt. Laissons les polémiques inutiles et avançons. Aujourd’hui, au Burkina le paysan est libre de produire le coton qui lui apporte le plus de bénéfices : conventionnel, biologique ou OGM. Ces trois options restent un atout pour le pays et nul besoin de gaspiller ou de détruire ce qui a été chèrement acquis et qui peut soulager les souffrances des populations les plus défavorisées.

  • Le 12 avril 2016 à 11:32 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Quelle bassesse pour cette association qui vise a assombrir le futur pour nos enfant ? lorsqu’on se bat pour la sécurisation du futur il faut commencer par sécuriser l’agriculture. Quelle étude vous permet de dire que le coton Bt utilise moins de pesticides ? Monsanto et ses complice au Burkina ont menti en affirmant sur la réduction de l’utilisation des pesticide, en mentant sur les avantages économiques, en mentant encore sur la qualité de la fibre. Aujourd’hui ce sont les même argument qui ont été battu en brèche parce que les données ont changé et les vraies information sont livrée. On n’a jamais connu autant d’accidents causés par les pesticides en milieu paysan que sous l’ère de coton OGM. En plus, la graine OGM est produite avec de la pesticide alors que traditionnellement cette graine est consommée. Faut-il s’attendre a quoi dans quelques année au niveau de la santé de la population ? Le graines ne sont pas reproductibles. Quel avenir pour notre agriculture ? A mon humble avis avant de mettre des infos sur la toile, prenez le temps de comprendre le sujet que vous abordez. Bien sur que Monsanto va utiliser de pseudo association pour reconquérir nos terres pour ses expérimentations. On dit chez nous que le bon produit se vend sans pub. La production du Bt est avalisant en maintenant les producteurs dans un état de surendettement chronique. il y a eu en mai 2015 une marche contre le OGM au BF et dans des dizaines d’autres pays dans le monde. Cette année, une caravane à quitté le Sénégal, a traversé le Mali pour le Burkina. Pensez-vous que ce sont des gens qui ont juste envie de marcher ? Non, il pensent à l’avenir de l’humanité contrairement a votre association qui cherche de financement en voulant passer par la courte échelle.

