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Année de la miséricorde : Mgr Laurent B. DABIRE ouvre une nouvelle lunetterie à Dori

mercredi 16 mars 2016.

 

Voir autrement et positivement les autres, voici l’appel que lance Mgr Laurent B. DABIRE évêque de Dori, à ses fidèles diocésains. Ce programme de vie que lui inspire l’année sainte de la miséricorde décrétée par le Saint-Père, a été longuement expliqué avant l’entame de ladite année. Et dans le cadre de la célébration du pèlerinage diocésain à Djomga, à 7km de Dori ce dimanche 12 mars 2016, le Père de la famille diocésaine s’est servi de ce rassemblement familial, comme aréopage opportun, pour exhorter tout le monde, à renouveler chacun son regard.

Ce pèlerinage diocésain, premier du genre qui a accueilli des pèlerins accourus des six paroisses du diocèse, a consacré la fin de la semaine du laïcat, la clôture de la neuvaine préparatoire, et a par anticipation, honoré Saint Joseph protecteur du diocèse.

Partie de la place de la cathédrale vers Djomga le samedi soir, « la marche fervente des chercheurs de Dieu » selon les mots du Père évêque, a conduit les pèlerins à l’écart, pour qu’ils y rencontrent dans le silence de leur cœur, Celui qui fait leur unité. Au cours d’une nuit qu’ils se sont appliqués à remplir de la présence de Dieu, les veilleurs se sont laissé rappeler à travers une communication de monsieur l’abbé Joël Yougbaré curé de Djibo, les dispositions pastorales prises par le père évêque pour les accompagner à mieux vivre l’année de la miséricorde. Tout se résume à l’engagement par tous et chacun, à changer de regard. Et le Père de Famille de proposer à ces diocésains par des images qui impactent, « l’ouverture d’une lunetterie ». On n’y achètera pas des verres correcteurs, mais on en sortira le cœur transformé et converti, décidé à voir désormais en l’autre, le positif et non le négatif. « Il faudra s’exclame Mgr Laurent, que chacun en cette année de la miséricorde, accepte de changer de regard sur ceux qui vivent différemment, qui agissent autrement ». Regarder les autres avec les yeux de la miséricorde, c’est tout le mot du thème du rassemblement de Djomga, « chrétiens du diocèse de Dori sois le visage et le reflet de la Miséricorde du Père », où Mgr Laurent a invité ses fidèles à bannir tout comportement de mépris ou d’oubli des défavorisés de la vie. Joignant lui-même l’acte à la parole, il a rappelé les décisions pastorales fortes prises dès l’ouverture de l’année sainte. « Je pense confie-t-il en tout premier lieu, à la régularisation des situations matrimoniales qui sont en souffrance, celles qui peuvent l’être par la pastorale ordinaire, ou celles qui doivent être réglées par des procédures. Il faut qu’il y ait poursuit-il, une diligence de l’Eglise pour soigner ces cas précis et leur trouver une solution afin que l’année de la miséricorde soit ressentie effectivement comme grâce donnée par Dieu à chacun de ses enfants ». « Ensuite ajoute-t-il, sur le territoire diocésain de Dori, les enfants tenus loin du baptême à cause de l’état de concubinage des leurs, pourront recevoir le baptême, s’ils n’ont pas les 7 ans accomplis ».

En exhortant les parents à saisir l’occasion de la sainte année pour régulariser leur situation matrimoniale, le Père de famille veut ainsi s’employer à manifester cette miséricorde du Père envers les chrétiens qui sont en difficulté. Ce pèlerinage expression d’une Eglise Famille de Dieu qui se laisse conduire par « Celui qui ouvre les trésors infinis de son COEUR à tous sans exception » selon Mgr Laurent B. DABIRE, atteindra ses objectifs lorsque tous les diocésains comme les membres d’une même famille, travailleront à consolider leurs liens dans toutes les sphères de cette famille. « Engagez-vous dans cet apostolat du visage, d’une belle face qui transforme » dit-il à ses fidèles, pour les inviter à s’accorder à la miséricorde du Père, en vue de le refléter les uns pour les autres. Un souhait de conversion des cœurs que l’évêque souhaite à tous les Burkinabè en quête de réconciliation et qui devront cependant composer avec les sacrifices. La vertu ne se conservant que par des sacrifices perpétuels, les Burkinabè devront écouter l’évêque le leur rappeler : « L’intérêt particulier divise et oppose les hommes tandis que le bien commun les mobilise et les rend capables d’être pour les autres ». Une Eglise Famille de Dieu unie dans un pays réconcilié.

Abbé Joseph KINDA
www.egliseduburkina.org