  • Le 12 avril 2016 à 11:52, par Sidpasata Veritas En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    - C’est toujours ridicule d’entendre dire qu’un pays africain est premier producteur d’un produit destiné à l’exportation : la Cote d’Ivoire pour le cacao depuis plusieurs décennies sans que l’enfant ivoirien mange le chocolat qui sert à faire des jeux en France avec le "œufs de Pâques" ; le coton Burkinabè est exporté alors que nous importons des compresses, des bandes et du coton hydrophile stérilisé que les malades doivent acheter à prix d’or dans les pharmacies. Vous pouvez vérifier, alors que nous exportons notre coton à 300 francs le kilogramme, nous rachetons le paquet de 10 compresses (environ 100 grammes) à 1000 fr, soit à 10000 frs le kilogramme. Et on va nous dire que le coton fait entrer des devises au Burkina en oubliant ce que le coton nous fait perdre comme devise dans sa réimportation sous forme de bandes, compresses coton stérilisé, pagnes, T-shirt, caleçons et autres tissus. C’est comme si un paysan produisait du mil ou du maïs pour le vendre et racheter la farine du même mil ou maïs.
    - Nos dirigeant nous prennent pour des tarés et nous chantent souvent des idioties en matière de développement et d’économie. Rien ne me révolte plus que la bêtise cotonnière du Burkina. Comment peut-on se vanter d’être premier en la matière, alors qu’il s’agit de travailler comme un esclave à la satisfaction des besoins des autres en coton en oubliant nos propres besoins. Constatez que les cotonculteurs, d’une décennies à l’autre sont tout aussi pauvres que les autres agriculteurs sinon plus. Ceux d’entre eux qui ne sont pas surendettés sont toujours travailler à la charrue, à l’âne ou au bœuf comme les autres paysans ; leurs enfants ont les mêmes difficultés de scolarisation, de malnutrition et de santé que ceux des autres paysans. Les pesticides empoisonnes les cotonculteurs, les membres de leurs familles et leurs terres deviennent de moins en moins fertiles.
    - Un peu d’Histoire : Il ne faut pas avoir de la mémoire et comprendre le système économique dans lequel nos pays sont savamment maintenus avec la production des matières premières. Dans l’histoire des Peuples Noirs, la traite négrière et le commerce triangulaire consistait entre autres intérêts esclavagistes à emporter les hommes noirs sur les terres américaines et des caraïbes pour produire du coton et de la canne à sucre dont les blancs avaient besoins. Ensuite, quant on a été obligé d’abolir la traite négrière et l’esclavage, on a alors colonisé les pays des noirs pour leur faire produire le coton, le sucre, le café, le cacao et autres, pour les besoins des blancs en métropole, par le moyen des travaux forcé et l’exploitation des colonies. Quand on a été obligé de décoloniser (la décolonisation ce n’est pas l’indépendance !), on a raconté des fables aux dirigeant africains qu’on a fabriqué pour être les héritiers de l’administration coloniale contre les successeurs des empereurs africains à qui on avait confisqué le pouvoir. L’administration dans nos pays n’ont rien d’un service public, c’est toujours une administration de type coloniale. A la décolonisation on a réussi à faire comprendre aux nouveaux chefs d’État (hommes forts) qu’on va les aider à se développer (aide au développement, monnaie CFA = monnaie des Colonies Françaises d’Afrique, "amitié" et sommet France-Afrique, coopérations militaires ...). En plus de toutes ces "faveurs" qui sont accordées les chefs d’État reçoivent les conseils des experts des anciennes colonies qui leur recommandent toujours de poursuivre (avec les subventions des anciennes colonies) la production et l’exportation du coton, café, cacao, mines... Ces experts économistes ne leurs donneront jamais des idées et des subventions pour réaliser les produits finis dont les Peuples Noirs ont besoins pour leur propres consommation. Remarquez que pour la canne à sucre, ils n’insistes plus beaucoup parce que maintenant ils ont la technique nécessaire pour produire le sucre de betterave qui vient concurrencer notre sucre de canne sur nos terres africaines. Ainsi, depuis la traite négrière et le commerce triangulaire jusqu’à nos jours, le systèmes d’exploitation reste le même : les noirs produisent pour les besoin des blancs. La seule différence, dont il faut prendre conscience pour pouvoir se libérer de cet esclavage, c’est qu’avant les noirs étaient soumis et était exploité à son corps défendant, alors que de nos jours, ce sont nos dirigeants noirs qui sont les décideurs qui participent librement à cette exploitation honteuse qui se cache sous un habillage savant de pseudos économistes et conseillers de tous genres. Mais nos frères ivoiriens disent que "si on t’envoie, il faut savoir t’envoyer toi-même" ! On me dira peut-être que nos dirigeant sont soumis à d’énormes pressions : Alors, qu’ils aient le courage de leurs convictions et qu’ils prennent leurs peuples à témoins comme savait le faire un certain Thomas Sankara qui n’hésitait pas à se serrer lui-même la ceinture en invitant ses concitoyens à faire de même pour défendre la dignité nationale. Et quand on parle de dignité, il ne s’agit pas seulement de fierté orgueilleuse, mais aussi des intérêts de court, moyen et long terme.

    - "Un esclave qui ne peut pas assumer sa propre révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort" avait dit Thomas Sankara. Beaucoup de nos dirigeants sont des esclaves peureux, prêts à vendre notre dignité à vil prix. Ils sont sans cœur et il faut que le peuple insurgé resté éveillé sur ce qui est notre bien commun national. La gestion de la filière coton est un bien commun national pour lequel les Burkinabè devraient s’unir et imposer la marche à suivre pour que ceux qui travaillent dans cette filières (les cotonculteurs) soient le premier bénéficiaires du fruit de leur labeur. Mais comme l’a chanté la célèbre chorale Naaba Sanem "Kato, kom-yaoba runna kyêr lebga yelle ! La ânda nân sông burkinabè ; burkinabè" (Mon Dieu, la génération actuelle est devenu un grave souci pour tous ! Et pourtant, qui pourra aider le burkinabè ? c’est le burkinabè !). Les esclaves aussi aux Amériques empruntaient des mots à la Bible pour chanter le Négro spiritual :"Dieu dit à Moïse : j’ai entendu le cri de mon peuple, vas donc dire au Pharaon de laisser mon peuple rentrer à la maison".
    OUI DIEU ENTENDRA LE CRI DES OPPRIMES, MAIS IL REVIENT A CEUX QUI ONT EN MAINS LA DESTINÉE DE NOS PEUPLES DE DÉFENDRE ÉNERGIQUEMENT ET SANS COMPLEXE LES INTÉRÊTS DE LA NATION. S’ILS NE LE FONT PAS, FAUT UTILISER SON BULLETIN D’ÉLECTEUR POUR LES SANCTIONNER DANS LES URNES. ET SI CELA NE SUFFIT PAS, IL FAUT S4INGURGER ! LES PLEURS ET LA COUARDISE N’ONT JAMAIS RÉSOLU UN PROPBLEME.

  • Le 12 avril 2016 à 12:05, par Jeunedame seret En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Quand on préfère les vanités d’aujourd’hui avec les quantités devant le monde à la création de l’estime de soi à domicile, on prépare sa propre victimisation. Justement parce que votre coton BT est immense et pas précieux qu’il manque toujours de main d’oeuvre. Votre argument sur l’environnement ne tient pas devant l’aspect économique. Entre l’exploitation de l’or et le coton, lequel détruit plus l’environnement ici ? Quelle est la raison première de la culture du coton ? Des ÉTATS GÉNÉRAUX juste pour se faire imposer des démarches à regretter plus tard encore. Il nous manque toujours la confiance en soi et la fermeté. Et tout sera exhibitionniste et égoïste.

  • Le 12 avril 2016 à 12:08, par Le Baron En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Monsieur de la société civile, quel intérêt pour le Burkina d’être premier producteur de coton en Afrique, si cette production ne peut être écoulée sur le marché mondial ? Vous semblez ne pas être d’accord avec l’argument économique utilisé alors que vous ne doutez point que le Burkina Faso ne cultive le coton que justement parce qu’il a des retombées économiques certaines. Sécurisons le présent d’abord et travaillons à préserver l’avenir ensuite. Simple bon sens. Sans rancune aucune, Le Baron
    .

  • Le 12 avril 2016 à 14:27, par Sougrinooma En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    OGM ou pas OGM, sous tous les cieux, en Amérique, en Europe ou en Asie, ça toujours été une question de choix et non d’imposition. Le paysan Burkinabè a eu a chance de pratiquer tous les systèmes de production et il connaît la valeur de chacun. Laissons-le faire son choix. Ceux qui préfèrent le conventionnel peuvent le produire comme ce qui se fait ces années, de même ceux qui préfèrent le Bt ou le biologique peuvent également le faire. Il faut se garder de prendre la question de la longueur de la fibre comme un prétexte pour imposer une décision unilatérale à plus de 3000.000 de burkinabè qui vivent du coton. La question de la fibre n’est pas une question insurmontable. Les chercheurs l’ont dit et répété, ils peuvent le résoudre rapidement. Arrêtons les polémiques inutiles et retroussons nos manches pour travailler et construire notre chère Faso.

  • Le 12 avril 2016 à 14:36, par Kalendji En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Optons pour un DEVELOPPEMENT DURABLE en allant au Coton Bio.

  • Le 12 avril 2016 à 15:31, par Maadeen Ka En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Je valide ce que @13 a dit ; depuis ce matin, J’ai envoyé un post de la même veine mais que webmaster n’a pas daigné laisser passer. Qu’à cela ne tienne, je suis entièrement d’avis avec les rappels historiques de Veritas en y ajoutant que les cultures de RENTE instituées depuis l’époque coloniale n’ont pas changé d’objectif tant que les contre-maîtres que constituent ces elites formatées pour continuer d’asservir, d’esclavagiser les frères, d’instituer et d’entretenir ce que le maître occidental leur dicte ; cet objectif demeure la règle d’or régissant les productions de biens pour le service de la métropole et de la main tendue du ridicule qui ne les tue pas ces PSEUDO CHEFS D’ETATS ; je vous veux pour illustration, la declaration de roch marc christian kaboré qui rentre de france pour y avoir été quoi faire : ramper pour la recherche de quoi pas en tout cas pour le peuple burkinabé et africain d’une manière générale ; il y est allé pour ses propres comptes ; mais le peuple veille et saura lui rappeler que la tricherie ne marche pas ; le peuple trop conscient à présent de toute la misère et de qui sont les causes de leur misère saura réagir en temps opportum pour mettre et le VALET et son maître dans le même sac pour l’envoyer là où il faut l’envoyer.
    Il est trop triste que le comportement d’un rmck aille en france pour chercher quoi, tandis que dès la survenue des actes des pompiers pyromanes, le frère du côté du Tchad en l’occurence Idriss Déby Itno, un digne fils dee cette Afrique, nous a témoigné toute l’attention et les services de collaborations interafaricains que nous devons developper afin de déjouer les plans MACHIAVELIQUES de ces pyromanes pompiers.
    Sur le sujet du coton, les salles politiques qui leurs sont dictées à ces valets veulent que nous produisions ce qu’il faut pour entretenir leur rondeur (au maître qui vous traite de PAUVRE oui, de PAUVRE D’ESPRIT NON PAS PARCE QUE CES VALETS NE COMPRENNENT PAS LE JEU QUE LEUR IMPOSENT LES MAITRES AUXQUELS ILS OBEISSENT, mais simplement parce qu’ils ne sont que des indignes fils de ce continent qui leur a donné tout.
    Mais le temps vient et n’est plus lointain que toute la racaille des valets et de leur maître seront rangés dans la poubelle de l’histoire, la vraie histoire de l’Afrique ; elle tremble déjà cette franceafrique avec ses valets locaux. Nous sentons ses soubressauts, son agonie.

  • Le 12 avril 2016 à 15:45 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Un autre calcul simple à fare. Avec les semences coton Bt, le surcout pour les PRODUCTEURS est de 10 milliards par an lorsqu’on était au plus haut dans les surfaces emblavées ! à qui profite cette manne pétrolière ? oups, cette manne semencière ? Si vous vous préoccupez si bien de l’environnement, pourquoi ne pas aller vers le coton biologique de plus en plus prisé à un prix rémunérateur sur le marché international dont le Burkina pourrait développer sa transformation avec ses pagnes tissés ?

  • Le 12 avril 2016 à 16:29, par Sougrinooma En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Plus de 90% du coton produit et commercialisé aujourd’hui dans le monde est du coton Bt. La plupart de nos pagnes qui nous arrivent d’Inde ou de Chine proviennent de coton Bt. Quand l’Africain arrêtera-t-il de pleurnicher et de regarder son nombril tandis que les autres peuples grâce à leur techniques de production, ont atteint l’autosuffisance agricole depuis longtemps et viennent nous revendre leur surplus quand ce n’est pas pour nous sauver en pompier lors des crises alimentaires. Arrêtons de nous focaliser seulement sur les techniques d’un autre âge qui ont montré leurs limites depuis l’indépendance. Au 21è siècle faisons le pari de moderniser notre agriculture ; même si ce n’est pas à 100%, au moins à un taux raisonnable. Le radicalisme et la myopie intellectuelle ne nous mèneront pas loin.

  • Le 12 avril 2016 à 18:36 En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    pourquoi tous ces internautes disent de continuer le coton Bt avec près de 50 milliards de dettes ? pourquoi nous dire que la recherche va résoudre le problème alors qu’elle a les pieds et mains liés à Monsanto qui la finance ? pourquoi le coton Bt a été diffusé dès 2008 en plein champ alors que la qualité de la fibre a été masquée à tous par ces mêmes chercheurs burkinabè qui ont vendu les intérêts du pays à une multinationale pour quelques maigres avantages ? Que Monsanto, nos chercheurs et les sociétés cotonnières sans oublier les politiques ressortent toutes les études qu’ils ont faites ou pas depuis l’arrivée des OGM au BF et les transmettent à des chercheurs indépendants car la question de l’indépendance de la recherche est ici posée ! Les OGM sont rentrés au BF par une décision politique et vont en sortir par une décision politique. C’est aussi le passif du régime Compaoré pour ces aventures mafieuses avec Taylor au Libéria, Sierra Léone, etc.

  • Le 12 avril 2016 à 19:04, par Tagrou En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Le Burkina n’a jamais lancé sa campagne cotonnière en France. Je crois que l’auteur de l’écrit confond les signatures de conventions de financement des campagnes cotonnières qui ont lieu chaque année entre la SOFITEX et le pool bancaire international. Celles-ci ont généralement lieu au mois de décembre, qui ne peut aucunement être la période appropriée pour lancer une campagne.
    Pour ceux qui ne le savent pas encore, il y a trois sociétés cotonnières au Burkina : SOFITEX à l’ouest, SOCOMA à l’est et FASO COTON au centre du pays. Chacune d’elle est libre de choisir une date pour le lancement officiel de sa campagne cotonnière. Mais généralement, cela ne se fait pas avant l’annonce des nouveaux prix d’achat du Kg de coton graine et de cession des intrants agricoles. Annonce qui a couramment lieu en avril de chaque année au cours d’une conférence de presse animée par l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB), une structure qui regroupe les sociétés cotonnières sus citées et l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina(UNPCB).
    Il est par ailleurs intéressant de constater que beaucoup d’internautes font référence au coton bio comme une des meilleures alternatives. Ils ont peut-être raison. Sauf qu’en approchant les spécialistes en la matière et particulièrement les paysans qui ont tenté cette expérience à une échelle moindre, ils comprendront très vite que cette option sera difficilement envisageable pour diverses raisons, parmi lesquelles le respect des recommandations culturales, l’inexistence en quantité et qualité suffisantes des produits naturels de fertilisation des sols et de traitement du cotonnier, sans oublier le manque criard de débouchés.

  • Le 14 avril 2016 à 08:05, par Martin De Pré de Barkui En réponse à : Parlons du 100% coton conventionnel au Burkina

    Merci pour l’écrit qui suscite beaucoup d’intérêts. Il faut nécessairement que tous les acteurs du monde de l’agriculture s’asseye et se penche sur un plan stratégique de l’agriculture. Mais il faut aussi que ceux qui ont menti au peuple pour imposer le coton Bt répondent, et de ceux là il y a le ministre de l’agriculture de l’époque qui est assis confortablement maintenant sur le perchoir de notre auguste assemblée, il doit répondre...